Héléna Rœrich (1879-1955) et Nicolas Rœrich (1874-1947Le 12 février 1879, à Saint-Pétersbourg, Ékatérina, l'épouse de l'architecte Ivan Shaposhnikov, donnait naissance à une fille qui reçut le nom d'Éléna, nièce du compositeur Mussorgsky.
En octobre 1901, Éléna épouse le grand artiste, explorateur et promoteur de la paix Nicolas Rœrich. En mars 1920, elle commence à écrire une série de livres appelés Agni Yoga ou Enseignement de l'Éthique Vivante. Ses Lettres collectées, en deux volumes, sont un exemple de la sagesse, de la perspicacité spirituelle et des conseils simples qu'elle a partagés avec une multitude de correspondants - amis, ennemis et collègues de travail. Plus tard, à New York, Nicholas et Helena Roerich ont fondé l'Agni Yoga Society, qui a adopté une éthique vivante englobant et synthétisant les philosophies et les enseignements religieux de tous les âges. Irina Corten écrit: « Au cœur du système de croyances de Roerich se trouve le concept hindou d'un univers sans commencement et sans fin qui se manifeste dans des cycles récurrents de création et de dissolution des formes matérielles provoquée par la pulsation de l'énergie divine. Sur le plan humain, cela signifie l'essor et la chute des civilisations et, en termes de vie individuelle, la réincarnation d'une âme… »
Nicholas Roerich est né à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 9 octobre 1874, le fils aîné de l'avocat et notaire, Konstantin Roerich et son épouse Maria.
En 1895, Roerich a rencontré le célèbre écrivain, critique et historien Vladimir Stasov. Grâce à lui, il a été présenté à de nombreux compositeurs et artistes de l'époque - Mussorgsky, Rimsky-Korsakov, Stravinsky et le basso Fyodor Chaliapin. La fin des années 1890 a vu une floraison dans les arts russes, en particulier à Saint-Pétersbourg, où l'avant-garde formait des groupes et des alliances, dirigée par le jeune Sergei Diaghilev. Roerich y a contribué et a siégé à son comité de rédaction. Les autres peintres russes impliqués étaient Alexandre Benois et Leon Bakst, qui devinrent plus tard les collègues de Roerich au début des Ballets russes de Diaghilev. En mai 1923, les Roerichs étaient enfin au milieu des neiges de la chaîne himalayenne. Ils ont fait un voyage d'exploration qui les mènera au Turkestan chinois, à l'Altaï, à la Mongolie et au Tibet. C'était une expédition dans des régions non suivies où ils prévoyaient d'étudier les religions, les langues, les coutumes et la culture des habitants pour revenir aux sources des croyances primitives humaines.
Itinéraires de l'expédition d'Asie centrale des Roerich. 1923-1928Le parcours de l'expédition mandchoue des Roerich de 1934-1935Des figures et des concepts religieux orientaux apparaissent dans les peintures, parmi lesquelles les images du Seigneur Maitreya - le Messie bouddhiste, le Kalki-Avatar des Puranas, Rigden Jyepo de Mongolie ou le Burkhan blanc d'Altaï. À la fin de leur grande expédition, en 1928, la famille s'est installée dans la vallée de Kullu à une altitude de 6500 pieds dans les contreforts de l'Himalaya. L'année suivante, ils sont à New York pour l'ouverture des nouveaux locaux du Museum Rœrich.
Prenant l'exemple de la Croix-Rouge, il a proposé un traité pour la protection des trésors culturels en temps de guerre et de paix - une proposition qu'il avait tenté sans succès de promouvoir en 1914, comprenant une guerre mondiale destructrices prochaine comme l'humanité n'en avait jamais connue. Il devine qu'une seconde guerre mondiale s'en suivra par rancune des perdants quels qu'ils soient ! Pour combattre les nationalistes et leurs bannières arrogantes, il a rédigé un Pacte, et a suggéré qu'un drapeau soit hissé au-dessus de tous les endroits sous sa protection. Il a appelé ce drapeau la bannière de la paix. Le dessin de la bannière montre trois sphères entourées d'un cercle, de couleur magenta sur fond blanc.
Ces trois cercles environnants symbolisent les réalisations passées, présentes et futures de l'humanité gardées dans le cercle de l'éternité. Le symbole peut être vu dans le sceau de Tamerlan, dans les bijoux tibétains, caucasiens et scandinaves, et sur les artefacts byzantins et romains.
L'image de la Madone de Strasbourg en est ornée. La devise est:
« Soyons unis, vous demanderez de quelle manière? Vous serez d'accord avec moi: de la manière la plus simple, pour créer un langage commun et sincère. Peut-être dans la beauté et la connaissance. » Les efforts de Roerich pour promulguer un tel traité aboutirent finalement, le 15 avril 1935, à la signature par les nations des Amériques - membres de l'Union panaméricaine - du Pacte de Roerich, à la Maison Blanche à Washington. Il s'agit d'un traité toujours en vigueur.
La recherche du raffinement et de la beauté était sacrée pour les Roerich. Ils croyaient que bien que les temples et les artefacts terrestres puissent périr, la pensée qui les fait exister ne meurt pas mais fait partie d'un flux éternel de conscience - les aspirations de l'homme nourries par sa volonté dirigée et par l'énergie de la pensée. Enfin, ils croyaient que la paix sur Terre était une condition préalable à la survie planétaire et au processus continu d'évolution spirituelle, et ils ont exhorté leur prochain à aider à atteindre cette paix en s'unissant dans le langage commun de la beauté et de la connaissance.
En 1929, Nicolas Roerich est nominé pour le Prix Nobel de la paix par l'Université de Paris (il recevra une seconde nomination en 1935).
Nicholas Roerich est décédé à Kullu le 13 décembre 1947. Son corps a été incinéré et ses cendres enfouies dans une stupa tibétaine स्तूप sur une pente de l'Himalaya dans cette chaîne de montagnes qu'il aimait représenter dans bon nombre de ses sept mille œuvres de peintures uniques au monde.
Après la fin de la guerre, l'artiste a demandé pour la dernière fois un visa d'entrée en Union soviétique, mais le 13 décembre 1947, il est décédé sans savoir qu'on lui avait refusé un visa.
Héléna Rœrich fut incinérée dans un autre stupa dans l'Himalaya au lendemain de sa mort le 5 octobre 1955.
Le 6 juillet 2009 un second Museum Roerich a ouvert ses portes à Oulan-Bator le jour de l'anniversaire du quatorzième dalaï-lama.