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 La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah.

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2 participants
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cradoux

cradoux


Messages : 191
Date d'inscription : 17/01/2020

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MessageSujet: La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah.   La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah. EmptyVen 10 Avr - 2:58

La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah.

« Doit-on-croire à la Trinité ? » est un pamphlet issu de la Tour de Garde (Watchtower society) publié en 1989 et qui attaque frontalement la Trinité, c’est-à-dire l’idée d’un Dieu unique en trois personnes (Père, Fils et St Esprit) qui est la marque distinctive du Christianisme. Cette brochure a été distribuée à 5 millions d’exemplaires, ce qui est tout simplement gigantesque !
La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah. 200409080634384986

Il est vrai que les Surveillants de Circonscription disent que le Collège Central peut gouverner notre conscience. Et bien qu’ils ne font que répéter comme un perroquet ce que dit le Collège Central, je ne connais aucune écriture qui supporte ce point de vue. L’apôtre inspiré nous dit que, même lorsqu’une action est juste en soi-même, si on la fait en ayant des doutes, “on est déjà condamné”, car “tout ce qui n’est pas fait par foi est péché” (Romains 14 :23). Pour que la conscience change, il faudrait que ce soit par la puissance et la force de la Parole de Dieu, et non pas seulement à cause de raisonnements humains, car on est résolu à croire ”que Dieu est véridique, et tout homme menteur” et donc je suis résolu à être parmi ceux qui ne falsifient pas la Parole de Dieu dans des traductions malhonnêtes.
La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah. 200409080500760011
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Bernardo Guy

Bernardo Guy


Messages : 239
Date d'inscription : 10/01/2020

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MessageSujet: Re: La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah.   La persécution de l'Eglise par les Témoins de Jéhovah. EmptyLun 19 Juin - 16:43

CE QU'EST LA PERSÉCUTION

Synopsis
Persécuter, ce fut d’abord suivre ou poursuivre en justice (persequi), jusqu’au bout. Les persécutions du pouvoir romain contre les chrétiens et celles de l’Inquisition contre les hérétiques furent des actions judiciaires régulièrement menées. L’acharnement que peut mettre contre un homme l’appareil judiciaire – ceux qui le servent et ceux qui le déclenchent – a servi de modèle à une conduite humaine qui appartient à l’agressivité et au sadisme et qui a acquis par rapport à eux une certaine autonomie. La persécution garde de son origine judiciaire le procédé licite (elle évite le délit), la justification (elle a bonne conscience), l’absence de colère (elle est froide) ; elle diffère encore des autres actes agresso-sadiques (meurtre, coups et blessures, etc.) par la préméditation et la persévération. Elle se développe lentement, progressivement, tâche d’obtenir l’humiliation, la fuite ou le suicide de sa victime, esquivant ainsi la pénible nécessité de la supprimer.

Comprendre comment et pourquoi un homme est amené à en persécuter un autre, et un groupe à persécuter un groupe minoritaire, c’est poser dans toute son ampleur le problème du mal ou de l’agressivité, le choix du vocabulaire dépendant d’une option normative devant les diverses formes de la violence.

D’autre part, s’il y a des hommes qui en persécutent d’autres, il y aura des persécutés qui intéresseront la victimologie, et aussi des personnes qui se croiront persécutées, même si elles ne le sont pas, et qui intéresseront la psychiatrie, puisque leur fausseté de jugement relève du délire. Et, comme ce sont souvent les mêmes qui persécutent et se croient persécutés, on aura à s’interroger sur cette dialectique de réciprocité.



1. Le persécuteur

Les motivations de la persécution

La persécution est à l’agressivité furieuse (à l’hybris) ce que la combustion lente est à la déflagration ; de même que le chimiste a découvert la combustion dans la fermentation, le psychologue a décelé la violence et la colère dans les conduites de persécution, mais sous un masque ; elles y sont contenues et répétées. C’est la différence entre la conduite motivée par l’émotion-choc et celle qui l’est par un sentiment ou une passion. Le persécuteur est un passionné, non pas forcément au sens trop précis de la caractérologie franco-hollandaise (émotif, actif, secondaire), mais plutôt selon celui qu’adoptaient le livre de M. Dide et déjà Descartes aux articles 140, 152, 167-9 et 178-81 de son Traité des passions, puis J.-B. Descuret, qui définit très bien la haine comme une colère chronique. Or on sait depuis les stoïciens que les passions (t´a p´ajc) sont des maladies et qu’il n’y a pas loin du « pathétique » au « pathologique ». Aujourd’hui, les psychiatres ont pris la relève et J. Borel (Les Psychoses passionnelles) centre son étude autour des délires de revendication (quérulants et processifs), de la jalousie, de l’exaltation dystonique (cyclothymie) et de l’érotomanie ; en effet, quérulants, processifs, jaloux et érotomanes représentent la majorité des persécuteurs.

L’analyse de l’agressivité est de mode chez les éthologistes et les psychologues (J. Dollard, K. Lorenz et I. Eibl-Eibesfeldt, A. Storr, G. Mendel, F. Antonini, A. Mitscherlich, H. Laborit, L. Millet, E. Wolff, J. van Rillaer, E. Fromm, D. van Canneghem), avec une nette tendance à l’expliquer pour l’excuser ; elle serait nécessaire et fort naturellement motivée par la frustration. Mais on fait la part trop belle à l’étymologie de l’agression (ad-gression) et l’on confond trop souvent celle-ci avec la marche en avant, ou même avec toute espèce d’action ; car on devra alors se rappeler que la passion est passive, non pas dans ses conséquences, mais dans la façon dont elle est « subie » par un être libre et incarné ; c’est du moins ainsi que toute une tradition a compris les rapports entre intellect et affectivité. Plus juste paraît être la définition de l’agressivité donnée par J. Laplanche et J.-B. Pontalis en leur Vocabulaire de la psychanalyse : « Tendance ou ensemble de tendances qui s’actualisent dans des conduites réelles ou fantasmatiques, celles-ci visant à nuire à autrui, le détruire, le contraindre, l’humilier, etc. » L’agressivité, c’est la nocivité, le méfait ou le crime, le contraire de la bienveillance. Elle est normale si l’homme est un loup pour l’homme ; elle est scandaleuse dans un idéal d’amour ou d’harmonie sociale.

Le problème étant ainsi replacé à son véritable niveau, qui est d’ordre moral et non médical, il ne sera pas nécessaire, pour décrire le persécuteur, d’évoquer le grand criminel sadique, mais tout homme qui s’attache ou s’acharne à en ennuyer un autre avec persévérance, que ce soit de front par des taquineries, des moqueries, des vexations, ou bien de dos par des calomnies ou autres actions pouvant entraver l’ennemi dans sa carrière, sa position sociale, ses amours, ses joies, par tout ce qui peut en un mot nuire au bonheur.

Le contraire de l’amour étant non la haine mais l’indifférence égoïste, celle-là apparaît comme une espèce d’envers de l’amour dans un appétit de relation interhumaine qui est encore « altruiste ». Hegel a montré, à propos de la dialectique du maître et de l’esclave (Phénoménologie de l’Esprit, IV), cette aspiration tragique qu’a chaque conscience à être reconnue et la manière dont elle en arriverait à vouloir et obtenir la mort de l’autre, si sa survie dans l’esclavage n’était pas une meilleure solution au besoin de témoins qui accompagne l’affirmation de soi ; le persécuteur force l’autre à ce témoignage qui lui serait sans cela refusé, car rien n’oblige à prêter attention à l’être neutre ou bienveillant, tandis que le mal qu’on vous inflige est forcément ressenti. C’est la différence avec le conflit – la lutte – dans lequel l’autre en se défendant rétablit une relation égalitaire. La persécution est à sens unique, du plus fort au moins fort ; elle échoue chaque fois que l’autre se montre indifférent, « imperméable », inaccessible, invulnérable ; et c’est pour forcer cette résistance passive que le bourreau accumulera la quantité de ses avanies dans une progression sans fin de la nocivité.

L’infériorité de la victime n’est pas toujours patente, ni originelle ; le persécuteur l’obtiendra par son action même, tels le jaloux et l’envieux qui sont stimulés par une supériorité momentanée qu’ils travaillent à détruire, persuadés qu’ils sont que la supériorité de l’autre est anormale ; et c’est dans la situation de juge et de justicier qu’ils s’arrogent qu’ils retrouvent la supériorité dont ils ont besoin.

Tel est le nœud du problème. Il faut prouver qu’on est le plus fort, et cela d’autant plus qu’on l’est moins. Adler a bien vu comment la « continuité inlassable avec laquelle le nerveux soumet son partenaire à l’épreuve témoigne du peu de confiance qu’il a en lui-même, du peu de valeur qu’il s’attribue, de son incertitude ; il est facile de se rendre compte que, s’il fait preuve de jalousie, c’est uniquement pour ne pas se faire oublier et procurer une satisfaction à son sentiment de personnalité ». Même dans le sadisme, pense Adler, réticent cependant vis-à-vis du sexualisme freudien, « le but final consiste dans la domination des autres, que le sujet conçoit et ressent comme un triomphe viril [...] les facteurs sexuels assument le rôle de symbole. Bref, le névrosé peut encore exalter son sentiment de personnalité en abaissant les autres, en devenant, dans les cas les plus sérieux, maître de la vie et de la mort, à l’égard de lui-même et des autres. » Les mécanismes plus subtils par lesquels Freud rend compte du sadisme n’infirment pas de telles analyses, mais les complètent. Il faut partir de la peur de la castration et de l’urgence à se prouver qu’on n’est pas châtré. Le sadisme est lié d’une part au masochisme, d’autre part à la « pulsion d’emprise » (Bemächtigungstrieb) ; le sadisme n’est jamais premier ; dans l’optique de la première topique, il est retournement du masochisme sur un objet extérieur ; et dans la seconde (1920), il est pulsion de mort « qui a été repoussée du moi par l’influence de la libido narcissique, de sorte qu’elle ne devient manifeste qu’en se rapportant à l’objet ». Ce rôle attribué à l’« instinct de mort » n’a été que modérément accepté, et nombre de psychanalystes contemporains préfèrent parler d’un instinct agressif qui, à côté d’Éros, est au service de la vie, Éros et instinct agressif étant les différenciations d’un instinct unique (N. Perrotti). S. Nacht explique le besoin de détruire l’objet par une nécessité de maintenir et de défendre la vie du sujet, nécessité liée en quelque sorte accidentellement à la libido érotique. Le rival, objet de haine, a hérité de la haine qui visait le père dans la situation œdipienne ; c’est pourquoi la jalousie amoureuse est l’un des domaines privilégiés de la persécution.

Dans la mauvaise résolution de l’œdipe, la régression et la fixation au stade sadique-anal sont fatales, au moins dans toute civilisation qui éduque à coups de contraintes le petit enfant de deux ou trois ans – à l’âge où il découvre les plaisirs de l’activité libre (G. Mendel). Or, cette composante sadique et même tortionnaire de l’inconscient humain, décryptée par la psychanalyse, a été confirmée par l’expérimentation psychosociologique. S. Milgram a fait croire à 280 sujets choisis au hasard qu’ils collaboraient à une expérience de pédagogie tendant à préciser les effets des punitions. Les punitions laissées à la disposition des sujets étaient des chocs électriques douloureux puis dangereux, et à la limite mortels – du moins étaient-ils tenus pour tels ; les prétendus élèves, des collaborateurs du psychologue, mimaient fort bien cris de douleurs, contorsions, supplications puis silence total. La quasi-totalité des sujets fit croître imperturbablement la quantité de courant ; 60 p. 100 atteignirent les doses prétendument mortelles à condition d’entendre les réactions des victimes sans les voir et 40 p. 100 tout en les voyant ; beaucoup diminuaient la dose quand ils se croyaient hors du champ de surveillance de l’expérimentateur, mais la rehaussaient quand ils le voyaient revenir, ce qui donne des informations précieuses concernant le pouvoir des autorités sur les sous-ordres.

Les conduites persécutives

Ayant ainsi trouvé quelques fondements et quelques motivations à l’impulsion qui incite un homme à en persécuter un autre, on peut situer à leur juste place certains phénomènes et d’abord ces comportements de la vie quotidienne que sont ceux des tyrans et bourreaux familiaux, les brimades subies par les apprentis (autrefois les mousses) ; l’attitude des époux jaloux ou simplement soucieux de marquer leur puissance sur leur conjoint ; le rôle de bouc émissaire tenu par un écolier marginal, pour une raison quelconque, parmi ses camarades ; la situation faite à l’ouvrier originaire d’un autre pays ou d’une autre classe sociale, et à l’infirme (surtout dans l’archéocivilisation, comme le montre le fabliau des Trois Aveugles de Compiègne), etc. L’individu qui étonne, l’être insolite qui inquiète par le mystère de son passé ou l’originalité de sa conduite, doit tomber en défaveur pour entrer dans la norme. Dans la « fausse conscience » (Joseph Gabel), on ne sait plus prouver sa liberté ou son existence qu’en réifiant l’autre ; mais, comme autrui réifié est un bien mauvais témoin, on entre dans un cercle vicieux qui s’éternise et met en jeu ce que Freud, en 1920, appela la « compulsion de répétition ». La vie conjugale est souvent une illustration de ce sadisme moral, manière de se prouver qu’on est parfaitement maître de l’objet, qu’on peut « étalonner ses relations avec lui, se rapprocher ou s’éloigner, le faire un peu souffrir » (G. Mendel). Sartre a donné une analyse phénoménologique de ces conduites dans L’Être et le Néant : par ce jeu du chat et de la souris, « le moment du plaisir est pour le bourreau, dit-il, celui où la victime renie ou s’humilie [...] plus il s’acharne à traiter l’autre en instrument, plus cette liberté lui échappe ».

On peut comprendre aussi la « haine chronique », dont parle J.-B. Descuret, la persécution d’une seule victime devenant la raison de vivre, la mono-idée d’un obsédé. La littérature s’est souvent emparée de ce thème, illustré notamment par Pavel Pavlovitch Troussotzky, l’« éternel mari » de Dostoïevski (1870). Plus extraordinaire que tous les romans est la vie de Charles-André Pozzo di Borgo (1768-1848), qui, contemporain, compatriote et ami d’enfance de Napoléon, consacra entièrement sa vie à mener contre l’Empereur une vendetta à l’échelle de l’ampleur des événements. Ce petit noble se fit agent secret des cours coalisées contre Napoléon, souffla aux maîtres du jour alliances et plans de campagne, réveilla les rancœurs dans les périodes de paix apparente ; son inlassable activité fut couronnée en 1814, le jour où il rentra à Paris comme ambassadeur du tsar auprès du roi Louis XVIII. Ainsi, la chute de Napoléon était due dans une certaine mesure à celui qui, en 1792, s’était vu préférer Bonaparte pour le grade de lieutenant-colonel des milices corses. En 1884, un Pozzo di Borgo achetait les dernières ruines des Tuileries pour faire construire un château près d’Ajaccio. En marge de la grande histoire dont relève cet épisode, combien de haines tenaces et efficaces devine-t-on à l’ombre des bureaux, des entreprises, des couvents, des cercles politiques, et à tous les degrés de l’échelle sociale ; combien de listes noires systématiquement niées circulent ! Et l’on ne peut oublier les anonymographes, les persécuteurs par téléphone, les saboteurs de tous genres, les vandales et les pyromanes, ravis en secret de leurs méfaits ou tirant gloire de leurs forfaits, tel Érostrate.

Enfin, on s’explique par là les persécutions historiques qui se déroulent de peuple à peuple, de nation à ethnie, de religion dominante à religion minoritaire. Leur délimitation n’est pas nette ; on en exclura les tortures que font subir les « primitifs » aux enfants ou adolescents dans les cérémonies d’initiation (mais non les brimades vis-à-vis des « bleus » dans l’institution militaire, par exemple), ainsi que l’abaissement des femmes dans la plupart des sociétés, ou encore le traitement réservé aux parias. Il s’agit là d’institutions cruelles ou injustes, non haineuses ; la distinction est parfois subtile, ainsi pour les mauvais traitements infligés aux prisonniers, les persécutions dont ont été si souvent victimes les Juifs, les « sorciers », les hérétiques, les gitans, les Arméniens. Presque normales, et périodiquement renouvelées au Moyen Âge, vivaces à la Renaissance (400 « sorciers » brûlés à Toulouse en 1577, et après quelles tortures !), elles semblaient oubliées, du moins en Europe occidentale, quand le nazisme les ressuscita avec ampleur, employant tous les degrés du sadisme moral, du grand sadisme et du génocide. Cette expérience proche a permis d’observer les divers types de collaboration dont disposaient les chefs responsables de ces crimes ; authentiques pervers dont les événements ont révélé les dispositions profondes mais aussi employés obéissants qui exécutèrent les consignes de ceux-là sans passion, parfois même avec une relative bienveillance, dans les limites permises par leur « service », ou encore individus semblables à certains participants de l’expérience de Milgram. L’impact de la seule autorité étant cependant trop faible pour imposer de telles conduites, les chefs nazis étayaient leur pouvoir d’une doctrine ; « Le S.S. ne conçoit pas son adversaire comme un homme normal [...] le communiste, le Juif, le résistant sont les figurations actives du mal » (D. Rousset, in L’Univers concentrationnaire, cité par J. Maisonneuve). Les persécuteurs se présentent alors comme des victimes.

Gabel distingue, en matière de persécution collective, trois « types-idéaux » : « une persécution-compensation, destinée en principe à « compenser » la réussite intellectuelle ou commerciale supposée illégitime des minorités : persécution des Chinois en Indonésie et en Malaisie, des Israélites un peu partout, des Arméniens sous l’Empire ottoman ; dans ce cas, la persécution prétend rétablir un équilibre et se donne une idéologie de couverture de type justicialiste ; une persécution homogénéisante, qui tend à assurer l’homogénéité idéologique ou ethnique par conversion forcée ou élimination des minoritaires : huguenots, communistes ou supposés tels, fascistes ou supposés tels, par « identification illégitime » ; et la persécution sacrificielle dont le seul type sub-contemporain fut l’extermination des gitans, Aryens particulièrement purs, par les nazis, et dont la raison était la sanction d’un échec illégitime ». J. Gabel insiste sur cette tendance homogénéisante de la persécution, qui explique la vocation persécutrice des contextes totalitaires, qui est à rapprocher du misonéisme du fanatique (G. Iconomacos) et de l’hétérophobie (G. Bouthoul), et qui, en tant que réifiante et dédialectisante, est une forme de la « fausse conscience » qu’on retrouve aussi bien à l’origine des idéologies que dans la mentalité des psychotiques (identification, « manichéisme », perception unidimensionnelle, essentialisation arbitraire, antihistoricisme). Elle est manifestation de l’aliénation.

On en rapprochera encore la conscience utopique, dont K. Mannheim, R. Ruyer et J. Gabel ont montré le caractère idéologique et réifié, ce qui explique que les « utopies réalisées » aient été si souvent persécutrices, que ce fût en relative douceur (« réductions » jésuites du Paraguay) ou que cela tournât au génocide (Cambodge polpotien).

2. Le persécuté

« Les mauvais traitements, écrit un psychanalyste, R. Diatkine, réalisés ou imaginés, désirés ou craints, portant sur le sujet lui-même ou sur ceux qui comptent pour lui, sur les individus dans leur totalité ou sur une partie privilégiée de leur corps, sont un thème constant dans le discours de nos patients, qu’il s’agisse de son contenu manifeste ou de son contenu latent. » En effet, l’humanité vit dans la peur (bien plus que dans l’angoisse), peur consciente avec toutes ses nuances de prudence, de méfiance, de précaution, peur inconsciente, magistralement étudiée par Nacht comme étant au départ des névroses. C’est pourquoi le mauvais traitement est si facilement imaginé, même s’il n’a pas lieu.

Du persécuté réel il y a peu à dire, sinon que souvent le mauvais traitement qu’il subit et les allures de maître que se donne celui qui les lui inflige le fascinent. Sans aborder ici le problème du masochisme, complice du sadisme, il importe de dire quelques mots de la victimologie, science fondée par F. Wertham en 1948, et développée, entre autres, par H. Ellenberger, qui décrit sous l’expression de « syndrome d’Abel » le comportement de sujets plutôt favorisés par la vie, manquant d’auto-affirmation, éprouvant de vagues sentiments de culpabilité, du fait de la jalousie qu’ils inspirent, et peu capables de se défendre. N. Dracoulidès, de son côté, a décrit sous le nom de victimisation un exhibitionnisme masochiste qui vise à attendrir autrui, mais en prenant le risque du résultat inverse, et par lequel, en réclamant l’approbation du groupe sur sa triste situation, le sujet peut devenir dangereux pour ceux qui ne jouent pas son jeu, bel exemple de persécuté-persécuteur.

Le persécuté imaginaire se rencontre fréquemment. La persécution est « le thème dramatique fondamental des délires chroniques systématisés [...] il confère à la psychose paranoïaque son sens profond de drame existentiel. Ce drame est l’expression thématique d’un conflit dont les deux termes du binôme fondamental sont le couple agressivité-culpabilité. La psychose persécutive et persécutrice est comme un équilibre phantasmatique de ces deux forces » (H. Ey). Dans ce type de délire propre à la paranoïa le mécanisme essentiel est l’interprétation, grâce à quoi le malade peut voir une hostilité contre lui là où il n’y en a pas. Cette structure est si répandue qu’elle déborde la paranoïa proprement dite et peut se rencontrer, sous une forme plus floue, dans d’autres délires chroniques (comme la psychose hallucinatoire chronique) et dans des cas de schizophrénie stricto sensu (c’est-à-dire au sens des cliniciens français), tel celui qui est très bien décrit à travers le personnage d’Ivan Dmitri Gromov dans La Salle no 6 (1892), nouvelle de Tchekhov.

À la limite de la normalité se situe, dans la vie quotidienne, un type d’homme au jugement faux, égocentrique, introverti, méfiant et soupçonnant partout des pièges, orgueilleux et timide à la fois, facilement vindicatif et quérulent, bien décrit par Dide et déjà décelé par F. Paulhan dans sa description de l’« esprit faux ». Ces « petits paranoïaques » sont actuellement classés parmi les «  caractériels » et correspondent en partie au caractère anal repéré par la psychanalyse, ce qui les apparente aussi aux obsessionnels.

Dans l’économie freudienne, l’explication de ces mentalités est assez univoque ; il s’agit d’homosexuels qui s’ignorent ou plus exactement qui se sentent faussement accusés de leur anomalie par autrui ; ou encore c’est l’objet aimé qui refuse l’amour et le renvoie sous forme de haine. Si enfin l’objet aimé homosexuellement se trouve être le rival dans une liaison hétérosexuelle, il en sera doublement haï ; tel est le fondement de la jalousie amoureuse, dont le véritable objet n’est pas le conjoint mais le rival, et qui repose sur une identification inconsciente au conjoint dans l’attitude qu’on lui attribue envers le rival.

Se croyant ainsi persécutés, le caractériel ou le psychotique ripostent. De faux persécuté, le sujet se transforme en authentique persécuteur. Le petit paranoïaque a un caractère « impossible » et le psychotique peut être très dangereux, mettant une intelligence souvent vive, encore aiguisée par la passion, au service du thème délirant qui est le seul point sur lequel elle soit faussée ; ses crimes sont cruels et parfaits. Ceux des sadiques sont abominables et frustes ; mais ils peuvent prendre une ampleur extraordinaire quand le malade est en position de puissance, tels Gilles de Rais, la comtesse Báthory ou Himmler.

La persécution imaginée existe aussi à l’échelle collective. Fanatiques, idéologues et pêcheurs en eau trouble ont toutes les dispositions voulues pour déclencher cette tendance de l’homme à se croire brimé et pour persuader un peuple, une classe sociale, une classe d’âge, qu’ils sont injustement défavorisés.

Il resterait à analyser le thème de la persécution de l’homme par lui-même, à travers les processus du masochisme, de l’automutilation, de l’ascétisme et de la névrose d’échec. Là encore, comme dans les comportements ou expériences qu’on a rencontrés, on ne peut que déplorer que l’intelligence humaine soit si facilement ancilla passionis, ce dont se lamentèrent de tout temps les idéalistes.
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