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 Présentation

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3 participants
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केरल

केरल


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Date d'inscription : 29/02/2020
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MessageSujet: Présentation   Présentation EmptyDim 26 Avr - 22:58

MAHABHARATA महाभारत
 
Présentation 200426040823289096
 
Le Mahabharata, le Grand Bharata , en fait la « Grande (Geste) des Bharata », est l’une des deux épopées sanskrites qui ont servi de toile de fond et d’inépuisable réservoir à la littérature hindoue ultérieure. Lorsqu’on dit seulement : l’« Épopée », avec une majuscule, on se réfère toujours au Mahabharata qui, par son étendue – plus de cent mille stances divisées en dix-huit chapitres –, représente le document majeur du début de l’hindouisme.
 
Dans la perspective légendaire, on entend par Bharata un groupe de tribus organisées en petits royaumes et dont les princes se réclament d’une origine commune, un certain Bharata, descendant de Puru, roi de la lignée lunaire et ancêtre des deux partis dont la lutte forme le sujet central du poème.
 
La composition de l’Épopée s’étale sur des siècles, mais son influence s’exerce sur un temps plus long encore. Non seulement les textes épiques plus récents ont repris nombre de ses thèmes, mais toute la littérature indienne ne cesse de s’y référer ou d’y faire allusion. Le théâtre lui a emprunté ses sujets – ainsi qu’au Ramayana –, l’emploi du dialogue facilitant le passage des récitations alternées à un découpage scénique. Plus près de nous, le cinéma indien a porté et porte fréquemment à l’écran des épisodes qui en sont tirés. D’admirables bas-reliefs déroulent indéfiniment sur les murs des temples les exploits des Pandava et de leurs armées et, prenant la relève, l’imagerie populaire vendue à travers l’Inde entière répand les traits sophistiqués des cinq frères, de leur épouse Draupadi et de leur divin allié Krsna. En fait, la matière du Mahabharata a imprégné l’ensemble de la tradition indienne.
 
 
 
 1. Les problèmes historiques et littéraires
 
À la fin du deuxième millénaire précédant l’ère chrétienne, pense-t-on généralement, le chef de l’une des tribus aryennes qui s’installèrent dans l’Inde du Nord-Ouest s’appelait Bharata. Suivant un procédé de dérivation habituel à la langue sanskrite, ses descendants, et plus généralement les membres de son clan, portaient le nom de Bharata (« issus ou dépendants de Bharata »). Par ailleurs, l’ouvrage entier du Mahabharata révèle l’existence de luttes tribales qui ont dû se produire vers le Xe siècle avant notre ère et que les chantres épiques des siècles suivants ont magnifiées à la manière dont les Grecs ont célébré dans L’Iliade les rivalités entre les peuplades du bassin oriental de la Méditerranée.
 
La tradition indienne parle de deux grandes lignées mythiques : la lignée solaire, illustrée par la deuxième épopée, le Ramayana, et la lignée lunaire à laquelle les héros du Mahabharata appartiennent en tant que descendants de Bharata, lignée qui eut pour capitale Hastinapura, située au bord d’un ancien lit du Gange, au nord-est de l’actuelle Delhi ; la tradition locale en a, jusqu’à nos jours, conservé le nom, dérivé de celui de son fondateur Hastin, que la légende donne pour fils à Bharata. On rapporte que la ville fut détruite par une crue du fleuve.
 
 La composition du poème
 
La tradition indienne inscrit cet immense ensemble épique au compte d’un seul auteur, Vyasa, à qui l’on impute, au surplus, beaucoup d’autres ouvrages. Ce Vyasa serait à la fois le conteur et l’un des personnages centraux du poème. En fait, vyasa est un substantif que l’on peut traduire par « compilateur », quoique, littéralement, le terme désigne moins celui qui recueille que celui qui diffuse.
 
Le récit n’a rien de linéaire ; il se présente, au contraire, comme un foisonnement de thèmes dont on imagine difficilement la complexité. Composés en vers pour la majeure partie, la plupart des chapitres utilisent le sloka, le grand vers épique ; pourtant, çà et là, s’intercalent des mètres très divers. On y trouve aussi des fragments en prose, peu nombreux mais parfois assez longs. Cette composition si lâche s’explique lorsqu’on sait qu’elle s’étend au moins sur six ou sept siècles – trois cents ou quatre cents ans avant notre ère et à peu près autant après – sans qu’il soit possible de déterminer à quelle période précise remonte tel ou tel passage. En gros, le thème central (la lutte entre les deux clans rivaux, l’origine et la préparation du combat) doit, sauf interpolations assez fréquentes, figurer parmi les portions les plus anciennes. Les passages en prose, par contre, sont tenus pour plus récents.
 
Au récit proprement dit s’entremêlent des légendes n’ayant souvent qu’un rapport lointain avec l’action principale : à propos d’un personnage épisodique jaillit une suite de vers traitant de lui, de sa famille, de ses exploits. En un tel enchevêtrement, on sent un procédé de conteur désireux de satisfaire la curiosité de son auditoire ou de lui rapporter des histoires connues qu’il souhaite entendre à nouveau. Enfin, l’ouvrage comporte des exposés théoriques, moraux ou religieux ; ces parties spéculatives s’écartent fréquemment du récit en cours ; le Mahabharata se présente comme un gigantesque fourre-tout, où l’on a entassé un échantillonnage des connaissances de l’époque, entre autres de doctrines philosophiques variées, souvent imprégnées des idées du samkhya-yoga.
 
 La transmission
 
La genèse du poème se comprend mieux compte tenu des conditions dans lesquelles il a été conservé : la transmission était alors purement orale ; les récitants de l’Épopée connaissaient par cœur des milliers de vers ; ils en donnaient des auditions publiques à l’occasion de certaines fêtes religieuses ou profanes. Suivant le temps, le lieu ou les préférences des conteurs, ceux-ci devaient introduire des digressions en rapport avec les légendes et les traditions locales. D’où les divergences entre les manuscrits qu’on a rédigés par la suite dans différentes régions de l’Inde. Il est probable que les récitations se faisaient souvent à plusieurs voix, offrant ainsi l’embryon de ce qui  deviendra le drame indien : le terme de bharata s’était, par contamination, attaché aux récitants de l’Épopée ; plus tardivement, il a fini par désigner n’importe quelle sorte d’acteur, ce qui semble bien confirmer l’usage des récitations alternées. Comme le sanskrit ignore l’emploi du discours indirect, les parties des récitants – dont le nom apparaît hors texte – sont entrecoupées des propos de leurs interlocuteurs ou des personnages dont ils rapportent les gestes et les paroles. La plupart du temps, les noms de ceux-ci sont également mentionnés hors du texte ; ils y sont parfois inclus, mais leurs interventions sont formulées dans tous les cas en style direct.
 
D’autre part, les événements évoqués par le poème se déroulent à plusieurs époques. Le Mahabharata est mis dans la bouche du sage Sauti, qui le récite dans la forêt légendaire de Naimisa, en présence d’un groupe de rsi à l’occasion d’un grand sacrifice du roi Saunaka. Mais ce que Sauti raconte, ce sont des faits relatés antérieurement par son maître Vaisampayana lors du sacrifice que célèbre Janamejaya, descendant du parti vainqueur. La genèse et les particularités de la lutte pour la royauté d’Hastinapura sont aussi rapportées sous forme de dialogues qui mettent en scène divers récitants, tous les personnages du thème central et de nombreux autres interlocuteurs : un tel emboîtement de récits ajoute encore à la complexité de l’ensemble.
 
 2. La grande histoire des descendants de Bharata
 
Le sujet principal de l’Épopée, cette rivalité entre cousins germains nés de demi-frères, ne prend toute sa signification que si l’on remonte aux origines du conflit, relatées dans les premiers livres. Ces événements déjà lointains passent pour avoir été révélés à Vaisampayana par son maître Vyasa qui est, en même temps, l’ancêtre des deux partis adverses, cette « révélation » devant authentifier le récit.
 
Deux clans, aux droits équivalents, se disputent la royauté d’Hastinapura ; toutefois la prépondérance accordée antérieurement à Pandu, père des Pandava, et le fait que leurs cousins usent de procédés déloyaux mettent le dharma, la justice, du côté des Pandava. Dans une telle perspective, il apparaît normal et nécessaire pour l’ordre cosmique et l’ordre social – c’est la même chose, l’un étant le garant de l’autre – que les descendants de Pandu l’emportent. Mais les rapports des uns aux autres s’enchevêtrent trop étroitement pour que la victoire ne s’achète pas fort cher : le prix payé se révélera exceptionnellement lourd. Dans la perspective de l’équilibre entre le pouvoir religieux (brahman) et l’imperium (Ksatra), le but de la lutte est aussi l’affaiblissement par la mort de nombreux guerriers de l’imperium devenu trop puissant.
 
 Origine de la guerre
 
On peut partager les dix-huit chapitres (ou livres) de l’Épopée en trois groupes principaux. Les quatre premiers livres exposent les raisons lointaines et proches du conflit et comment celui-ci est devenu inévitable : il faut en rechercher les causes plusieurs générations en arrière.
 
Parmi la postérité de Bharata figure un certain Kuru ; bien que l’appellation de «  Kaurava » soit réservée à l’un des partis, celui de Dhrtarastra, les uns comme les autres descendent tous de ce Kuru. Un de ses arrière-petits-fils, le roi Santanu, eut, dans sa jeunesse, de la nymphe Ganga (le Gange personnifié) un fils sage et vertueux, Bhisma. Plus tard, le roi rechercha l’alliance d’une princesse, Satyavati, qui elle-même avait eu à l’insu de tous un fils, Krsna, qu’elle avait abandonné dans une île (dvipa) ; aussi appelait-on Krsna Dvaipayana (l’îlien) cet enfant qui, parvenu à l’âge adulte, se retira dans la forêt pour y mener une vie d’anachorète. Le père de Satyavati, désireux de voir un fils de celle-ci devenir roi d’Hastinapura, exigea de Santanu non seulement que Bhisma renonce au trône, mais encore qu’il s’engage à ne jamais engendrer une descendance qui pourrait rivaliser avec celle de la jeune épouse. Bhisma, qui est juste et droit, promet d’obéir, par respect pour son père. Le mariage a lieu, deux fils naîtront. Mais la malchance s’en mêle : l’un est tué dans un combat, l’autre est de santé fragile et, bien qu’il ait deux épouses, il meurt sans laisser d’enfants. Or, dans la perspective indienne, encore très imprégnée de croyances védiques, n’avoir pas de fils pour continuer la lignée et pour offrir les sacrifices qui maintiennent dans l’autre monde une certaine vie aux ancêtres apparaît comme un désastre.
 
Suivant une coutume ancienne, qui rappelle celle du lévirat, on a recours, en pareil cas, au frère du défunt ; mais Bhisma, qui s’est engagé solennellement à ne jamais procréer, ne peut faillir à cet engagement. Satyavati se souvient alors de son autre fils, l’ascète, qui a pris le nom de Vyasa. On l’envoie chercher et il engendre un fils à chacune des épouses de son frère mort. Seulement sa laideur est telle, si peu soigné son aspect que les deux princesses ont défailli d’horreur à son approche ; l’une a fermé les yeux et a, de ce fait, mis au monde un fils aveugle ; l’autre s’est évanouie : à cause de sa pâleur extrême, on appellera son enfant Pandu, le Blême. Bien que Dhrtarastra soit l’aîné, sa cécité le fait écarter du trône ; on proclame roi Pandu. Ce dernier aussi a deux épouses ; mais le sort s’acharne sur les Kaurava : victime d’une malédiction, Pandu est averti qu’il mourra s’il a commerce avec une femme. Le même problème se repose donc à la génération suivante.
 
En climat légendaire, on trouve souvent le remède à côté du mal ; d’un sage auquel elle avait offert l’hospitalité, Kunti, la première épouse, a reçu jadis un don curieux : elle peut, en invoquant n’importe quel dieu, concevoir de lui un fils. Jeune fille, elle en avait même fait l’expérience en cachette avec
 
Surya, le Soleil. Quant à Karna, né de cette liaison, elle l’avait abandonné par crainte du qu’en-dira-t-on. Dans la détresse où la malédiction plonge Pandu, elle fait état de ce don et, avec l’accord de son mari, qui en assumera la paternité, elle a successivement trois fils : Yudhisthira, né de Dharma, l’incarnation de la Justice ; Bhima, l’Impétueux, fils de Vayu, le dieu du Vent ; et Arjuna, l’Archer, le plus beau des trois, fils d’Indra, le chef des dieux. Chose plus curieuse encore, elle accepte de faire bénéficier de ce don exceptionnel Madri, sa coépouse, qui s’afflige de sa stérilité forcée ; toutefois elle ne le concède que pour une seule fois. Madri, avisée, invoque les Dioscures indiens, les deux Asvin, et donne elle-même naissance à deux jumeaux, Nakula et Sahadeva, aux traits physiques et moraux bien plus flous que ceux de leurs aînés.
 
Pendant ce temps, l’épouse de Dhrtarastra lui a donné d’abord Duryodhana, né avant Yudhisthira, puis quatre-vingt-dix-neuf autres fils. De cette nombreuse postérité, qui semble quelque peu indistincte, seul émerge Duryodhana, violent, injuste, jaloux, haineux ; sa mauvaise nature sera la cause de la rivalité entre les princes.
 
Pandu est mort jeune, laissant ses enfants en bas âge. Kunti, qui assume la maternité des cinq Pandava, se réfugie auprès de l’excellent mais faible Dhrtarastra. Ainsi les cousins sont élevés ensemble ; ils ont pour maître ès armes et conseiller leur oncle Bhisma. De tempérament impétueux, Bhima, l’enfant du Vent, se heurte fréquemment à Duryodhana ; mais celui-ci ne supporte pas mieux la vertu de Yudhisthira, ni la beauté et l’adresse d’Arjuna. Cette vertu évidente de Yudhisthira incite Dhrtarastra, qui exerçait le pouvoir depuis la mort de son frère, à proclamer prince héritier son neveu plutôt que son propre fils. Fou de rage, ce dernier, par ses artifices, décide le roi à exiler les Pandava et leur mère dans la forêt.
 
Durant cet exil, les cinq princes apprennent que se tient chez Draupada, souverain du Pañcala, le svayamvara (choix d’un époux) de sa fille Krsna Draupadi (la draupadienne). Ils s’y rendent sous un déguisement, et Arjuna, vainqueur dans le concours à l’arc, obtient la princesse qu’ils ramènent tout triomphants à leur mère : « Nous avons gagné un trésor. » Une fois encore, la malchance joue ; sans savoir de quoi il s’agit, Kunti, mère équitable, répond : « Mes enfants, il faut le partager. » En contexte indien, la parole est toute-puissante ; l’ordre ne peut être transgressé : ainsi Draupadi devient-elle l’épouse des cinq Pandava. Leur temps d’exil terminé, ils reviennent auprès du roi. Alors Dhrtarastra scinde le royaume : il garde Hastinapura, mais, dans la ville d’Indraprastha, il installe Yudhisthira qui gouverne ses domaines avec modération et justice. La jalousie de Duryodhana s’en accroît ; à l’occasion d’une partie de dés – où les dés sont pipés – avec son cousin dont la faiblesse est un amour immodéré du jeu, il gagne sur celui-ci non seulement son royaume, mais ses frères et leur commune épouse. Amenée comme esclave, Draupadi est publiquement insultée. Dhrtarastra, indigné, intervient et rend tous ses biens à Yudhisthira. Celui-ci, cependant, aime trop le jeu : il reperd tout, et le roi, cette fois, doit céder et exiler de nouveau les cinq frères pour douze années, plus une treizième, durant laquelle ils devront vivre cachés, sous peine de mort. Toutes ces années, sont naturellement, remplies d’aventures. À l’expiration de ce temps d’épreuves, les Pandava sont résolus à reprendre possession de leur royaume : la guerre est imminente.
 
C’est par le récit de ces antécédents du conflit, sur lesquels il est nécessaire d’insister, que les premiers livres permettent de comprendre la guerre elle-même ; d’autre part, cette partie du poème est la plus riche en enseignements sur les coutumes du temps où fut composée l’Épopée.
 
 La guerre
 
La deuxième partie, qui traite de la lutte elle-même, couvre les chapitres cinq à onze. Le livre V décrit les préparatifs immédiats et tout le jeu des alliances. Parmi les alliés possibles des deux partis, Krsna se détache, souverain de Dvaraka, lointain cousin de tous les descendants de Santanu. Dans l’ensemble du poème, il est un prince comme les autres ; fait curieux, cependant, et qui le présente sous un éclairage particulier, il offre aux belligérants soit l’aide de son armée, soit la sienne seule. Duryodhana s’empresse de choisir l’armée ; ainsi Krsna, rejeté dans le parti adverse, devient le conducteur (suta) du char d’Arjuna. Au livre VI seulement, quand la lutte va s’engager, dans les dix-huit chants de la Bhagavad Gita – en des passages dont d’aucuns pensent qu’il s’agit du cœur même de l’Épopée mais dont d’autres pensent qu’ils ne sont probablement pas parmi les plus anciens –, il abandonne cette identité banale pour devenir l’incarnation de Visnu, l’avatara glorieux, l’Absolu personnifié, dont la présence dans leur camp assurera la victoire aux fils de Pandu.
 
La bataille se déroule du livre VI au livre IX, avec des alternances de revers et de succès. Au livre IX, Duryodhana, l’âme de la lutte, est blessé à mort et seuls demeurent encore autour de lui trois de ses partisans. Au livre X, ceux-ci se glissent dans le campement endormi et confiant des Pandava et massacrent les cinq fils que Draupadi avait eus de ses cinq époux. Le livre suivant résonne des lamentations poussées par les femmes en présence d’un tel malheur.
 
 Les suites du conflit
 
Avec le livre XII, on peut considérer qu’il s’agit déjà des suites de la guerre. D’une étendue considérable, ce Santiparvan (livre de l’Apaisement) apparaît comme le plus confus de tous. Théoriquement, il répète le discours que Bhisma, mortellement blessé, tient à Yudhisthira désespéré devant tant de morts, dont presque tous sont ses proches. Combattant dans le parti des Kaurava, qu’il avait adopté dans l’espoir de modérer la violence de Duryodhana, Bhisma n’en demeurait pas moins convaincu, dès le départ, du bon droit des Pandava. Avant de mourir, il prodigue à son neveu consolation et avis. Son discours se poursuit au livre XIII. Il meurt enfin, cinquante-huit jours après avoir été blessé.
 
Yudhisthira, vainqueur indiscutable, exécute alors un asvamedha (sacrifice du cheval), rite solennel que seul peut accomplir un roi victorieux : c’est le thème du livre XIV. Plus tard, il abdiquera en faveur du Pariksit, un petit-fils d’Arjuna et de sa deuxième épouse.
 
Les quatre derniers livres relatent la mort de tous les héros sortis indemnes du combat : Dhrtarastra, son épouse, sa belle-sœur Kunti (dans un incendie de forêt), Krsna et son frère Balarama, enfin les Pandava. Yudhisthira, ses frères et Draupadi avaient entrepris un long voyage vers les Himalaya ; les uns meurent en route, mais tous finissent par parvenir au ciel d’Indra.
 
 Récits épisodiques et passages spéculatifs
 
L’ensemble de l’ouvrage comporte de nombreuses digressions qui, toutes, offrent de l’intérêt. Parmi les légendes qui se greffent sur le thème principal, lui-même si chargé, on peut noter un cycle en rapport avec les forces souterraines – les serpents –, souvent en conflit avec les forces célestes, les oiseaux. On a détaché et traduit séparément de l’histoire des Pandava celle de Nala et Damayanti, amoureux types de la tradition indienne, et celle de Savitri, le modèle des épouses qui, à force d’insistance et d’habileté, parvient à arracher son jeune mari, Satyavant, au pouvoir de Yama, le dieu des enfers. On rencontre aussi, au livre III, une version abrégée des aventures de Rama, héros du Ramayana. Ces légendes et bien d’autres, éparses dans le texte, remontent à une haute époque ; certaines comptent au nombre des plus anciennes de l’Épopée ; beaucoup reproduisent des récits dont parlaient déjà les Brahmana.
 
Par ailleurs, des fragments souvent plus récents développent des aperçus philosophiques : au livre VI, la Bhagavad Gita est, au moins partiellement, de composition ancienne ; mais, au livre XII, le discours de Bhisma véhicule des idées plus tardives : le Narayaniya Parvan, qui comprend dix-huit chapitres consacrés à Visnu-Narayana et à la secte des Pañcaratra, n’est pas antérieur au IIIe siècle de notre ère ; l’Anugita, texte philosophico-religieux du livre XIV, est certainement de composition récente. Dans tous ces passages spéculatifs s’affirme la prédominance d’un schéma samkhyayoga qui se poursuivra jusqu’à l’époque actuelle.
 
Au IVe siècle de notre ère, on a adjoint au Mahabharata un long poème épique de composition similaire, le Harivamsa (la Lignée de Hari), de plus de dix mille sloka. La tradition le considère comme un supplément à l’Épopée, attribué également à Vyasa. Par son style, il se rapproche davantage des grands textes épiques postérieurs, les Purana, qu’évoquent déjà d’ailleurs certaines parties tardives du Mahabharata. Cet ouvrage, très populaire, consacré, comme son nom l’indique, à Hari, c’est-à-dire à Visnu, se compose de légendes, de mythes et d’hymnes en l’honneur de Visnu-Krsna ; il apparaît comme une sorte de livre saint à l’usage des bhagavata, les fidèles du Bhagavant.
 
L’extrême difficulté qu’on éprouve à séparer, dans la pensée indienne, philosophie et religion, explique cet aspect important du Mahabharata qu’est la présence de passages spéculatifs mêlés par ailleurs à des mythes qui, pour la foule, sont étroitement liés aux croyances. Dans cette perspective religieuse se place le thème de la malédiction, qui est considérable dans la tradition indienne et revient sans cesse dans l’Épopée : l’inimitié des cousins, l’inéluctabilité de la guerre, tout se présente comme l’enchaînement des suites, parfois à long terme mais inévitables, d’une malédiction : Bhisma a enlevé pour ses frères les filles du roi de Bénarès, brisant ainsi l’avenir de l’aînée, fiancée à un roi voisin ; celle-ci, désespérée, le maudit et jure de se réincarner dans le corps d’un guerrier pour le tuer... Parce que Pandu a tué un tigre pendant son accouplement, la tigresse – être humain victime aussi d’une malédiction – le condamne, sous peine de mort, à ne jamais approcher de ses épouses. La malédiction joue, dans l’Épopée indienne, le même rôle que la Moira dans la littérature grecque.
 
     
En appliquant au Mahabharata les méthodes d’étude des mythes ou d’analyse structurale (G. Dumézil), on a pu faire ressortir certains traits frappants et des rapports entre les événements et les personnes, qui avaient échappé jusqu’alors ; l’examen des noms propres est, sous cet angle, très révélateur du destin et du statut de ceux qui les portent. En fait, cet immense ensemble est trop riche pour qu’un seul procédé d’explication, quel qu’il soit, puisse rendre compte de la totalité de ses significations. Il importe néanmoins de ne pas négliger les recherches entreprises en ce sens.
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MessageSujet: Re: Présentation   Présentation EmptyVen 2 Fév - 7:53

Présentation Kw0c
La Bible de l'hindouisme. Le Veda propose la forme la plus ancienne de ma religion, l'hindouisme, vers -1800 av J.C. Le Veda est une collection d'Hymnes, de commentaires sagesse Brahmana, philosophie Aranyaka et de mystique Upanishad.

Présentation 5j80
Les 108 Upanishads les plus sacrées, l'intégralité des textes canoniques. Les Upanishads sont les premiers textes philosophiques du monde, et établissent l'équivalence entre l'âme de l'Homme (Âtman) et celle de l'Univers (Brahman). Les Upanishads poursuivirent la réflexion originelle sur une période de temps très étendue, environ de -500 à 1500 après J.C. D'autres Upanishads furent encore écrites après cette période mais sont de moindre notoriété et ne sont pas dans les 108.

Présentation 8pf4
Le Mahabharata et le Ramayana sont les grandes épopées mythologiques de l'Inde, l'équivalent de l'Iliade et de l'Odyssée, bien que ces textes hindous soient beaucoup plus conséquents (10 fois la taille de la Bible chrétienne pour le Mahabharata, ce qui en fait le texte narratif le plus imposant au monde !). L'influence sur la culture moderne de l'Inde est sans équivalent.

Présentation Jht9
Les cinq livres de la sagesse pratique, le Pancatantra est le plus ancien recueil d'histoires de l'Inde. A la demande d'un roi puissant désireux d'inculquer à ses trois fils quelques rudiments de discernement et de conduite, un saint brahmane releva le défi qu'on lui proposait : conduire en six mois les princes jusqu'aux rivages de l'entendement et du savoir.

Présentation Dazh
Patañjali, médecin du corps, de la parole et de l′esprit, a fondé la pratique du yoga sur une conception globale de l′homme, qu′il expose en profondeur dans son Yogasûtra. Image d′abord pessimiste: être homme est souffrance; finalement optimiste: il propose une voie de salut. Nul ouvrage de l′antiquité ne représente mieux ce qu′il y a de plus original et élevé dans la culture de l′Inde: observation lucide de la réalité d′un monde de semi-conscience et immense espoir d′un monde de sagesse et de conscience pure. La plus ancienne simplification de cette pensée est le commentaire de Vyâsa. C′est beaucoup plus qu′une glose des sûtra. Le yogabhâsya de Vyâsa est peut-être la meilleure introduction à la pensée indienne.

Présentation 2tp2
La Bhagavad-Gita भगवद्गीता est le « chant du Bienheureux » ou « Chant du Seigneur ». Il est l'abrégé de toute la doctrine védique. La Bhagavad-Gita est composée de 18 chapitres. Ce récit n'a cessé d'imprégner l'âme indienne tout au long des siècles ; ses enseignements se rapportent au thème de la conquête de soi-même par la sérénité du corps-esprit-âme  Présentation 1f64f

Je vous aide à devenir ce que vous êtes. Chacun est différent. L'hindouisme est la religion pratique la plus efficace au monde. Elle ne fera pas de vous un hindou mais un homme. Les autres livres sacrés du monde vous obligent à devenir dans cette religion: chrétien, musulman, bouddhiste, juif, franc maçon, chaman....

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raajalakshmee




Messages : 95
Date d'inscription : 29/02/2020

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MessageSujet: Re: Présentation   Présentation EmptySam 3 Fév - 22:15

Une découverte archéologique date le Mahabharata de -3131 av. J.C.



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