Voltaire et Rousseau

Rousseau était un genevois, donc de culture calviniste, toute sa philosophie politique est inspirée du libre-examen (rationaliste), d’une conception contractualiste des institutions, et d’un rejet radical des traditions culturelles et juridique. Il était un pur, un fanatique, avec une écriture d’une pureté magnifique, mais un utopiste complet, au mauvais sens du terme. Son oeuvre ne pouvait produire que du fanatisme.

Voltaire est très différent de Rousseau, Voltaire était le protype du bourgeois de robe spécultateur, intriguant, profiteur, arrogant, vivant dans le luxe, très méprisant pour le peuple et faisant des leçons de morale à tout le monde. Il était très en phase avec les fermiers généraux comme Helvetius, d’Holbach, qui détournaient à leur profit une grande partie des recettes fiscales. Il est l’avant-garde de la bourgeoisie louis-philipparde, celle qui a fait la Révolution française, puis qui a mis en place le régime manufacturier anglais, celui qui envoie des petites filles en haillons pousser des waggonets au fonds des mines.

La France est le seul pays au monde qui enseigne la philosophie obligatoire avant l'université, au lycée.
Quel immense prestige et quelle sauvegarde d'apprendre à penser, douter et raisonner par soi-même.

Voltaire et l’optimisme
Avant même d’enseigner l’optimisme, Voltaire prêche dans "Candide" l’enchaînement rigoureux des causes et des effets. C’est donc en premier lieu le principe de causalité qui est mis à rude épreuve expérimentale. Voltaire est contre l'objectivité. Il combat Saint Thomas d'Aquin. Il affirme que la représentation qu'on se fait d'un objet donne l'existence à cet objet, sinon il n'existe pas pour Voltaire. Il annonce Emmanuel Kant et le subjectivisme.
Voltaire se contredit souvent parce qu'évidemment il peut ignorer un trou devant lui et y tomber pourtant dedans. Diderot, d'Alembert, Rousseau et Montesquieu voulaient refaire le monde selon leurs idées pour en finir avec le christianisme. Ils proposent en place de la Révélation par la Grâce divine, la Révolution par une critique de la raison pure. Sans cause, ils conduisent la génération spontanée. L'Encyclopédie avait pour but de déclarer que tout vient de rien. L'homme est bon par nature pour en finir avec le péché originel. Une telle inversion des valeurs prépara le carnage de la Révolution française sans qu'on en parle ensuite. Ils se sont rendus coupables inévitablement. Quand on refait le monde à son idée en refusant d'admettre les pires conséquences possibles, les faits deviennent dramatiques sans plus pouvoir les contrôler.