Le discernement des esprits de Saint Ignace.

Le discernement des esprits de Saint Ignace.

Le discernement des esprits de Saint Ignace.
Le grand principe, au départ, et le suivant. Tout ce qui me passe par ma tête n’est point uniquement de moi. Il faut distinguer. Qui ne distingue pas confond. Je cite Saint Ignace numéro 32 : “je suppose qu'il y a en moi trois sortes de pensées souvent sous forme de projet, les unes sont proprement miennes, naissent de ma volonté et de ma liberté. Les deux autres viennent du dehors donc ce n'est plus moi, et ont pour principe l'une le bon qu'on appelle inspiration, l'autre du mauvais esprit qui s'appelle tentation.”

Fait transhistorique.
Toutes les divisions les schistes les hérésies les querelles les pensées les guerres au cours de l'histoire viennent de ce qu'on ne fait pas où on ne veut pas faire cette distinction. Bien sûr il y a l'orgueil à la racine de tout cela. Mais ce n'est pas nouveau. Dès le paradis terrestre Ève a cru naïvement au démon au lieu de distinguer la grossièreté de son mensonge :”vous serez comme des dieux.” (Genèse III-5). Ce manque de distinction a fait dire plus tard au prophète Jérémie : “il y a beaucoup de désolation dans le Monde parce qu'on ne réfléchit pas dans son cœur.” (Jérémie XII-11). Que dirait-il aujourd'hui avec le matraquage médiatique ?

La contre-attaque.
Mais c'est une règle capitale qui nous aide à voir si les pensées qui nous viennent sont du bon ange, du bon esprit ou au contraire du mauvais esprit le démon, c'est la cinquième règle numéro 333 donc facile à retenir.
“Vous devons examiner avec grand soin la suite et la marge de nos pensées. Si le commencement, le milieu et la fin, tout en elles est bon, et tendant purement au bien, c'est la preuve qu'elles viennent du bon ange. Mais si dans la suite des pensées qui sont suggérées, il finit par s'y rencontrer quelque chose de mauvais ou de dissipant, ou de moins bon que ce que nous nous nous étions proposés de faire, ou si ces pensées affaiblissement notre âme, l'inquiète, la trouble en lui ôtant la paix, la tranquillité dont elle jouissait d'abord, c'est une marque évidente qu'elles procèdent du mauvais esprit, ennemie de notre avancement et de notre salut éternel.”
Dans ce cas je chasse ces pensées aussitôt et sans discuter ! Et la contre-attaque alors sera de faire diamétralement le contraire ce qui est suggéré.

L'abbé Morère a écrit:

Tout ce qui me passe par ma tête n’est point uniquement de moi.

Vous touchez là au fondement du sens de toute vie humaine et ouvrez la porte invisible qui s'offre à notre aveuglement tel une mouche devant une fenêtre qui persiste à se cogner contre sans voir qu'elle est déjà ouverte.
Chacun des mots de l'admirable phrase de Claude De Bortoli, un internaute passionnant dans cet autre forum Marmhonie est juste et pesé remarquablement : "Le pauvre Terrien, vivant mais malade, erre au fond du gouffre de la damnation."
* "le pauvre" : qu'il est pauvre de son apparente pauvreté celui ou celle qui mendie au monde sans état d'âme, mais combien il s'enrichit dès qu'il sort de la voie purgative pour rencontrer la beauté de la voie illuminative.
* "vivant mais malade" : la santé sans l'équilibre du corps et de l'esprit, est une errance continuelle.
* "erre" : essayez de rencontrer une personne heureuse au fond d'elle-même de vivre sans fanatisme ou chagrin.
* "au fond du gouffre de la damnation" : dans cette vallée de larmes, combien de fois jurons-nous par dieu et diable des coups reçus qui pleuvent sans raison ?

N'importe quel être humain peut, par la raison seule, ou par le bon sens paysan attaché aux valeurs humbles de la nature, découvrir et aimer sa vie en lui souriant. Et son cœur est réjoui parce qu'il est augmenté par les grâces du bon Dieu. Appelez-le comme vous l'entendez, chacune et chacun, il y a autre chose que la plate matière contre laquelle nous cognons tel le bûcheron pousseur de bois. Eh quoi, il n'est rien d'autre ce joueur d'échecs qui ne sent l'inspiration venir à lui et l'éclairer dans ses calculs de plus en plus lourds pour une victoire sans cesse remise en défaut.

Sans le discernement des esprits en fondement, sans ce premier pas essentiel, nous courons tous à la catastrophe, celle d'une vie passée sans aucune rencontre avec cet indicible spiritualité en chacun de nous.

Et comment s'ouvrir dans la spiritualité ? Certainement en faisant le premier pas car cet unique Dieu parfait, est timide tant il nous aime. Il n'attend en retour de nous avoir tout donné - la vie, le mouvement & l'être - qu'un simple remerciement.
Il faut une fois dans sa vie lire cet admirable petit ouvrage et tout est changé en poésie, le cœur trouve sa vraie place enfin !

« Si vous ne lisez pas, vous serez tôt ou tard des traîtres à vous-même, parce que vous n’aurez pas compris la racine du mal ! ». Cet autre phrase percutante donne tout fondement à la table de notre chevet : des livres et toujours lire au réveil et avant de s'endormir.

Ce forum - tout comme ma signature - se singularise par son immense Scriptorium uniquement accessible après inscription, et son autre bibliothèque multimédias. Aucun livre de vous sauvera, abandonnez cette idée aberrante du livre magique. Par contre, la gymnastique d'esprit que procure la lecture des ouvrages fondamentaux est la santé assurément car on découvre tant et plus de merveilleux.

Le discernement des esprits s'est fait par les franciscains. Saint Ignace l'a repris dans les Exercices Spirituels.
Somme toute, il y a les Principes & les Fondements.
1) Quelle est la fin dernière ?
2) Quelle est la fin prochaine ?
3) Examen particulier.
4) Examen général.
Vous avez les bases de tout discernement.

Les « Exercices spirituels » de saint Ignace.

Unique le Père Marziac de Caussade. Il aurait demander au bon Dieu de vivre centenaire pour prêcher ses retraites de saint Ignace, d'après un retraitant converti lors de sa première retraite.


La vidéo de retraitants