Les Témoins de Jéhovah ont la haine des chrétiens.Un lecteur, que je remercie, me signale un savant article publié le 20 décembre sur Patriotisme de clocher, un blogue de « remarques désinvoltes et commentaires francs d’un catholique français ». J’ai pensé qu’en cette veille de Noël, il pourrait vous intéresser. La christianophobie s’attaque, de manière détestable, aux biens des chrétiens et à leurs personnes, mais je me demande si elle n’est pas encore plus pernicieuse quand elle s’attaque à ce qui fonde notre foi chrétienne par le mensonge, la calomnie et la désinformation. C’est à vous d’en juger. En tout cas, lisez cette contribution dont l’auteur.
Comme chaque année, nous avons droit au fameux couplet des rabat-joie :
♪ Noël est une ancienne fête païenne ♪
D’après certains, Noël serait soit une version christianisée des Saturnales, soit une version christianisée de l’anniversaire de naissance de Sol Invictus (le « soleil invaincu »). Nous allons démontrer que ces affirmations sont non seulement fallacieuses mais aussi qu’elles proviennent de sectes anticatholiques.
Le livre Comment raisonner à partir des Écritures, publié par The Watchtower Bible and Tract Society et utilisé par les Témoins de Jéhovah, fait l’insinuation suivante :« Une encyclopédie déclare : “Les Saturnales (…) donnaient lieu à des festivités durant lesquelles on échangeait des cadeaux.” (The Encyclopedia Americana, 1977, Tome XXIV, p.299). Cela correspond, en général, à ce qui se passe à Noël : on échange des cadeaux. (…) Il va sans dire qu’un chrétien peut démontrer son amour en offrant des cadeaux à tout autre moment de l’année, et aussi souvent qu’il le désir. »
Les Saturnales étaient un festival célébré par les membres de la religion d’état en l’honneur du dieu Saturne sous la république romaine (jusqu’en 27 avant Jésus-Christ) puis sous l’empire romain jusqu’en 380 après Jésus-Christ, année au cours de laquelle le christianisme devint la religion d’état à la place du paganisme. A l’origine, cette fête n’avait lieu que le 17 décembre mais sa durée fut ensuite étendue et elle finit par être célébrée du 17 au 23 décembre.
On a parfois prétendu que les chrétiens n’avaient fixé Noël au 25 décembre que dans le but d’inciter les païens à abandonner les Saturnales au profit de la Nativité du Christ, ce qui est absurde. En effet, si tel avait été notre but, n’aurions-nous pas préféré placer cette fête du 17 au 23 décembre afin qu’elle coïncide avec la fête de Saturne ? Si notre but avait été de substituer une fête chrétienne à l’une de celles des païens romains nous n’aurions, bien sûr, pas placé cette fête deux jours après leur semaine de festins. Aucun historien digne de ce nom ne saurait envisager cette hypothèse comme sérieuse.
L’autre affirmation souvent entendue est que les chrétiens de Rome auraient placé la fête de Noël au 25 décembre afin de substituer celle-ci à la fête romaine de la naissance du soleil invaincu. Qu’en est-il vraiment ?La fête de la naissance du soleil invaincu (Dies Natalis Solis Invicti) fut créée en 274 après Jésus-Christ par l’empereur Aurélien. Beaucoup prétendent que la création de celle-ci précéda les premières célébrations de Noël. En effet, un chronographe de 354 après Jésus-Christ mentionne la célébration d’un Noël chrétien. De plus, il existe des traces écrites attestant que l’église de Rome célébra le Dies Natalis Christi (« jour de naissance du Christ ») le 25 décembre 336 après Jésus-Christ, soit 62 ans après la création du Dies Natalis Solis Invicti païen.
Néanmoins, cela ne signifie pas que les chrétiens tentèrent de remplacer la fête païenne par une fête chrétienne ou qu’ils cherchèrent à la christianiser. Premièrement, le fait que nous n’ayons pas retrouvé de trace écrite de célébration de Noël avant 336 après Jésus-Christ, ne signifie pas que cette fête n’ait pas été célébrée précédemment. Il est utile de rappeler qu’entre 64 et 313 après Jésus-Christ, la religion catholique était illégale dans tout l’empire romain et que les chrétiens étaient systématiquement exécutés par les moyens les plus cruels lors de ces persécutions. Par conséquent, les catholiques ont été contraints de devenir une société secrète se réunissant en cachette dans des catacombes et célébrant la messe sur des tombeaux. Lorsque l’Édit de Milan fit du catholicisme une religion autorisée par la loi en 313, les chrétiens restèrent prudents : après tous, ils se souvenaient que les persécutions romaines avaient cessé en 186 pour finalement reprendre trois ans plus tard. La prudence était donc de circonstance et, par conséquent, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas trouvé de trace écrite de célébration de Noël antérieure à 336 après Jésus-Christ. Le fait que nous n’ayons pas encore découvert de documents chrétiens plus anciens associant l’expression Natalis Dies (« Noël ») au 25 décembre est malheureusement utilisé par certains pour affirmer que nous avons choisi cette date afin de christianiser la fête de la naissance de Sol Invictus.
La réalité est que les catholiques avaient fixé la date de Noël au 25 décembre bien avant que l’empereur Aurélien n’ait instauré le culte du dieu solaire romain et avant qu’il n’ait choisi le 25 décembre comme le jour où serait célébré le festival de Dies Natalis Solis Invicti. En 221 après Jésus-Christ, l’historien chrétien Sixte Jules l’Africain (Sextus Julius Africanus) nous informe, dans son compte-rendu de l’histoire du monde en cinq volumes (Chronographiai) que les catholiques célébraient déjà l’Annonciation le 25 mars. En d’autres mots, les catholiques considéraient déjà en l’an de grâce 221, que Jésus-Christ avait été incarné dans le ventre de la Bienheureuse Vierge Marie un 25 mars (jour traditionnel de sa conception), soit neuf mois avant le 25 décembre. Par conséquent, nous savons que les catholiques considéraient que le 25 décembre était la date de l’anniversaire de la naissance de Jésus-Christ au moins 53 ans avant que l’empereur Aurélien n’ait créé le culte officiel du Soleil Invaincu et n’ait placé la célébration de sa naissance au 25 décembre.
L’empereur Aurélien institua ce nouveau culte national et cette nouvelle fête nationale précisément parce qu’il était manifeste que l’empire romain se mourait : il espérait sans doute qu’invoquer ensemble le dieu soleil serait l’occasion pour tous ses sujets de s’unir autour de la croyance en une déité porteuse de vie qui renaissait chaque année. Le choix du 25 décembre comme la date de l’anniversaire de la naissance du Sol Invictus provenait surement de son désir de concurrencer cette nouvelle religion clandestine qui attirait de plus en plus des ses sujets : en effet, la foi de ces catholiques persécutés et le témoignage qu’ils rendaient à la vérité jusque dans les arènes poussaient de nombreux sujets de l’empereur à se joindre à eux dans les catacombes et à célébrer la messe et Noël avec eux. Il semble plutôt que ce soit l’empereur Aurélien qui ait institué le Dies Natalis Solis Invicti le 25 décembre afin de combattre par la concurrence la religion catholique, qui, rappelons-le, était illégale (voir Les origines de l’année liturgique [en anglais] de Thomas Talley).
Comme nous venons de le démontrer, Noël n’est ni une version christianisée des Saturnales ni une version christianisée de l’anniversaire de naissance de Sol Invictus. Dès le XVIIe siècle après Jésus-Christ, ces affirmations fallacieuses ont été répandues par des sectes protestantes anticatholiques : les puritains anglais et les presbytériens écossais.
L’Académie française nous dit que les puritains sont « ceux qui suivent l’opinion de Calvin en Angleterre & en Escosse » (Dictionnaire de l’Académie française, 1694) et que ce nom fut « donné aux presbytériens rigides d’Angleterre, qui se piquaient de suivre la religion la plus pure. (…) Les puritains se distinguaient par un langage austère et par une grande simplicité de vêtements. » (Dictionnaire de l’Académie française, 1835). Le Dictionnaire de 1835 ajoute : « On appelle [presbytérien], en Angleterre, Les protestants qui ne reconnaissent point l’autorité épiscopale ».
Les puritains haïssaient tant le catholicisme qu’ils se révoltèrent contre la nouvelle religion anglicane qu’ils jugeaient trop « papiste » à leur goût et ils haïssaient tant les fêtes prescrites par l’Église catholique, telles que Noël, et les coutumes qui y étaient associées qu’ils allèrent créer des colonies puritaines en Amérique du Nord où aucune de ces fêtes et « impuretés » catholiques ne serait tolérée. Plus tard, en 1743, le protestant allemand Paul Ernst Jablonski prétendit que le 25 décembre correspondait à la fête romaine du Dies Natalis Solis Invicti et que, par conséquent, célébrer cette fête revenait à corrompre la pureté du culte chrétien. Cette attitude puritaine n’a pas disparu : elle est en fait
perpétuée par certaines sectes protestantes ayant hérité cette haine puritaine contre le catholicisme, telles que les groupes suivant les enseignements de Herbert W. Armstrong ou les Témoins de Jéhovah. Plus tard, ces affirmations fallacieuses et infondées associant les origines de Noël à des fêtes païennes préchrétiennes furent répétées sans discernement par des ethnologues peu sérieux, ce qui octroya à celles-ci un semblant scientifique.
Ne nous laissons pas berner ou intimider : ceux qui prétendent que les origines de la fête de Noël sont païennes ne font que colporter un mensonge anticatholique discrédité maintes fois.
Nous devons nous méfier plus particulièrement des Témoins de Jéhovah qui sont peut-être les héritiers des puritains les plus actifs à notre époque en France. Ne les laissons pas salir le véritable sens de Noël : si Clovis a choisi ce jour pour se faire baptiser, c’était bien pour renier solennellement le paganisme, adopter publiquement le christianisme et devenir fils de l’Église catholique. En se baptisant, notre premier roi a lié la naissance de la France à la naissance du Christ.
Continuons de clamer haut et fort que Noël est une fête chrétienne et rappelons à tous les Français que la raison pour laquelle nous célébrons cette fête, si importante en terre française, est parce qu’il s’agit du saint anniversaire de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Observatoire de la christianophobie
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