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forum marmhonie des religions
Forum franco-chinois de l'histoire des religions et des civilisations. 中法宗教與文明史論壇。日仏宗教史フォーラム。फ्रेंको-इंडियन फोरम ऑफ रिलिजन एंड सिविलाइजेशन। 종교와 문명사를 위한 한불포럼.
Ponce Pilate (en latin Pontius Pilatus), né à un endroit inconnu, vraisemblablement vers la fin du ier siècle av. J.-C., est un citoyen romain membre de la classe équestre qui, à partir de 26, sous le règne de l'empereur Tibère, et durant dix à onze ans, a occupé la charge de préfet de Judée. Il est renvoyé à Rome à la fin de 36 ou au début de 37, pour une raison inconnue, par le proconsul de Syrie Lucius Vitellius, afin de s'expliquer devant l'empereur. Après son arrivée à Rome, l'histoire perd sa trace. La Palestine, à l’époque de Jésus, vit sous l’occupation romaine. La succession d’Hérode le Grand, en 4 avant J.-C., et le partage de son royaume entre ses trois fils ne se firent pas sans mal. Dès ce moment, la révolte gronde partout, et notamment en Galilée où Judas de Gamala provoque deux soulèvements avant d’être exécuté. Peu après l’arrivée de Pilate à Jérusalem en 26, une émeute est matée avec férocité. La situation politique est tendue, l’insurrection souhaitée par les nationalistes, qui mêlent dans une même haine l’occupant et ceux qui collaborent avec lui. La situation économique n’est pas meilleure : les impôts, les réquisitions et les corvées pèsent lourdement sur la population. Les trois grands partis juifs du temps n’ont pas tous la même attitude envers les Romains. Les Évangiles nous le montrent enseignant dans le Temple, aux prises avec les légistes et les membres du sacerdoce. Arrêté de nuit, abandonné par ses amis, il est mené devant le sanhédrin réuni à la hâte, puis conduit chez le procurateur romain, Pilate. L’accusation portée contre Jésus, lors de sa comparution, est d’ordre politique : il se serait dit « roi des Juifs ». Il est condamné à être crucifié et meurt sur la croix, sans doute la veille de la Pâque, sans qu’on puisse préciser l’année (autour des années trente). Enfin, Jésus a dû prendre plusieurs fois position à l’égard des aspirations zélotes, au sujet de l’impôt dû à César, par exemple. Sans doute a-t-on dû le prendre, ici ou là, pour un sympathisant zélote, d’autant plus facilement que quelques-uns de ses disciples avaient des attaches avec le mouvement zélote ; cela est certain pour Simon, dit le Zélote, vraisemblable pour Judas, et possible pour Pierre et les deux fils de Zébédée. Au moment de son arrestation, l’un d’eux tirera l’épée. Cette équivoque sera utilisée devant Pilate par ses accusateurs, qui le dénonceront comme incitant la nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César et se déclarant le Messie-Roi (Luc, XXIII, 2).
jendur
Messages : 533 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Ponce Pilate Ven 11 Sep - 21:18
Roger Caillois, Ponce Pilate, 1961
« CHAPITRE 1. Les prêtres. A l'aube, Pilate fut averti presque en même temps de l'arrestation de Jésus et de la présence d'Anne et de Caïphe qui demandaient à l'entretenir d'urgence, mais hors du prétoire, puisque leur religion leur interdisait de contracter la moindre souillure un jour saint. Pilate, qui occupait sa charge depuis plusieurs années, n'en continuait pas moins d'être exaspéré par de pareilles prétentions. Il était pourtant contraint d'y céder. Ses ennuis les plus graves étaient venus de pareils conflits avec le fanatisme de la population. Dans l'affaire des enseignes il avait finalement cédé. Dans celle de l'aqueduc, il avait tenu bon, mais il y avait eu des morts et des blessés. Récemment, quand les Juifs avaient voulu qu'il retirât les boucliers portant le nom de César de l'ancien palais d'Hérode où il les avait fait suspendre, il avait recouru à la force d'inertie. Les Juifs s'étaient plaints à Tibère et l'Empereur avait désavoué Pilate qui, la mort dans l'âme, avait dû enlever les emblèmes litigieux. Pilate était demeuré blessé par cette décision. Il avait voulu afficher sur les murs de sa résidence la souveraineté de César et César, écoutant les doléances de la population soumise plutôt que de soutenir son représentant, lui avait commandé de faire disparaître des murs, avec son propre nom, la marque de la puissance romaine. Les instructions de Rome étaient formelles : respecter autant que possible les croyances et les coutumes indigènes. Pilate voyait là une sorte de démission inexcusable. Instruit par l'expérience, il redoutait que l'incident de la nuit passée lui apportât à la fin une nouvelle humiliation. En tout cas, il lui était pénible et il lui paraissait grotesque d'accepter que des vaincus, fussent-ils prêtres, pussent obliger le représentant de l'Empereur à les recevoir ailleurs que dans les salles où il s'acquittait normalement de ses fonctions. Il s'en voulait de se plier à des fantaisies superstitieuses, dont, à Rome, il ne se serait pas gêné pour railler ouvertement l'équivalent. Ce n'était pas, de sa part, mépris de Romain pour les Orientaux ou de conquérant pour les occupés, mais révolte de philosophe contre la crédulité humaine. A Rome, rien ne l'empêchait de se moquer des augures ou de sourire des interdits séculaires pesant sur le flamine de Jupiter. Dans ces conditions, il supportait mal de ne pouvoir traiter, à Jérusalem, la religion juive avec la même désinvolture qu'il faisait, à Rome, la religion romaine. Cette servitude politique l'indignait. En outre, représentant de Tibère, il incarnait évidemment l'ordre, la raison et la loi, la justice et le pouvoir. Il souffrait que les directives reçues fussent absurdes au point que, pour éviter les heurts, qui d'ailleurs ne pouvaient manquer de se produire de temps en temps, il dût consentir à des simagrées. Si Rome apportait la civilisation et la paix, il était indigne d'elle que, par opportunisme, elle s'inclinât devant chaque usage imbécile. Mieux valait dans ce cas être resté dans l'enceinte des Sept Collines et n'avoir jamais conquis ni l'Italie ni le monde. Amer et résigné, Pilate fit dire aux délégués du Sanhédrin qu'il les rejoindrait sans tarder. Puis il écouta le rapport sur l'échauffourée de la veille, où il trouva de nouveaux sujets de mécontentement. Il suspectait dès l'abord cette troupe disparate armée de glaives et bâtons, éclairée de torches et de lanternes, allant sans mandat et la nuit s'emparer d'un prédicateur qui n'était pas régulièrement inculpé. Avait-on voulu par hasard le placer devant le fait accompli ? Encore s'il s'agissait d'une rixe fortuite, d'une bagarre impromptue, comme la nervosité de la populace en provoque fréquemment. Mais le complot paraissait clair. La présence si matinale d'Anne et de Caïphe dénonçait assez les auteurs de la machination.
D'autre part, Pilate s'était fait depuis longtemps expliquer le sens du mot Messie et ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler de celui-ci. Il avait son opinion sur le problème. La chose lui paraissait en soi extravagante, mais les messies ne tombaient assurément pas sous le coup des lois romaines. Il estimait même que c'était bien la faute des Juifs, si périodiquement un exalté se proclamait le Messie. Ils ne cessaient de parler de lui et d'attendre sa venue. De toute évidence, un tel espoir entretenait une tentation permanente tant pour les imposteurs que pour les illuminés de bonne foi. En outre, à quels indices devait-on reconnaître le vrai Messie ? Aucun critère précis n'était prévu pour le distinguer des candidats suspects ou indésirables. Comment, dans ce cas, les Juifs ne se seraient-ils pas trouvés embarrassés chaque fois qu'un simple d'esprit ou un habile homme, se donnant pour l'Oint du Seigneur, s'avisait de reprocher aux riches leur opulence, aux prêtres leur fourberie? Pilate pensait alors avec une indulgence subite aux procédures qui présidaient au choix des flamines ou à l'intronisation du Grand Pontife. Superstitions pour superstitions, il préférait décidément les mieux réglées, celles qui laissaient le moins de place à l'arbitraire, à la confusion et aux mauvaises querelles. Il haussa les épaules et écouta avec amusement les parties pittoresques de la relation : l'histoire de l'oreille coupée par Simon Pierre et recollée par miracle, l'allusion aux douze légions d'anges qu'on prétendait que le Messie pouvait faire descendre du ciel sur-le-champ. Pilate, heureux de retrouver un folklore qui lui était devenu familier depuis qu'il était en poste en Judée, sentit fondre son inquiétude. Il comprenait qu'il ne valait pas la peine de s'alarmer outre mesure. L'affaire, toute de routine, serait sans doute réglée rapidement au cours d'un bref colloque avec Anne et Caïphe. Sur ce point, Pilate se faisait des illusions. C'est qu'il n'était pas un fonctionnaire zélé. Il était optimiste par paresse, alors qu'il convient à l'homme politique de l'être seulement par calcul, ou plutôt de feindre de l'être, pour écarter d'emblée les difficultés inutiles ou pour essayer de hâter la solution des problèmes. L'optimisme chez Pilate n'était pas tactique, mais issu spontanément de son horreur des complications. (...) EPILOGUE. Le lendemain, Pilate interdit à Ménénius, stupéfait, d'installer à Gabbatha aiguière, bassin et linge. Il lui donna, en revanche, des instructions fort précises sur l'emploi et la répartition des cohortes, afin de rendre impressionnant un déploiement de force qui ne pouvait être considérable. Au tribunal, devant la foule houleuse, il proclama l'innocence de Jésus, l'élargit et l'assura de la protection des légionnaires aussi longtemps qu'il serait utile. Il y eut des émeutes et de nouveau, selon la formule accoutumée, plusieurs morts et d'assez nombreux blessés. Caïphe se plaignit à Vitellius et le propréteur destitua Pilate en l’an 788 de Rome. Tibère mourut avant que l'inculpé arrivât dans la capitale pour présenter sa défense. Pilate perdit son procès et fut exilé à Vienne des Gaules, où il se suicida en effet, non par désespoir, comme Mardouk l'avait supposé un peu vite, entraîné par la logique de son système, mais heureux et parce qu'un stoïcien est toujours libre de renoncer à la vie, à l’heure où il le juge opportun. Quant à la destitution et à l'exil à Vienne, ils auraient sans doute eu lieu de la même façon si le procurateur avait fait crucifier Jésus, car Caïphe et Vitellius, qui le détestaient, désiraient sa perte de toute manière. À l'annonce du verdict, l'allégresse avait été générale chez les disciples du Prophète. Ils l'avaient cru perdu. Il leur revenait, son innocence proclamée par le représentant de César en personne. C'était le triomphe quasi miraculeux de l'équité. Pour une fois, le pouvoir prenait le parti du juste et du persécuté. Bientôt, cependant, le geste de Pilate nuisit au Rabbi. Peut-être les plus ardents des fidèles se souvenaient-ils avoir quelque peu répandu le bruit que des archanges armés d'épées flamboyantes viendraient le délivrer sur l'instrument de son supplice. Les archanges n’en avaient pas eu l’occasion. Certes, les disciples ne regrettaient pas que le Maître n’eût pas été crucifié. Néanmoins, ils pressentaient qu'une intervention des légions célestes eût été plus glorieuse que la décision d'un fonctionnaire. On eût cru parfois qu'ils étaient mécontents que le Fils de Dieu dût sa vie à la fermeté d'un magistrat romain. Cela paraissait comme incompatible avec la nature divine. Le messie, cependant, continua sa prédication avec succès et mourut à un âge avancé. Il jouissait d’une grande réputation de sainteté et on fit longtemps des pèlerinages sur le lieu de son tombeau. Toutefois, à cause d’un homme qui réussit contre toute attente à être courageux, il n’y eut pas de christianisme. À l'exception de l'exil et du suicide de Pilate, aucun des événements présumés par Mardouk ne se produisit. L'histoire, sauf sur ce point, se déroula autrement.
POST-SCRIPTUM POUR « PONCE PILATE » Mon récit Ponce Pilate, où j'imagine que le Procureur de Judée libère le Christ, de sorte que le christianisme n'a pas lieu, n'est aucunement, comme on l'a dit, un ouvrage de science-fiction et encore moins une philosophie de l'histoire. Il se présente comme le contraire d’un récit de science-fiction même dans la mesure où la vision de l'Assyrien y présente comme imaginaire ce qui s'est passé réellement, c'est-à-dire l'histoire du monde telle qu'elle s'est déroulée en effet après la crucifixion du Messie et le triomphe de la nouvelle religion. La science-fiction aurait, au contraire, consisté à donner pour réel ce qui aurait pu se passer dans l'hypothèse du Christ mourant de sa belle mort. J'ai inversé la démarche. En second lieu, je n'ai nullement souhaité démontrer que le cours de l'histoire dépendait de la décision d'un individu, encore que celle-ci puisse provoquer des aiguillages de grande conséquence. Pascal ne me convainc pas, quand il fait décisifs le nez de Cléopâtre et le grain de sable dans l'urètre de Cromwell. En revanche, Montesquieu explique lumineusement que ce n'est pas le désastre de Poltava qui perdit Charles XII : « s'il n'avait pas été détruit en ce lieu, il l'aurait été dans un autre. Les accidents de la fortune se réparent aisément ; on ne peut parer à des événements qui naissaient continuellement de la nature des choses ». J'estime de la même manière que si le christianisme n'avait pu se produire, serait née et aurait triomphé une religion apparentée : messianiste, égalitaire, universaliste. Différant sans doute dans l'anecdote, mais répondant aux mêmes besoins, son évangile eût répandu un message analogue. Ceci dit, mon propos touchait pour une part à la théologie, d'autre part à l'éthique. Il s'agissait en particulier pour moi de réfléchir sur la nature de la religion, de toute religion, et d'examiner s'il est concevable que l’humanité puisse s’en passer. Pilate, stoïcien, libère Jésus, ayant pesé le pour et le contre, c'est-à-dire en sachant, grâce aux conjectures inspirées de Mardouk, qu'il n'y aura pas, par sa faute, de christianisme et en supputant tout ce que l’homme y perdra. Il fait le pari qu'on peut demander aux hommes, au nom de l’homme, ce que les religions exigent d'eux au nom des Dieux. J'ai employé mon récit à présenter les différents aspects de ce problème, que je ne prétends pas, il va de soi, avoir résolu et où je n'ai pas trop pris parti, encore que le lecteur attentif puisse voir aisément de quel côté j'incline à la fin. En même, j'ai tenté d'analyser le mécanisme d'une décision humaine. (...)
http://defis.histegeo.org/ponce_pilate.pdf
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undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Ponce Pilate Ven 29 Mar - 11:32
Que sait-on de Ponce Pilate de façon certaine ?
Qu’il a été procureur romain de Judée de 26 à 36 ans sous l’empereur Tibère, qu’à la différence de ses prédécesseurs, il fit défiler dans Jérusalem les troupes romaines, toutes enseignes déployées, heurtant profondément les Juifs, qu’il abandonna Jésus au Sanhédrin qui voulait sa mort et « se lava les mains du sang de ce juste », et enfin qu’à la suite d’un massacre de Samaritains, il fut rappelé à Rome en 36.
Après, selon Eusèbe de Césarée, il se serait suicidé, peut-être à Vienne (en Gaule) où il aurait été exilé en 37 ; mais selon d’autres, il serait devenu chrétien et aurait péri en 64, victime de la persécution de Néron (les coptes d’Ethiopie le révèrent comme un saint martyr et son épouse Procula est sainte chez les orthodoxes).
S'appuyant sur l'ensemble des sources disponibles, dans un travail dont le sérieux historique a été salué, tout comme la profondeur spirituelle, Anne Bernet propose une biographie romancée du procurateur de Judé.
Source
Pilate et Jésus, étude du "procès", écrit par Giorgio Agamben, ce livre regarde le déroulement juridique, et pense qu'il n'y a pas eu conformité aux modes juridiques des procès.
Source
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Saint Glinglin
Messages : 407 Date d'inscription : 03/08/2023
Sujet: Re: Ponce Pilate Ven 29 Mar - 22:02
Et il est tout à fait normal qu'un gouverneur romain accomplisse des rites juifs.
marmhonie Admin
Messages : 2842 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ponce Pilate Mer 3 Avr - 23:46
Vous écrivez n'importe quoi. Primo Poncius Pilatus n'a pas parlé à Jésus en araméen mais en grec. Il était déjà invraisemblable qu'un procurateur romain s'abaisse dans un dialecte d'une région contrôlée par Rome. Secundo, il n'a jamais accompli le moindre rite hébreux (juif est un terme tardif apparu pour la première fois en France au XII siècle). Sans référence, et vous n'en trouverez aucune de sérieuse imaginant un Procurateur romain accomplissant un rite athée (les hébreux étaient considérés comme des athées par les Romains puisqu'ils ne croyaient qu'en un seul dieu), tout et n'importe quoi peut être dit sans aucune consistance.
Saint Glinglin
Messages : 407 Date d'inscription : 03/08/2023
Sujet: Re: Ponce Pilate Jeu 4 Avr - 3:33
Primo, je n'ai pas parlé de la langue de Pilate.
Secundo, l'Evangile utilise le mot "Juif" :
1Jésus étant donc né à Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voici que des Mages d'Orient vinrent à Jérusalem, 2disant: Où est le Roi des Juifs, qui vient de naître? car nous avons vu Son étoile en Orient, et nous sommes venus L'adorer. (Mt 2) Traduction de Louis-Claude Fillion
Quant au rite juif :
Dt 21.6 Tous les anciens de cette ville la plus rapprochée du cadavre laveront leurs mains sur la génisse à laquelle on a brisé la nuque dans le torrent. 21.7 Et prenant la parole, ils diront: Nos mains n'ont point répandu ce sang et nos yeux ne l'ont point vu répandre.
Mt 27.24 Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste.
undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Ponce Pilate Mer 10 Avr - 3:48
O
Saint Glinglin a écrit:
Mt 27.24 Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste.
Bible Fillion avec commentaires Matthieu chap. 27 verset 24. - Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l'eau, et se lava les mains devant le peuple, en disant : Je suis innocent du sang de ce juste ; c'est à vous de voir. - Pilate s'aperçoit trop tard qu'il est débordé. Ce sera toujours le sort de ces politiques, prétendus sages, qui s'imaginent pouvoir endormir les passions populaires par des concessions dangereuses, sans penser que les masses, devenant de plus en plus exigeantes, renverseront bientôt les faibles digues par lesquelles on avait cru pouvoir arrêter leurs violences. Non seulement Pilate n'a rien obtenu en échange de ses fâcheuses avances; mais il voit que ses efforts pour calmer la foule n'aboutissent qu'à la surexciter davantage. Une émeute réelle est à craindre. Que fera-t-il? Il comprendra peut-être enfin qu'un acte de vigueur est seul capable d'arracher un innocent à la mort, et de se soustraire lui-même à une infamie ? Non ! Il se fait apporter de l'eau, se lave les mains devant le peuple en attestant qu'il n'est pour rien dans le supplice de Jésus; puis, croyant avoir ainsi tranquillisé sa conscience, éloigné toute injustice de son cœur, il abandonne la victime aux bourreaux qui l'attendent ! - Il se lava les mains. Quand un meurtre dont l'auteur était demeuré inconnu avait été commis sur le territoire d'une ville juive, les principaux habitants devaient, d'après la loi, Deut. 21, 1-9 ; cf. tr. Sota 8, 6, se laver les mains auprès du cadavre en protestant de leur innocence. De là on a conclu que l'acte de Pilate était une imitation de cette coutume juive (Rosenmüller, de Wette, Friedlieb, etc.). Mais il existait chez les Grecs et chez les Romains, pour les homicides involontaires, des purifications expiatoires que le procurateur connaissait. Il n'avait donc rien à emprunter aux Juifs. Au surplus les actions symboliques de ce genre sont très naturelles et peuvent se rencontrer chez tous les peuples.
SGG tu as tout seul la réponse à ton erreur.
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lécafar
Messages : 2309 Date d'inscription : 22/07/2022
Sujet: Re: Ponce Pilate Mer 10 Avr - 20:06
marmhonie a écrit:
Vous écrivez n'importe quoi. Primo Poncius Pilatus n'a pas parlé à Jésus en araméen mais en grec.
ça pourrait être en latin.
Eliya
Messages : 177 Date d'inscription : 07/12/2019
Sujet: Re: Ponce Pilate Mer 10 Avr - 21:43
Le latin n'était pas encore une langue étrangère diffusée. Tu confonds les envahisseurs romains avec le futur empire latin.
lécafar
Messages : 2309 Date d'inscription : 22/07/2022
Sujet: Re: Ponce Pilate Jeu 11 Avr - 1:02
Eliya a écrit:
Le latin n'était pas encore une langue étrangère diffusée. Tu confonds les envahisseurs romains avec le futur empire latin.
Mais, la langue des romains était le latin. Et comme ils occupaient la Palestine depuis plus d'un demi siècle (63 ans) le latin aurait pu commencer à se diluer dans la population.
marmhonie Admin
Messages : 2842 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ponce Pilate Jeu 11 Avr - 2:25
Eliya a écrit:
Le latin n'était pas encore une langue étrangère diffusée. Tu confonds les envahisseurs romains avec le futur empire latin.
Bien vu. La langue populaire était toujours le grec de la rue, dit koinè, puisque l'empire d'Alexandre le Grand s'était implanté. Les détails sont nombreux dans les évangiles canoniques. Elles-mêmes furent toutes traduites pourtant après 70 dans ce grec vulgaire, rien en latin.
lécafar a écrit:
Mais, la langue des romains était le latin.
Quels romains ? Cela veut tout dire et ne rien dire. Bien sûr les Romain de Rome parlaient écrivaient latin, mais dans les Provinces si éloignées et conquises par Rome, nullement ! Voir au-dessus en réponse à Eliya. Et comme cette province était le cas très particulier qui ennuyait profondément César, il avait fait des exceptions tout à fait extraordinaires que les archéologues ont confirmé. D'abord il était très intéressant pour un hébreu, un judéen de s'enrôler dans l'armée romaine. Il recevait un bon salaire (du sel, qui a donné salaire), il avait le sabbat du samedi systématiquement et bien d'autres avantages uniques. Et comme ces contrées de l'ancien empire d'Alexandre le Grand parlaient le grec de la koinè, les romains le parlaient. Impossible de se faire comprendre en latin, impossible de comprendre les différents dialectes araméens qui changeaient d'un village à un autre. De toute façon le grec populaire s'était imposé. Il faudra attendre des siècles pour que naisse le latin populaire, et qui deviendra ce latin médiéval durant plus de mille ans.
lécafar a écrit:
Et comme ils occupaient la Palestine depuis plus d'un demi siècle (63 ans) le latin aurait pu commencer à se diluer dans la population.
Ce fut le contraire. Les romains s'adaptaient partout au grec unifié de la koinè. Le Nouveau Testament n'a que son nom d'origine latine : Novum Testamentum. Les noms semblent être latins, ils sont en réalités issus du grec populaire. Rien de rien en latin dans les premiers écrits chrétiens non plus, du premier au second siècle. Grec et araméen se partagent tous ces textes.
Référence :
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lécafar
Messages : 2309 Date d'inscription : 22/07/2022
Sujet: Re: Ponce Pilate Ven 12 Avr - 4:23
marmhonie a écrit:
lécafar
Citation :
Mais, la langue des romains était le latin.
Quels romains ?
Ceux d'Italie.
marmhonie a écrit:
lécafar
Citation :
Et comme ils occupaient la Palestine depuis plus d'un demi siècle (63 ans) le latin aurait pu commencer à se diluer dans la population.
Ce fut le contraire.
Ok.
marmhonie a écrit:
Rien de rien en latin dans les premiers écrits chrétiens non plus, du premier au second siècle. Grec et araméen se partagent tous ces textes.
Je sais cela, d'ailleurs je ne parlais pas d'écrits en latin, mais de l'éventuelle possibilité que certains juifs cultivés aient pu avoir des notions de latin. Ce n'est pas le cas, n'en parlons plus.
cradoux
Messages : 209 Date d'inscription : 17/01/2020
Sujet: Re: Ponce Pilate Dim 28 Avr - 2:47
Mais que savons-nous de lui? Pas grand-chose, malgré Flavius Josèphe et malgré Philon qui le représente comme "cruel par tempérament, ne reculant devant rien, faisant partout régner l'orgueil, l'arrogance en même temps que la corruption, inflexible de nature et implacable avec obstination". Par la suite, polémistes juifs et chrétiens ont surenchéri, et il n'est pas de vice ou de défaut qu'ils ne lui aient prêté, les uns, pour atténuer d'autant les accusations portées contre des coreligionnaires, les autres, pour stigmatiser un magistrat déicide.
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Louisneuf
Messages : 320 Date d'inscription : 14/05/2019
Sujet: Re: Ponce Pilate Dim 28 Avr - 2:57
Préfet, il reste en poste de 26 à 36, ce qui est à mettre à son actif, car trois sur quatre de ses prédécesseurs ne se sont pas maintenus plus de trois ans. Tibère choisissait avec soin les cadres d'outre-mer et des procès pour concussion sanctionnaient les défaillances. Au demeurant, il n'aimait pas procéder à des mutations et laissait ses hauts fonctionnaires en place. On peut donc penser que Pilate, malgré quelques incartades, lui donna satis-faction. Selon les directives, il doit garantir l'ordre et plus spécialement : - réprimer les menées nationalistes, - faire rentrer sans douleur les impôts, - afficher, en échange, la plus grande correction vis-à-vis des institutions religieuses, ne pas entraver leur fonctionnement (du moins en théorie) et confier à l'aristocratie locale le soin d'administrer.
https://dai.ly/x1o2x67
Autre sujet : en 30, Pilate est en Palestine depuis environ 4 ans. Est-il devenu spécialiste des questions judéennes? C'est peu sûr. De toute façon ce pays était ingérable. Lévites et prêtres méprisaient le haut clergé spoliateur des dimes. Les bourgeois méprisaient les bergers soup-çonnés, et pour cause, de mettre sur le compte des chacals toute disparition survenue dans le troupeau. Les dévôts méprisaient les publicains, les chameliers, les bouchers, les tanneurs, les lépreux vrais ou supposés; seuls les pêcheurs échappaient à l'opprobre car le poisson frais ou salé constituait la base de l'alimentation. Tous, enfin, ou presque, étaient unanimes contre les Romains, paiens et occupants, et ceux-ci n'étaient pas en reste d'aménité. Cicéron avait parlé de "superstition barbare" et de Juifs "nés pour l'esclavage". Tacite, plus tard, écrira qu'il s'agit d'une "race abominable" et ne sera pas loin d'estimer leurs moeurs répréhensibles puisqu'ils ne reconnaissent pas le déroulement irrégulier des jours fastes et néfastes et mettent en honneur le repos hebdomadaire accroché abusivement à l'idée de pénitence.
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Sujet: Re: Ponce Pilate
Ponce Pilate
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