La parole libérée, les victimes parlent en court-circuitant les amis du cardinalUne chronologie des faits épouvantable que ne pouvait ignorer le cardinalhttps://sc27bb9f22319b030.jimcontent.com/download/version/1482250996/module/12712885796/name/prezi20122016.pdf
Ce pape François qui trahit ses propres parolesEn refusant la démission de Mgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le pape s'appuie sur une décision qui relève du droit - le cardinal ayant fait appel est présumé innocent, mais François prend le risque de paraître injuste... et de troubler les esprits.
Étonnement, incompréhension, trouble, colère...La décision surprise du pape François - refuser la démission de Philippe Barbarin - rencontre peu d'échos favorables. Doux euphémisme. Ce pape a toujours agi en double discours.
Elle peut cependant se justifier si l'on s'en tient strictement au domaine du droit. Mais le pape n'était pas attendu sur ce seul plan. C'est bien le problème. Et les conséquences sont à bien des égards désastreuses pour une Église déjà très affaiblie par des révélations en série.
Présumé innocent même en étant reconnu coupable par la JusticeMgr Barbarin a fait appel de sa condamnation à six mois de prison avec sursis, pour
"non dénonciation de mauvais traitements, privations ou atteintes sexuelles infligées à un mineur de 15 ans commise depuis juillet 2014 et jusqu'au 5 juin 2015 à Lyon". Plan en grand format de l'affaire BarbarinAllo pape, bobo !Ayant fait appel, l'archevêque de Lyon est à nouveau présumé innocent. Et le pape semble attendre le procès en appel avant de prendre une décision "définitive".
Il est permis, en effet, de considérer sa suggestion au cardinal Barbarin de se "mettre en retrait" de son diocèse de Lyon comme une "solution transitoire".
Ne pas se précipiter ce qui a été dit, persister dans la honteIl peut être également porté au crédit du pape de prendre son temps - denrée rare de nos jours - et de ne pas céder à la pression médiatique. S'agissant de décider du sort d'un homme dont il est réputé proche, le choix de François peut paraître respectable.
Un vaticaniste averti explique en outre qu'il n'est pas correct de déclarer publiquement l'objet d'un entretien privé avec le pape, avant sa tenue. Autrement dit, Philippe Barbarin aurait commis une erreur en dévoilant prématurément l'objet de son rendez-vous avec François, le 18 mars 2019.
Mais où est la justice divine ?Cela étant dit, la position du pape n'a pas été comprise. Pire, elle apparaît comme profondément injuste et décrédibilise un peu plus une institution dans la tourmente.
Pourquoi lier sa décision à ce qui relève du judiciaire ? On a connu l'Église plus "indépendante" et plus encline à appliquer le droit canon qu'à accepter les lois de la République.
Oui je démissionne mais non !C'est d'autant plus surprenant que le cardinal Barbarin assure que sa volonté de démissionner était prise avant de connaître le jugement. Que ne l'a-t-il pas dit alors plus tôt ?
On peut cependant donner acte à l'archevêque de Lyon d'avoir présenté sa démission - même tardivement - dans l'intérêt de son diocèse.
François à l'image de Jean-Paul II, cachez ces cris d'indignation qui m'indignentRefuser la démission d'un homme qui, à juste titre, ne se sent plus en capacité de diriger un diocèse aussi important, n'est-ce pas contraire à la fois à l'intérêt des fidèles et à l'intérêt même de son ami Philippe Barbarin ? Mgr Barbarin fut nommé à ce poste par Jean-Paul II pour régler les affaires troubles. Il a fait son travail, à l'étouffe.
Le pape François imagine-t-il qu'il reprenne sa tâche, comme si rien ne s'était passé, s'il bénéficie d'un acquittement en appel ? Lui proposera-t-il à la place un poste honorifique à la Curie ?
L'institution préférée aux victimesPlus grave encore,
refuser la démission de Mgr Barbarin revient à privilégier l'institution au détriment de la justice à rendre aux victimes d'abus et de crimes sexuels. François suit sa volonté de canoniser Luther en affirmant que c'est lui qui avait eu raison et la Sainte Église toujours tort ! Quelle folie.
Quel évangile ? Ave charia !Où est la compassion ? Où est l'attention à porter prioritairement aux petits ? Où est l'Évangile ?
Cela vient aussi ruiner les efforts affichés par l'Église pour lutter contre ces maux qui la gangrènent. Les misérables de Victor Hugo font un brin de causette.
Perseverare diabolicumCe n'est malheureusement pas la première erreur du pape sur cette question des crimes pédophiles. On se souvient de son mea culpa dans les affaires d'abus sexuels commis par le clergé chilien.
A François qui voit "la main de Satan" à l'œuvre dans les dérives du clergé, il est tentant de rappeler la locution : Errare humanum est... perseverare diabolicum.
François est un pape conciliaire œcuméniste, la Sainte Église se serait trompée durant 2000 ans ! L'évangile est venue seulement avec la nouvelle messe Paul VI, le nouveau catéchisme hérétique en 1983 de Jean-Paul II, hors de l'Église le salut pour tout le monde, il fallait être dans le monde... On voit la dégringolade !
L'Inquisition, renommée
"Congrégation pour la doctrine de la Foi" doit fermer les yeux et s'avouer seule fautive. L'Inquisition a toujours frappé plus fortement au sein de l'Église, et ça, ça faisait peur aux papes modernistes.
Ils s'arrangeraient désormais avec le monde... Barbarin en un autre siècle aurait été emprisonné avec l'ensemble des prêtres et amis, sans aucune discussion possible.
Enlevez l'Inquisition, vous enleviez les rails de sécurité, évidemment ! C'est pour cela que le pape Jean-Paul II avait demandé pardon pour 2000 ans d'Église. C'était absurde et hypocrite.
"N'ayez pas peur !" lançait-il au monde catholique, tout fut changé.
Pour le pire. On ne récolte que ce qu'on a semé, je suis désolé.
Prolongement, ça s'allonge, ça se durcit, on n'en voit plus le bout...Vati-cancansPour prolonger utilement la réflexion, voici la réaction du père Pierre Vignon :
Sage... en apparenceLe pape François vient de prendre une décision en apparence sage puisqu’elle invoque la présomption d’innocence et le cardinal Barbarin se met enfin en retrait de son diocèse vu l’impasse dans laquelle il se trouve de fait.
On peut cependant se poser des questions. Le pape n’a toujours écouté que le seul cardinal Barbarin, et lu la seule note en trois points et en espagnol de ses avocats, refusant plusieurs fois de recevoir les dizaines de victimes de Bernard Preynat malgré leurs demandes. Pourquoi ?
Et la souffrance des victimes ?Il faut être aveugle pour ne pas voir derrière cette affaire la coûteuse opération de communication. L’argument principal des officines qui travaillent pour lui, et que relayent les catolles lyonnaises, est qu’il est un bouc émissaire qui paye pour les autres. C’est faire trop bon marché de la souffrance des victimes. Il vaut mieux regarder les agneaux que leur berger avait le devoir de protéger.
On dit que l’argument des victimes « je souffre donc j’ai raison » n’est pas valable, mais on ne se rend pas compte qu’il n’est pas mis dans son sens logique qui est : >
« Je souffre donc c’est toi qui n’as pas raison. »
Trois questionsTrois questions fondamentales se posent : qui paye la com du cardinal ? Où est Bernard Preynat et qui le planque ? Comment se fait-il qu’il soit encore prêtre ?
1) Le cardinal Philippe Barbarin connaît Bernard Preynat depuis longtemps puisque c’est lui qui a prêché à Paray-le-Monial, à la fin août 1991, la retraite spirituelle que le cardinal Decourtray lui avait demandé de suivre après sa mise momentanée à l’écart.
2) Quand le pape François essaye d’éteindre dans un coin de l’Eglise l’incendie qui suit les révélations des scandales des ecclésiastiques et de ceux qui les couvrent, cela se rallume aussitôt dans un autre.
3) La réforme de l’Eglise demande la sanction des abus, sans parler de l’indemnisation des victimes, mais aussi la punition de ceux qui les ont couverts. La respectabilité des évêques est ruinée : qui peut certifier que son évêque ne s’est pas compromis à la nonciature avant sa nomination ?
Trois mesures à prendrePour retrouver un début de crédibilité, il serait bon de prendre pour commencer trois mesures qui seraient un geste fort de bonne volonté : demander au Saint-Siège la révocation immédiate et sans condition de l’état clérical de Bernard Preynat ; demander au pape de recevoir les dizaines de victimes ; et puisque j’y suis, me réhabiliter dans ma fonction de juge dont j’ai été injustement déchu.
C’est l’honneur des Lyonnais de se lever dans les salles pour applaudir à la fin du film « Grâce à Dieu ». Un cardinal ou un évêque ne sont pas l’Église, le peuple de Dieu si. Que le pape François retrouve le peuple, c’est tout le sens de ma réaction."
Père Pierre Vignon, Saint-Martin-en-Vercors, le 19 mars 2019.Source complémentaire : https://www.laparoleliberee.fr/les-faits/les-témoignages/