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forum marmhonie des religions
Forum franco-chinois de l'histoire des religions et des civilisations. 中法宗教與文明史論壇。日仏宗教史フォーラム。फ्रेंको-इंडियन फोरम ऑफ रिलिजन एंड सिविलाइजेशन। 종교와 문명사를 위한 한불포럼.
Messages : 2389 Date d'inscription : 07/01/2020 Age : 53 Localisation : Nantes
Sujet: Religion ou secte ? Lun 10 Mai - 2:25
Suite à la proposition de dan26, je lance le sujet:
Comment peut-on définir une secte?
Quelle différence faites vous entre religion et secte?
Une religion est elle une secte qui a réussi?
Toutes les religions sont-elles des sectes?
Peut-on parler de secte pour d'autres mouvements non religieux? (entreprise, parti politique, syndicat)
Alfred Billard
Messages : 373 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Lun 17 Mai - 2:07
La religion: le temps pour y entrer est très long. La déclaration est officielle auprès du ministère des cultes. On en sort du jour au lendemain avec un grand respect de ses choix personnels. Ta liberté est constamment respectée.
La secte: on y entre de suite. L'intégration est secrète. Le mensonge au regard de la loi est le principe de sécurité. On en sort en galérant, parfois les pieds devant ou bien en étant harcelé psychologiquement jusqu'à la destruction de l'apostat. Tu es un esclave fidèle qui se tape tout pour les gourous au sommet. Tu oublies tes droits de l'homme.
dan26
Messages : 3075 Date d'inscription : 26/11/2019 Age : 77 Localisation : sud
Sujet: Re: Religion ou secte ? Mar 9 Nov - 2:50
désolé je n'avais pas vu le sujet, je réponds donc
Citation :
"Alfred Billard" a dit La religion: le temps pour y entrer est très long. La déclaration est officielle auprès du ministère des cultes. On en sort du jour au lendemain avec un grand respect de ses choix personnels. Ta liberté est constamment respectée.
il faudrait parler des congrégations monastiques , avant de dire, cela . où la pression psychologique est très importante , et interdit toutes liberté.
Citation :
La secte: on y entre de suite.
non désolé, il faut faire allégence pour cela , comme dans un monastère
Citation :
L'intégration est secrète.
tout à fait comme dans une congrégation monastique
Citation :
Le mensonge au regard de la loi est le principe de sécurité. On en sort en galérant, parfois les pieds devant ou bien en étant harcelé psychologiquement jusqu'à la destruction de l'apostat. Tu es un esclave fidèle qui se tape tout pour les gourous au sommet. Tu oublies tes droits de l'homme.
Exactement comme dans les congrégations monastiques dites contemplatives .
Sans compter l’abandon de tous ces biens à la communauté , et la rupture totale avec la famille !!!
J'ai eu la chance de pouvoir , m'immerger dans un univers Cistercien , et vous garantis, qu'il n'y a rien d’exagérer dans mes propos
Désolé amicalement
delaroche
Messages : 271 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 18 Nov - 8:02
Le Littré est précis. Pourquoi s'en priver....
SECTE du latin secta, de sequi, suivre, ou de secare, couper. Les étymologistes varient ; mais il est certain que ce qui a pu donner, comme on le voit par sectari, et par sectio au sens de poursuite, secta au sens de secte.
RELIGION du latin religionem, dont l'étymologie est douteuse entre relegere, recueillir, et religare, relier.
Dans les deux cas, il y a une double étymologie qui n'est pas claire sur le sens à donner.
Invité Invité
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 18 Nov - 15:19
kaboo a écrit:
Bonjour à tous. 8)
Que de complication.
Concernant l'Islam, on est Musulman de naissance. Il suffit d'être basanés pour être Muslim. Je sais, c'est con mais c'est comme ça. Après, si on veut approfondir, il faut juste réciter la "Chahada". Mais ça dépend de quel Islam on parle. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Chez les Juifs, on est Juifs de naissance par la mère.
Chez les ...
Bref pour moi une secte n'est rien d'autre qu'une religion que l'on ne peut pas quitter sans y perdre des plumes. C'est une sorte de MAFIA. C'est très facile d'y entrer mais pour en sortir, c'est tout un programme.
Aucun Catholique ou Musulman n'est jamais vraiment prisonnier de sa Religion. Idem pour les Juifs. Aucune de ces trois Religions n'a d'emprise sur ses croyants.
****************************************************************** Concernant les Sectes, c'est comme si les membres signaient un pacte avec le Diable. Une fois qu'ils ont vendues leurs Ames, c'est finis. Ils ne peuvent plus faire marche arrière.
Attention ! Je ne crois pas au Diable car il n'existe pas. Je ne crois pas non plus au démons, ni aux anges déchus. En revanche, je crois à la "pourriture humaine" car ceux là sont bien réels.
Ce ne sont que des manipulateurs qui se remplisse les poches en exploitant les faibles d'esprits.
Le Diable (humain) commence toujours pareil. Il ne te demande pas si tu crois en Dieu. Jamais. Il te demande si tu crois au monde merveilleux de Walt Disney ou au Père Noël. Une fois qu'il t'a catalogué, il te donne des brochures remplies de Miracles. Une fois qu'il t'a dans la poche, il lui reste à convaincre tes parents. Mais ça, c'est pas gagné. Surtout quand ta Mère est une guerrière Berbère qui ne parle pas un mot de Français. :lol!:
Ce petit LOL est pour ma Mère décédée en janvier 2011. :D
Que dis-je laissons la place à ces prostituées qui occupe les places publique. Attention, je vous donne ici la définition d'un prosélyte. A vous de voir. Ce que je dis est vrai. Lisez et relisez et surtout comprenez que la Bible est un livre de parabole.
Comprenez bien que dans l'Ancien Testament, lorsqu'il est question de prostitué, il s'agit du peuple d'Israël qui se prostitue avec d'autres peuples.
Comprenez bien que si vous couchez avec qui que ce soit, Dieu ne vous en voudra jamais. Bien évidemment, il ne s'agit pas de coucher avec le premier venu. Encore que. Faites ce que vous voulez de votre corps à condition de le respecter car n'oubliez jamais que votre corps est le temple de DIEU. Cela vaut pour les Femmes et pour les Hommes.
Je tiens à le préciser car ce passage m'a énormément perturbé quand j'avais 17 ans.
Je sais, vous vous dites tous de quel passage je parle mais lisez le chapitre ci-dessous et vous comprendrez.
Citation :
◄ Proverbes 7 ► Louis Segond Bible 1 Mon fils, retiens mes paroles, Et garde avec toi mes préceptes. 2 Observe mes préceptes, et tu vivras; Garde mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. 3 Lie-les sur tes doigts, Ecris-les sur la table de ton coeur. 4 Dis à la sagesse: Tu es ma soeur! Et appelle l'intelligence ton amie, 5 Pour qu'elles te préservent de la femme étrangère, De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses. 6 J'étais à la fenêtre de ma maison, Et je regardais à travers mon treillis. 7 J'aperçus parmi les stupides, Je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens. 8 Il passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étrangères, Et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure: 9 C'était au crépuscule, pendant la soirée, Au milieu de la nuit et de l'obscurité. 10 Et voici, il fut abordé par une femme Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le coeur. 11 Elle était bruyante et rétive; Ses pieds ne restaient point dans sa maison; 12 Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, Et près de tous les angles, elle était aux aguets. 13 Elle le saisit et l'embrassa, Et d'un air effronté lui dit: 14 Je devais un sacrifice d'actions de grâces, Aujourd'hui j'ai accompli mes voeux. 15 C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi Pour te chercher, et je t'ai trouvé. 16 J'ai orné mon lit de couvertures, De tapis de fil d'Egypte; 17 J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome. 18 Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, Livrons-nous joyeusement à la volupté. 19 Car mon mari n'est pas à la maison, Il est parti pour un voyage lointain; 20 Il a pris avec lui le sac de l'argent, Il ne reviendra à la maison qu'à la nouvelle lune. 21 Elle le séduisit à force de paroles, Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses. 22 Il se mit tout à coup à la suivre, Comme le boeuf qui va à la boucherie, Comme un fou qu'on lie pour le châtier, 23 Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie. 24 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, Et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. 25 Que ton coeur ne se détourne pas vers les voies d'une telle femme, Ne t'égare pas dans ses sentiers. 26 Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, Et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués. 27 Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts; Il descend vers les demeures de la mort.
Messages : 3075 Date d'inscription : 26/11/2019 Age : 77 Localisation : sud
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 18 Nov - 21:43
delaroche a écrit:
Dans les deux cas, il y a une double étymologie qui n'est pas claire sur le sens à donner.
merci d'où une confusion qui est assez logique .
Amicalement
dan26
Messages : 3075 Date d'inscription : 26/11/2019 Age : 77 Localisation : sud
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 18 Nov - 21:56
Citation :
kaboo" a dit
Aucun Catholique ou Musulman n'est jamais vraiment prisonnier de sa Religion. Idem pour les Juifs. Aucune de ces trois Religions n'a d'emprise sur ses croyants.
tu devrais te renseigner sur certains courants intégristes qui se trouvent dans toutes les religions avant de dire cela . §Et étudier par exemple les observances et règles monastiques chez les chrétiens
Citation :
Concernant les Sectes, c'est comme si les membres signaient un pacte avec le Diable. Une fois qu'ils ont vendues leurs Ames, c'est finis. Ils ne peuvent plus faire marche arrière.
Comme les moines et les religieuses
Citation :
En revanche, je crois à la "pourriture humaine" car ceux là sont bien réels
et je présume que pour toi la pouriture humaine , c'est ceux qui ne sont pas comme toi !!!
Citation :
Ce ne sont que des manipulateurs qui se remplisse les poches en exploitant les faibles d'esprits
voir le vatican, avec un exemple parmis tant d'autres les fameuses , indulgences qui ont permis de remplir les caisses
Citation :
Le Diable (humain) commence toujours pareil. Il ne te demande pas si tu crois en Dieu. Jamais. Il te demande si tu crois au monde merveilleux de Walt Disney ou au Père Noël. Une fois qu'il t'a catalogué, il te donne des brochures remplies de Miracles. Une fois qu'il t'a dans la poche, il lui reste à convaincre tes parents. Mais ça, c'est pas gagné. Surtout quand ta Mère est une guerrière Berbère qui ne parle pas un mot de Français.
je te conseille de consulter les methodes pour embrigader dans certains monastères, ainsi que la règle , et le livre secret des jésuite !!! :lol!:
Citation :
Que dis-je laissons la place à ces prostituées qui occupe les places publique. Attention, je vous donne ici la définition d'un prosélyte. A vous de voir. Ce que je dis est vrai. Lisez et relisez et surtout comprenez que la Bible est un livre de parabole.
qu'il faut sans faute interpreter, car lu littéralement cela peu choquer
Citation :
Comprenez bien que dans l'Ancien Testament, lorsqu'il est question de prostitué, il s'agit du peuple d'Israël qui se prostitue avec d'autres peuples.
seul problème tous les peuples le faisaient, c'est encore une interprétation .
Citation :
Comprenez bien que si vous couchez avec qui que ce soit, Dieu ne vous en voudra jamais. Bien évidemment, il ne s'agit pas de coucher avec le premier venu. Encore que. Faites ce que vous voulez de votre corps à condition de le respecter car n'oubliez jamais que votre corps est le temple de DIEU. Cela vaut pour les Femmes et pour les Hommes.
il faut oser !!! tu oses bravo
Citation :
Je sais, vous vous dites tous de quel passage je parle mais lisez le chapitre ci-dessous et vous comprendrez.
Citation :
◄ Proverbes 7 ► Louis Segond Bible 1 Mon fils, retiens mes paroles, Et garde avec toi mes préceptes. 2 Observe mes préceptes, et tu vivras; Garde mes enseignements comme la prunelle de tes yeux. 3 Lie-les sur tes doigts, Ecris-les sur la table de ton coeur. 4 Dis à la sagesse: Tu es ma soeur! Et appelle l'intelligence ton amie, 5 Pour qu'elles te préservent de la femme étrangère, De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses. 6 J'étais à la fenêtre de ma maison, Et je regardais à travers mon treillis. 7 J'aperçus parmi les stupides, Je remarquai parmi les jeunes gens un garçon dépourvu de sens. 8 Il passait dans la rue, près de l'angle où se tenait une de ces étrangères, Et il se dirigeait lentement du côté de sa demeure: 9 C'était au crépuscule, pendant la soirée, Au milieu de la nuit et de l'obscurité. 10 Et voici, il fut abordé par une femme Ayant la mise d'une prostituée et la ruse dans le coeur. 11 Elle était bruyante et rétive; Ses pieds ne restaient point dans sa maison; 12 Tantôt dans la rue, tantôt sur les places, Et près de tous les angles, elle était aux aguets. 13 Elle le saisit et l'embrassa, Et d'un air effronté lui dit: 14 Je devais un sacrifice d'actions de grâces, Aujourd'hui j'ai accompli mes voeux. 15 C'est pourquoi je suis sortie au-devant de toi Pour te chercher, et je t'ai trouvé. 16 J'ai orné mon lit de couvertures, De tapis de fil d'Egypte; 17 J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome. 18 Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, Livrons-nous joyeusement à la volupté. 19 Car mon mari n'est pas à la maison, Il est parti pour un voyage lointain; 20 Il a pris avec lui le sac de l'argent, Il ne reviendra à la maison qu'à la nouvelle lune. 21 Elle le séduisit à force de paroles, Elle l'entraîna par ses lèvres doucereuses. 22 Il se mit tout à coup à la suivre, Comme le boeuf qui va à la boucherie, Comme un fou qu'on lie pour le châtier, 23 Jusqu'à ce qu'une flèche lui perce le foie, Comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, Sans savoir que c'est au prix de sa vie. 24 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, Et soyez attentifs aux paroles de ma bouche. 25 Que ton coeur ne se détourne pas vers les voies d'une telle femme, Ne t'égare pas dans ses sentiers. 26 Car elle a fait tomber beaucoup de victimes, Et ils sont nombreux, tous ceux qu'elle a tués. 27 Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts; Il descend vers les demeures de la mort.
chacun ses contes ,pour moi c'est le Petit Chaperon rouge , de Perrault qui m'a impressionné , à l'époque . Mais j'ai compris assez vite que c'était un conte pour enfant .
amicalement
delaroche
Messages : 271 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 25 Nov - 0:21
Tiens, une fois de plus le catholicisme est réduit dans les insultes aux guerres de religion. Finalement rien n’est plus prévisible que l’opinion d’un fou furieux. Le préjugé est vraiment une minable marque d’intelligence.
putidamo
Messages : 293 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 14 Mai - 9:34
Les caractéristiques des sectes:
1. L’autorité réside en une personne ou en une organisation au pouvoir absolu. 2. La fréquentation de la secte amène à s’isoler de ses amis, de ses voisins, de sa famille ; les liens naturels se distendent puis se coupent. 3. L’adepte, souvent coupé de ses repères, devient psychologiquement fragile. Il perd son esprit critique et devient perméable à l’enseignement dispensé. 4. Exigences financières : convenables au début, elles ne cessent de croître, jusqu’à l’inacceptable. 5. Dans la secte les contraintes sont énormes. Elles sont souvent liées à la pression psychologique du groupe. Il est autant difficile de sortir d’une secte qu’il est facile d’y entrer.
Exemples: 1. La secte Moon avec son gourou Sun Myung Moon. 2. Les Témoins de Jéhovah sont obligés de se couper de leur familles, amis, métier. 3. L'occultisme, par exemple la Théosophie ou l'Ecole Arcane. 4. La Scientologie ruine ses adeptes. 5. L'Islam rigoriste qui suit à la lettre le Coran. Il suffit de dire la chahada devant deux musulmans pour être musulman. Les apostats sont condamnés à mort.
mgr gaum
Messages : 853 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 17 Sep - 18:17
Il est de rappeler que Jésus fonda son église, La transmission fut toujours en bute avec des sectes. Le devoir des catholiques est de prévenir de ces loups déguisés en angneaux.
St. Irénée de Lyon, (v.130 - v. 208) loua « l’Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome [...]. La tradition qu’elle tient des Apôtres et la foi qu’elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu’à nous par des successions d’évêques [...]. Avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute l’Église, c’est-à-dire les fidèles de partout » (Contre les Hérésies III, 3, 2). Saint Irénée enjoignait donc aux fidèles d’aligner leur foi sur celle du pontife romain, parce que ce dernier transmettait intacte la tradition venue des apôtres.
St. Cyprien(v. 200 - 258) défendit l’autorité et l’infaillibilité pontificale dans son célèbre traité Sur 1’unité de l’Église. « Celui qui ne garde pas l’unité de l’Église, croit-il qu’il garde la foi? Celui qui s’oppose à l’Église, qui abandonne la chaire de Pierre sur laquelle est fondée l’Église, peut-il se flatter d’être encore dans l’Église ? » (De unitate Ecclesiae, ch. 4). « La chaire de Pierre est cette Église principale d’où est sortie 1’unité sacerdotale auprès de laquelle l’erreur ne peut avoir d’accès » (Lettre 40 et 55).
St. Athanase (v. 295 - 373) se servit d’une lettre d’un pape pour lutter contre les hérétiques ariens. Le pape St Denys avait écrit, vers l’an 260, une lettre doctrinale à Denis, l’évêque d’Alexandrie, où il condamna l’hérésie des sabelliens, qui devait être reprise plus tard par les ariens. C’est pourquoi saint Athanase reprocha aux ariens d’avoir déjà été condamnés depuis longtemps par un jugement définitif, ce qui prouve qu’il croyait en l’infaillibilité pontificale (De sententia Dionysii). Dans une lettre à Félix, il écrivit cette phrase mémorable: « l’Église romaine conserve toujours la vraie doctrine sur Dieu »
St. Éphrem (v. 300 - 373), le grand docteur de l’Église syriaque, célébra la grandeur de l’enseignement pontifical, continuellement assisté par le Saint-Esprit: « Salut, ô sel de la terre, sel qui ne peut jamais s’affadir ! Salut, ô lumière du monde, paraissant à l’Orient et partout resplendissante, illuminant ceux qui étaient accablés sous les ténèbres, et brûlant toujours sans être renouvelée. Cette lumière, c’est le Christ; son chandelier c’est Pierre ; la source de son huile, c’est l’Esprit-Saint » (Enconium in Petrum et Paulum et Andream, etc.)
St. Épiphane (v. 315 - 403) interpréta Matthieu XVI,18. Il affirma qu’il était impossible que l’Eglise Romaine fût vaincue par les portes de l’enfer, c’est-à-dire par les hérésies, parce qu’elle était appuyée sur la foi solide de Pierre, auprès de qui on trouvait la bonne réponse à toutes les questions, doctrinale. « À Pierre, le Père manifeste son propre Fils, et c’est pour cela qu’il est appelé bienheureux. Pierre à son tour manifeste le Saint-Esprit [dans son discours aux juifs, le jour de la Pentecôte], ainsi qu’il convenait à celui qui était le premier entre les apôtres, à celui qui était la pierre inébranlable sur laquelle l’Église de Dieu est fondée, et contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas. Par ces portes de l’enfer il faut entendre les hérésies et les auteurs, des hérésies. En toutes manières, la foi est fondée solidement en lui: il a reçu les clefs du ciel, il délie et lie surla terre et au ciel. en lui se résolvent les questions de la foi les ardues » (Anchoratus. Ch. 9)
Saint Optat de Milève (IVe siècle): Beatus Petrus proeferri omnibus apostolis meruit,et claves regni coelorum communicandas coeteris solus accepit(St Opt,vide I,2. cont.Parmen.)
Le Bienheureux Pierre mérita d'éclairer tous les apôtres, il reçu seul les clefs du royaume des cieux qu'il devait communiquer aux autres.
St. Basile (329 - 379) informa son ami saint Athanase qu’il avait l’intention de demander au souverain pontife d’exercer son autorité pour exterminer l’hérésie de Marcel d’Ancyre (Lettre 69). « La lettre de saint Basile, mentionnant cette demande d’intervention de l’évêque de Rome comme une affaire courante et ordinaire, attire à conclure qu’à cette époque c’était non seulement la conviction personnelle de Basile, mais aussi la conviction de tous, même en Orient, que l’évêque de Rome possède le pouvoir de juger souverainement, par lui-même, les questions doctrinales » (Vacant et Mangenot: Dictionnaire de théologie catholique, article « infaillibilité du pape »). Pourquoi consulter Rome et pas une autre autorité? « Pierre », dit saint Basile, « fut chargé de former et de gouverner l’Église, parce qu’il excellait dans la foi » (Contra Enom, livre 2). Grâce à la promesse du Christ, le pape persévérait absolument sans aucune défaillance, car sa foi avait la même stabilité que celle du Fils de Dieu Lui-même! « Pierre a été lancé placé pour être le fondement. Il avait dit à Jésus Christ: Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant», et à son tour il lui fut dit qu’il était Pierre, quoiqu’il ne fut pas pierre immobile, mais seulement par la volonté de Jésus-Christ. Dieu communique aux hommes ses propres dignités. Il est prêtre, et il fait des prêtres; Il est pierre, et il donne la qualité de pierre, rendant ainsi ses serviteurs participants de ce qui lui est propre » (Homélie 29). Ce dernier passage de saint Basile jouit d’une autorité particulière dans l’Église catholique, puisqu’il fut inséré dans le catéchisme du concile de Trente (explication du symbole, section Credo in... Ecclesiam).
St. Grégoire de Naziance(v. 330-390) loua l’indéfectibilité de la foi romaine dans un poème. « Quant à ce qui est de la foi, l’ancienne Rome, dès le principe comme aujourd’hui, poursuit heureusement sa course, et elle tient l’occident tout entier dans les liens de la doctrine qui sauve » (Carmen de Vita sua, vers 268 - 270).
St. Grégoire de Nysse (mort en 394), frère cadet de saint Basile, affirma: « L’Église de Dieu à sa solidité dans Pierre, car c’est lui qui, d’après la prérogative qui lui a été accordée par le Seigneur, est la pierre ferme et très solide sur laquelle le Sauveur a bâti l’Église » (Laudat. 2 in St. Stephan vers la fin)
St. Ambroise (340 - 397) interpréta le passage de Luc XXII, 32 en ce sens que le Seigneur avait affermi la foi de Pierre, afin que, « immobile comme un rocher », elle pût soutenir efficacement l’édifice de l’Eglise (Sermon 5). Dans sa glose sur le Psaume XL, Ambroise établit une équation qui allait devenir célèbre: « Là où est Pierre, là est l’Église. Là où est l’Église n’est pas la mort, mais la vie éternelle » Ennarratio in Psalmum XL, ch. 19). Autant dire: hors du pape, point de salut.
St. Jean Chrysostome (340 - 407) est le plus célèbre des Pères grecs. En raison de ses enseignements admirables, il mérita le surnom de "Chrysostome" , c’est-à-dire « bouche d’or ». Saint Jean Chrysostome suggéra la solidité admirable de la foi de Pierre par une image: « Il y a beaucoup de flots impétueux et de cruelles tempêtes, mais je ne crains pas d’être submergé, parce que je me tiens sur la pierre. Que la mer s’agite furieuse, peu m’importe: elle ne peut renverser cette pierre inébranlable » (Lettre 9 à Cyriaque). Il insista sur l’étymologie symbolique du nom du premier pape: « Saint Pierre a été ainsi nommé, en raison de sa vertu. Dieu a comme déposé dans ce nom une preuve de la fermeté de l’apôtre dans la foi » (Quatrième Homélie sur les changements de noms).
St. Jérôme (v.347-420), dans sa lettre au pape Damase, défendit rigoureusement la nécessité d’être uni au pontife romain. « J’ai cru que je devais consulter la chaire de Pierre et cette foi romaine louée par saint Paul (...). Vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre. Je sais que l’Église est bâtie sur cette pierre; quiconque aura mangé l’agneau hors de cette maison, est un profane » (Lettre 15). D’après saint Jérôme, les fidèles pouvaient en toute sûreté suivre les enseignements pontificaux, car la chaire de Pierre gardait incorruptiblement l’héritage de la foi: « La sainte Église romaine, qui est toujours demeurée sans tache, demeurera encore dans tous les temps à venir ferme et immuable au milieu des attaques des hérétiques, et cela par une protection providentielle du Seigneur et par l’assistance du bienheureux Pierre (in: Mgr de Ségur: Le Souverain Pontife, in Œuvres complètes Paris 1874, t. III, p. 80).
St. Augustin (354 - 430) fit une interprétation très pertinente de Luc XXII, 32. Avant de la reproduire ici, signalons que le pape Léon XIII, après avoir mis en valeur les talents de chacun des Pères de l’Eglise, conclut en affirmant qu’"entre tous, la palme semble revenir à St. Augustin" (encyclique Aeterni Patris, 4 août 1879). L’évêque d’Hippone fut donc le plus grand des Pères de l’Église. Or il se prononça catégoriquement en faveur de l’infaillibilité permanente du pontife romain ! Voici son texte magistral: « Si, défendant le libre arbitre non selon la grâce de Dieu, mais contre elle, tu dis qu’il appartient au libre arbitre de persévérer ou de ne pas persévérer dans le bien, et que si l’on y persévère, ce n’est pas par un don de Dieu, mais par un effort de la volonté humaine, que machineras-tu pour répondre à ces paroles du Maître: «J’ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille pas»? Oseras-tu dire que malgré la prière du Christ pour que la foi de Pierre ne défaille pas, cette foi eût défailli néanmoins, si Pierre avait voulu qu’elle défaillît, c’est-à-dire s’il n’avait pas voulu persévérer jusqu’à la fin? Comme si Pierre eût pu vouloir autre chose que ce que le Christ demandait pour lui qu’il voulût! Qui ignore que la foi de Pierre devait périr, si sa propre volonté, la volonté par laquelle il était fidèle, défaillait, et qu’elle devait demeurer jusqu’au bout, si sa volonté restait ferme? Mais puisque la volonté est préparée par le Seigneur, la prière du Christ pour lui ne pouvait être vaine. Quand il a prié pour que sa foi ne défaille pas, qu’a-t-il demandé en définitive, sinon qu’il ait une volonté de croire à la fois parfaitement libre, ferme, invincible et persévérante? Voilà comment on défend la liberté de la volonté, selon la grâce, et non contre elle. Car ce n’est pas par sa liberté que la volonté humaine acquiert la grâce, mais plutôt par la grâce qu’elle acquiert sa liberté, et pour persévérer, elle reçoit, en outre, de la grâce le don d’une stabilité délectable et d’une force invincible » (De la correction et de la grâce, livre VIII, ch. 17).
St. Cyrille d’Alexandrie (380 - 444), dans son Commentaire sur Luc (XXII, 32), expliqua que l’expression « confirme tes frères » signifiait que Pierre était le maître et le soutien de ceux qui venaient au Christ par la foi. Il commenta également l’évangile selon St. Matthieu. « D’après cette promesse (Tu es Petrus ...), l’Église apostolique de Pierre ne contracte aucune souillure de toutes les séductions de 1’hérésie (St. Cyrille, in: St. Thomas d’Aquin: Chaîne d’or sur Matthieu XVI, 18).
undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Jeu 9 Mar - 20:17
L'Eglise Catholique a produit un document listant les critères permettant d'identifier des dérives sectaires au sein d'une église.
Bien qu'il ait été rédigé en 2014, je le trouve toujours très intéressant et pertinent pour repérer toute dérive sectaire dans une communauté religieuse, c'est pourquoi je le partage ici.
Critères des dérives sectaires
Livre des critères
mormon et mipoune aiment ce message
mipoune
Messages : 2389 Date d'inscription : 07/01/2020 Age : 53 Localisation : Nantes
Sujet: Re: Religion ou secte ? Ven 10 Mar - 3:17
undesdouze a écrit:
L'Eglise Catholique a produit un document listant les critères permettant d'identifier des dérives sectaires au sein d'une église.
Bien qu'il ait été rédigé en 2014, je le trouve toujours très intéressant et pertinent pour repérer toute dérive sectaire dans une communauté religieuse, c'est pourquoi je le partage ici.
Critères des dérives sectaires
Livre des critères
très bien fait :cheers:
Septik
Messages : 418 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 15 Avr - 9:41
Une secte impose une légende dorée sur ses origines. On appelle ça du révisionnisme historique. Une religion avoue ses origines modestes en aidant par les sciences à comprendre ce qui lui échappe. Une secte se cache, une religion ouvre ses archives. Une secte est bâtie sur le mensonge. Une religion encourage la vérité.
Je propose des suggestions pour lutter contre les phénomènes sectaires :
1) Éduquer les gens sur l'Histoire et les faits historiques : En informant les gens sur l'Histoire et les faits réels, on peut contrer les théories angéliques qui sont généralement basées sur des interprétations incorrectes ou des mensonges.
2) Partager des témoignages et des histoires de survivants aux persécutions d'une secte : Les témoignages des apostats, des déviances sexuelles et de luttes de pouvoir par des assassinats sont des événements historiques très importants pour rappeler les atrocités et le passé lourd qui n'est toujours par reconnu officiellement.
3) Éviter la diffusion de discours de haine : Les discours de haine peuvent inspirer ou renforcer les idées fanatiques chez certaines personnes.
4) Soutenir les recherches et les travaux des historiens : Les travaux des historiens sur les faits historiques sont cruciaux pour lutter contre les sectes. Il faut les soutenir dans leur recherche.
5) Intégrer des programmes éducatifs sur la mémoire et l'histoire d'une organisation religieuse : Le soutien de programmes éducatifs sur la mémoire et l'histoire est essentiel pour une compréhension globale de l'Histoire. Ces programmes doivent être conçus pour transmettre la vérité et les faits historiques.
6) Encourager la législation contre les manipulations mentales : Les gouvernements peuvent adopter des lois pour punir les gourous ou leur interdire de diffuser leurs théories contraires aux principes des Droits de l'homme et aux démocraties.
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marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 20 Mai - 21:14
Religion est un nom latin catholique d'origine du XI siècle. Son étymologie oscille entre le latin médiéval français relegere, recueillir, et religare, relier. Tout comme pour le nom latin médiéval catholique du XII siècle avec JeHoVaH du moine dominicain ibère Raymond Martin, les hérésies évangéliques américaines pillent le patrimoine catholique pour se l'approprier sans rien y comprendre. Que nous importe... si on dépose au pied d'un vulgaire platane une pomme, cet arbre ne deviendra pas pour autant un pommier.
Bernardo Guy
Messages : 256 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Dim 28 Mai - 11:19
ÉGLISES ET SECTES
Prise de vue Les termes d’Église, de confession, de dénomination, de secte appartiennent au langage ecclésiastique et théologique. En tant que tels, ils sont chargés de normativité.
D’abord utilisé de façon uniquement et sommairement péjorative et sans contenu précis dans le domaine religieux, le vocable « secte » a été souvent employé pour désigner soit un petit groupe qui a fait sécession d’un plus grand (l’étymologie supposée étant ici secare, couper), soit l’ensemble des disciples d’un maître hérétique (sequi, secutus, suivre). Dans les deux cas, on se trouve en face de désignations chargées de normativité et de mépris. Par contre, le vocable « Église » est, dans l’usage courant, toujours valorisant et toute secte (au sens sociologique) se veut Église (au sens théologique), taxant de secte (au sens vulgaire) les Églises qui ne répondent pas à son idéal. Les sociologues emploient ces deux termes de façon non normative pour désigner des structures sociales particulières.
1. L’Église : la prétention universaliste
Weber et Troeltsch Max Weber a, le premier, tenté de donner un contenu sociologique aux vocables antithétiques d’Église et de secte. Pour lui, l’Église s’oppose à la secte comme une institution de salut à un groupe contractuel. Son ami le théologien allemand Ernst Troeltsch reprit et amplifia cette dichotomie, en l’enrichissant de son expérience de l’histoire chrétienne. Pour lui, l’Église est une institution sacerdotale et hiérarchique de salut, préexistant à ses membres, tirant sa légitimité de sa fondation et de la succession régulière de ses chefs ; elle ne s’oppose pas au monde, mais tend plutôt à valoriser et à régler la conduite de la société globale en avalisant la lex naturae dans sa relativité ; de cette attitude naît une dualité morale qui englobe et distingue (dans le catholicisme et l’orthodoxie) une voie de perfection (religieux, prêtres) et une voie suffisante au salut (laïcs). L’Église est liée aux États ou aux classes sociales gouvernantes. Cette vue de l’Église comme phénomène sociologique n’est pas une définition, mais un type idéal à la façon wébérienne, antithétique d’un autre type, celui de la secte. Dans la réalité, et de l’aveu de Weber comme de Troeltsch, aucun de ces types n’apparaît de façon pure.
De Niebuhr à Wach La dichotomie secte-Église a été reprise par différents auteurs, qui ont tenté avec plus ou moins de bonheur de préciser les contours du type Église. Mais leurs efforts ont abouti à faire un élément de classification de ce qui n’était que type idéal. Une certaine confusion est alors apparue dans la recherche. H. Richard Niebuhr voit dans l’Église une institution à laquelle ses membres appartiennent par la naissance. Pour Gustav Mensching, elle est une « communauté nationale religieuse à laquelle on appartient par la naissance ». Elle est « la forme d’organisation la plus marquante et la plus caractéristique de la religion » ; toutes les religions évoluées tendent, selon lui, vers cette forme.
Joachim Wach s’est montré beaucoup plus fidèle à la pensée de Weber et de Troeltsch. Son effort particulier a consisté à faire entrer dans un cadre comparatiste le concept du type Église. Celui-ci marque pour lui le point d’aboutissement d’une évolution qui part du cercle de disciples en passant par la fraternité. Judaïsme, bouddhisme du Mahayana, islam, christianisme connaissent cette évolution.
Pour affiner le concept de type Église, certains, comme Milton Yinger, ont voulu distinguer une Église universelle, conjuguant l’action du prêtre et celle du prophète (Église catholique), de l’Ecclesia, moins universaliste (Églises autocéphales, anglicanisme, etc.). Peut-être inspirée par des soucis apologétiques, cette multiplication des concepts ne s’impose pas à la réflexion scientifique. Dans la réalité, les Ecclesia peuvent se révéler plus universalistes ou prophétiques que l’Église universelle.
La sociologie de langue française utilise ces concepts. Mais elle a, un moment, tenté elle-même d’élaborer, sans succès véritable, un concept d’Église : ainsi Émile Durkheim, pour qui la religion se distingue de la magie par son caractère social. La vie religieuse s’exprime donc toujours dans les Églises, ou « communautés morales » de ceux qui adhèrent à certaines croyances et pratiques sacrées définies. Ce concept est, on le voit, trop vaste et trop restreint à la fois.
2. Confession et dénomination
La confession : de la secte à l’Église Le vocable « confession », outre le sens d’aveu des fautes, de sacrement du pardon, de proclamation de la foi ou de document symbolique, revêt une signification sociologique.
À partir du traité de Westphalie (1648), on appelle confessions les diverses communautés chrétiennes de l’Empire. En ce sens, l’expression « confession d’Augsbourg » désigne la communauté luthérienne.
Certains sociologues appellent confession une étape typologique dans l’évolution de la secte vers l’Église. Chez Howard Becker et Léopold von Weise, la confession, ou culte, tend surtout à favoriser l’expérience mystique individuelle. Milton Yinger voit dans la confession une « Église de classe ». Le méthodisme ou le congrégationalisme actuels seraient des confessions, par leur recrutement social (classes moyennes et supérieures) et par leur acceptation du pluralisme religieux. L’acceptation des normes de la culture ambiante semble être aussi une des caractéristiques de la confession, dont certains auteurs font un synonyme de dénomination.
La dénomination : l’acceptation du pluralisme Le vocable « dénomination » est emprunté par les sociologues au langage ecclésiastique anglais et américain ; il désigne une Église ou un groupe chrétien particulier en évitant de se prononcer sur sa qualité (théologique) d’Église. Niebuhr voit dans la dénomination un type sociologique du développement de la secte vers l’Église. Toute Église ayant été d’après lui secte en ses débuts, c’est-à-dire mouvement de protestation socio-religieuse en rupture avec la société globale, tend à se réconcilier avec cette dernière. Le premier stade de ce processus est celui de la dénomination. Il se place à la seconde génération de ses membres. Il se caractérise par l’abandon en tous les domaines de la spontanéité primitive, par la création de ministères professionnels, l’adoption de confessions de foi, par une attitude positive par rapport à la société globale et par l’acceptation du pluralisme. Cette transformation est parallèle à l’accès des membres du groupe à un statut de respectabilité sociale. Le phénomène a été décrit par Liston Pope, dans un cas particulièrement caractéristique. Cependant les auteurs parlent plus volontiers en ce sens de confession. L’un comme l’autre concept semble recouvrir des réalités surtout nord-américaines. Bryan R. Wilson ne pense pas qu’ils soient d’application universelle. De même, il n’est pas évident, à notre avis, que la dynamique sectaire comporte nécessairement un passage au type Église. La secte est plus plastique que Niebuhr ne semble l’imaginer. Enfin, toute Église n’a pas nécessairement commencé par être une secte.
3. La secte comme type sociologique
Historiens et sociologues se sont efforcés de définir la secte de façon moins sommaire : ainsi Paul Alphandéry ou Gustave Le Bon. Mais leurs efforts restaient tributaires de données historiques partielles ou d’une psycho-sociologie contestable. Il fallut attendre Weber et Troeltsch pour voir naître une analyse correcte du concept de secte. Il s’agit en l’occurrence d’un type idéal s’opposant à celui d’Église. Comme dans ce dernier cas, il ne faut pas espérer trouver dans la réalité un ou des phénomènes correspondant parfaitement à la description de ces auteurs. Cela n’enlève cependant rien à la valeur heuristique de la dichotomie ainsi instituée.
Weber voit dans le type secte un groupe contractuel. Troeltsch précise les contours de cette ébauche trop sommaire, mais pénétrante. Pour lui la secte s’oppose à l’Église (comme type sociologique) et s’en distingue de plusieurs façons. Elle constitue un groupement contractuel de volontaires qui ont choisi, après certaines expériences religieuses précises, de s’agréger à d’autres chrétiens ayant fait les mêmes expériences. Le corps ainsi formé tient sa légitimation des liens volontairement créés entre ces croyants et entre eux et Dieu. Le salut est ici affaire de vie personnelle, et non pas de relation à un organisme porteur de grâce. Dans la pratique, cette conception mène à la naissance de groupes généralement petits (mais qui peuvent aussi être importants). La vie religieuse de la secte tend à l’intensité plus qu’à l’extension. Les exigences éthiques y sont les mêmes pour tous les membres. Le souci de maintenir, par la « discipline » et l’excom-munication, la pureté de la communauté se révèle ici d’autant plus nécessaire que la sainteté est celle de ses participants, et non pas une qualité inhérente à sa légitimité. D’ailleurs, les sacrements (baptême, en général des seuls adultes, et cène) ne sont pas censés apporter une grâce particulière, mais témoigner, par les signes, d’une grâce déjà reçue. Contrairement à ce qui se passe dans les Églises, y compris les moins catholicisantes, les sectes pratiquent au maximum le principe du sacerdoce universel, bien que, chez elles aussi, il puisse être oublié ou obnubilé avec le temps. Les liturgies fixes et solennelles sont également repoussées, au profit de la spontanéité du culte. Enfin, la secte se montre indifférente à l’État ou à la culture. Cependant, certaines d’entre elles (les sectes millénaristes militantes) peuvent désirer renverser les gouvernements en place, mais leur visée s’inscrit dans une perspective théocratique ou eschatologique, où l’indifférence se mue en hostilité. Pour Weber et Troeltsch, les sectes se développent principalement dans les classes sociales défavorisées.
Ces deux auteurs ont limité leur investigation aux groupes d’origine chrétienne. Depuis, diverses tentatives ont été faites pour élargir cette analyse. On retiendra celle de Joachim Wach, de loin la plus structurée. Pour lui, le type secte est une des possibilités d’évolution de tout corps religieux, chrétien ou non, lorsqu’il connaît une période de protestation, c’est-à-dire une mise en cause de ses structures, de ses croyances ou de ses pratiques. La protestation peut se manifester à l’intérieur d’un groupe (protest within) et y demeurer (ecclesiola in Ecclesia, collegium pietatis, ordre religieux, etc.) ; ou bien elle peut conduire à la dissidence (protest without). Dans ce cas-là, on assiste souvent soit à la formation de corps ecclésiastiques (type Église), soit à celle de corps semi-ecclésiastiques (du genre Églises libres), soit à celle de sectes. Pour Wach, toutes les religions fondées (judaïsme, islam, christianisme, bouddhisme du Mahayana) connaissent la protestation sectaire.
Pour Troeltsch, le christianisme de l’évangile contenait en germe l’évolution qui s’est manifestée au cours de l’histoire postérieure, et sous la pression des forces sociologiques, dans les structures de la secte et de l’Église. Niebuhr a interprété Troeltsch en prétendant que l’Église chrétienne fut d’abord une secte. Gustav Mensching se montre d’accord avec lui et extrapole ce principe à toutes les religions fondées. Avec raison, Wach a mis en garde contre ce genre de généralisation. Pour lui, la secte suppose la protestation contre le corps ecclésiastique ou semi-ecclésiastique. Cette position paraît pleine de bon sens. Cela n’empêche pas le cercle de disciples, puis la fraternité, qui précèdent la fossilisation en type Église, de présenter des traits sectaires prononcés. Sans doute à ce niveau faut-il aussi retenir la suggestion de Milton Yinger selon laquelle la secte, d’abord en forte réaction contre la société globale, devient rapidement une secte établie quand une seconde génération accède aux leviers de commande. Néanmoins, comme Bryan R. Wilson l’a montré, il ne faut pas trop insister sur ce problème des générations : il y a toujours une « première » génération dans une secte qui continue de se recruter.
Les sectes médiévales Dans le christianisme apparurent très vite des protestations du type sectaire. Néanmoins, elles se rapprochent d’autant plus du type sectaire décrit par Troeltsch que l’on s’éloigne des origines chrétiennes. Le marcionisme, le montanisme, le novatianisme, le donatisme, qui sont les quatre dissidences protestataires les plus connues des premiers siècles, appartiennent nettement au type Église, fût-ce peut-être sous la forme de corps semi-ecclésiastiques, selon la terminologie de Joachim Wach. Cependant, la dernière d’entre elles revêt déjà un caractère sectaire, en faisant dépendre la sainteté du corps de celle de ses membres et de ses ministres. Les hérésies médiévales, liées ou non aux « mouvements de pauvreté » contemporains de la réforme grégorienne (disciples d’Arnaud de Brescia, pétrobrusiens, partisans d’Henri de Lausanne, vaudois, etc.), ressemblent plus à des confréries dissidentes qu’à des Églises ou à des sectes. Par contre, les mouvements millénaristes ou spiritualistes de Tanchelm et d’Eudes de l’Étoile, certaines formes du Libre-Esprit, etc., rappellent des organisations d’un type très différent : croisades permanentes ou sporadiques autour d’un chef charismatique, etc. Le catharisme, souvent qualifié de secte chrétienne, est en réalité une nouvelle religion, de type Église, mais présente de nombreux traits sectaires. Spirituels, fraticelli, béguins, etc., ne répondent qu’imparfaitement au type secte. Le joachimisme qui les inspire est un spiritualisme participant à la fois des types secte et Église. Pourtant, dans sa lignée on trouvera des sectes véritables, surtout militantes (ségarellistes, par exemple). Les taborites tchèques, à la croisée d’influences joachimites, wycliffites et hussites, valdésiennes aussi, semblent former la secte militante type du Moyen Âge finissant.
Les sectes en contexte protestant Avec la réforme radicale, contemporaine de l’avènement des Églises protestantes, le type secte atteint sa plénitude, en particulier dans le mouvement anabaptiste-mennonite et dans l’antitrinitarisme. Désormais, il ne va cesser de se développer en marge du protestantisme proprement dit. Au XVIIe siècle, il donne naissance dans l’Angleterre cromwellienne à un grand nombre de formations dont les plus connues sont celles de la cinquième monarchie, les levellers, les diggers et les quakers. Ces derniers survivront seuls, s’ajoutant aux congrégationalistes et aux baptistes fondés précédemment à la fin du règne d’Élisabeth Ire. À partir de l’établissement des premières colonies d’Amérique du Nord, dont naîtront bientôt les États-Unis, les sectes trouveront dans ce pays un terrain d’élection. D’une part, les sectes européennes y rencontreront une tolérance inconnue ailleurs. D’autre part, l’ambiance propre à la vie ecclésiastique dans ces parages aidera à la multiplication des protestations sectaires. Cela deviendra vrai surtout après l’avènement du piétisme, qui, européen et germanique d’origine, connaîtra un développement spectaculaire en Amérique du Nord. De cette protestation à l’intérieur des grandes Églises protestantes sont sortis un piétisme ecclésiastique, du genre ecclesiola in Ecclesia ou de celui du collegium pietatis, et un piétisme sectaire, sécessionniste, dont une branche a été influencée par les prophètes cévenols exilés en Angleterre et en Allemagne après la guerre des camisards. De là sont issus et les sectes à vie commune de l’Amérique et de l’Angleterre des XVIIIe et XIXe siècles, et le mouvement eschatologique dont l’adventisme est le plus connu, ainsi que les darbystes, les témoins de Jéhovah, etc. Le méthodisme, fruit d’une rencontre entre l’anglicanisme évangélique et le piétisme communautaire de Zinzendorf, exerça une influence considérable sur l’ensemble des mouvements sectaires. Les mouvements de sainteté (holiness movements) et le pentecôtisme sont particulièrement représentatifs de ce croisement. L’Armée du Salut, fille du méthodisme, allie la recherche du salut et de la sanctification avec le souci du relèvement social. De nos jours, le motif sectaire est loin d’être épuisé. Non seulement les grandes familles radicales des siècles passés demeurent représentées dans le monde actuel, mais de nouvelles sectes naissent constamment. C’est le cas aux États-Unis, en particulier mais pas exclusivement en milieu noir. L’Afrique au sud du Sahara connaît présentement de nombreux messianismes de forme sectaire. La plupart des sociologues admettent l’existence de sectes dans toutes les religions fondées.
Sectes et classes sociales De façon générale, historiens et sociologues se retrouvent pour affirmer un rapport entre frustration socio-culturelle et phénomène sectaire. Les sectes attirent généralement des défavorisés, mais les riches et les intellectuels peuvent aussi éprouver des frustrations dans des ordres autres qu’économiques. D’où l’existence de groupements sectaires de pauvres et aussi d’intellectuels, de gens aisés, et cela à toutes les époques (Libre-Esprit médiéval, antitrinitariens du XVIe siècle, darbystes du XIXe, etc.). Dans la conjoncture actuelle, les couches les plus basses de la classe moyenne semblent, en Europe, les plus sensibles au phénomène. En Amérique du Nord, les classes effervescentes, comme le prolétariat noir, forment la clientèle la plus nombreuse des sectes. En Afrique, celles-ci prennent souvent un caractère de protestation socio-religieuse (violente ou pacifique) liée aux phénomènes de la colonisation et de la décolonisation. De façon générale, on retiendra que la secte représente une volonté de restructuration d’une société ébranlée dans ses fondements.
On notera que la plupart des « mouvements religieux nouveaux », vulgairement désignés par le vocable « sectes », correspondent mal, peu, ou pas du tout au type idéal ici décrit. Des auteurs comme Roy Wallis et Bryan R. Wilson ont tenté de pallier cette difficulté en élargissant le concept de secte. Encyclopaedia Universalis
Jesus 1914
Messages : 642 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Mar 24 Oct - 16:04
Étymologie de Religion Prov. religio, religion ; espagn. religion ; ital. religione ; du lat. religionem, dont l'étymologie est douteuse entre relegere, recueillir, et religare, relier. Pour relegere, on dit que religare aurait fait religatio (ce qui est inexact, car re-lig-io se conçoit, exemple opt-io), et on cite la phrase : religentem esse oportet, religiosum nefas (voy. FREUND) ; en ce sens, religio voudrait dire recueil (c'est probablement le sens primitif de lex), recueil de formules religieuses, de pratiques. Pour religare, on cite la phrase d'Aulu-Gelle (II, 28) : falsa religione alligare, alium [deum] pro alio nominando ; ce serait une formule qui liait les dieux, et l'homme à eux. En latin, religio, au sens d'état monastique, se trouve dès le Ve siècle. Dictionnaire Littré Il circule sur les réseaux sociaux un bobard (fake news) qui prétend que ce mot latin était utilisé par les romains, avant Jésus Christ, pour désigner le culte des démons :lol:
Étymologie de Secte Provenç. et espagn. secta ; portug. secta, seita ; ital. setta ; du lat. secta, de sequi, suivre, ou de secare, couper. Les étymologistes varient ; mais il est certain que sequi a pu donner, comme on le voit par sectari, et par sectio au sens de poursuite, secta au sens de secte. Dictionnaire Littré
Étymologie de Hérésie Provenç. heregia, eretgia ; esp. heregia ; ital. eresia ; mot formé sur le modèle des noms en ie, ia, et dérivé du lat. hæresis, qui vient du grec αἵρεσις, choix, opinion, de αἱρεῖν, prendre. Dictionnaire Littré
marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Religion ou secte ? Ven 10 Nov - 12:40
mipoune a écrit:
Comment peut-on définir une secte?
Une secte ayant une double étymologie, la seconde survenue pendant la Terreur de 1793 en France, il y a ambiguïté voulue. On parle afin d'être précis d'hérésie.
mipoune a écrit:
Une religion est elle une secte qui a réussi?
dan26 copiait/collait Michel Onfray dans son nanard éculé "Décadence". Il se fit huer en public et depuis cette imposture Onfray est retiré des bibliothèques municipales.
De toute façon l'étymologie donnée au départ est fausse. Il s'agit d'une vieille légende urbaine qui circule sur l'internet depuis les années 2000.
Pour défendre son absurde imposture, Onfray (et donc en le plagiant dan26) a proclamé avoir lu "Mein Kampf" d'Adolphe Hitler... Ses autres impostures sont précisées dans cette autre vidéo :
Le dictionnaire Littré offre la bonne étymologie ! Prov. religio, religion; espagn. religion; ital. religione; du lat. religionem, dont l'étymologie est douteuse entre relegere, recueillir, et religare, relier. Pour relegere, on dit que religare aurait fait religatio (ce qui est inexact, car re-lig-io se conçoit, exemple opt-io), et on cite la phrase : religentem esse oportet, religiosum nefas (voy. FREUND) ; en ce sens, religio voudrait dire recueil (c'est probablement le sens primitif de lex), recueil de formules religieuses, de pratiques. Pour religare, on cite la phrase d'Aulu-Gelle (II, 28) : falsa religione alligare, alium [deum] pro alio nominando ; ce serait une formule qui liait les dieux, et l'homme à eux. En latin, religio, au sens d'état monastique, se trouve dès le Ve siècle.
Je rappelle que la Charte du forum demande de vérifier ses sources et de les donner. On ne perdrait ainsi pas de temps à corriger ces désinformations.
Babeth
Messages : 415 Date d'inscription : 13/11/2019
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 11 Nov - 8:42
A quoi reconnaît-on une secte ?
D'abord aux méthodes qu'elle emploie pour recruter des adhérents: racolage à la sortie du lycée, proposition de soirées « sympas » sur le thème : « Si tu as des problèmes, viens dans un groupe où on t'aimera, tu seras entouré, nous sommes une vraie famille. » Ce dernier mot revient comme un leitmotiv. Apres la soirée, c'est un week-end dans un château où une magnifique demeure qui est proposé. Si le jeune semble s'y plaira, il sera invité à séjourner plus longtemps dans l'association. L'accueil évolue; le jeune n'a plus aucune liberté; il est constamment surveillé par un ou deux membres de la secte qui cherchent à le couper de sa famille et de son travail. Intervient alors le stade de la manipulation : alimentation carencée avec suppression des protéines, sommeil systématiquement interrompu, rituel de litanies très longues La deuxième caractéristique d'une secte est le caractère illégal de ses revenus. A la différence des associations, qui essaient de tirer parti d'elles-mêmes et se gèrent démocratiquement, les sectes ne cessent de violer la législation : en acceptant des dons et des legs, alors que leur structure d'association du type « loi de 1901 » le leur interdit; en utilisant les adeptes pour récolter de l'argent sur la voie publique; en contrevenant aux règles fiscales et douanières quand elles exploitent, souvent par leurs filiales, des entreprises commerciales et industrielles. Combien d'entre elles furent poursuivie par la Direction générale des impôts. Par ailleurs, les poursuites exercées contre l'Église de scientologie l'ont été sur la base de ce que « l'Église » vendait très cher à l'adepte débutant une variante grossière du détecteur de mensonges, présentée comme un instrument révolutionnaire de progrès mental, et lui facturait ensuite à des prix incroyables de prétendus cours de formation.
Les sectes transgressent souvent la loi... Mais on a le sentiment qu'elles sont rarement condamnées. Notre législation est-elle mal adaptée pour la mise en œuvre de telles poursuites ? Pas sûr car peu de plaintes sont déposées pour manipulation ou escroquerie : une fois tirées d'affaire, les victimes des sectes préfèrent généralement ne pas revenir sur cette période de leur vie. On doit combattre la notion de viol psychique que certains souhaitaient voir introduire dans le Code pénal. Comment prouver un tel délit ? On passe son temps à se battre sur deux fronts : contre les sectes qui prétendent être totalement innocentes et qui ne le sont pas, et contre ceux qui demandent une répression systématique à leur égard. Le juste équilibre n'est pas facile à trouver.
Quel serait l'objectif novateur d'une lutte démocratique contre les sectes ? Soyons très clair : comment mandater pour juger du message délivré par les sectes, des croyances religieuses qu'elles invoquent ou des techniques de développement mental qu'elles proposent ? Les sectes, constituées pour la plupart en associations type 1901, donc à but non lucratif, respectent-elles la légalité ? Si une association, à but religieux ou non, ne transgresse ni le Code de la famille, ni celui de la santé, du travail ou de la Sécurité sociale, si elle est en règle avec les administrations fiscales et douanières, elles échappent ainsi à toute mission. Il importe de bien le préciser car une partie des sectes suspectes dans les rapports, comme les Témoins de Jéhovah ou l'Église de Scientologie, tentent de déplacer le débat sur le terrain des croyances et des libertés. Mécontentes des preuves qu'on leur apporte sur leurs leurs transgressions, tels ces contrats de travail aux dispositions illégales, elles clament que tout rapport porte atteinte à la liberté de penser. Chacun est libre de croire à ce qu'il veut.
Quelles sont les raisons qui peuvent conduire à entrer dans une secte ? Les sectes ne recrutent jamais en dessous de dix-huit ans, pour échapper aux poursuites judiciaires des parents. Il est extrêmement rare qu'elles recrutent au-delà de trente ans. En fait, on observe une troublante similitude entre l'âge auquel on adhère à une secte et celui auquel on s'adonne à la drogue. Il existe, de même, un parallélisme inquiétant entre la carte de l'implantation des sectes et celle des échecs de l'insertion sociale professionnelle notamment. Les sectes constituent, comme la toxicomanie, une fausse réponse à de vraies questions que se posent les jeunes d'aujourd'hui. Mais le problème est sans doute plus profond. Dix-huit ou vingt ans, c'est l'âge métaphysique, celui des interrogations sur le sens de la vie et de la mort. Aujourd'hui, le catholicisme en ayant fait une rupture trop brutale avec Vatican II s'est volontairement socialisée en perdant son caractère sacré si apte à apporter des réponses pertinentes aux interrogations des jeunes. Le marxisme, qui récuse les recherches métaphysiques, n'est d'aucune aide. Alors qu'une secte répond à tout avec une assurance stupéfiante.
Quels recours disposent les parents dont l'enfant est entré dans une secte ? Lorsque l'enfant est majeur, les parents n'ont aucun moyen juridique à leur disposition. S'ils arrivent, par exemple, à prouver que leur enfant est sous-payé par rapport au travail qu'il accomplit, la secte peut être sanctionnée, à condition qu'une plainte soit déposée, mais ce n'est pas pour autant que leur enfant leur sera rendu.
Quels conseils donner à des parents qui seraient concernés par ce problème ? Il faut d'abord souligner que la famille se désagrège de plus en plus, démultipliant l'investissement affectif qui s'affaiblit avec les consoles de jeux et les réseaux sociaux. Quand des parents voient leur enfant se détacher d'eux, dans des conditions souvent contestables, ils s'inquiètent tout naturellement, sans culpabiliser systématiquement. Ils devraient réfléchir à ce qui peut s'être passé au sein de la famille, ou dans le milieu où vivait leur enfant. Surtout, ils doivent, contre vents et marées, maintenir le maximum de contacts avec lui. A un moment ou à un autre, il se posera fatalement des questions. Il aura alors besoin du soutien des parents et de tout leur amour pour sortir de la secte et retourner à la vraie vie.
王演宋, mipoune et Bernardo Guy aiment ce message
Bernardo Guy
Messages : 256 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 11 Nov - 10:48
Tu devrais poursuivre ton analyse Tu as touché en plein centre.
La Watchtower joue peut-être son avenir en France, malgré la complaisance et les soutiens officieux dont elle semble avoir régulièrement bénéficié au Conseil Européen. Je ne sais pas si la soumission de la Miviludes au ministre de l'Intérieur a été une bonne décision prise :suspect:
Dites donc pour devenir TJ 1) faut avoir du temps à perdre 2) faut être un peu con.. NON ?
mipoune
Messages : 2389 Date d'inscription : 07/01/2020 Age : 53 Localisation : Nantes
Beaucoup considèrent le contrôle mental comme un processus ambigu et mystique, difficile à définir. Le contrôle mental fait référence à un ensemble spécifique de méthodes et de techniques, telles que l'hypnose ou l'arrêt de la pensée, qui influencent la façon dont une personne pense, ressent et agit. Steven Hassan a développé le modèle BITE pour décrire les méthodes spécifiques des sectes pour recruter et maintenir le contrôle sur les gens. « BITE » signifie Comportement, Information, Pensée et Contrôle émotionnel. Le modèle BITE doit être utilisé dans le modèle de continuum d’influence pour aider à déterminer le contrôle autoritaire. Tous les groupes ou relations n’utilisent pas chacun d’entre eux. Certaines sont universelles comme la tromperie (contrôle de l'information), l'endoctrinement des gens à se méfier des critiques et des anciens membres, ou l'installation de phobies pour faire peur aux gens d'être interrogés ou de partir.
Dans mon pays il y a sept types de crimes sectaires qui sont sévèrement punis depuis 2017. Les normes de condamnation et de détermination de la peine pour le crime d'organisation et d'utilisation d'une organisation sectaire pour saper l'application de la loi et le crime d'utilisation d'une organisation sectaire pour provoquer des blessures graves ou la mort ; l'équilibre entre la clémence et la gravité et le crime impliqué dans le crime d'une organisation sectaire. Des dispositions ont été prises sur des questions de fond telles que les condamnations multiples et les crimes conjoints, ainsi que des questions telles que les procédures d'identification pour la propagande sectaire. matériaux.
L'Interprétation stipule que l'organisation et l'utilisation d'organisations sectaires pour saper la mise en œuvre des lois et réglementations administratives nationales sont compatibles avec l'utilisation de « pseudo-stations de base », de « émissions noires » et d'autres stations de radio (stations) ou fréquences radio pour promouvoir les sectes. ; en utilisant la monnaie comme support pour promouvoir les sectes, le nombre est supérieur à cinq cents (pièces) ; en utilisant les réseaux d'information de communication pour promouvoir les sectes, comme l'utilisation de groupes de communication, WeChat, Weibo et d'autres réseaux sociaux avec un total de plus de 1 000 comptes Les membres de groupes, adeptes, etc. pour promouvoir des sectes, etc. 13 situations, seront condamnés à une peine d'emprisonnement d'au moins trois ans mais pas plus de sept ans, et seront également condamnés à une amende.
L'Interprétation clarifie sept types de crimes sectaires qui seront sévèrement punis : ceux qui s'entendent avec des institutions, organisations et personnels étrangers pour s'engager dans des activités sectaires ; ceux qui créent des organisations sectaires, développent des membres ou organisent des activités sectaires à travers les provinces, les régions autonomes. les régions et les municipalités relevant directement du gouvernement central ; ceux qui se livrent à des activités sectaires dans des lieux publics importants ; ceux qui se rassemblent pour semer le trouble et mènent ouvertement des activités sectaires dans des lieux, des lieux de surveillance ou lors de grandes fêtes nationales et de grands événements ; ceux qui continuent se rassembler pour semer le trouble et mener ouvertement des activités sectaires après qu'une organisation sectaire a été interdite ou reconnue comme organisation sectaire ; les employés de l'État qui se livrent à des activités sectaires ; la promotion de sectes auprès des mineurs ; la promotion de sectes dans les écoles ou autres établissements d'enseignement et de formation.
L'Interprétation souligne que l'organisation et l'utilisation d'organisations sectaires pour nuire à l'application des lois et réglementations administratives nationales constituent un cas relativement mineur, mais que si l'auteur peut se repentir sincèrement et déclare clairement qu'il se retirera de l'organisation sectaire et ne s'engagera plus dans les activités sectaires, il ne peut être poursuivi ni exempté de sanctions pénales. Parmi eux, si l'auteur est trompé ou contraint à rejoindre une organisation sectaire, cela ne peut pas être traité comme un crime.
Article 1 Les organisations illégales qui utilisent faussement la religion, le qigong ou d'autres noms pour diviniser et défendre leurs dirigeants, utilisent des moyens tels que la création et la propagation de superstitions et d'hérésies pour confondre et tromper les autres, développer et contrôler leurs membres et mettre la société en danger seront reconnues comme tierces parties. organisations criminelles. Une « organisation sectaire » avec des centaines de réglementations. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Zhangweijian
Messages : 120 Date d'inscription : 18/01/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 13 Avr - 21:05
La différence entre une secte et une religion est principalement liée à l'acceptation ou non par la société de la pratique religieuse ou spirituelle en question.
Reconnaissance sociale: Une religion est généralement reconnue et acceptée par la société comme une pratique spirituelle légitime, avec un grand nombre de fidèles et souvent une longue histoire. Organisation et hiérarchie: Les religions ont souvent une organisation bien établie, avec des structures hiérarchiques, des rituels et des textes sacrés largement reconnus. Les sectes, en revanche, ont souvent une structure plus informelle et un leadership plus centralisé, souvent autour d'un leader charismatique ou d'un petit groupe de personnes.
Influence et contrôle: Les religions ont généralement une influence plus large et plus profonde sur la société, avec des pratiques et des croyances qui touchent souvent de nombreux aspects de la vie quotidienne de leurs fidèles. Les sectes, en revanche, sont généralement plus restreintes dans leur influence, et ont parfois des pratiques et des croyances plus restrictives qui peuvent entraîner un contrôle accru sur la vie de leurs membres.
En résumé La principale différence entre une secte et une religion est la perception sociale et l'acceptation de la pratique religieuse en question. Les religions sont généralement considérées comme des institutions respectées et largement acceptées, tandis que les sectes sont souvent perçues de manière négative en raison de leur nature marginale et de leurs pratiques controversées.
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ཌརུཁདཇིགམེ
Messages : 332 Date d'inscription : 03/04/2020
Sujet: Re: Religion ou secte ? Sam 29 Juin - 10:03
Le sectaire n'est pas ancré dans ses idées. Il a fait sienne celles de dirigeant. Il est saisi d'une telle angoisse qu'il ne peut rester plus longtemps dans la vie commune. Son désarroi lui fait perdre la maîtrise de lui-même. Un trop grand attachement aux rêves de ce paradis promis plonge automatiquement l'homme dans une grande confusion. Le sens des mots n'est plus identique. Il donne aux mots plein de significations inconnues: il fuit le trouble, l'embarras, où se voit plongé l'homme frustré dans ses espérances, en ayant oublié qu'il est cette victime. Un sectaire n'a plus d'autre centre de préoccupation que son appartenance à un peuple élu même si son propre bien-être disparaît. La victime d'un manipulateur ne tient aucun compte de son propre intérêt et il se soumet totalement à la volonté des autres disciples pour faire corps avec ses doutes. C'est uniquement ainsi qu'il servira en esclave, comme tous les autres, sans véritable cause. Lorsque vous subissez l'influence d'un pervers narcissique, vous vous oubliez, et vous souffrez. Abusés par l'illusion magique, ils oublient que même les joies les plus simples sont toujours présentes. Quand on entre trop loin dans le rêve éveillé, la raison quitte la réalité et les troubles mentaux arrivent. Il n'y a plus de code moral chez le sectaire. Comme il faut agir, ne serait-ce que pour subvenir aux besoins de la secte, il ignore ses devoirs. La victime perd le bénéfice raisonnable du doute qui est nécessaire pour survivre.