mgr gaum
Messages : 853 Date d'inscription : 05/04/2019
| Sujet: La beauté de nos églises Jeu 1 Déc - 15:11 | |
| Chaque année, les tradis peuvent voir ce que la cathédrale de Chartres et sa clôture de choeur doivent à l'Etat. A condition qu'ils prennent le temps de s'y intéresser...En certaines cathédrales comme à Vannes, le déambulatoire sert à imposer des panneaux d'exposition souvent atroces...Seuls les médiévistes et quelques honnêtes modernistes comme Mathieu Lours, savent que l'Ancien Régime tridentin, bien avant le vandalisme révolutionnaire conceptualisé par l'abbé Grégoire, a détruit de nombreuses choses dans les églises, en particulier les cathédrales. Il fallait faire de la place et produire un nouvel espace sacré. Si si. C'était de la rupture, croyez-moi, avec de trop rares résistances internes... Il fallait des murs blanchis, enlever les vitraux "gothiques" et les tombeaux au profit du vide et des vitraux blancs pour la lumière, refaire le sol avec un dallage unifié et... détruire les jubés médiévaux, pour voir la messe au maître-autel ! Ce qui n'avait aucun sens pour les cathédrales sans paroisse ou qui abritaient une paroisse sur un autel dans une chapelle. Les modernistes répugnent à gloser sur ces destructions, certes compréhensibles, mais qui n'ont rien à envier à celles d'après Vatican II.Trente n'a pas fait que des heureux du point de vue de l'art (et je ne parle pas de reconstructions, mais de réaménagements, comme on dit pudiquement, pour être au goût du jour. Si si).Les retraités, les gens qui veulent se cultiver ou les oisifs pourront se connecter gratuitement et sans façon à ces journées. Je vous dirai si l'archevêque de Toulouse en fut, mais j'en doute fortement, car du passé et des stalles, faisons table rase.Les Anglicans, eux, ont largement respecté les jubés et les clôtures de choeur. De nos jours, des clercs (dont des évêques), des commissions diocésaines d'art sacré et des enragés laïcs (parfois même de pseudo-amis de la cathédrale !) essaient encore de mentir à l'Etat en lui demandant de détruire ou de déplacer maître-autel ou crucifix au nom de la perspective et pour faire de la place pour la messe chrismale et les ordinations ! Ce qui n'a aucun sens et qui est en outre mensonger : une ordination d'un prêtre tous les trois ou dix ans... Un tel veut que sa chaire soit face à la nef, pas perpendiculaire... Or il lui suffit de bouger son "trône", en laissant le dais et l'emplacement tranquille. Tel évêque très conservateur et chartiste voulut virer les stalles de sa cathédrale. Heureusement que l'Etat veilla au grain. Des évêques sont prêts à mettre 300 000 euros dans leur nouveau choeur afin qu'il se conforme à Vatican II (c'est écrit dans leur texte ! en 2000 ou en 2022 !!!), mais laissent s'écrouler d'autres églises, ou les vendent quand elles sont au diocèse... Je connais au moins un évêque qui a donné de sa poche pour la restauration d'une église non classée. Gloire à lui.Vous noterez en particulier la conférence inaugurale d'un grand liturgiste. Ce sera brillant et enlevé.On note que tout cela est organisé par les conservateurs des Monuments historiques de la république, et que je n'ai jamais vu de colloque d'Eglise en France aussi sûr et qui s'intéressât par ce que contiennent les églises.programmelien DRACEt si vous aimez Toulouse au XIVe s. et que vous passez à Paris, il y a l'exposition du Musée de Cluny, avec le catalogue. N'allez pas en ce moment au musée des Augustins, il est fermé depuis un certain temps.Simple réflexion médiévale pour donner quelques vapeurs à ceux qui aiment les choses gravées dans le marbre (depuis le XVIe s. finissant) : Mgr Schneider propose le canon en silence et en latin pour la messe de Paul VI. Très bien, mais comme il dit, progressivement... Je suggère aussi de revenir sur la réforme de Latran IV, qui avalisa la pratique novatrice (à l'époque où la liturgie n'était rien moins que standardisée à l'échelle de la chrétienté), de l'Elévation ! La clochette apparue au XIe s. ou le lever d'un cierge par le servant serait bien suffisant pour garder davantage encore de mystère. Les Chartreux n'ont pratiqué l'Elévation que vers les années 1300, en décidant d'ouvrir le guichet de leur barrière de choeur pour les convers qui en étaient évidemment exclus. Pourquoi "voir" ? Il fut une époque où les tombeaux de saints étaient ensevelis, ne laissant au mieux qu'un inscription émerger. Quand on se trouve à la messe derrière une barrière de fessiers ou un pilier, on n'en est pas moins à la messe. Sauf quand il n'y a pas de clochette...Ceux qui veulent voir tout et tout le temps, jusqu'à des hosties sanglantes ou un suaire, sont des disciples impénitents de st Thomas malgré la leçon qu'il reçut... | |
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