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forum marmhonie des religions
Forum franco-chinois de l'histoire des religions et des civilisations. 中法宗教與文明史論壇。日仏宗教史フォーラム。फ्रेंको-इंडियन फोरम ऑफ रिलिजन एंड सिविलाइजेशन। 종교와 문명사를 위한 한불포럼.
Avant le Moyen-Âge, la musique est transmise d’homme à homme. Il n’existe pas de moyen de l’écrire. Ainsi on ne connaît presque rien de la musique de l’antiquité ou de la préhistoire.
Ce sont les moines qui, à l’abri de leurs abbayes inventèrent un système d’écriture de la musique. D’abord rudimentaire il servait d’aide mémoire. Il devint ensuite plus complet et permit de conserver la trace de la musique.
Au début des années 600, le pape Grégoire 1er collecta et rassembla des morceaux venant de toute sa chrétienté. Ces morceaux, par la suite, ont eu le nom de « chants grégoriens ». 200 ans plus tard ce type de chants fut imposé à tout l’Empire de Charlemagne.
Apprentissage élémentaire Je vous présente le Kyrielle abrégé publié en 1929 sous la signature du R. P. Dom Desrocquettes. Depuis cette époque les moines avons évolué dans le sens d’une plus grande simplicité. Il y eut ainsi une évolution, plus encore sans doute que les Graduel paroissial et le Ferpéraz; déjà le volume consacré aux Bénédictions du Saint Sacrement marquait une étape vers cette simplicité.
Le chant grégorien comme résonance du corps Et comme sobriété et simplicité de l’harmonie s’allient à la facilité d’exécution, les accompagnateurs n’y trouveront qu’avantage. Depuis certaines pièces, qui étaient transcrites dans une tessiture trop aiguë, ont été ramenées à un registre plus commun, c’est-à-dire dans la mesure du possible, à l’octave moyenne de ré, tout en adoptant des tons qui permettent la transposition par simple changement d’armure.
Mais ce Kyrielle n’est pas complet : il ne comprend que les deux antiennes pour l’Aspersion, dix Messes et trois Credo. De fait, dans les paroisses (et bien à tort) une partie seulement du répertoire est chantée régulièrement; les organistes trouveront ici les chants les plus usuels. Les communautés qui chantent tout le répertoire auront toujours la faculté de recourir à l’ancien Kyrielle. L’avantage que je propose dans ce forum, outre la simplicité que je signalais à l’instant, est d’être moins encombrant, car il est à peine la moitié de l’autre. Du reste, je n’ai pas cherché à varier les harmonisations, lorsque, dans les Kyrie par exemple, les invocations sont répétées sur la même mélodie; il est déjà bien difficile de trouver une harmonisation à peu près convenable : comment en proposer trois ? Depuis quelques années, méthodes et livres d’accompagnement se sont multipliés; nombre d’auteurs se réclament des principes enseignés à l’Institut grégorien, et manifestent un zèle qu’on voudrait croire simplement apostolique. Malheureusement, la bonne volonté ne suffit pas; trop d’incorrections rythmiques et modales leur ont échappé; trop de maladresses - je suis indulgent ! - dans l’écriture harmonique prouvent que leur technique est insuffisante, et souvent nulle. Certes, je ne présente pas des modèles; la perfection est ici impossible puisqu'il s'agit d'une initiation dans un contexte historique des religions. La monodie grégorienne et l’harmonie n’ont de rapports directs ni dans l’histoire ni dans l’esthétique. Cependant ces accompagnements ont été écrits après mûre réflexion; ils ont été soumis au contrôle de l’expérience.
Peut-être, et bien qu’ils n’aient pas été conçus en vue de l’enseignement, le lecteur y trouvera-t-il matière, à méditation pieuse. Mais que les puristes, atteints d’octavité ou de quintité aiguë se rassurent : si j’ai pris avec les règles d’école d’assez nombreuses libertés, ce n’est pas par hasard, et ces prétendues fautes ne m’ont pas échappé. Le choix, la place, l’enchaînement des harmonies ont plus d’importance dans ce genre d’accompagnement que la « réalisation ». En tout cas, le seul but que je me propose est d’aider tout inscrit du forum à une initiation complète de la musique sacrée, et de contribuer ainsi très modestement à ce forum que j'aime tout particulièrement pour sa liberté de partage sans modérateur Je l'avais promis à marmhonie dès que j'eu compris qu'il me fallait sauver mes messages d'un autre forum où modérer s'y appelle censurer et effacer. Les gens qui râlent ne savent pas la chance qu'ils ont d'être ici.
meuxng
Messages : 779 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Le chant grégorien Dim 2 Avr - 4:16
Les styles du chant grégorien
La musique développe son vocabulaire propre, avec parfois des mots techniques difficile à définir. La série "Des mots et des notes" propose de revenir sur le sens de certains d'entre eux !
Le chant grégorien est utilisé aujourd'hui comme un terme générique qui décrit un ensemble de mélodies liées au christianisme. La figure tutélaire de Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, donne son nom à ce vaste corpus. Or cette attribution date de l'époque carolingienne, plus de deux siècles plus tard.
Cette démystification est aussi l'occasion d’examiner comment le plainchant a marqué les différentes techniques de composition des siècles suivants.
Méthode de Solesmes ou pas ? La méthode de Solesmes est une approche du chant grégorien défendue par certains moines de l'abbaye de Solesmes depuis une centaine d'années, et elle nous paraît en désaccord avec la tradition liturgique et musicale de l'Église.
Le Chant perdu de Grégoire Le chant grégorien, première musique notée en Occident au 9e siècle, reste une pratique vivante aujourd’hui. Depuis les manuscrits médiévaux, auprès de la musicologue Marie-Noël Colette, des chœurs et chanteurs en lien avec elle, de moniales et de moines, nous croiserons la science, l’art et la spiritualité pour en approcher la grâce.
D’où vient-il, par où est-il passé et où va-t-il ce Chant de Grégoire, pas perdu pour tout le monde ? A travers un subtil travail sonore et une mise en image rigoureuse, ce film nous donne le privilège d’approcher le chant grégorien avec délicatesse, grâce à la qualité des intervenants, religieux ou laïques, qui le chantent, l’étudient et l’enseignent pour notre plus grand plaisir.
Le meilleur exemplaire de la notation grégorienne fut achevé, déjà vers 925, à l’ abbaye de Saint-Gall. Un autre, celui de la tradition messine, avait été écrit peu avant, à Laon ou alentour.
Le trope dans la liturgie catholique était l’un de nouveaux genres musicaux. Auparavant, le chant grégorien était strictement composé d’après le rite romain, issu du Saint-Siège. En conséquence, son répertoire était quasiment identique à celui du chant vieux-romain, dans l’optique de le remplacer. « Les mélodies grégoriennes de forme ornée sont irremplaçables. Et elles sont caractéristiques. De certains Introïts émane un charme qui créée le climat de la célébration, liée au temps liturgique et à la fête. Certains graduels, offertoires, ou communions sont des perles précieuses qui alimentent profondément la piété des fidèles. Chantés comme il faut, avec sentiment et compétence par une schola ou même par un chantre vraiment qualifié, dans le silence recueilli et méditatif de l’assemblée, ils émeuvent profondément et unissent à Dieu. Lorsque l’on a toutes les possibilités de bien exécuter ce répertoire, ce serait une erreur de l’abandonner pour des mélodies plus simples ou populaires » (P. Bunigni, secrétaire du Consilium pour l’application de la réforme liturgique de Vatican II)
L’Eglise romaine, qui n’a pas pris moins de vingt siècles pour opérer un discernement sur l’ensemble des musiques nées de la liturgie, a récemment décidé de reconnaître la valeur du chant grégorien, en l’estampillant du label : « chant propre à la liturgie romaine ». La Parole de Dieu elle-même nous introduit dans un dialogue avec Lui. Le Dieu qui parle dans la Bible nous enseigne comment nous pouvons Lui parler. En particulier, dans le Livre des Psaumes, il nous donne les mots avec lesquelles nous pouvons nous adresser à Lui. Dans ce dialogue, nous Lui présentons notre vie, avec ses hauts et ses bas, et nous la transformons en un mouvement vers Lui. Les Psaumes contiennent en plusieurs endroits des instructions sur la façon dont ils doivent être chantés et accompagnés par des instruments musicaux. Pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas, la musique est nécessaire. Deux chants de la liturgie chrétienne dérivent de textes bibliques qui les placent sur les lèvres des Anges : le Gloria qui est chanté une première fois par les Anges à la naissance de Jésus, et le Sanctus qui, selon Isaïe 6, est l’acclamation des Séraphins qui se tiennent dans la proximité immédiate de Dieu. Sous ce jour, la Liturgie chrétienne est une invitation à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction. À ce sujet, écoutons encore une fois Jean Leclercq : « Les moines devaient trouver des accents qui traduisent le consentement de l’homme racheté aux mystères qu’il célèbre : les quelques chapiteaux de Cluny qui nous aient été conservés montrent les symboles christologiques des divers tons du chant. Se trouve ici exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d’être soumis à la mesure suprême : prier et chanter pour s’unir à la musique des esprits sublimes qui étaient considérés comme les auteurs de l’harmonie du cosmos, de la musique des sphères. » Pape Benoît XVI.
La transmission par saint Augustin, permet de juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n’était en rien un incident secondaire. Il qualifie la cacophonie d’un chant mal exécuté comme une chute dans la regio dissimilitudinis, dans la "région de la dissimilitude". Tel est l’état de son âme avant sa conversion. De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu’Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale. Ce n’était pas là l’œuvre d’une "créativité" personnelle où l’individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s’érige un monument à lui-même. Il s’agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les "oreilles du cœur" les lois constitutives de l’harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l’homme, et d’inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité.
Nous faisons du chant grégorien non seulement parce que c’est beau, que c’est juste, mais parce que nous y trouverons notre voie d’humanité. Pour aller plus loin
meuxng
Messages : 779 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Le chant grégorien Dim 2 Avr - 23:08
Le chant grégorien associe une mélodie à une parole. Cette parole est toujours exprimé dans la même langue, c'est-à-dire la langue latine. Le chant grégorien est un champ latin, il a été conçu exclusivement en latin, même si de faite la liturgie utilise parfois des mots grecs (Kyrie eleison) ou même des mots hébreux (hosanna, sabaoth, alleluia, amen). Il faudra donc se familiariser avec la prononciation latine et aussi avec l'accentuation latine qui est différente de l'accentuation française.
Autre caractéristique essentielle du chant grégorien, plus évidente à l'écoute qu'à la lecture, à cause du caractère un peu énigmatique de l'écriture du chant grégorien, c'est que celui-ci, comme tout chant antique, est un chant à l'unisson. La polyphonie est apparue de façon relativement tardive dans l'histoire de la musique. Le chant grégorien se présente ainsi dans une apparente pauvreté, et comme privé d'harmoniques. En réalité, cette pauvreté cache un authentique trésor : l'unisson des voix signifie et réalise l'unité des âmes, et cet unisson demande de la part de tous les chanteurs une grande abnégation, une continuelle attention à l'autre. Il suppose l'exercice assidu de la charité fraternelle pour que les voix groupées fusionnent jusqu'à ne faire plus qu'une seule voix qui est précisément la voix de l'Église. La beauté qui émane d'un choral de Bach ou d'un moté de Palestrina à plusieurs voix est celle d'une complémentarité, celle de l'harmonie. La beauté qui émane du chant grégorien et celle d'une unité aussi parfaite et totale que possible.
Il faudra donc dans un premier temps oublier, sinon la science des intervalles qui demeure bien sûr la même, du moins le rapport entre la note et sa place sur la portée, puis se plier à des règles nouvelles d'écriture de solfège, spécifiques au chant grégorien. Difficulté qui peut paraître bien rebutante au premier abord, mais qui en fait se révélera assez aisée à surmonter, dans la mesure où le chant grégorien n'utilise dans son écriture que la gamme de Do, sans autre altération éventuelle que le Si bémol. On ne rencontrera jamais, sur une portée grégorienne, de dièses ou de bémols autre que le Si bémol.
Le travail que je présente dans cette initiation portera à la fois sur le texte et sur la mélodie, c'est-à-dire sur la prononciation et l'accentuation de la langue latine d'une part, et sur l'apprentissage de la lecture neumatique (respiratoire) et du solfège d'autre part. Mais la question du rythme occupera une place privilégiée ici. La musique étant un art de mouvement, elle obéit forcément à des lois qui régissent ce mouvement.
Or le rythme est justement lors de bien se mouvoir comme le définissaient les anciens. L'étude du rythme, tant musical que verbale, nous fera entrer plus avant dans la compréhension de la mélodie grégorienne, et nous fera mesurer l'exigence de perfection qu'implique, à ce niveau, son interprétation. On apprendra que le rythme est un élément essentiel de la mélodie comme du texte. Il les pénètre l'une et l'autre de l'intérieur et les anime à tous les étages de leur composition.
Ces notions rythmique doivent en particulier nous faire comprendre de façon très pratique, le geste du maître de chœur, appelé chironomie, geste destiné à traduire dans l'espace les multiples nuances contenues en puissance dans l'écriture de la pièce. La matière sonore est ainsi animée, modelée, façonnée par le geste. La perfection de l'interprétation résulte, entre autres, de cette alliance très intime entre le geste et la voix.
Enfin, une étude relative à l'exécution des neumes, nécessitant un recours à la modalité, nous fera progresser dans les secrets de l'interprétation du chant grégorien, pour une meilleure compréhension de sa beauté propre, comme expression privilégié de la prière de l'Église. Tout ceci, qui relève de l'interprétation, définit ce qu'on peut appeler le style grégorien. C'est en lui, et finalement dans sa réalisation concrète et chantée, que s'achèvera cette étude complète des mélodies grégoriennes.
De tout ce qui vient d'être dit on peut dégager un plan général articulé autour de quatre grands thèmes : l'écriture, le rythme, le texte et le style. Source
De même qu'on ne travaillera bien qu'avec de bons outils, l'apprentissage du Chant Grégorien ne trouve l'excellence de son apprentissage que par cette méthode de la Schola Saint Grégoire, publiée chez Traditions Monastiques.
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