L'hypnose la suggestion

Qu'est-ce que l'hypnose ?

De tous les processus de communication c'est probablement celui qui a permis de dire le plus de bêtises. Son nom est complètement erroné : il signifie sommeil. Le sommeil peut être induit sous hypnose mais n'est absolument pas nécessaire à l'état hypnotique. Il s'agit plutôt d'un état modifié de la conscience dans lequel certaines fonctions de la personnalité sont mises en marge ou en veille passive avec le consentement du sujet. La notion d'influence d'un individu sur un autre est ce qui a longtemps troublé et inquiété dans le processus hypnotique.

Bien entendu ça ne vous dispense pas de prendre conseil auprès d'un professionnel de santé.
La porte est grande ouverte aux fantasmes de toute-puissance des hypnotiseurs qui pourraient faire ce qu'ils veulent des personnes se plaçant sous leur influence ; mais aussi du côté des malades qui pourraient venir se faire guérir malgré eux des maux qu'ils ont eux-mêmes contribué à développer. On retrouve là une caricature de la relation thérapeutique médecin-patient, d'un côté un scientifique tout-puissant, de l'autre un individu impuissant qui attend.

Le processus hypnotique

Nous appelons ainsi la dynamique qui anime la relation soignant-soigné dans une démarche de suggestion hypno-tique. Milton H. Erickson avait cette qualité de thérapeute de se situer à tout moment dans le cadre de ce processus en ce sens qu'il était à l'écoute de la relation vraie qui existait entre lui et son client. Il utilisait les leviers de suggestion disponibles pour les mettre au service du projet de soin de son client.
Pour que le processus hypnotique prenne place, il suffit que trois ingrédients soient réunis dans l'espace relationnel. Une comparaison avec l'équation nécessaire pour l'existence du feu aide à comprendre l'interconnexion entre les différents paramètres du processus hypnotique. Pour qu'un feu puisse exister, il est indispensable que soient réunis dans une proportion adéquate : un combustible, de l'oxygène et une température suffisante. Si l'un de ces trois éléments manque, le feu ne peut pas prendre ou cesse. Mettre de l'eau sur le feu n'a pas d'autre but que de faire baisser la température, la neige carbonique isole le combustible de l'oxygène, etc.

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Dans le cas qui nous intéresse, il sera indispensable de réunir à la fois : le consentement, la fixation et la suggestion pour avoir une relation hypnotique. Certains de ces paramètres se renforcent réciproquement, ce qui amplifie très rapidement l'effet suggestif de la relation, le résultat recherché étant de faire accepter par l'inconscient un nouveau message à partir duquel il régira la vie du client. Le mot américain transe ne se traduit pas littéralement par transe qui, en français, signifie un état où la personne n'est plus au contrôle de la réalité de l'environnement qui l'entoure. Nous l'utiliserons néanmoins dans le sens exclusif qu'il a dans le contexte hypnotique.

Nous devrions parler plus justement "d'état modifié" de la conscience pour définir l'état de perméabilité qui permet de faire accepter une suggestion par l'inconscient. Les expériences négatives de notre passé influent sur les prises de décisions que nous faisons dans le présent et qui engagent le futur. C'est un phénomène tout à fait bénéfique qui nous permet d'éviter de répéter continuellement les mêmes erreurs ou de nous exposer répétitivement à des dangers qui pourraient être destructeurs. Il se trouve parfois qu'il entrave notre croissance en mettant en place des peurs ou des systèmes de défense exagérés; il devient alors nécessaire d'aller modifier le souvenir que nous avons de l'expérience pour prendre appui sur un vécu différent.

En clair, nous ne pouvons pas changer les faits que nous avons vécus mais nous pouvons en modifier le souvenir et par là, l'impact qu'ils ont sur notre vie. Le consentement est le premier maillon du processus hypnotique '"; il fait office de porte d'entrée aux états modifiés de la conscience. Le Robert dit "assentiment accordé à une assertion". Le consentement peut être implicite, comme dans le cas d'un client qui vient en consultation, mais il peut avoir d'autres formes ou ne pas être suffisamment investi.

Bien entendu ça ne vous dispense pas de prendre conseil auprès d'un professionnel de santé.
Plus le niveau émotionnel sera grand, plus le consentement sera amplifié. Il en sera de même de la souffrance qui multipliera l'attente d'être soulagé. Chaque acceptation d'un consentement ouvre vers un consentement plus grand. Il est évident qu'un praticien travaillant dans la relation sera attentif à toute gêne dans le cours de ses questions ; il se peut même que la relation s'interrompe si le client se sent brusqué ou qu'il donne de fausses informations pour éviter de rencontrer ce qui l'inquiète. Quand le consentement est donné, il permet d'aller plus avant dans la confiance et ouvre à des consentements plus importants.
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L'hypnose c'est de la suggestion

Bien entendu ça ne vous dispense pas de prendre conseil auprès d'un professionnel de santé.
Le mot "suggestion" vient du latin "suggestio", formé de la préposition "sub" qui signifie "sous" et du substantif "gestio", lui-même dérivé du verbe "genere" qui signifie "porter". Etymologiquement "suggestion, suggérer" veulent donc dire "action de porter sous, d'où procurer, inspirer, suggérer". Le principe même de la relation signifie que nous sommes en lien, c'est-à-dire connectés les uns aux autres par des liens qui influencent notre vie au delà de notre conscience. Toute relation implique une dose plus ou moins importante de transfert selon le degré d'implication qui nous engage dans la relation.

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La notion de transfert n'est pas toujours claire selon que ce mot est pris dans un sens large ou exclusivement dans le cadre de la cure psychanalytique. Ici nous considérons que le transfert est le vécu antérieur d'une personne investi dans le présent sur une autre. Sigmund Freud définit la suggestion comme "l'influence exercée sur un sujet au moyen des phénomènes de transfert". C'est dire si l'hypnose est directement dépendante de la qualité de la relation qui existe entre l'opérateur et son client.

Le vrai procès se situe à un niveau plus idéologique et mercantile, celui de la science libre et progressive contre la science patentée et conservatrice, c'est-à-dire entre une médecine qui se croit utile pour les malades et une médecine qui estime que les malades sont faits pour elle.
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