L'enfer et le chamanisme, terreau des religions primitives au NéolithiqueL'enfer aux origines de la naissance de la spiritualité humaineLa religion chamanique est une forme de cet animisme que l’on retrouve dans toutes les sociétés primitives. C’est une étape longue et importante dans l’évolution des idées de l’homme sur le monde, sur l’âme, sur la vie. C’est le premier effort de l’homme dans sa lutte contre les forces implacables de la nature, de même que le clan est le pre- mier échelon entre la horde sauvage et la société.
On sait que les tribus innombrables, touraniennes et mongoliques, qui ont plusieurs fois bouleversé l’Europe, croyaient au chamanisme. On a retrouvé des incantations chamaniques dans les inscriptions cunéiformes des Mèdes à Suze.
Le choc avec les anciennes civilisationsAvant l’introduction du bouddhisme, le chamanisme était la religion de la cour des Tchingizides où les « kam » (chamanes) exerçaient une grande influence. De leurs pro- phéties dépendaient par exemple l’ouverture des hostilités, les déclarations de guerre, les retraites, au premier abord incompréhensibles, des hordes victorieuses. De nos jours même, le chamanisme a des millions d’adeptes en Asie, en Afrique, en Amérique. De même que dans la vie civile nous nous heurtons à tout moment à des institutions qui ont pris naissance dans les formes sociales primitives du clan, de même dans la vie intellectuelle nous rencontrons à tout moment des idées chamaniques.
Quand ils parlent de l’enfer, ils disent qu’il est situé «au delà du huitième ciel, au septentrion, dans une contrée où règne une nuit éternelle, où souffle sans cesse un vent glacial, où brille le pâle soleil du nord, où la lune ne se montre que renversée, où les jeunes filles et les jeu- nes gens restent éternellement vierges, où les cavales re- poussent les étalons, où les génisses dédaignent les tau- reaux, où se dressent des maisons de pierre et de fer, étroi- tes au sommet, larges à la base, grosses au milieu ». On peut y aller, mort ou vif, non pour y expier ses péchés, mais par l’effet d’un hasard malheureux.
Un état universel de prudence devant l'inconnu inaccessibleOn peut avoir une vie exempte de tache et y être entraîné par un mauvais es- prit se trouvant dans votre voisinage au moment de votre mort. Il en résulte qu’il est prudent d’avoir souvent recours aux incantations et aux talismans des sorciers : il faut veil- ler à écarter les esprits afin que jeunes filles et jeunes gens puissent s’unir entre eux, que les chevaux et le bétail puis- sent être bien soignés, afin qu’il ne se produise pas quel- qu’une de ces grandes injustices qui remplissent le cœur de l’homme d’un désir implacable de vengeance.
Il y a mort et mortLa mort naturelle n’effrayait point les hommes préhistoriques. Ils craignent cependant la mort violente, car elle les envoie grossir le nombre de ces « hommes et femmes éternellement vierges » qui n’ont pas rempli le rôle qui leur était assigné dans la vie, qui n’ont pas fait usage de toutes leurs forces. C’est pourquoi les victimes des suicides, des meurtres et des accidents se changent toujours en esprits malfaisants, en spectres errants.
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