L'effondrement de la thèse d'Édouard-Marie GallezLes nazaréens sont parmi nousLe titre nous rappelle un David Vincent qui a vu une soucoupe volante, celle exactement d'Adamski, et dans la série "The invaders", "Les envahisseurs", cherchera à chaque épisode une preuve qu'il ne trouve jamais.
Idem, l'oeuvre de Gallez repose sur une secte judéo-chrétienne messianique perdue, disparue, envolée. Gallez a réussi en partie, on le suit en dessous. Non ! Il fallait émettre l'antithèse dans son travail d'emblée pour prouver qu'il ne reste rien. Or il en reste beaucoup et, en plus, il se trompe plus d'une fois.
Ce n'est donc pas si simple.
Îsa n'a jamais été Jésus !Il n'y a justement jamais mention du Christ, ni de Jésus. Il porte un surnom d'insulte talmudique transcrite en arabe, soit.
Il n'a rien à voir avec Jésus-Christ non plus.
Depuis Vatican II, ce serait Jésus. Non !
Ce serait comme dire que le Coran est la Bible musulmane : non !
Il faut oser se poser des questions de profondeur du texte. Par exemple, et si Edouard-Marie Gallez se trompait en partie ? A son époque,
Edouard Dhorme autrement plus savant, fit un grand séisme avec une toute autre thèse, toujours intacte, celle d'un fond commun entre Bible et Coran.
Aïe ! Cela fait très mal. Et pourtant les limites de Gallez sont percevables et on arrive à faire une anti thèse aussi solide. Il n'y a vraiment aucun problème parce que Gallez ne fait pas d'antithèse dans l'obligation de principe du débat contradictoire.
Je ne ferai pas la démonstration ici, trop longue, elle existe.
Bonnet-Eymard est plus intuitif, il obtient plus de résultats concrets. ALM, c'est sa découverte ! Gallez n'offre aucune découverte, il faut prendre son train en marche et attendre l'arrivée en gare. Ce n'est pas universitaire. Certes, Gallez est souffrant, donc hors de portée pour le débat contradictoire dont il nous prive dans son oeuvre. Une fois, deux fois, trois fois... Il y a bien Olaf, Leila Qadr, en dessous. Toujours en manque d'aller chercher tout autant à l'antithèse pour voir, pour conclure.
Îsa n'est pas le Jésus historique évidemment, et on reste dans un vide immense. D'où vient-il ?Ce serait seulement un pastiche, un faux semblant pour épater. Avec un tel niveau de subtilités dans le Cora, soudain cette simple carricature talmudique ?
Ou bien un relan d'une antériorité mésopotamienne commune ?
Sur de nombreux points, Gallez se trompeIl situe par exemple la Mosquée Sacrée sur l'ancien site du Temple de Salomon. Faux ! Son fameux
"troisième temple", donc musulman après la mort du Mahomet dont on ignore l'identité exacte, est bâti sur l'ancienne forteresse romaine. Les juifs savent cela sans aucun problème. Le second temple d'Hérode n'était pas là non plus. Ce seul grain de sable bloque complètement la thèse de Gallez.
Comment une telle négligence de base est-elle possible ? Parce que Gallez est parti de sa thèse pour la démontrer, sans aucune obligation critique exigente. On est chez Platon avant Aristote et l'invention de la Logique. Un problème ? C'est l'Atlantide. Ah bon. Et Platon refait deux autres fois le même coup. A chaque fois, plutôt que d'observer la contradiction du monde de ses Idées, il refile en douce son Atlantide. Aristote a claqué la porte avec raison.
Gallez nous refait le même coup avec Îsa et le Koran. Le fond du problème est connu avec Jean de Damas en mieux. Jean n'apporte pas de réponse, il ironise, certes il a reconnu un semblant. Mais si la Bible était au moins en partie un semblant aussi ? Quel scandale ! L'historien des religion reste impartial, il provoque le débat contradictoire pour creuser les couches antérieures de sédimentation.
Vous voyez, il y a un tout autre chemin bien plus profond déjà creusé, et pourquoi l'avoir abandonné ? Parce que Vatican II arrive ? On ne sait pas.
Bonnet-Eymard est plus honnête, il hésite. Est-ce chrétien ou juif ? Il a le courage de poser la question. Il observe attentivement que la tradition arabe est plus ancienne, il trouve des appuis dans Genèse. Et il a raison de vérifier et de poser
ce qui nous échappe.