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 Luther une vie troublante

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5 participants
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mormon

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MessageSujet: Luther une vie troublante   Luther une vie troublante EmptyLun 6 Mai - 1:21

Luther une vie troublante


Le 31 octobre 1517, les 95 thèses de Luther sont placardées sur la porte de l'église du château de Wittemberg. Cet  événement, dont la réalité est discutée par les historiens, a été retenu comme acte fondateur du protestantisme.

Rapidement, les thèses traduites du latin en allemand sont diffusées, la dispute théologique gagne un public plus large et la polémique enfle. Dans la bulle pontificale Exsurge Domine, le pape donne à Luther 60 jours pour retirer 41 erreurs de ses thèses. Luther brûle le document publiquement. Il sera excommunié en 1521.

Le berceau du protestantisme était l’Allemagne.
Son destin, puisque l’on peut dans ce cas parler de destin, est une actualisation de la Bible, ce qui, dans une perspective protestante, prend un sens particulier. Luther s'est présenté comme un élu, un instrument de la volonté divine.

Luther sur son lit de mort devenu fou de haine est un sujet taboo car sa vie de débauche ne fut pas celle d'un saint.

Enfin on se souviendra toujours de son écriteau surmonté de cette citation de Luther dédiée au Pape : "Vivant, j'étais pour toi la peste, Pape ! Mort, je serai ta mort".
Cela clôt la force de son héritage spirituel.
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marmhonie
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marmhonie


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MessageSujet: Re: Luther une vie troublante   Luther une vie troublante EmptyMer 29 Mai - 1:04

Luther, curé débauché catholique pornocrate de son temps

Qu'on en juge par sa lettre infâme historique
"Je déclare que tous les lupanars (que Dieu réprouve cependant sévèrement), tous les assassinats, meurtres, viols, adultères, sont moins abominables que la messe papiste.
En vérité, c’est bien sur la messe, comme sur un roc, qu’est édifié tout le système papiste, avec ses monastères, ses évêques, ses collégiales, ses autels, ses ministères, sa doctrine, c’est à dire tout son ventre. Tout cela ne saurait manquer de s’écrouler quand tombera leur messe abominable et sacrilège."

Source : "Contra Henricum", Regem Angliae, 1522, Winttenberg, Luther, Werke, tome X, page 220.

Luther et son obsession pour la mort
Moine apostat, vivant en concubinage avec une religieuse, ivrogne et blasphémateur, Luther n’a pas cherché un « médicament pour l’Église »  mais « un médicament » doctrinal pour justifier ses propres péchés, « sa névrose d’angoisse très grave » selon le mot d’un psychanalyste freudien, M. Roland Dalbiez, son obsession de la mort et de la damnation éternelle, son désespoir qui le fait rechercher fréquemment le suicide.
Luther une vie troublante Suicide-01-50e4e91

Luther s'est bien suicidé
Voici le récit de sa mort, fait par son domestique, Rudtfeld, récit publié par le savant Sédulius en 1606 :
"Martin Luther se laissa vaincre par son intempérance habituelle et but avec tant d’excès que nous fûmes obligés de l’emmener absolument accablé par l’ivresse et de le coucher dans son lit… Le lendemain nous revînmes près de notre maître pour l’aider à se vêtir, selon notre habitude. Nous vîmes alors, ô douleur, notre dit maître Martin pendu à son lit et misérablement étranglé. Nous annonçâmes aux princes, ses convives de la veille, l’exécrable fin de Luther. Ceux-ci, frappés de terreur comme nous-mêmes, nous engagèrent aussitôt par mille promesses et par les plus solennelles adjurations, à garder avant tout, sur cet événement, un profond et éternel silence afin que rien ne fût divulgué ; ils nous demandèrent ensuite de détacher du licou l’horrible cadavre de Luther, de le mettre dans son lit et de répandre parmi le peuple que mon maître avait subitement quitté la vie."
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Le docteur de Coster, appelé, constata la bouche convulsée, le côté droit du visage noir, le cou rouge et déformé comme s’il avait été étranglé. On peut vérifier ce diagnostic sur une gravure établie le lendemain de sa mort par Lucas Fortnagel et publié par Jacques Maritain dans son ouvrage : "Trois réformateurs" à la page 49.

Dans son livre sur les "Trois réformateurs", Jacques Maritain donne une liste impressionnante des amis, compagnons et premiers disciples de Luther qui se suicidèrent. Ce fut une véritable épidémie. Georges Besler, par exemple, un des premiers propagateurs du Luthérisme à Nûremberg, tomba dans une si profonde mélancolie qu’en 1536, il quitta sa femme au milieu de la nuit et s’enfonça un épieu en pleine poitrine…"

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Source complémentaire : J. Magdeburgius : "Un beau remède pour adoucir les peines et les tristesses des chrétiens qui souffrent". (Lùbeck, 1555)
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mgr gaum

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MessageSujet: Re: Luther une vie troublante   Luther une vie troublante EmptyVen 6 Sep - 0:46

Luther, un Machiavel de la foi


A l’occasion du cinq-centième anniversaire de la révolution de Martin Luther, l’affrontement entre cardinaux catholiques allemands bat son plein: d’un côté les cardinaux Kasper et Marx qui se déclarent ouvertement admirateurs de Luther et de l’autre les cardinaux Müller, Brandmüller et Cordes qui restent quant à eux dans la ligne de pensée catholique et qui considèrent plutôt Luther comme celui qui a déformé l’Evangile et scindé l’Eglise en divisant la chrétienté et l’Europe.

Il ne s’agit cependant pas que d’un débat théologique de haut niveau; il y a également des implications concernant le droit naturel et la façon de concevoir ce qu’est le mariage chrétien. Depuis l’abdication de Benoît XVI, Kasper et Marx cherchent à limiter la condamnation de l’adultère et à légitimer plus ou moins ouvertement les remariages avec une ouverture progressive aux mariages gays. Qu’est-ce que Luther a à voir avec tout cela ?

Peut-être bien plus qu’on ne pourrait le croire. Du point de vue de la doctrine, tout d’abord, parce qu’il nie le caractère sacramentel du mariage et qu’il le soumet aux juridictions civiles, c’est-à-dire au pouvoir des souverains et des Etats. Cette conception désacralise le mariage et le prive de sa dimension surnaturelle.

Sur le plan des faits, la première chose qu’il faut rappeler c’est le mariage de Luther avec une ex-religieuse cistercienne, Catherine de Bore, avec qui il fera 6 enfants.
Tous deux s’installèrent dans l’ex-couvent augustinien de Wittenberg, un cadeau du prince électeur de Saxe qui s’était approprié, grâce à Luther, tous les biens catholiques situés sur ses terres. Luther et Catherine devinrent ainsi un modèle, tant et si bien qu’en suivant leur exemple, les réformés iront « à plusieurs reprises, souvent en bandes organisées, arracher les religieuses à leurs cloîtres et les prendre pour épouses ». Après un rapt de religieuses qui se déroula la nuit du samedi saint de l’année 1523, Luther qualifia d’ailleurs l’organisateur de cette opération « de voleur heureux » et le félicita pour avoir « libéré ces pauvres âmes de leur prison » (cf. Jacques Maritain, « Trois réformateurs : Luther, Descartes, Rousseau. », Paris, Plon, 1925). A cette époque, de nombreuses religieuses allemandes furent contraintes à abandonner leurs monastères, souvent contre leur gré, et à retourner dans leurs maisons ou à se marier.

Il y a un autre événement qu’il faut également rappeler
Luther, pour ne pas perdre l’appui du landgrave Philippe Ier de Hesse, « l’un des piliers politiques du luthérianisme » lui avait permis d’épouser en seconde noces la jeune Marguerite von der Saale, âgée de dix-sept ans. Or Philippe était déjà marié à Christine de Saxe avec laquelle il avait déjà eu sept enfants. Nous sommes en 1539 et Luther préfère éviter tout scandale public, il ne veut pas publiquement justifier une bigamie mais il doit répondre à la demande de Philippe, un libertin endurci infecté par la syphilis, qui lui est « nécessaire pour préserver la puissance militaire de la réforme ».

Il décide donc d’employer la ruse
Espérant que personne ne l’apprendrait, il envoie un message secret à Philippe pour lui dire qu’un mariage supplémentaire peut très bien être dicté par un « impératif de conscience ». Autrement dit, qu’il n’y a aucun problème à être bigame pour autant que cela ne se sache pas. Luther et Mélanton écrivent ceci: « Si donc votre Altesse est définitivement décidée à prendre une seconde épouse, notre avis est qu’il est préférable que cela doive rester secret ». Après les noces, Philippe fit parvenir à Luther qui se livrait depuis déjà longtemps à de plantureux repas bien arrosés « un tonneau de vin qui arriva à Wittenberg au moment où le secret de la bigamie était éventé par la faute de la sœur du landgrave ».

Sentant arriver les ennuis, Luther, auquel Tommaso Campanella attribue le titre de « Machiavel de la foi », conseille alors à Philippe de déclarer publiquement que Marguerite n’était pas son épouse légitime « en remplaçant l’acte de mariage par un autre acte notarié qui établirait que Marguerite n’était que sa concubine ». Philippe refuse et demande au contraire à Luther de confirmer publiquement que c’est bien lui qui lui avait concédé la dispense. Mais Luther, qui n’hésitera pourtant pas en d’autres occasions à utiliser de fausses traductions de passages bibliques pour avoir gain de cause, répond que son conseil était secret « et qu’il devient nul du simple fait qu’il a été rendu public » (Federico A. Rossi di Marignano, Martin Lutero e Caterina von Bora, Ancora, Milano, 2013, p. 343-347; Angela Pellicciari, Martin Lutero, Cantagalli, Siena, 2013, p. 109-113).

Quelques années auparavant, en 1531, dans l’une de ses nombreuses lettres visant à s’attirer les faveurs des puissants, Luther écrivait au roi Henri VIII d’Angleterre que oui, le mariage était bien indissoluble mais que cependant… avec la permission de la reine il pouvait prendre une seconde épouse, comme dans l’Ancien Testament. Comme nous le savons, Henri demandera une dispense non pas à Luther mais à Rome. Le Pape la lui ayant refusée, il prit la balle au bond et en profita pour déclarer le schisme entre l’Angleterre et Rome.

Finalement, de répudiation en répudiation, il atteindra le nombre appréciable de 6 épouses (dont il fit assassiner l’une ou l’autre sans le moindre scrupule).
Si l’effet évident de la révolution de Luther sur le mariage lui a servi de prétexte pour jeter le froc aux orties ainsi que pour permettre aux princes de répudier leurs épouses légitimes et de vivre en polygamie, c’est surtout sur le plan de la doctrine que tout allait progressivement changer. Il faut toujours tenir compte d’un élément important: Luther considérait en permanence la noblesse germanique comme étant son interlocuteur privilégié parce qu’il en avait besoin pour triompher dans son combat contre Rome. Et la noblesse germanique, comme celle des autres pays, s’opposait à Rome non seulement sur des questions de politique et de pouvoir mais également sur la doctrine du mariage: souvent les nobles n’acceptaient pas l’indissolubilité ni les obligations du mariage dictées par Rome (notamment l’interdiction des mariages arrangés et des mariages entre consanguins).

De plus, pour des raisons propres à leur condition sociale ou pour des questions d’héritage, les nobles réclamaient davantage que les autres le droits des parents de donner ou de refuser leur consentement au mariage de leurs enfants alors que l’Eglise romaine ne reconnaît cette prérogative qu’aux époux eux-mêmes, en tant qu’uniques ministres de leur mariage. Luther et les réformés répondront donc aux « exigences » de la noblesses et iront même plus loin. Ils commencèrent tout d’abord à remettre en question l’indissolubilité absolue.

Luther reconnaît ainsi au moins 4 causes pour le divorce
L’adultère, l’impuissance survenue pendant le mariage (tandis que l’impuissance antérieure au mariage est un motif de nullité, comme pour l’Eglise), la « désertion malicieuse » et l’obstination tenace d’un époux à se refuser au devoir conjugal (à ce propos, il écrivit d’ailleurs que « si la femme néglige son devoir, l’autorité civile doit l’y contraindre ou bien la mettre à mort »).

Luther pour la polygamie avant tout
Il était inévitable que les ouvertures de Luther en génèrent bien d’autres, comme celle des anabaptistes qui sont favorables à la polygamie ou comme celles de son disciple M. Butzer qui soutiendra que le Christ n’aurait jamais aboli le divorce et qu’il reviendrait donc à l’autorité politique de légiférer sans limites ni conditions en matière de divorce. En outre, Luther et les réformés insisteront à plusieurs reprises divers sur la nécessité du consentement des parents en reprochant à l’Eglise d’en diminuer l’importance et se battront pour lever l’interdiction du mariage consanguin (Jean Gaudemet. Le mariage en Occident; les mœurs et le droit. Paris : Ed. du Cerf, 1987).

L’Eglise catholique, de son côté, examinera les positions de Luther pendant le Concile de Trente et réaffirmera une fois pour toutes le caractère sacramentel du mariage et son indissolubilité
Refusant la licéité du divorce luthérien et confirmant, malgré les pressions de la noblesse française, que le consentement des parents, s’il était souhaitable, n’était en rien contraignant tout en condamnant l’affirmation luthérienne selon laquelle il serait impossible de vivre chastement.

Les positions issues du Concile de Trente seront réaffirmée par l’Eglise et par tous les papes pendant 500 ans sans le moindre changement.
Source : Francesco Agnoli, "La Nuova Bussola Quotidiana".
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undesdouze

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MessageSujet: Re: Luther une vie troublante   Luther une vie troublante EmptyDim 5 Déc - 4:51

Luther, un réformateur ?


Luther une vie troublante 6a5q
Luther placarde ses 95 thèses à la porte de son couvent.
Il y a cinq cents ans, exactement le 31 octobre 1517, Martin Luther placardait à la porte de son couvent ses 95 thèses. Ce fut le début de l’action d’éclat de ce moine augustin, professeur de sciences bibliques à l’Université de Wittemberg, au départ de ce que l’histoire devait retenir sous le nom de Réforme protestante.

A l’occasion de cet anniversaire, les églises et communautés se réclamant du protestantisme ont entrepris de célébrer leur héros, à l’origine, selon eux, d’un renouveau bienfaisant pour l’Eglise tout entière.

Le 31 octobre 2016, en Suède, le pape François s’est associé à cet événement, en signant une Déclaration commune avec le chef de la communauté luthérienne. Tous deux se sont déclarés « reconnaissants pour les dons spirituels et théologiques reçus à travers la réforme ».

Dans son sillage, de nombreuses initiatives ont été menées un peu partout en vue d’associer les catholiques à cet anniversaire. Citons, à titre de simple illustration, l’archevêque de Strasbourg, Mgr Jean-Pierre Grallet, qui a participé le 6 décembre 2016 à une célébration œcuménique avec des dignitaires protestants en faisant cette prière :

« Esprit Saint, aide-nous à nous réjouir des dons qui ont été faits à ton Eglise à travers la Réforme, apprends-nous à nous repentir des murs de divisions que nous et nos prédécesseurs avons construits ».

Quels sont donc ces « dons spirituels et théologiques » que la Réforme luthérienne a faits à l’Eglise ? Est-ce le rejet du saint sacrifice de la Messe, de la grâce sanctifiante et de la plupart des sacrements ? Est-ce la révolte contre la hiérarchie catholique, la négation de la visibilité de l’Eglise et spécialement de la papauté ? Est-ce encore la remise en cause du magistère, la haine des vœux de religion et de toute vie religieuse cloîtrée ? Ou le rejet de parties entières de l’Ecriture Sainte, le refus des indulgences de l’Eglise, de la sanctification par les œuvres, du suffrage des saints ?

Forcément dubitatif et perplexe, le catholique est en droit de se demander quels sont les dons que la réforme protestante a apportés à l’Eglise. Mais plus fondamentalement, la question qui se pose est de savoir s’il est juste de parler de réforme de l’Eglise, et si Luther mérite vraiment le qualificatif autant que la qualité d’authentique réformateur. Car, après tout, la sainte Eglise n’a jamais manqué de saints réformateurs venus renouveler son zèle et son ardeur missionnaire. Que l’on songe à saint Pacôme ou saint Antoine, à saint Benoît, saint Bernard, saint Dominique ou saint François d’Assise, ou encore à la réforme grégorienne, à l’action d’un saint François de Sales, d’un saint Vincent de Paul, d’un Monsieur Olier, d’un Dom Guéranger…

Luther en son temps

Luther naît en Saxe à Eisleben dans la nuit du 10 au 11 novembre 1483. Il est baptisé en l’église Saint-Pierre le 11 et reçoit le nom de Martin.[1] C’est une famille purement allemande. Luther – ou Luder, Lueder, de Lothar, signifie « le pur », « le sincère ». Il donnera parfois à son nom une tournure grecque : Eleutheros ou Eleutherius, « le libérateur ».

Entrée à l’Université d’Erfurt en 1501, il suit le cursus de philosophie à la Faculté des Arts avant d’entrer quatre ans plus tard, à la suite d’un vœu précipité, au noviciat des moines augustins d’Erfurt. Ordonné prêtre en 1507, il obtient le bonnet de docteur en philosophie en 1512 et devient professeur. A partir de 1515 il commente la Bible, notamment les livres des Psaumes et les épîtres de saint Paul aux Romains, aux Galates et aux Hébreux.

Apparemment professeur sans histoire, il traverse en réalité de graves crises intérieures : tentations contre la chair, désespoir, angoisses sur son salut. Il voudrait être sûr d’être sauvé alors qu’il est pécheur et retombe sans cesse, et ne voit pas comment échapper à la justice de Dieu.

La lumière, croit-il, se fait au cours de « l’expérience de la tour » (Turmerlebnis) qu’il rapporte dans ses Propos de table. C’est une tour du couvent de Wittenberg, sans doute le cabinet d’aisance. C’est là qu’il comprend que la justice divine s’identifie à la justification par la foi, qui est don de Dieu. Sola fides : seule la foi sauve. Car l’homme est impuissant face aux forces du péché, il est corrompu totalement, même après le baptême. En fait, il est simul peccator et justus pécheur en réalité, mais juste en espérance, en vertu de la promesse de Dieu. L’homme est incapable de travailler à sa propre justice, à son amendement. Telles sont les premières intuitions qui font de Luther un moine défiant envers toute sécurité que l’on voudrait s’acheter trop facilement en ce monde par quelque œuvre méritoire que ce soit.

L’affaire des indulgences

Ces premières intuitions vont se cristalliser autour de l’affaire des indulgences.[2] A l’époque, la basilique Saint-Pierre de Rome est en pleine reconstruction depuis que le pape Jules II a entrepris, en 1505, de raser l’édifice constantinien. A partir de 1507 sont accordées des indulgences en vue de financer le chantier colossal qui met à mal les finances du Saint-Siège. Léon X les renouvelle en 1514. Elles sont prêchées en 1517 en Allemagne du nord. Les indulgences, qui permettent de remettre la dette temporelle due aux péchés pardonnés mais restant à satisfaire, sont accordées contre l’œuvre à accomplir – ici une aumône ou contribution en argent – aux conditions ordinaires, à savoir une bonne confession et une sainte communion. Elles peuvent être gagnées pour les vivants et pour les morts.

Luther juge d’abord qu’ « accorder et gagner des indulgences est une pratique très utile ». Mais il y voit bientôt une fausse sécurité : « Nous devons veiller à ce que les indulgences ne deviennent pas une cause de sécurité, de paresse, de négligence envers la grâce intérieure ». Comme si se confesser et communier étaient des signes de paresse ou de négligence de la grâce ? C’est précisément le contraire.

Finalement, le 31 octobre 1517, il placarde sur les murs de son couvent 95 thèses pour dénoncer cette pratique, sur un ton mordant. Il attaque le pouvoir de juridiction du pape et de la hiérarchie sur le trésor de l’Eglise, constitué par l’ensemble des mérites du Christ et des saints. Qui plus est, aussitôt traduites – elles avaient été placardées en latin –, ces thèses font de Luther une sorte de porte-parole des aspirations, des rancœurs et des doléances germaniques contre Rome.

Le succès qu’il rencontre, les soutiens qui se déclarent pour l’encourager, sa faconde naturelle montent à la tête de ce moine qui, avec son caractère entier, fougueux, entêté, violent, va prendre une assurance que rien ne pourra briser. Il est devenu un révolté, un chef de file.

Vers la rupture

Luther, se sachant protégé par le prince-électeur de Saxe, refuse malgré son vœu d’obéissance de se rendre à Rome où il est convoqué pour s’expliquer. Le pape dépêche alors l’évêque de Gaète, le cardinal Thomas de Vio dit Cajetan. Celui-ci rencontre le moine augustin à Augsbourg en octobre 1518. Luther ne rétracte aucune de ses thèses. Mieux, il en appelle à un concile pour juger le pape.

L’année suivante, il rejette la Tradition comme source de la Révélation. L’Ecriture est la règle unique de la foi : sola scriptura. Il rejette aussi l’autorité des conciles et du pontife romain. Il refuse l’infaillibilité de l’Eglise. De plus en plus, il est convaincu que le pape est l’Antéchrist. Luther agit désormais en prophète d’une nouvelle Eglise, invisible, sans hiérarchie, sans pape, sans sacerdoce. Enfin il en vient à attaquer la plupart des sacrements qu’il dénonce comme des inventions impies : confirmation, eucharistie, extrême-onction, mariage, et surtout l’ordre. Il est pourtant prêtre ; il se hait lui-même.

L’année 1520 marque le point de non-retour.[3] Sa pensée autant que sa doctrine se structure pour former un corps de doctrine où les hérésies le disputent à l’esprit schismatique. Au mois de mai, il fait paraître son traité consacré à la papauté romaine (Von dem Papsttum zu Rom). C’est un clair refus de son institution divine. Le pape n’est qu’un tyran, au même titre que le Turc ! La véritable Eglise est invisible ; elle rassemble spirituellement tous ceux qu’unit la foi au Christ, seule cause de justification et de salut. Le pouvoir des clefs promis par le Seigneur réside uniquement dans la communauté d’où découlent les actes du culte, et non dans la hiérarchie instituée par le Christ. Cajetan a vu juste en publiant dès 1521 un opuscule sur Le successeur de Pierre dont le sous-titre est « l’institution divine du souverain pontificat de l’évêque de Rome ».[4]

Au mois d’août 1520, Luther publie son traité le plus important, adressé à la noblesse allemande (An den Christlichen Adel deutscher Nation). Résolument il se tourne vers les princes temporels pour les rallier à ses thèses et protéger la nouvelle religion qu’il entend fonder. Il faut, leur dit-il, renverser trois murailles : 1) La distinction entre les ecclésiastiques et les laïques ; 2) Le droit du pape d’interpréter seul l’Ecriture ; 3) Sa juridiction universelle et son pouvoir de convoquer les conciles.

Le raisonnement est simple et terriblement efficace. Le baptême suffit à conférer le sacerdoce universel à tous. En conséquence chaque chrétien a le droit d’interpréter à sa guise l’Ecriture Sainte et de juger de la foi. Il en va de même pour la convocation d’un concile : le premier venu peut le faire, « mais nul ne le peut aussi bien que ceux qui ont en main le glaive temporel ». Cette phrase est lourde de sous-entendus. Elle contient en fait la soumission de l’Eglise à l’Etat. Luther se cherche des appuis pour rejeter l’autorité du pouvoir spirituel, sans pour autant être accusé de détruire l’ordre social et le caractère naturel de toute autorité.

Pour justifier la hardiesse de ses théories et le rejet complet de l’institution ecclésiastique, Luther publie en octobre 1520 un nouveau traité au titre provocateur : De captivitate Babylonica Ecclesiæ. On y trouve explicitement le rejet de la doctrine et de la pratique des sacrements. Pourtant, il conserve le baptême, y compris celui des enfants, ce que lui reprocheront bientôt les anabaptistes, parmi lesquels il compte ses premiers soutiens et même des amis. Il conserve aussi la Cène, mais sans le saint sacrifice de la Messe qu’il exècre. Il rejette la transsubstantiation et le sacrement de l’ordre. Le pasteur, qui conduit le culte, n’est que le chef de l’assemblée. Il autorise enfin la communion sous les deux espèces et l’emploi de la langue vernaculaire.

Le même mois paraît encore le traité De la liberté chrétienne, où Luther réaffirme que le chrétien est justifié par la foi sans les œuvres, qu’il rejette définitivement. Seule la justification par la foi est la vraie liberté qui affranchit de tout péché. C’est la théorie du Esto peccator et pecca fortiter, sed fortius fide et gaude in Christo qui victor est peccati, mortis et mundi : « Sois pécheur, et pèche fortement, mais crois plus fort et réjouis-toi dans le Christ qui est vainqueur du péché, de la mort et du monde ».[5] C’est le développent du simul peccator et justus que le novateur avait déjà exposé dans son Commentaire de l’épître aux Romains, quelques années auparavant : c’est l’imputation de la promesse du salut qui suffit à justifier l’homme, même pécheur et dépourvu de la grâce sanctifiante.

Pour Luther, l’Eglise est réduite en servitude, déportée à Babylone sous le joug du pape, qu’il identifie à l’Antéchrist. « Tout se passe, écrivent les auteurs de L’histoire des conciles, comme si le réformateur reportait sur la foi, la foi seule, cette certitude, cette sécurité qu’il reprochait aux chrétiens de son temps de placer dans les œuvres, dans les Indulgences ! »[6] Ce faisant il doit rejeter les passages de l’Ecriture qui proclament que sans les œuvres, la foi est morte (cf. Ja. 2, 26). Luther substitue à la foi de l’Eglise sa propre construction intellectuelle, son opinion, celle d’un serf-arbitre illuminé par son expérience personnelle. Par ce moyen il entend justifier sa révolte contre les vœux et la libération de ses angoisses et scrupules de conscience. Bientôt il prétendra imposer ses vues à toute la Chrétienté, par les armes des seigneurs laïcs.

Telle est la réforme de Luther, une réforme d’abord idéologique, dogmatique, et non la réforme des mœurs et de la discipline que l’Eglise appelait de ses vœux. Dans une lettre au pape Léon X, il écrit d’ailleurs : « C’est contre les doctrines impies que je me suis dressé, et j’ai sévèrement mordu mes adversaires, non pas à cause de leurs mauvaises mœurs, mais à cause de leur impiété. » Quelques mois plus tard, en février 1521, son disciple Mélanchton résume le cœur de l’entreprise protestante : « Luther mène la guerre contre les doctrines perverses, contre les dogmes impies et non contre les vices privés des représentants du sacerdoce ».

Ils se trompent donc complètement ceux qui prétendent que le protestantisme fut une saine réaction à la décadence du catholicisme et qu’il fut animé par une intention de réforme des mœurs. Il s’agit d’une entreprise d’une tout autre nature : un rejet, une révolution complète contre la foi catholique et l’Eglise fondée sur Pierre.

L’évêque de Luçon le comprendra bien. Un siècle après l’affichage des thèses de Luther, le futur cardinal de Richelieu présentera la Réforme comme une hérésie menaçant les institutions religieuses et politiques, « une irruption du désordre fondée sur le détournement des Ecritures et la méconnaissance de la tradition ».[7]

Luther une vie troublante Jxu7
Luther et Mélanchthon au pied de la croix (timbre du Vatican).

De l’hérésie au schisme

Le pape Léon X prohibe les théories du moine augustin le 15 juin 1520 (Bulle Exsurge Domine) : 41 propositions sont condamnées, et Luther est sommé de s’expliquer. Devant les professeurs et les étudiants de Wittemberg, il brûle l’« exécrable bulle de l’Antéchrist » en public, le 10 décembre de la même année. Il en fait un bûcher avec les recueils des décrétales des papes et plusieurs ouvrages scolastiques. Rome se décide à excommunier le moine révolté le 3 janvier 1521.

La révolte de Luther passe alors au plan politique. Convoqué à la diète de Worms en avril 1521, l’hérésiarque muni d’un sauf-conduit refuse de se rétracter. L’empereur Charles-Quint le met au ban de l’Empire comme excommunié, schismatique obstiné et hérétique notoire. Mais le prince-électeur Frédéric de Saxe le sauve : il le fait enlever et mettre en sûreté au château de la Wartburg. C’est là que Luther travaille à la traduction, en allemand, de la Bible.


Bientôt il se dissocie de son fidèle disciple Thomas Müntzer, prophète illuminé qui soulève les paysans contre les impies. Luther se tourne résolument vers les seigneurs de Saxe, Hesse, Brandebourg, etc. L’année 1525 verra la terrible répression de la guerre des paysans, tandis que Luther épouse, le 13 juin 1525, Catherine Bora, une ancienne religieuse. Ayant foulé au pied tous ses vœux, Luther confie aux princes le soin d’imposer la réforme dans les paroisses et les abbayes. Il profite du désordre général, du sentiment national allemand violemment anti-romain, et de la cupidité des seigneurs. Ceux-ci reçoivent le pouvoir de conduire la réforme en réglementant le culte et en s’accaparant les biens de l’Eglise. Forts de ce jus reformandi tombé entre leurs mains, les détenteurs du pouvoir laïc lancent la sécularisation des monastères, font main basse sur les églises et ses trésors. Partout éclatent de violentes émeutes, des scènes de vandalisme et de destruction iconoclaste. Cette lutte acharnée contre les reliques, les statues, les tabernacles, les lieux de pèlerinages et de dévotion conduit à des destructions colossales, surtout lorsque les fidèles tentent de s’y opposer.
Luther meurt en 1546 impénitent, laissant de sa vie l’image d’un ivrogne grivois et violent. Décidément, il s’était bien révolté contre les dogmes de l’Eglise, et non contre les vices et les abus du clergé.


Conclusion

La réforme luthérienne est moins une vraie réforme qu’une révolution jetant par terre dogmes, pratiques religieuses, liturgie, sacrements et autorités divinement établies. Elle coupe l’Eglise latine en deux. D’un côté, les pays qui resteront fidèles à la doctrine catholique et soumis à la juridiction de l’Eglise, de l’évêque de Rome. De l’autre, les pays qui embrasseront les idées nouvelles et tomberont entre les mains des seigneurs, de l’Etat.[8]
En ce 31 octobre 2017, où plusieurs manifestations œcuméniques sont organisées un peu partout, les autorités de l’Eglise actuelle prétendent fêter ou célébrer de bien tristes événements... Luther, on l’aura compris, fut l’un des plus grands hérésiarques de tous les temps, responsable, avec Arius, de la perte d’innombrables âmes.
Pour sa part, des cardinaux ont déjà expliqué « pourquoi nous ne pouvons pas célébrer dans la joie le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Bien au contraire, nous pleurons cette cruelle déchirure. Nous prions et œuvrons, à la suite de Notre Seigneur, pour que les brebis retrouvent le chemin qui les conduira sûrement au salut, celui de la sainte Eglise catholique et romaine ».[9]
Abbé Christian Thouvenot
 




[1] Hartmann Grisar, Martin Luther, sa vie et son œuvre, Paris, Lethielleux, 1931, 402 pages.
[2] De la Brosse, Lecler, Holstein, Lefebvre, Les Conciles de Latran V et Trente, coll. Histoire des conciles œcuméniques, tome X, Dumeige (dir.), Fayard, 2007, p. 117, sq.
[3] Résumé à partir de l’Histoire des conciles œcuméniques, tome X, Dumeige (dir.), op. cit.
[4] Edition française par l’abbé Jean-Michel Gleize, Courrier de Rome, 2004.
[5] « Sei ein Sünder und sündige kräftig, aber vertraue noch stärker und freue dich in Christus, welcher der Sieger ist über die Sünde, den Tod und die Welt ».
[6] Histoire des conciles œcuméniques, tome X, Dumeige (dir.), op. cit., p. 126.
[7] Cité par Arnaud Teyssier, Richelieu, l’aigle et la colombe, Perrin, 2014, p. 129.
[8] A. Boulenger, Histoire générale de l’Eglise, tome III, vol. VI, Emmanuel Vitte, 1938, p. 22.
[9] Lettre aux Amis et Bienfaiteurs n°87, 26 avril 2017.
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Les idées hérétiques de Martin Luther


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