Edwy Plenel ou le triomphe de l'« islamo-gauchisme »L'essai du patron de Mediapart, intitulé "Pour les musulmans", donne lieu à une large tournée promotionnelle, avec une idée simple : les immigrés seraient stigmatisés comme les Juifs des années 30. Un amalgame détestable.
« Edwy Plenel aime à se considérer comme le Zola des musulmans, eh bien avec un Dreyfusard comme vous, les Juifs n'ont pas besoin d'antisémites ». Dixit Alain Finkielkraut, au cours d'un face-à-face violent, sur Arte, entre l'académicien et le patron du site Mediapart. Lequel a rétorqué : « Ma famille, qui est aussi juive que la vôtre, pense le contraire ». Précisons qu'Edwy Plenel a pour épouse une intellectuelle juive, Nicole Lapierre.
L'échange télévisuel s'est déroulé peu avant l'hiver, au moment de la parution du livre de l'ancien rédacteur en chef du Monde, "Pour les musulmans" (La Découverte), en référence à un article de Zola, intitulé "Pour les Juifs" et publié en pleine affaire Dreyfus.
Depuis, l'essai très polémique d'Edwy Plenel donne lieu à une tournée de conférences qui attire les foules. L'éditeur considère que les attentats de janvier, et les commentaires incessants sur l'islamisme radical, sont l'occasion de relancer les ventes du livre et les interventions de l'auteur, qui se multiplient dans un climat houleux, en présence de personnalités appartenant à la mouvance "islamo-gauchiste".
La présentation de l'ouvrage par Plenel est invariable. Tout est parti d'une remarque d'Alain Finkielkraut datant de l'été dernier et que le patron de Mediapart n'a pas digéré : selon l'académicien, « il y a un problème de l'islam en France ».
Plenel estime que Finkielkraut et une partie des élites « banalisent » un discours très exactement semblable à celui qui mettait en avant l'existence d'un "problème juif" dans les années 30. "Pour les musulmans" nie en bloc la question de l'islam radical et les difficultés d'intégration. Quant à l'antisémitisme des jeunes issus de l'immigration, Plenel, de toute évidence, n'en a cure.
Le passé trotskiste de l'auteur lui sert de lunettes déformantes. Comme le note l'essayiste Benoît Rayski sur le site Atlantico, « Plenel devra hurler pour faire oublier les vidéos des otages égorgés par les djihadistes (...). Les musulmans de France n’ont rien à voir avec ça, écrit-il. Bien sûr. Mais ce serait tellement mieux que ce soit eux qui le disent avec force. Un imam courageux, celui de Drancy, leur a demandé de sortir enfin de leur silence. Ceux qui ne l’aiment pas l’appellent "l’imam des Juifs". Cela doit suffire au patron de Médiapart pour le récuser ».
Plenel, qui considère que « les musulmans sont au coeur de notre peuple », suscite la polémique dans les médias. Par contre, il semble faire l'unanimité lors de sa tournée promotionnelle.
Il ne se produit qu'en compagnie de personnalités acquises à la cause palestinienne et au gauchisme radical. Ainsi, il y a quelques jours, il était l'invité de l'Institut du monde arabe, à Paris. A ses côtés, dans une salle surchauffée, Elias Sambar, ambassadeur de Palestine à l'UNESCO, Tariq Ramadan, thuriféraire des Frères musulmans, et l'inusable Edgar Morin, dont on connaît la haine d'Israël. Plenel n'a pas cru bon de se démarquer des positions antisémites de Ramadan, qui s'insurge régulièrement contre le supposé "lobby juif" français et les soi-disant "crimes contre l'humanité" de Tsahal.
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