simple curieu
Messages : 931 Date d'inscription : 05/04/2019
| Sujet: Une maman québécoise très chouette Sam 13 Mai - 13:13 | |
| lola X TV demande si en France on a d'autres prônons indéfinis parce qu'elle ne sait pas comment dire en français québécois
En France, on a effectivement un pronom indéfini entre il et elle. On utilise "ça" ou "autre" ou "indéterminé" ou encore "bidule", c'est à dire des pronoms indéfinis qui désignent des êtres ou des choses dont on ne précise pas l'identité ou le nombre, soit par ignorance, soit par confusion, soit parce que c'est loufoque (on dit "louftingue" c'est très branché), ou délirant. Louis de Funès a inventé l'expression très utile : "qui que quoi ?" (pour dire qu'on ne comprend plus rien : il faut le dire très vite). On dit aussi Chelou (louche, à l'envers). On utilise en France de plus en plus d'autres pronoms indéfinis parce qu'ils n'ont pas besoin de renvoyer à d'autres mots du discours ; ils sont dits pronoms nominaux. Quand par exemple on ne sait plus si on s'adresse à une fille devenu garçon par la chirurgie et qui veut d'auto féconder (si, si, ça existe maintenant), on dit "qu'importe" ou "l'autre" ou encore avec humour "la créature" ou, je ne sais pourquoi, "Batman" parce qu'au pays de Rabelais le rire nous console d'être intelligent.
Il y a un français plus créatif dans le sud, siège des anciens troubadours et de la langue d'oc, où ont parle alors à l'envers, ce qu'on appelle le Verlan (lan-vers). Par exemple "homme" devient "emmoh", Brigitte devient "Ettigirb" ou "Girbritt". D'autres associent un complément à la désignation de la personne bizarre (zarbi). Exemple, une vieille femme méchante pourrait être désignée avec une fin en Schnock, mot très français. On dira d'elle une comparaison avec Dracula, ce qui donnera DracuSchnock" . La langue française n'est que création permanente, et de Rabelais à Molière en passant par Ionesco, pour en rire, toujours. On peut aussi détourner le nom dans un sens imagé. Par exemple Bruno deviendra Brutus, Drag Queen deviendra Dragouïne, homosexuel deviendra homo-machin. L'important est que cela provoque en soi une hilarité sans raison apparente. Par exemple "catastrophe" devient "la cata", de là "la caca" et on en déduit "la mémerdre". Un français méprise "la langue anglaise qui n'est que du français mal prononcé" (Honoré de Blazac, Beaudelaire, Victor Hugo). Il ne dit pas l'anglais mais "le yaourt".
Pourquoi donnes-tu le bonjour en anglais ? Ça fait yaourt... Adiou (A-di-ou), Adicias, Adichat en basque français. Là encore, le français va tomber dans le rire de Pierre Dac ou de Jules Renard ou de Michel Audiard. Puisqu'on dit "Comment vas-tu... yau de poële (tuyau de poële) et qu'on répondra "Bien, et toi...le à matelas (toile à matelas), on dit souvent entre nous à tout âge "How are you... yau de poële ?" Et on répond aussi absurdement "Well, and you... à matelas".
Le rire est très fort, typiquement français. Plus on rit, plus on devient français dans l'âme, et plus l'immense littérature française prend des sens nouveaux. | |
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