Éphéméride de la Musique Classique

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Éphéméride du 19 août 2023


Le saviez-vous ? Cet événement se produisit le 19 août 1881, il y a maintenant 142 ans déjà :


Naissance du compositeur et violoniste roumain George Enesco (il mourra en 1955).




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L’énigme Georges Enesco, compositeur prodige et maudit
Interprète prodigieux à plus d’un titre, le musicien d’origine roumaine n’a pas connu le succès qu’il méritait avec des œuvres telles que son « Œdipe », qui revient à l’affiche de l’Opéra de Paris. 
Le nom de Georges Enesco (né George Enescu, en Moldavie, en 1881) n’encombre pas les programmes de concert. Pourtant, s’il y avait un livre des records, en musique, celui que le violoncelliste Pablo Casals (1876-1973) désignait comme « le plus grand génie depuis Mozart » y figurerait au moins dans trois catégories, en plus de celle de la précocité, qui lui valut de se produire en public dès l’âge de 9 ans.
D’abord pour sa polyvalence d’instrumentiste, car, initié très tôt au violon par un Tzigane, il tâte du violoncelle et de l’orgue avant de susciter l’admiration de ses pairs tant pour son maniement de l’archet que pour son habileté au clavier.

Un soir, on le voit occuper successivement tous les postes du quatuor à cordes. Une autre fois, alors qu’il accompagne Pablo Casals au piano, il épate le grand Alfred Cortot (1877-1962), qui s’exclame : « Comment est-ce possible que vous, violoniste, ayez une meilleure technique que moi ? »

Dons exceptionnels

Soliste, chambriste et chef d’orchestre, acclamé dans toute l’Europe, Georges Enesco a moins marqué les esprits comme compositeur que comme interprète. Pourtant, là encore, il s’est avéré d’une prodigieuse efficacité. Par exemple, pour la rapidité d’écriture de son unique opéra, Œdipe (créé en 1936), que l’on peut voir dans une nouvelle production, à l’Opéra Bastille, jusqu’au 14 octobre. Le quatrième et dernier acte, d’une durée de trente-six minutes, est sorti de sa plume – avant orchestration – en six jours, tandis que le troisième, avoisinant les quarante-cinq minutes, a été couché sur le papier en vingt-quatre heures !
Des records, Enesco en a aussi établi grâce à sa mémoire phénoménale, en jouant sans partition, au cours de seize concerts, pas moins de quarante-huit sonates et en laissant penser à ses admirateurs qu’il serait capable de restituer toutes les œuvres de Beethoven dans le cas où celles-ci auraient disparu.

Ces dons exceptionnels ont permis au virtuose de côtoyer les plus grands.
Le Monde