Film Frères

Fan de cinéma depuis toujours, nous sommes allés voir un film au titre simpliste: "Frères"

Citation :

L’histoire vraie de deux petits garçons de 5 et 7 ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s'enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets les rattrapent, même à l'autre bout du monde.

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=311309.html

Ce très beau film m'a bouleversé.

Matthieu Kassovitz est un acteur français merveilleux (^_^)v



https://dai.ly/x8wjwjg

Le film est inspiré d'une histoire vraie : au printemps 1949, le bambin et son frangin Patrice, à peine plus grand, sont envoyés par leur mère aux ­Farfadets, maison  d'enfants à Châtelaillon. Le temps d'une colonie de vacances, a priori. Quand sonnent les au revoir avec les nouveaux copains, la journaliste ne se présente pas pour récupérer ses deux fils, conçus hors mariage durant la guerre, de pères différents.



Les semaines et les mois défilent, toujours pas de mère, mais une découverte traumatisante. Patrice, 7 ans, retrouve le propriétaire de la pension pendu dans le garage. Il tente de le décrocher et l'homme tombe au sol, gît dans son sang. Les enfants paniquent, craignent d'être grondés, et alors, s'enfuient dans un bois de Charente-Maritime. Où ils vécurent, survécurent, durant sept années.

On comprend qu'on n'est rien pour personne, mais tout l'un pour l'autre.
"Ça paraît incroyable, mais il faut comprendre qu'on n’intéresse personne. On n'existe pour personne. Personne ne nous a trouvés, parce que personne ne nous a cherchés, c’est surtout ça...", lâche d'une voix brisée Michel de Robert de Lafregeyre. Leur disparition n'avait même pas été signalé à la préfecture. "Très vite, on reporte l’amour qu'on éprouve pour notre notre mère sur l’autre. On comprend qu'on n'est rien pour personne, mais tout l'un pour l'autre", résume-t-il, bouleversant.
Un grand film 2024

Ce film poignant mérite largement sa place dans l'Actualité. Ses valeurs évoquées transmises sont universelles. Un film vraiment à voir parce qu'il dégage en nous la conscience de ce qu'est un être humain envers un autre être humain quand l'amour les réunit. Merci bienveillant mipoune pour ton sujet en or !

https://www.charentelibre.fr/culture-et-loisirs/cinema/l-histoire-incroyable-de-deux-enfants-qui-ont-survecu-7-ans-dans-les-bois-19116780.php

Citation :

Incroyable, c’est le mot qui résume votre vie.
Vu avec les yeux d’aujourd’hui, c’est effectivement incroyable. Mais à l’époque entre 1945 et 1947, ce n’était pas du tout incroyable. 90 000 enfants se sont retrouvés sans parents. 340 000 ont été séparés de leur famille. Des enfants comme nous, il y en a eu plein. Dans les rues de Paris aussi. Mais on a mis un couvercle dessus. Personne ne voulait en parler. Je suis content de faire ce film pour qu’on le dise.

Citation :

Comment peut-on survivre pendant 7 ans dans un bois quand on a 5 et 7 ans ?
Seul on serait mort évidemment. Mais on était complémentaires. Moi je fabriquais, je construisais avec n’importe quoi. Patrice était plus espiègle. Il allait chaparder dans les poulaillers. Et puis ce n’était pas la jungle. Il y avait des vergers, des vignes, des lapins. On a mangé des limaces, des escargots, des orties… L’adaptation à l’environnement se fait rapidement chez les enfants. Aujourd’hui, nous sommes surprotecteurs, mais les enfants ont des capacités fantastiques. Sans doute qu’on a eu de la chance et que nous avons une bonne résistance et bonne constitution, une nature particulièrement forte. Nous n’avons jamais eu de maladies. Les trois premières années ont été très dures. Ensuite, on allait mendier à la porte du camp américain La Croix Chapeau qui a ouvert en 1951. Mais nous avons conservé des séquelles. Mon frère n’a jamais pu avoir d’enfant. Moi, il m’a fallu dix ans pour voir naître mon fils.

Citation :

Et en même temps, vous dites qu’il y a eu des moments merveilleux.
On a vécu une enfance extraordinaire. On passait notre vie à grimper dans les arbres. Tout le monde rêve de ça. Patrice a couru toute sa vie après cette période de l’enfance. (Il s’est donné la mort en 1993).
Vous êtes restés soudés toute votre vie.
On dormait enlacés l’un à l’autre. Notre fusion et notre amour incompressible vient de là. Nous étions demi-frères, deux personnes différentes, mais c’est comme si nous étions jumeaux.
Pourquoi personne on ne vous a jamais trouvés ?
Nous étions dans un bois pas dans une forêt, où nous aurions pu être aperçus par des promeneurs ou des chasseurs. Mais dans un bois personne n’y va. Surtout à cet endroit. C’était le long du canal aux Boucholeurs. Et puis quand on allait dans les villages, on nous jetait des pierres. Nous étions en haillons, on ne nous accueillait pas à bras ouverts. Un paysan a su qu’on lui volait des œufs et des poules, il nous a tiré dessus à coups de fusil. Il y avait une grande méfiance après guerre. On n’intéressait personne. C’est ça qu’il faut comprendre. On ne nous a pas retrouvés parce qu’on ne nous cherchait pas.
Vous aussi vous ne vouliez pas en parler. Vous n’avez rien dit à vos femmes et votre fils pendant des années. Par honte ?
On était différents avec mon frère. Personne ne venait nous chercher pour les vacances quand nous sommes allés en pension plus tard. Les autres nous traitaient de nuls. Les enfants sont cruels entre eux. Quand je l’ai dit à mon fils, il m’a dit qu’il comprenait pourquoi je ne pouvais pas le dire. Ça nous appartenait. Nous étions fusionnels. On gardait ça pour nous. Ce traumatisme, il est à nous. On avait peut-être peur du jugement des autres. Ça met toute une vie à sortir. J’en ai parlé 30 ans après la disparition de mon frère. Quand il est mort. Tout a explosé dans ma vie. J’ai divorcé.
Êtes-vous retourné sur place ?
Oui. Je n’ai rien reconnu. Le bois a été détruit. À la place il y a des champs, une grande route et une voie de chemin de fer. La colonie de vacances les Farfadets à Châtelaillon, où nous avait abandonnés notre mère, existe toujours. Elle est devenue la propriété d’un particulier maintenant. Ce qui m’a étonné le plus ce sont les distances. Elle me semblait loin de la mer. En fait, elle est toute proche. La route paraissait longue jusqu’au village, en réalité elle est très courte.
Vous avez grandi dans les bois alors que vous êtes issus d’une famille noble ?
Oui mon arrière-grand-père était comte. À 19 ans, j’ai retrouvé ma mère. Je lui ai demandé : pourquoi tu nous as fait ça ? « Je ne vous ai jamais voulus, m’a-t-elle répondu. J’ai avorté quatre fois. Il fallait bien qu’il y en ait qui naissent. » Je me suis senti comme quantité négligeable. Ma mère s’est mariée une première fois à 18 ans et elle avait déjà « oublié » sa fille. Elle a été déchue de ses droits maternels. Elle a ensuite rencontré le père de Patrice pendant la guerre. On pense qu’il a peut-être été tué par la Gestapo. Mon père était issu d’une famille bourgeoise, mais une femme divorcée et déchue de ses droits, ce n’était pas convenable. J’ai retrouvé mon père à 92 ans. Il m’a reconnu quand il en a eu 94.
Vous vous êtes particulièrement bien réinsérés dans la société ensuite…
Nous sommes passés du bois de Châtelaillon au 16^e arrondissement de Paris. Notre mère est venue nous chercher (à l’époque, les deux frères travaillaient avec un ostréiculteur la journée) et elle nous a emmenés dans une pension pour que l’on soit éduqué. Ce fut un choc. Nous sommes passés de la liberté à l’enfer. On était enfermé dans une salle à manger pour apprendre à lire et à calculer.

Citation :

Et votre frère est devenu directeur de clinique.
Oui, mais à 20 ans, il a failli mal tourner. Il traînait à Pigalle. Puis il a rencontré une infirmière, a commencé à travailler comme ambulancier dans un hôpital puis dans une maison de repos. Il a monté tous les échelons. Et est devenu directeur de clinique en Alsace. Moi je faisais la plonge dans un bar place de Clichy à Paris. J’ai rencontré un garçon qui m’a aidé à passer l’équivalent du bac en lycée technique. J’ai fait les Beaux-Arts…. On s’en est sorti comme ça. Quelquefois, un train passe, il faut savoir le prendre. On voulait se battre.

Merci de me signaler apparemment un très bon film. J'aime beaucoup l'acteur et réalisateur Matthieu Kassovitz