Thomas More aimait plaisanter de la bêtise humaine à aimer. Il a écrit un célèbre livre: "Utopia".Le mot Utopie est créé par Thomas More et signifie « Nulle part » ou « Lieu de bonheur ». L’île d’Utopie est une sorte de contre-image positive de ce que pourrait être l’Angleterre, si elle était mieux gouvernée.
L’apparence idéale d’Utopie a un prix : celle de la destruction de l’expression individuelle. Derrière les promesses avantageuses d'Utopie isolée du reste du monde, on y vit l'enfer.
Cette œuvre à de nombreuses contradictions. Par exemple, pour empêcher les conspirations contre la liberté, on condamne à la peine de mort ceux qui discutent des affaires publiques en dehors du Sénat. Les sectes modernes se reconnaitront dans leur esclavage fidèle et soumis.
Utopie est une île en forme de croissant qui contient cinquante-quatre villes grandes et belles où la langue, les lois, les mœurs et les institutions sont identiques. Ces villes sont bâties sur le même plan et ont les mêmes établissements publics. Il n’y a pas de monnaie, chacun se sert au marché en fonction de ses besoins. Toutes les maisons sont pareilles. Il n’y a pas de serrure et tout le monde est obligé de déménager tous les dix ans pour ne pas s’enraciner.
L’oisiveté est interdite. Pas de femmes au foyer, pas de prêtres, pas de nobles, pas de valets, pas de mendiants. Cela permet de réduire la journée de travail à 6 heures.
Tout le monde doit accomplir un service agricole de deux ans. En cas d’adultère ou de tentative d’évasion d’Utopie, le citoyen perd sa qualité d’homme libre et devient esclave. Il doit alors travailler beaucoup plus et obéir.
De quelque manière que les choses se présentent, je pense donc qu'un État n'a jamais aucun intérêt à nourrir en vue d'une guerre, que vous n'aurez que si vous le voulez bien, une foule immense de gens de cette espèce, qui mettent la paix en danger.
Ils jugent tout aussi imaginaire le plaisir des joueurs, dont ils ne connaissent l'absurdité que par ouï-dire, celui aussi des chasseurs et des oiseleurs. Qu'y a-t-il de plaisant, disent-ils, à jeter les dés sur un damier et à le faire si souvent que la seule répétition suffirait à rendre le divertissement fastidieux ? Mais partout ils s'en tiennent au principe qu'un plaisir plus petit ne doit pas faire obstacle à un plus grand; qu'il ne doit jamais entraîner la douleur après lui, et ce qu'ils considèrent comme allant de soi, qu'il ne doit jamais être déshonnête. Les Utopiens estiment que la raison humaine n'en saurait découvrir une plus vraie. Nous n'avons pas le loisir de mettre cette opinion a l'étude, et du reste ce n'est pas nécessaire, puisque nous avons décidé de décrire leurs institutions, non de les justifier. Leurs esclaves ne sont ni des prisonniers de guerre - à moins que des soldats capturés lors d'une guerre où Utopie fut attaquée - ni des enfants d'esclaves ni aucun de ceux qu'on trouve en servage dans les autres pays. Ce sont des citoyens à qui un acte honteux a coûté la liberté; ce sont, plus souvent encore, des étrangers condamnés à mort dans leur pays à la suite d'un crime. Les Utopiens les achètent en grand nombre, et pour peu d'argent, le plus souvent pour rien. Ces esclaves sont toute leur vie tenus au travail, et, de plus, enchaînés, les Utopiens plus durement que les autres. Leur cas en effet est jugé plus désespéré, et méritant des châtiments plus exemplaires, pour n'avoir pu s'abstenir du mal après avoir été formés à la vertu par une éducation si excellente. La sollicitation à la débauche est passible de la même peine que le viol. En tout délit, ils considèrent un propos bien arrêté comme équivalent à l'acte accompli; estimant que l'on n'a pas à bénéficier d'un empêchement dont on n'est pas responsable. Les fous leur donnent beaucoup de plaisir. Ils considèrent comme particulièrement honteux qu'on les offense, mais veulent bien qu'on s'amuse de leur déraison, puisque les fous eux-mêmes en profitent grandement. Ils refusent radicalement l'intervention des avocats, qui exposent les causes avec trop d'habileté et qui interprètent les lois avec trop de ruse. Ils se plient toutefois en tout temps et à des jours fixes à la discipline militaire, non seulement les hommes mais aussi les femmes, afin d'être en état de faire la guerre si c'est indispensable. Leur seule intention en faisant la guerre est d'établir l'état de fait qui, s'il leur avait été accordé au départ, leur aurait épargné de prendre les armes; ou, si c'est impossible, d'obtenir des auteurs de l'injure une vengeance si sévère que la terreur les détournera dorénavant de pareils abus de pouvoir. C'est pourquoi, dès qu'ils ont déclaré la guerre, ils font afficher par des agents secrets, le même jour. Les hommes en entrant au temple se dirigent vers la droite, les femmes vers la gauche, de façon que les membres masculins de la famille soient assis devant le père et que la mère vienne derrière le groupe des femmes. On veut par là que les chefs de famille puissent surveiller en public la conduite de ceux qu'ils gouvernent et instruisent chez eux. On a le soin de disséminer les plus jeunes parmi les plus âgés, afin de ne pas confier des enfants à des enfants, qui passeraient en sottises puériles. Je reconnais bien volontiers qu'il y a dans la république utopienne bien des choses que je souhaiterais voir dans nos cités. "
Thomas More a inventé la terrible dialectique matérialiste source de tous les génocides.
La famille est préservée et honorée, l’adultère est puni du plus dur des esclavages et de mort en cas de récidive. Avant le mariage, la chasteté est de rigueur et l’examen prénuptial est exigé.
La capitale est Amaurot parce qu’elle est le siège du gouvernement et du sénat. Elle est située au centre de l’île. Ce gouvernement central fait de cette île une dictature dont on ne s'enfuit jamais quand on y entre.
Pour gérer la surpopulation, on s’accapare les terres d’autres peuples après les en avoir chassé. Les habitants disent ne pas faire la guerre, uniquement pour se défendre, ou pour défendre ses alliés, ou pour renverser un tyran, ou encore pour laver une injure, se venger d’un pillage…
Karl Marx s’est appuyé sur ses travaux pour élaborer la théorie du communisme. Le roi Henri VIII le fit décapiter. L'Eglise catholique en a fait un saint martyr. Il a pourtant préparé la Réforme de Luther et ses guerres de religion. Il était un grand ami d'Erasme.