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forum marmhonie des religions
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Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Sam 15 Mai - 15:52
Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ?
La structure de la vraie Croix Elle aurait été faite de quatre bois différents. Sa structure physique comprenait : 1) le patibulum, le montant transversal 2) le stipes, le pieux ou tronc vertical 3) le titulus crucis, tablette de bois peinte portant l'inscription de Pilate 4) le suppedaneum, traverse pour les pieds du Christ.
À ces quatre parties correspondait un bois différent : 1) bois d'olivier (symbole de la réconciliation), 2) bois de cèdre (symbole de l'immortalité et l'incorruptibilité), 3) bois de cyprès, 4) bois de palmier.
L'arbre d'origine du stipes, son tronc Selon l'"Évangile apocryphe de Nicodème", reprise au XIII siècle dans la "Légende Dorée" du dominicain Jacques de Voragine, la Croix du rédempteur fut taillée dans le bois de l'arbre ayant poussé sur la tombe d'Adam, traditionnellement localisée à Jérusalem, sur l'emplacement même de la crucifixion.
Or, cet arbre n'est autre que celui qui a poussé à partir d'une graine de l'Arbre de la Vie, semée dans la bouche d'Adam après sa mort par son fils Seth.
C'est l'archange Michel qui l'a apportée à Seth depuis le paradis terrestre afin de permettre à terme le rachat du péché originel.
En effet, le Christ est également désigné comme le "nouvel Adam" par saint Paul, qui rachète le péché introduit dans le monde par le premier homme.
Histoire de la relique de la vraie Croix de NSJC Selon les versions les plus courantes, les trois croix (celle du Christ et celles des larrons) auraient été jetées dans un fossé, près des remparts de Jérusalem à quelques mètres du Golgotha.
La "Légende dorée" de Voragine et sa représentation picturale de la "Légende la Vraie Croix" de Piero della Francesca en relate les pérégrinations et sa redécouverte par l'impératrice Hélène (mère de Constantin), les preuves de sa véracité.
Sainte Hélène, mère de l'Empereur Constantin Selon des récits légendaires qui apparaissent à partir des années 350, soit une dizaine d'années après la mort de Constantin, le bois de la croix avait été découvert sur le lieu du calvaire, après que l'on fit détruire le temple de Vénus bâti par Hadrien, afin d'y ériger la basilique du Saint-Sépulcre.
D'après l'emplacement des reliques dans l'Église du Saint-Sépulcre actuelle (Chapelle de l’invention de la Croix), cette inventio eut lieu à 24 mètres de la tombe supposée du Christ, le martyrium de la basilique de Constantin étant érigé au-dessus de cette découverte.
C'est au cours du chantier que trois croix avaient été trouvées. Le titulus était resté attaché au bois, ce qui avait permis de distinguer la croix du Christ de celles des deux larrons et d'authentifier le site historique.
Il existe quatre récits primitifs de cette inventio reliquarum.
Récit officiel de la redécouverte de la Croix "Hélène vint à Jérusalem. Sur l'enquête minutieuse auprès d'anciennes familles et la tradition populaire restée en un lieu précis, elle engagea d'immenses fouilles qui aboutirent des années plus tard. On en retira trois croix, celle du Christ et celles des deux larrons. Hélène demeura perplexe car comment reconnaître parmi elles le bois sur lequel Jésus avait subi sa douloureuse agonie ? Macaire, l’évêque de Jérusalem, qui assistait l’impératrice dans ses recherches, demanda qu’on amenât sur une civière une femme mourante. Au contact de la première croix, la moribonde demeura insensible : la seconde croix elle aussi, ne produisit aucun effet, mais à peine la femme eut-elle touché la troisième qu’aussitôt elle se leva et se mit à marcher avec entrain et à louer Dieu. Ce miracle permit ainsi de distinguer la vraie croix. Hélène fit trois parts de cette croix, l’une destinée à Jérusalem, la seconde à Constantinople, la troisième à Rome." (Rufin d'Aquilée 345-411)
marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Sam 15 Mai - 15:53
XLIII.7 Excepté notre Christ, il n'est pas on seul descendant d'Abraham qui soit né ou qu'on ait fait naître d'une vierge, tout le monde en convient 8 Mais comme vous et vos docteurs vous osez assurer que le texte ne dit pas : « Voilà qu'une vierge, » mais, « qu'une jeune fille concevra dans son sein et enfantera son fils ; » comme vous prétendez d'ailleurs que la prophétie ne peut s'entendre que d'Ezéchias, un de vos rois, je vais essayer de vous montrer en peu de mots qu'il s'agit ici d'une vierge et que la prophétie regarde celui que nous reconnaissons pour le Christ.
Et donc Justin dit ici que les Juifs ne lisent pas "vierge" mais "jeune fille".
XCVII.1 Et ce n'est pas sans raison que le prophète Moïse, dont les mains étaient soutenues par Or et Aaron, demeura dans cette position jusqu'au soir. C'est jusqu'au soir, en effet, que Notre-Seigneur resta sur la croix; on ne l'en descendit pour l'ensevelir que sur le déclin du jour, et le troisième jour il ressuscita, ainsi que l'avait prédit par ces paroles le prophète David :« Ma voix a crié vers le Seigneur; il m'a exaucé du haut de la montagne. Je me suis endormi, j'ai été plongé dans un profond sommeil, je me suis réveillé parce le Seigneur est mon appui. »2 Isaïe ne nous a-t-il pas annoncé le genre de mort qu'il devait souffrir, lorsqu'il lui met paroles dans la bouche :« J'ai étendu mes bras tout le jour vers un peuple incrédule, rebelle, et qui marche dans une mauvaise voie. »Ne nous apprend-il pas qu'il devait ressusciter, quand il nous dit :« Je lui donnerai la sépulture du riche, son corps enseveli n'est pas resté dans le tombeau. »3 N'est-ce point de sa passion et de sa mort que parlait David dans ce passage tout mystérieux :« Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os, ils m'ont considéré, ils m'ont examiné, ils se sont partagé mes vêtements ils ont tiré ma robe au sort. »Et, en effet, les Juifs qui le crucifièrent lui enfoncèrent des clous dans les pieds et dans les mains, et quand ils l'eurent crucifié, ils se partagerai ses habits, et c'est le sort qui assigna les parts quand il voulurent choisir. 4 Direz-vous que ce psaume ne s'entend pas du Christ ? Quel est sur toutes choses votre aveuglement ! Vous ne voyez pas que jamais vous n'avez eu chez vous ni de roi, ni de Christ qui ait eu, vivant encore, les pieds et les mains percés, qui soit mort ou plutôt qu'on ait crucifié comme l'indique ce passage mystérieux, excepté Jésus seul !
Mais ici, Justin ne dit nullement que les Juifs lisent "comme un lion mes mains et mes pieds" au lieu de "ils ont percé mes mains et mes pieds."
Ceci prouve qu'au IIème siècle ils lisaient ce psaume comme les chrétiens.
http://biblehub.com/interlinear/psalms/22-16.htm
Notons que les témoins de Jéhovah avouent qu'il sont obligés d'inventer un verbe pour loger leur lion :
Car des chiens m’ont entouré ; l’assemblée des malfaiteurs m’a cerné. Comme un lion [ils s’en prennent à] mes mains et [à] mes pieds.
Cela vaut mieux car je vois mal un lion dans cet épisode :
Marc 7.31 à 33 : Jésus quitta le territoire de Tyr, et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le pays de la Décapole. 7.32 On lui amena un sourd, qui avait de la difficulté à parler, et on le pria de lui imposer les mains. 7.33 Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et lui toucha la langue avec sa propre salive;
Pour savoir à quelle époque les Juifs ont inventé le lion du psaume de la Passion, vous devez fouiller la littérature patristique.
La forme de la croix Jésus avait-il été suspendu comme le satyre Marsyas ?
Ou comme Moïse dans Exode 17- 8 à 16 ?
&
Or que dit Justin sur la forme de la croix ? XL 3 mais cet agneau que la loi ordonne de brûler tout entier, n'était-il pas la figure du sacrifice de la croix, que le Christ devait souffrir? Voyez, en effet, la disposition de ses membres, quand on le brûle, n'offre-t-elle pas la figure d'une croix ? une broche le traverse verticalement de la tête aux pieds, tandis qu'une autre broche croise la première en traversant les épaules de l'agneau, et porte attachées sur elle, si je puis parler ainsi, les mains de la victime.
XC 4 Dans la guerre du peuple hébreu contre Amalec, tandis que le fils de Nave, nommé Jésus, était à la tête de l'armée, Moïse priait les bras étendus; Or et Aaron les soutinrent dans cette position pendant tout le jour, de peur qu'ils ne vinssent à tomber de lassitude. Si la position de Moïse gardait quelque chose de la forme d'une croix, le peuple était vaincu, ainsi que nous l'apprenons des livres mêmes de ce saint prophète ; mais tant qu'il persévérait dans cette attitude, Amalec perdait l'avantage :ainsi la victoire se trouvait du côté de la croix. 5 Mais ce n'est pas tant cette position de Moïse, pendant sa prière, qui faisait triompher le peuple hébreu, que le nom de Jésus qui se trouvait à la tête de l'armée, lorsque Moïse représentait sa croix sur la montagne. Qui ne sait que la prière la plus efficace est celle qui se fait avec larmes et gémissements, le genou en terre et le corps incliné ! Dans la suite, ni Moïse, ni aucun autre, ne prit sur la pierre cette attitude en forme de croix pendant sa prière! Et la pierre ici n'est-elle pas encore un signe qui représente le Christ et ne convient qu'à lui ?
XCI 2 Personne assurément ne peut me dire ou me montrer qu'il existe dans la nature un seul objet qui représente les cornes de l'oryx aussi bien que le fait la croix.
La croix nous présente un morceau de bois vertical, dont le haut s'élève en forme de corne; la pièce de bois adaptée transversalement offre par les deux extrémités l'image de deux cornes attachées à une seule, et l'autre pièce qu'on place au milieu, pour soutenir ceux qu'on attache à la croix, n'est-elle pas saillante comme une corne, n'est-elle pas en quelque sorte une nouvelle corne qui s'élève au milieu des autres ?
XCVII
1 Et ce n'est pas sans raison que le prophète Moïse, dont les mains étaient soutenues par Or et Aaron, demeura dans cette position jusqu'au soir.
C'est jusqu'au soir, en effet, que Notre-Seigneur resta sur la croix; on ne l'en descendit pour l'ensevelir que sur le déclin du jour, et le troisième jour il ressuscita, ainsi que l'avait prédit par ces paroles le prophète David :
« Ma voix a crié vers le Seigneur; il m'a exaucé du haut de la montagne. Je me suis endormi, j'ai été plongé dans un profond sommeil, je me suis réveillé parce le Seigneur est mon appui. »
2 Isaïe ne nous a-t-il pas annoncé le genre de mort qu'il devait souffrir, lorsqu'il lui met paroles dans la bouche :
« J'ai étendu mes bras tout le jour vers un peuple incrédule, rebelle, et qui marche dans une mauvaise voie. »
Ne nous apprend-il pas qu'il devait ressusciter, quand il nous dit :
« Je lui donnerai la sépulture du riche, son corps enseveli n'est pas resté dans le tombeau. »
3 N'est-ce point de sa passion et de sa mort que parlait David dans ce passage tout mystérieux :
« Ils ont percé mes main et mes pieds, ils ont compté tous mes os, ils m'ont considéré, ils m'ont examiné, ils se sont partagé mes vêtements ils ont tiré ma robe au sort. »
Et, en effet, les Juifs qui le crucifièrent lui enfoncèrent des clous dans les pieds et dans les mains, et quand ils l'eurent crucifié, ils se partagerai ses habits, et c'est le sort qui assigna les parts quand il voulurent choisir.
4 Direz-vous que ce psaume ne s'entend pas du Christ ? Quel est sur toutes choses votre aveuglement ! Vous ne voyez pas que jamais vous n'avez eu chez vous ni de roi, ni de Christ qui ait eu, vivant encore, les pieds et les mains percés, qui soit mort ou plutôt qu'on ait crucifié comme l'indique ce passage mystérieux, excepté Jésus seul !
CXI 1 Au sujet de ces deux avènements, je dois vous rappeler que, déjà du temps de Moïse, ils avaient été figurés d'une manière mystérieuse par les deux boucs que l'on offrait les jours de jeûne. Nous avons aussi montré que Moïse et Josué étaient eux-mêmes des figures de ces deux avènements : l'un resta jusqu'au soir sur la colline, les bras étendus, tandis qu'on les soutenait ( rien sans doute ne représentait mieux la croix que cette attitude); l'autre, qui portait le nom de Jésus, commandait l'armée et donnait la victoire aux Hébreux.
marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Sam 15 Mai - 15:53
Moïse prie les bras en croix (d’après Exode 17- 8 à 16)
D'après Exode XVII Le peuple d'Israël marchait à travers le désert, quand survient Amaleq. Amaleq, le chef des Amalécites, était le grand ennemi du peuple d'Israël, son pire adversaire. Il survient pour attaquer le peuple de Dieu.
Moïse dit alors à Josué : - « Choisis des hommes et va combattre Amaleq. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. »
Josué fait ce que Moïse lui avait dit : il se met à combattre Amaleq.
Moïse, Aaron et Hour sont montés sur le sommet de la colline. Or tant que Moïse tient la main levée, c'est le peuple de Dieu qui est le plus fort. Quand il laisse tomber sa main, c'est Amaleq qui est le plus fort. Comme les mains de Moïse s’alourdissent, on prend une pierre et on la place sous lui. Il s’assied dessus. Aaron et Hour lui soutiennent les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse demeurent levées jusqu’au coucher du soleil. Et Josué triomphe des Amalécites.
Le Seigneur dit alors à Moïse : - "Ecris cela dans un livre pour en garder mémoire, et dis à Josué que je vais détruire complètement Amaleq, jusqu'à effacer même son souvenir."
Moïse construit un autel ; il lui donne ce nom "le Seigneur me donne la victoire". Et il dit : - « Puisque Amaleq a levé la main contre le Seigneur, le Seigneur sera en guerre contre Amaleq pour toujours, de génération en génération ».
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marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Sam 15 Mai - 15:54
La Reine de Saba et le bois de la Croix selon une tradition éthiopienne
marmhonie Admin
Messages : 2839 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Sam 15 Mai - 15:55
La découverte de la Sainte Croix (stauros, σταυρoς)
Préambule Cette fête est appelée l’Invention de la Sainte Croix, parce qu'on rapporte que la sainte croix fut trouvée à pareil jour. Mais auparavant, elle avait été trouvée par Seth, fils d'Adam, dans le paradis. terrestre, comme il est raconté plus bas; par Salomon, sur le Liban ; par la reine de Saba, dans le temple, de Salomon ; par les Juifs, dans l’eau de la piscine ; et en ce Jour par sainte Hélène, sur le mont du Calvaire.
Les qualités du bois L'Invention [découverte] de la Sainte Croix eut lieu plus de deux cents ans après la résurrection de J.-C. On lit dans l’évangile de Nicodème (ch. XIX) qu'Adam étant devenu malade, Seth, son fils, alla à la porte du paradis et demanda de l’huile du bois de la miséricorde pour oindre le corps de son père afin qu'il recouvrât la santé.
L'archange Michel lui apparut et lui dit : « Ne pleure pas et ne te mets point en peine d'obtenir de l’huile du bois de la miséricorde, car il te sera absolument impossible d'en obtenir, avant que cinq mille cinq cents ans soient révolus.
Cependant on croit, que d'Adam jusqu'à la passion du Seigneur il s'écoula seulement 5099 ans. On lit encore ailleurs que l’ange lui offrit un, petit rameau et lui ordonna de le planter sur le mont Liban. Mais ou lit, dans une histoire apocryphe des Grecs, que l’ange lui donna du bois de l’arbre par le fruit duquel Adam avait péché, en l’informant que sole père serait guéri. quand ce bois porterait du fruit.
A son retour, Seth trouva son père mort et il planta ce rameau sur sa tombe. Cette branche plantée devint en croissant un grand arbre qui subsista jusqu'au, temps de Salomon. (Mais il faut laisser au lecteur à juger si ces choses sont vraies, puisqu'on n'en fait mention dans aucune chronique, ni dans aucune histoire authentique.) Or, Salomon considérant la beauté de cet arbre le fit couper et mettre dans la maison du Bois.
La Reine de Saba Cependant, ainsi que le dit Jean Beleth. (ch. CLI), On ne pouvait le mettre nulle part, et il n'y avait pas moyen de lui trouver un endroit où il pût être employé convenablement : car il était tantôt trop long, tantôt trop court : si on l’avait raccourci dans les proportions qu'exigeait la place où on le voulait employer, il paraissait si court qu'on ne le regardait plus comme bon à rien.
En conséquence, les ouvriers, de dépit, le rejetèrent et le mirent sur une pièce d'eau pour qu'il servît de pont aux passants. Or, quand la reine de Saba vint entendre la Sagesse de Salomon, et voulut passer sur cette pièce, elle vit en esprit que le Sauveur du monde devait être suspendu à ce bois, et pour cela elle ne voulut point passer dessus, mais aussitôt elle l’adora.
Cependant dans l’Histoire scholastique (liv. III Rois, c. XXVI), on lit que la reine de Saba vit cette pièce dans la maison du Bois, et en revenant à son palais elle communiqua à Salomon que sur ce bois devait être suspendu celui dont la mort devrait être la cause de la destruction du royaume des Juifs. C'est pourquoi Salomon le fit ôter du lieu où il était, et enterrer dans les entrailles les plus profondes de la terre.
Dans la suite on y établit la Piscine Probatique où les Nathinéens lavaient les victimes, et ce n'est pas seulement à la descente de l’ange, mais encore à la vertu de ce. bois que l’on attribue que l’eau en était troublée et que les infirmes y étaient guéris.
Or, quand approcha le temps de la passion de J.-C., on rapporte que cette pièce surnagea, et les Juifs, en la voyant, la prirent pour en fabriquer la croix du Seigneur. On dit encore que cette croix fut faite de quatre essences de bois, savoir de palmier, de cyprès, d'olivier et de cèdre. De là ce vers : "Ligna Crucis palma, cedrus, cupressus, oliva."
Dans la Croix, il y a ce bois Car dans la croix, il y avait le bois qui servait de montant droit, la traverse,la tablette de dessus, et le tronc où était fixée la croix, ou bien, selon Grégoire de Tours, la tablette qui servait de support, sous les pieds de J.-C. Par là on, peut voir que chacune des pièces pouvait être d'une de ces essences de bois dont on vient de parler. Or, l’apôtre paraît avoir eu en vue ces différentes sortes de bois quand il dit : « Afin que vous puissiez comprendre avec tous. les saints quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur » (Ep. aux Ephés., c. II, 18).
Ces paroles sont expliquées comme il suit par l’illustre docteur saint Augustin : « La largeur de la croix du Seigneur, dit-il, c'est la traverse, sur laquelle on a étendu ses mains sa longueur allait depuis la terre jusqu'à cette traverse en largeur sur quoi tout le corps de J.-C. fut attaché, moins les mains; sa hauteur, c'est à partir de cette largeur jusqu'à l’endroit de dessus où se trouvait la tête; sa profondeur, c'était la partie cachée et enfoncée dans la terre.
Dans la croix on trouve décrites toutes les actions d'un homme chrétien, qui sont de faire de bonnes oeuvres en J.-C., de lui être persévéramment attaché, d'espérer les biens célestes, et ne pas profaner les sacrements.
Ce bois précieux resté 2 siècles sous terre Ce bois précieux de la croix resta caché sous terre deux cents ans et plus : mais il fut découvert ainsi qu'il suit par Hélène, mère de l’empereur Constantin. En ce temps-là, sur les rives du Danube, se rassembla une multitude innombrable de barbares voulant passer le fleuve, et soumettre à leur domination tous les pays jusqu'à l’occident.
Dès que l’empereur Constantin le sut, il décampa et vint se placer avec son. armée sur le Danube. Mais la multitude des barbares s'augmentant, et passant déjà le fleuve, Constantin fut, frappé d'une grande terreur, en considérant qu'il aurait à livrer bataille le lendemain. Or, la nuit suivante, il est réveillé par un ange qui l’avertit de regarder en l’air. Il tourne les veux vers le ciel et voit le signe de la croix formée par une lumière fort resplendissante, et portant écrite en lettres d'or cette inscription : « In hoc signo vinces, par ce signe tu vaincras. »
Réconforté par cette vision céleste, il fit faire une croix semblable qu'il ordonna de porter à la tête de son armée: se précipitant alors sur les ennemis, il les mit en fuite et en tua une multitude immense.
Après quoi Constantin convoqua tous les pontifes des temples et s'informa avec beaucoup de soin de quel Dieu c'était le signe. Sur leur réponse qu'ils l’ignoraient, vinrent plusieurs chrétiens qui lui firent connaître le mystère de la sainte croix et la foi de la Trinité. Constantin crut alors parfaitement en J.-C. et reçut le saint baptême des mains d'Eusèbe, pape, ou selon quelques livres, évêque de Césarée. Mais dans ce récit, il y a beaucoup de points contredits par l’Histoire tripartite et par l’Ecclésiastique, par la Vie de saint Silvestre et les Gestes des pontifes romains.
D'après certains auteurs, ce ne fut pas ce Constantin que le pape Silvestre baptisa après sa conversion à la foi, comme paraissent l’insinuer plusieurs histoires, mais ce fut Constantin, le père de ce Constantin, ainsi qu'on le voit dans des historiens. En effet ce Constantin reçut la foi d'une autre manière rapportée dans la légende de saint Silvestre, et ce n'est pas Eusèbe de Césarée qui le baptisa, mais bien saint Silvestre.
Après la mort de son père, Constantin, qui n'avait pas perdu le souvenir de la victoire remportée par la vertu de la sainte croix, fit passer Hélène, sa mère, à Jérusalem pour trouver cette croix, ainsi que nous le dirons plus bas.
L'Histoire de ce bois Voici maintenant un récit tout différent de cette victoire, d'après l’Histoire Ecclésiastique (ch. IX). Elle rapporte donc que Maxence ayant envahi l’empire romain, l’empereur Constantin. vint lui présenter la bataille vis-à-vis le pont Albin. Comme il était dans une grande anxiété, et qu'il levait souvent les yeux au ciel pour implorer son secours, il vit en songe, du côté de l’orient dans le ciel, briller une croix, couleur. de feu : des anges se présentèrent devant lui et lui dirent : « Constantin, par cela tu vaincras. »
Et, selon le témoignage de l’Histoire tripartite, tandis que Constantin s'étonnait de ce prodige, la nuit suivante, J.-C. lui apparut avec le signe vu dans le ciel; il lui ordonna de faire des images pareilles qui lui, porteraient bonheur dans les combats. Alors Constantin fut rendu à la joie et assuré de la victoire ; il se marqua le front du signe qu'il avait vu dans le ciel, fit transformer les enseignes militaires sur le modèle de la croix et prit à la main droite une croix d'or.
Après quoi il sollicita du Seigneur que cette droite, qu'il avait munie du signe salutaire de la croix, ne fût ni ensanglantée, ni souillée du sang romain, mais qu'il remportât la victoire sur le tyran sans effusion de sang. Quant à Maxence, dans l’intention de tendre un piège, il fit disposer des vaisseaux, fit couvrir le fleuve de faux ponts.
Or, Constantin s'étant approché du fleuve, Maxence accourut à sa rencontre avec peu de monde, après avoir donné ordre aux autres corps de le suivre; mais il oublia lui-même qu'il avait fait construire un faux pont, et s'y engagea avec une poignée de soldats. Il fut pris au piège qu'il avait tendu lui-même, car il tomba dans le fleuve qui était profond; alors Constantin fut acclamé empereur à l’unanimité.
D'après ce qu'on lit dans une chronique assez authentique, Constantin ne crut pas parfaitement d'ès ce moment; il n'aurait même pas alors reçu le baptême; mais peu de temps après, il eut une vision de saint Pierre et de saint Paul; et quand il eut reçu la vie nouvelle du baptême et obtenu la guérison de sa lèpre, il crut parfaitement dans la suite en J.-C. Ce fut alors qu'il envoya sa mère Hélène à Jérusalem pour chercher la croix du Seigneur.
Cependant saint Ambroise; dans la lettre où il rapporte la mort de Théodose, et l’Histoire tripartite, disent que Constantin reçut le baptême seulement dans ses derniers moments; s'il le différa jusque-là, ce fut pour pouvoir le recevoir dans le fleuve du Jourdain.
Saint Jérôme en dit autant dans sa chronique. Or, il est certain qu'il fut fait chrétien sous le pape saint Silvestre, quant à savoir s'il différa son baptême, c'est douteux ; ce qui fait qu'en la légende de saint Silvestre, il y a là-dessus, comme en d'autres points, bien peu de certitude.
Or, l’histoire de l’Invention [Découverte] de la sainte croix, telle qu'on la lit dans les histoires ecclésiastiques conformes en cela aux chroniques, paraît plus authentique de beaucoup que celle qu'on récite dans les églises. Il est en effet constant qu'il s'y trouve des endroits peu' conformes à la vérité, si ce n'est qu'on veuille dire, comme ci-dessus, que ce ne fut pas Constantin, mais son père qui portait le même nom : ce qui du reste né paraît pas très plausible, quoique ce soit le récit de certaines histoires d'outre-mer.
Hélène entreprend d'immenses fouilles et invente l'archéologie Hélène arrivée à Jérusalem fit réunir autour d'elle les savants qu'on trouva dans toute la contrée.
Or, cette Hélène était d'abord restée dans une hôtellerie, mais épris de sa beauté, Constantin se l’attacha, selon que saint Ambroise l’avance en disant : « On assure qu'elle fut hôtelière, mais elle fut unie à Constantin l’ancien qui, dans la suite, posséda l’empire. Bonne hôtelière, qui chercha avec tant de soin la crèche du Seigneur! Bonne hôtelière, qui connut cet hôtelier dont les soins guérirent cet homme blessé parles brigands ! Bonne hôtelière, qui a regardé toutes choses comme des ordures afin de gagner J.-C. ! Et pour cela Dieu l’a tirée de l’ordure pour l’élever sur un trône » (saint Ambroise).
D'autres affirment, et c'est l’opinion émise dans une chronique assez authentique, que cette Hélène. était fille de Clohel, roi des Bretons ;Constantin en venant dans la Bretagne la prit pour femme, parce qu'elle était fille unique.
Delà vient qui l’île de Bretagne échut à Constantin après la mort clé Clohel. Les Bretons eux-mêmes (attestent; on lit pourtant ailleurs qu'elle était de Trèves. Or, les Juifs, remplis de crainte, se disaient les uns aux autres : « Pour quel motif pensez-vous que la Reine nous ait convoqués auprès d'elle? »
L'un d'eux nommé Judas, dit : « Je sais, moi, qu'elle veut apprendre de nous. l’endroit oit se trouve le bois de la croix sur lequel le Christ a été crucifié. Gardez-vous bien d'être assez présomptueux pour le lui découvrir. Sinon tenez pour très certain que notre loi sera détruite et que toutes les traditions de nos pères seront totalement. abolies : car Zachée mon aïeul l’a prédit à mon père Siméon et mon père m’a dit avant de mourir : « Fais attention, mon fils, à l’époque où l’on cherchera la croix du Christ : dis où elle se trouve, avant d'être mis à la torture; car à dater de cet instant le pouvoir des Juifs, à Jamais aboli, passera entre les mains de ceux qui adorent le crucifié, parce que ce Christ était le fils de Dieu.» Alors j'ai répondu : «Mon père, si vraiment nos ancêtres ont su que ce Christ était le fils de Dieu, pourquoi l’ont-ils attaché au gibet de la croix? »
« Le Seigneur est témoin, répondit-il, que je n'ai jamais fait partie de leur conseil; mais que souvent je me suis opposé à leurs projets : or, c'est parce que le Christ reprochait les vices des Pharisiens qu'ils le firent crucifier : mais il est ressuscité le troisième jour et il a monté au ciel à la vue de ses disciples. Mon frère Etienne, que les Juifs en démence ont lapidé, a cru en lui. Prends garde donc, mon fils, de n'oser jamais blasphémer le Christ ni ses disciples. » — « Il ne paraît cependant pas, très probable que le père de ce Judas ait existé au temps de la Passion de J.-C., puisque de la passion jusqu'au temps d'Hélène, sous laquelle vécut Judas, il s'écoula plus de 270 ans; à moins qu'on ne veuille dire qu'alors les hommes vivaient plus longtemps qu'à présent. » Cependant les Juifs dirent à Judas : « Nous n'avons jamais entendu dire choses semblables. Quoi. qu'il. en soit, si: la Reine t'interroge, aie soin de ne lui faire aucun aveu.»
Lors donc qu'ils furent en présence, de la Reine, et qu'elle leur eut demandé le lieu où le Seigneur avait été crucifié, pas un d'eux ne consentit à le lui indiquer alors elle les condamna tous à être brûlés. Ils furent saisis d'effroi et signalèrent Judas, en disant : « Princesse, voici le fils d'un juste et d'un prophète qui a connu parfaitement la loi ; demandez-lui tout ce que vous voulez, il vous l’indiquera. » Alors elle les congédia tous à l’exception de Judas qu'elle retint et auquel elle dit : « Je te propose la vie ou la mort; choisis ce que tu préfères. Montre-moi donc le lieu qui s'appelle Golgotha, où le Seigneur a été crucifié, afin que je puisse trouver sa croix. »
Judas répondit : « Comment puis-je le savoir, puisque deux cents ans et plus se sont écoulés et que je n'étais pas né à cette époque ? » La Reine lui dit : « Par le crucifié, je te ferai mourir de faim, si tu ne me dis la vérité. » Elle ordonna donc qu'il fût jeté dans tin puits desséché pour y endurer les horreurs de la faim. Or, après y être resté six jours sans nourriture, le septième il demanda à sortir, en promettant de découvrir la croix. On le retira. Quand il fut arrivé à l’endroit, après avoir fait une prière, tout à coup la terre tremble, il se répandit une fumée d'aromates d'une admirable odeur; Judas lui-même, plein d'admiration, applaudissait des deux mains et disait : « En vérité, ô Christ, vous êtes le Sauveur du monde ! »
Or, d'après l’Histoire ecclésiastique, il y avait, en ce lieu, un temple de Vénus construit, autrefois par l’empereur Hadrien, afin que si quelque chrétien eût voulu y adresser ses adorations, il parût adorer Vénus : et, pour ce motif, ce lieu avait cessé d'être fréquenté et était presque entièrement délaissé, mais la Reine fit détruire ce temple jusque dans ses fondements et en fit labourer la place.
Après quoi Judas se ceignit et se mit à creuser avec courage. Quand il eut atteint à la profondeur de vingt pas, il trouva trois croix enterrées, qu'il porta incontinent à la reine.
Or, comme l’on ne savait pas distinguer celle de J.-C. d'avec celles des larrons; on les plaça au milieu de la ville pour attendre que la gloire de Dieu se manifestât. Sur la onzième heure, passa le corps d'un jeune homme qu'on portait en terre : Judas arrêta le cercueil, mit une première et nue seconde croix sur le cadavre du défunt, qui ne ressuscita pas, alors on approcha la troisième croix dit corps et à l’instant il revint à la vie.
Volume des Histoires Ecclésiastiques On lit cependant, dans les histoires ecclésiastiques, qu'une femme des premiers rangs de la ville gisait demi-morte, quand Macaire, évêque de Jérusalem, prit la première et la deuxième croix, ce qui ne produisit aucun résultat : mais quand il posa sur elle la troisième, cette femme rouvrit les yeux et fut guérie à l’instant. Saint Ambroise dit, de son côté, que Macaire distingua la croix du Seigneur, par le titre qu'avait fait mettre Pilate, et dont l’évêque lut l’inscription qu'on trouva aussi.
Alors le diable se mit à vociférer en l’air : « O Judas, disait-il, pourquoi as-tu fait cela? Le Judas qui est le mien a fait tout le contraire : car celui-ci, poussé par moi, fit la trahison, et toi, en me reniant, tu as trouvé la croix de Jésus. Par lui, j'ai Bagué les âmes d'un grand nombre; par toi, je parais perdre celles que j'ai gagnées : par lui, je régnais sar le peuple; par toi, je suis chassé de mon royaume. Toutefois je te rendrai la pareille, et je susciterai contre toi un autre roi qui, abandonnant la foi dit crucifié, te fera renier dans les tourments le crucifié. »
Sous l'Empereur Julien avec St Cyriaque Ceci paraît se rapporter à l’empereur Julien : celui-ci, lorsque Judas fut devenu évêque de Jérusalem, l’accabla de nombreux tourments et le fit mourir martyr de J.-C. En entendant les vociférations du diable, Judas ne craignit rien, mais il ne cessa de maudire le diable en disant : « Que le Christ te damne dans l’abîme du feu éternel! » Après quoi Judas est baptisé, reçoit le nom de Cyriaque, puis est ordonné évêque de Jérusalem, quand le titulaire fut mort. (Belette, c. XXV).
Mais comme la bienheureuse Hélène ne possédait pas les clous du Seigneur, elle pria l’évêque Cyriaque d'aller au Golgotha et de les chercher. Il y vint et aussitôt après avoir adressé des prières à Dieu, les clous apparurent brillants dans la terre, comme de l’or. Il les prit et les porta à la reine. Or, celle-ci se mit à genoux par terre et, après avoir incliné la tête, elle les adora avec grande révérence.
Hélène porta une partie de la croix à son fils, et renferma l’autre dans des châsses d'argent qu'elle laissa à Jérusalem ; quant aux clous avec lesquels le corps du Seigneur avait été attaché, elle les porta à son fils.
Au rapport d'Eusèbe de Césarée, elle en fit deux freins dont Constantin se servait dans les batailles, et elle mit les autres à son casque en guise d'armure. Quelques auteurs, comme Grégoire de Tours, assurent que le corps du Seigneur fut attaché avec quatre clous Hélène en mit deux au frein du cheval de l’empereur, le troisième à la statue de Constantin qui domine la ville de Rome, et elle jeta le quatrième dans la mer Adriatique qui jusque-là avait été un gouffre pour les navigateurs.
Elle ordonna que cette fête de l’Invention de la sainte croix fût célébrée chaque année solennellement. Voici ce que dit saint Ambroise : « Hélène chercha les clous du Seigneur et les trouva. De l’un elle fit faire des freins ; elle incrusta l’autre dans le diadème : belle place que la tête pour ce clou ; c'est une couronne sur le front, c'est une bride à la main : c'est l’emblème de la prééminence du sentiment, de la lumière de la foi, et de la puissance impériale. »
Quant à l’évêque saint Cyriaque, Julien l’apostat le fit mourir plus tard, pour avoir trouvé la sainte croix dont partout il prenait à tâche de détruire le signe. Avant de partir contre les Perses, il fit inviter Cyriaque à sacrifier aux idoles : sur le refus du saint, Julien lui fit couper le bras en disant : « Avec cette main il a écrit beaucoup de lettres qui ont détourné bien du monde de sacrifier aux dieux. » Cyriaque lui répondit : « Chien insensé, tu m’as bien rendu service ; car avant de croire à J.-C., trop souvent j'ai écrit des lettres que j'adressais aux synagogues des Juifs afin que personne ne crût en J.-C. et voilà que tu viens de retrancher de mon corps ce qui en avait été le scandale. » Alors Julien fit fondre du plomb qu'il ordonna de lui verser dans la bouche ; ensuite il fit apporter un lit en fer sur lequel Cyriaque fut étendu et au-dessous on mit des charbons ardents et. de la graisse. Comme Cyriaque restait immobile, Julien lui dit : « Si tu ne veux pas sacrifier aux idoles, dis au moins que tu n'es pas chrétien. »
L'évêque s'y refusa avec horreur. Julien fit creuser une fosse profonde qu'on fit remplir de serpents venimeux. Cyriaque y fut jeté, mais les serpents moururent aussitôt. Julien ordonna alors que Cyriaque fût jeté dans une chaudière pleine d'huile bouillante. Or, comme le saint voulait y entrer spontanément, il se signa, et pria le Seigneur de le baptiser une seconde fois dans l’eau du martyre, mais Julien furieux lui fit percer la poitrine avec une épée. Ce fut ainsi que saint Cyriaque mérita de consommer son martyre dans le Seigneur.
Les racines étiopiennes La grandeur de la vertu de la Croix est manifeste dans ce notaire fidèle, trompé par un magicien qui le conduisit en un lieu où il avait fait venir des démons, en lui promettant des richesses immenses. Il vit un Ethiopien de haute stature, assis sur un trône élevé, et entouré d'autres Ethiopiens- debout, armés de lances et de bâtons.
Alors l’Ethiopien demanda à ce magicien : « Quel est cet enfant ? » Le magicien répondit: « Seigneur, c'est votre serviteur. » Le démon dit au notaire : « Si tu veux m’adorer, être mon serviteur, et renier ton Christ, je te ferai asseoir à ma droite. » Mais le notaire se hâta de faire le signe de la croix et s'écria qu'il était de toute son âme le serviteur du Sauveur J.-C. Il n'eut pas plutôt fait le signe de la croix que toute cette multitude de démons disparut.
Peu de temps après, ce même notaire entra un jour avec son maître dans le temple de Sainte-Sophie; se trouvant ensemble devant une image du Sauveur, le maître remarqua que cette image avait les yeux fixés sur le notaire qu'elle regardait attentivement. Plein de surprise, le maître fit passer le jeune homme à droite et vit que l’image avait encore tourné les veux de ce côté, en les dirigeant sur le notaire. Il le fit de nouveau revenir à gauche, et voici que l’image tourna encore les yeux et se mit à regarder le notaire comme auparavant.
Alors le maître le conjura de lui dire ce qu'il avait fait à Dieu pour mériter que l’image le regardât, ainsi. Il répondit qu'il n'avait la conscience d'aucune bonne action, si ce n'est qu'il n'avait pas voulu renier le Sauveur devant le diable. Source : Jacques de Voragine, "Œuvres", traduit par l'abbé J.-B. M. Roze.
putidamo
Messages : 293 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Jeu 7 Juil - 15:10
Ce chéne majestueux me rappelle la chanson de Brassens: "Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre... Auprès de mon arbre, Je vivais heureux, J'aurais jamais dû le quitter des yeux..."
L'abbé Morère
Messages : 710 Date d'inscription : 28/05/2019
Sujet: Re: Ô bois de la Croix, de quel arbre proviens tu ? Lun 10 Juin - 6:04
LES MODALITÉS DE LA CRUCIFIXION
Elles semblent bien avoir été fixées dans le détail par une série de lois et de réglements intérieurs. Mais cela n'excluait pas toujours une certaine fantaisie sadique de la part des bourreaux.
1° Flagellation préalable. - Il ne s'agit pas ici de la flagellation ordonnée comme une torture en soi, ni même comme une manière de tuer les condamnés, mais seulement de la flagellation qui était le préambule légal de toute mise à mort. Tout homme puni de mort était forcément flagellé au préalable, que l'exécution fût faite sur la croix ou autrement; par décapitation ou par le bûcher. Seuls en étaient exemptés, d'après Mommsen, les sénateurs, les soldats et les femmes jouissant du droit de cité. Cependant, au cas de décapitation, il s'agissait non pas de flagellation, mais de fustigation. Cette dernière se faisait avec les verges des faisceaux de licteur: «Nudatos virgis caedunt securique percutiunt — Ils les font dépouiller, battre de verges et frapper de la hache» . La flagellation était d'ailleurs une ancienne coutume à Rome, nous l'avons vu. On l'infligeait aussi chez Alexandre, Antiochus Epiphane et à Carthage.
La flagellation nécessitait le «flagrum», instrument spécifiquement romain. Il se composait d'un manche court, sur quoi étaient fixées plusieurs lanières épaisses et longues, ge-néralement au nombre de deux. A quelque distance de leur extrémité libre, étaient insérées des balles de plomb ou des os de moutons, des «tali», comme ceux qui servent à jouer aux osselets; ce sont des astragales de pied de mouton. Les lanières coupaient plus ou moins la peau et les balles ou les osselets imprimaient en elle de profondes plaies contuses. D'où une hémorragie non négligeable et un affaissement considérable de la résistance vitale. Nous n'aurons que trop d'occasions de constater sur le Linceul de Jésus, les blessures
2° Mode de crucifixion. — Tout ce que nous venons de dire sur le portement du seul patibulum et de la fixation sur place du stipes crucis, sous-entend ce mode de cruci-fixion, que matérialise la formule de Firmicus Maternus : «Patibulo suffixus in crucem tollitur - Le condamné, cloué au patibulum, est hissé sur la croix».
Si la crucifixion se fait par encordage, il suffit d'accrocher le patibulum, sur lequel le patient est déjà encordé, puis de lui lier les pieds au stipes avec quelques tours de corde. — Si c'est l'enclouage, le condamné est décordé, puis couché à terre, les épaules sur le patibulum. En tirant sur les mains, on les cloue aux deux bouts du patibulum. Puis on relève l'homme avec le patibulum, qu'on accroche en haut du stipes. Après quoi, on cloue les pieds à plat sur celui-ci.
Cette élévation devait se faire assez aisément, surtout si la croix nétait pas très haute, ne dépassant pas deux mètres. Quatre hommes pouvaient sout se faire assez aisément, surtout si la croix n'était pas très haute, ne dépassant pas deux mètres. Quatre hommes pouvaient soulever, à bout de bras, patibulum et condamné, qui faisaient au plus une masse de 130 kilos. Ils pouvaient à la rigueur faire monter à reculons le patient, sur une petite échelle appliquée au stipes. «Tu étendras les mains et un autre te ceindra et te conduira là où tu ne veux pas» . L'extension des mains était l'application du patibulum au tribunal sur les épaules et les membres supérieurs du condamné. On le ceignait d'une corde pour le conduire au supplice. Ajoutons enfin que la fantaisie des bourreaux pouvait s'exercer parfois, en variant le mode réglementaire de crucifixion. Ils enfumaient, par exemple, les crucifiés ou les brûlaient. Ou bien ils modifiaient la position classique et les clouaient la tête en bas, comme ils le firent sous Dioclétien, en Palestine. Sénèque écrit: «Je vois des croix de divers genres; quelques-uns y sont suspendus la tête en bas» . Chacun sait, d'après Origène, que saint Pierre fut ainsi crucifié.
3° Garde militaire. - Toute l'exécution se faisait légalement avec un appareil entièrement militaire, sous les ordres d'un centurion, comme le dit Sénèque: «Centurio agmen periturorum trahens — Le centurion entraînant la foule de ceux qui vont périr». L'armée, qui s'était déjà chargée de la flagellation, fournissait l'escorte, du tribunal au lieu du supplice.
4° Sépulture et insépulture. - En règle générale, les cadavres restaient sur la croix et devenaient la pâture des oiseaux de proie et des bêtes sauvages. Horace répond à un esclave innocent: «Non pasces in cruce corvos - Tu ne nourriras pas en croix les corbeaux» . Et dans l'Epode V, il écrit: «Post insepulta membra different lupi et Exqui-lini alites - Ensuite, tes membres sans sépulture seront dispersés par les loups et les oiseaux de l'Esquilin». Et d'autres textes reprennent le même thème . Cependant les corps pouvaient être réclamés par les familles qui voulaient leur assurer une sépulture décente; il semble même que la loi autorisait sans difficulté et sans paiement cette grâce dernière. N'importe qui pouvait d'ailleurs réclamer les cadavres: «Corpora animadversorum quibuslibet pe-tentibus ad sepulturam danda sunt». Cicéron, dans le «De Suppliciis», reproche amèrement à Verrès de s'être fait richement payer pour livrer les corps de suppliciés que leurs familles ne voulaient pas voir la proie des bêtes fauves. Cette extorsion d'argent était, dit l'orateur, contraire à la loi. D'autre part, le juge pouvait, puisque l'autorisation dépendait de lui, la refuser dans certains cas, pour des motifs di-vers, où entrait généralement la haine contre le condamné.
C'était en somme une aggravation de peine; le crime de lèse-majesté l'entraînait. Vespasien ajouta à la condamnation de certains conjurés qu'ils seraient jetés à la voirie sans sépulture. Auguste avait déjà refusé, après la bataille de Philippes, la sépulture d'un captif de marque, pour lequel on le suppliait, répondant que ce serait bientôt l'affaire des vautours. De même Flaccus, préfet d'Egypte, en l'an 38 de notre ère, n'autorisa pas la sépulture de certains Juifs crucifiés . Le Digeste est du VI° siècle, mais c est une compilation de toutes les lois antiques, qui, étant donné l'esprit traditionnaliste des juristes romains, évoque à coup sûr les coutumes et la législation du temps qui nous intéresse. D'ailleurs Quintilien, qui est du Ier siècle, écrit: «Percussos sepeliri carnifex non vetat - Le bourreau n'empêche pas qu'on ensevelisse ceux qui ont été frappés». Ce «percussos» si je ne fais pas de contresens, introduit ici une notion nouvelle et qui intéresse directement notre sujet. Que veut dire en effet «percussos»? Il ne s'agit pas du supplice lui-même, ni de la flagellation; puisqu'il s'agit de condamnés à mort, on sait bien déjà qu'ils ont été flagellés et crucifiés. C'est donc qu'on parle d'un coup spécial, postérieur au supplice et qui même s'il est évidemment mort. On peut donc interpréter la phrase de Quintilien: le bourreau laisse ensevelir les suppliciés après qu'ils ont reçu le coup de grâce. En quoi consistait ce coup de grâce réglementaire, qui seul autorisait le bourreau à délivrer le corps à la famille? Origene parle bien , comme dit le Père Holzmeister, de la «percussio sub alas», qui est évidemment un soup au cœur.
Pour aller plus loin
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