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forum marmhonie des religions
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Sujet: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 1:57
La France doit reconnaître le génocide vendéen
Malgré les travaux d’intellectuels et d’historiens, les massacres commis en 1793 et 1794 sont encore officiellement une campagne de pacification.
Lorsque j’entends sur les chaînes d’info nos politiques rabâcher leur « attachement aux valeurs de la République », je ne peux m’empêcher de penser aux 150 000 Vendéens massacrés au nom de ladite République. Des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, assassinés par les armées de la République parce qu’ils avaient comme seul tort d’être nés vendéens. Des massacres qui préfigurent, cent cinquante ans plus tôt, les crimes du IIIe Reich : organisation de noyades collectives de civils, utilisation de fours à pain pour brûler vifs les villageois, et même première tentative de gazage de masse… La République française accepta la création de tanneries de peaux humaines permettant de réaliser des sacs et des pantalons en peau de Vendéens, et on utilisa leur graisse pour fabriquer du savon. À Noirmoutier, c’est tout simplement le premier camp d’extermination de l’histoire moderne qui fut créé.
Certes, au fil des siècles, la France s’est rendue coupable de nombreuses exactions : croisade contre les Albigeois, persécutions des protestants, traite négrière, antisémitisme d’État… Mais seuls les massacres de Vendée, pensés et organisés depuis Paris, sont encore occultés. Ils ne sont pas enseignés dans les manuels scolaires, ni traités au cinéma ou dans des téléfilms produits par notre télévision publique. Pourtant, depuis quelques années, les choses évoluent. Et si certains considèrent ces crimes comme le premier génocide moderne, c’est grâce à l’abnégation d’un homme : Reynald Secher.
En 1985, ce Nantais alors âgé de 30 ans soutient une thèse de doctorat à la Sorbonne intitulée Contribution à l’étude du génocide franco-français : la Vendée-Vengé. Il y démontre que les massacres commis par les représentants de la Convention en 1793 et 1794 constituent un génocide. Le jury, qui comprend Pierre Chaunu et Jean Tulard, lui décerne la mention “très honorable”. La thèse est publiée l’année suivante par les Puf, se vend à 80 000 exemplaires et est traduite en Europe et aux États-Unis.
C’est un électrochoc. Jusque-là, les guerres de Vendée étaient présentées comme une campagne de pacification, avec leur lot d’exactions et de débordements, mais en aucun cas comme un génocide. L’utilisation de ce mot provoque une vive polémique dans le milieu universitaire, où l’influence de la pensée marxiste est, à cette époque, prépondérante et où les défenseurs de la Terreur sont légion. Les spécialistes de Robespierre s’insurgent. Secher est victime de pressions et de menaces. On le cambriola quinze jours avant la soutenance et on lui proposa même 500 000 francs et un poste à l’université pour ne pas soutenir sa thèse. Pour avoir refusé de se soumettre aux injonctions, l’historien verra sa carrière brisée.
L’étude détaillée des massacres démontre pourtant que les émissaires de la République ont mis en oeuvre une véritable politique d’extermination pilotée par le général Turreau (et ses colonnes infernales) et par Jean-Baptiste Carrier à Nantes. Le 12 décembre 1793, ce dernier écrit : « Il entre dans mes projets, et ce sont les ordres de la Convention nationale, d’enlever toutes les subsistances, les denrées, les fourrages, tout en un mot dans ce maudit pays, de livrer aux flammes tous les bâtiments, d’en exterminer tous les habitants… » Cette industrie de la mort fut dénoncée en son temps par le révolutionnaire Gracchus Babeuf, auteur en 1795 d’un pamphlet intitulé la Guerre de la Vendée et le Système de dépopulation, dans lequel il forgea le concept de “populicide”, terme précurseur du “génocide”.
Malgré la caution de nombreux historiens ou intellectuels, le génocide vendéen n’a jamais été reconnu par l’État français. Depuis 2007, trois propositions de loi ont été faites en ce sens par des parlementaires. En vain. La Terreur a encore ses partisans, et le nom du général Turreau, l’Eichmann de la Vendée, reste gravé sur l’Arc de triomphe…
Comment la France peut-elle espérer contraindre la Turquie à reconnaître le génocide arménien en interdisant sa contestation, alors que dans le même temps elle s’entête à nier celui des Vendéens ? Info
simple curieu
Messages : 1017 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 2:05
La loi ordonnant le Génocide vendéen publiée au Journal officiel du 1er août 1793
Phénomène unique dans l'histoire, ce sont les élus d'un Peuple souverain qui, le 1er août 1793, à l'unanimité votent une loi de déportation et de destruction totale par le feu et par le fer d'un pan entier d'un territoire dont ils sont les représentants. Déçus des résultats obtenus par l’application de cette première loi génocidaire, ils votent à l'unanimité une seconde loi d'extermination de la population le 1er octobre 1793.
Ces deux lois votées à l’unanimité par des révolutionnaires convaincus, en conscience, de leur bon droit et de leur devoir de salut public, sont publiées au Journal officiel de l'époque.
Elles sont sans ambiguïté, tant au niveau de la destruction des biens que de l’élimination de la population. Les mots parlent d’eux-mêmes : « Soldats de la Liberté. Il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés avant la fin du mois d’octobre : Le salut de la patrie l’exige ; l’impatience du peuple français le commande ».
Quelques jours plus tard, des ordres précisent que par « Brigands » on entend tous les habitants résidents de Vendée, Bleus et Blancs confondus, et qu’il faut de préférence éliminer les femmes, « Sillons reproducteurs », et les enfants, « Car futurs brigands ». Ainsi, les vendéens ont été exterminés, non pas pour ce qu’ils ont fait ou pour ce qu’ils croient, mais pour ce qu’ils sont, du simple fait qu’ils existent. Les faits qui en découlent ont tous les critères de la définition internationale d’un génocide établie en 1945.
Le fait de vouloir éliminer les blancs mais aussi les bleus (Les républicains) fera dire à Gracchus Babeuf (Dans son livre publié en 1795 La guerre de la Vendée et le système de dépopulation) que l’objectif de la Convention nationale était de réduire le quart de la population française par l’extermination. Cette sordide idée avait germé suite à la publication d’un rapport de scientifiques montrant que la France était incapable de nourrir la totalité de sa population. Ce système de dépopulation fut testé en Vendée selon les dires de Gracchus Babeuf avant généralisation.
Quant à la mise en œuvre de ces lois, elle est indiscutable. Là encore fait unique, les archives militaires du Fort de Vincennes (Série B8) conservent l’original de la lettre, en date du 24 janvier 1794, du général en chef de l’Armée de l’Ouest (Turreau) chargé de l’exécution de ces lois d’anéantissement et d’extermination.
Là encore, les mots de ce rapport à la Convention nationale sont sans ambiguïté : « J’ai commencé l’exécution du plan que j’avais conçu de traverser la Vendée sur douze colonnes […] Enfin, si mes intentions sont bien secondées, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui cachés dans le fond des forêts auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions ».
Pour se couvrir de ses crimes, le général Turreau sollicite par écrit l’aval du Comité de salut public le 8 février. C’est Carnot qui lui répond : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle à tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et pures, mais éloigné du théâtre d’opération, il attend les résultats pour se prononcer : extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »
Les archives militaires de Vincennes contiennent les originaux des rapports des officiers supérieurs impliqués dans ce génocide. L’Armée républicaine a appliqué les ordres de la Convention nationale sans états d’âme.
Loin du mythe d’une guerre contre les blancs dont les aspects impitoyables ont été ordonnés par Carrier (Alors Représentant en mission de la Convention nationale) et par le général Turreau (Commandant en chef de l’Armée de l’ouest), il s’agit bien d’un génocide ordonné par une loi émanant des représentants du peuple votée à l’unanimité. Ce meurtre prémédité a ensuite été exécuté à grande échelle par sept colonnes de fantassins et de cavaliers semant la désolation sur leurs passages. C’est ainsi que la commune du Petit-Luc a totalement disparue suite à l’exécution de ses 564 habitants ! Source
Louisneuf
Messages : 320 Date d'inscription : 14/05/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 2:10
La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa partisans (bleus) et adversaires (blancs) du mouvement révolutionnaire dans l'Ouest de la France, entre l'An I et l'An IV (1793 et 1796) au cours de la Révolution française, et plus particulièrement pendant la Première République. Elle fut étroitement liée à la Chouannerie, l'ensemble de ces deux conflits étant parfois connu sous le nom de Guerres de l'Ouest. La chouannerie se déroula sur la rive droite de la Loire, tandis que le soulèvement vendéen eut lieu sur la rive gauche. Le terme Vendée militaire désigne d'ailleurs le territoire insurgé au sud du fleuve. Comme partout en France, la Vendée a connu des manifestations paysannes, entre 1789 et 1792. Mais c'est au moment de la levée en masse, en 1793, que la révolte ou rébellion vendéenne, aussi appelée insurrection vendéenne, s'est déclenchée dans un premier temps comme une jacquerie paysanne classique, avant de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire. Étalée sur trois années, la guerre a connu plusieurs phases, avec une brève période de paix, au printemps 1795. Elle s'est terminée au début de l'année 1796, après avoir fait plus de 200 000 morts et causé de nombreuses destructions.
Au début des années 1950, Marcel Faucheux montre que les causes profondes de l’insurrection sont à chercher bien au-delà de la constitution civile du clergé, de l'exécution de Louis XVI ou de la levée en masse, qu'elles doivent être reliées à ce qu’il nomme le « paupérisme Vendéen ». La Révolution n'a pas su satisfaire les espérances engendrées par la convocation des États généraux en 1789 : les métayers, majoritaires en Vendée, ne bénéficient pas de l’abolition des droits féodaux, qui sont rachetables (jusqu'en 1793), les biens nationaux profitent essentiellement aux bourgeois et aux marchands. À partir de là, le bouleversement des structures sociales traditionnelles, la réforme autoritaire du clergé et la levée en masse constituent tout au plus l’étincelle qui a provoqué l'explosion d'un mécontentement plus ancien.
L'évaluation exacte des victimes de la guerre de Vendée, a fortiori la distinction entre morts liées directement ou indirectement à cette guerre, n'a jamais pu être établie, et l'on ne possède que des évaluations approximatives, d'où les variations dans les chiffres. Ainsi, il n'est pas possible de déterminer les pertes enregistrées parmi les combattants et les civils étrangers aux quatre départements de la « Vendée militaire » (certains originaires des colonies), peu nombreux, dans l'ensemble, parmi les rebelles, mais qui représentaient la plus grande part des troupes républicaines. Évaluations d'époque Très tôt, on a tenté d'offrir une évaluation chiffrée des morts de cette guerre. En 1796, le général Hoche, évalue les conséquences humaines de cette guerre à 380 000 morts pour l'ensemble de l'Ouest (chouannerie et guerre de Vendée)187. Dans une lettre au ministre de l'Intérieur du 2 février 1796, il estime que « six cent mille Français ont péri dans la Vendée »188. En l'an V, dans son Histoire générale et impartiale des erreurs et fautes commises pendant la Révolution française, Louis Marie Prudhomme, lui, évalue à 120 000 le nombre de morts en Vendée, contre 184 000 dans les colonies et 800 000 pour la défense du pays dans les armées.
mgr gaum
Messages : 853 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 2:16
Vendée, du Génocide au Mémoricide républicain Entre 1793 et 1796, la Vendée fut le théâtre d'affrontements d'une rare violence entre des paysans insurgés et le pouvoir révolutionnaire, en particulier lors de l'envoi des colonnes infernales en 1794.
Massacre de patriotes, massacres de royalistes : 170 000 Vendéens périrent. En 1794, Robespierre est exécuté, et la situation commence lentement à s'apaiser, mais il faudra attendre 1796 pour que la guerre cesse.
Reynald Secher démontre preuves à l'appui, que le génocide de la Vendée a bien été conçu voté et mis en œuvre par les membres du Comité de salut public et par la Convention et que l'armée et l'administration n'ont fait qu'exécuter les ordres. Afin d'échapper à leur responsabilité et de masquer ce crime, ces criminels et leurs héritiers politiques ont nié les faits, imposé à la nation leur autoamnistie et une impunité générale. Site Vendée
undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 2:55
Les cartes, les affiches.
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Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 7 Jan - 3:06
Les Evènements qui ont conduit au Génocide Vendéen.
Le livre qui semble le plus aboutit, apolitique et impartial sur la description du processus d’extermination est « les archives de l’extermination » d’Alain Gérard, publié en 2013.
Par ailleurs, le livre "Vendée 1793-1794" de Jacques Villemain, paru en 2017, clos le débat sur le Génocide Vendéen en apportant une approche juridique implacable tirée des jurisprudences des tribunaux pénaux internationaux (Ex-Yougoslavie et Rwanda) et de la cour pénale internationale.
(1) La Guerre de mars à décembre 1793, deux armées s'affrontent, l'armée de la république française, "les républicains", et une résistance armée: une insurrection locale et rurale couvrant les Mauges, la Vendée, le nord des deux sèvres et le sud Loire de la Loire-Atlantique, appelée l'armée "vendéenne". Cette première phase se termine par l'anéantissement de l'armée vendéenne à Savenay le 25 décembre 1793.
(2) Le Génocide de décembre 1793 à fin 1794, la planification, la mise place et la réalisation d'un système de dépopulation systématique dans le territoire révolté.
Le Génocide Vendéen a été perpétré sous plusieurs formes: 1. L'extermination de la "race impure" par l'armée républicaine - Les Colonnes Républicaines Le 21 janvier 1794, Turreau organise 6 divisions dédoublées en 2 colonnes chacunes. Ces colonnes traversent les Mauges, Le Nord des Deux-Sèvres, La Vendée et le sud de la Loire Atlantique d'Est en Ouest. Commandés par Grignon, Huché, Du four, Caffin, Amey, Charlery, Beaufranchet, Chalbos, Gramont, Cordelier, Commaire et Dalliac, les colonnes infernales ont pour mission d'exterminer les "brigands" sans volontaire distinction entre brigands armés ou simplement habitants, femmes et enfants inclus. Les colonnes républicaines traversent d'abord les bourgs et massacrent les habitants rencontrés, parfois de manière systématique ou de manière sporadique selon le chef/général de colonne. Les populations locales comprennent que cette guerre est devenue une entreprise d'extermination et en conséquence, dès février 1794, les habitants se réfugient dans les fôrets et dans les bois environnants leurs communes. Ces refuges peuvent être permanents (Forêt de Princé, Gralas, Vezins...) ou ponctuels lors du passage des colonnes. Comprennant que les bourgs se vident, les colonnes font évoluer leur outils de destruction en ratissant plus large: Les colonnes peuvent s'étendre sur deux kilomètre de large pour couvrir aussi les genêts, les bois, les villages/métairies, où pourraient se réfugier les "rebelles". Une fois le pays traversé d'Est en Ouest, les colonnes continuent leurs exactions jusqu'à fin 1794 et les communes subissent plusieurs passages de colonnes : Torfou(44), Tiffauges(85) 4 fois ? Saint-Aubin-du-Plain(79) 3 passages... Seules les communes de Clisson, Machecoul , Bressuire, Saint-Florent, Chalonnes, Argenton-le-Peuple, Montaigu, Chantonnay, Fontenay-le-Peuple, La Châtaigneraie, Saint-Vincent, Sainte-Hermine, Chollet seront officiellement préservé des ravages de l'armée republicain. Cependant, mêmes certaines de ces communes ont subit les exactions des militaires : Clisson, Cholet le 11 mars 1794.
2. Le Génocide Vendéen à Nantes Le Génocide Vendéen se traduit de deux manières à Nantes : à travers les noyades et les premiers camps d'extermination
L'Entrepôt de Bouffay est l'une des prisons de Nantes. Selon Alain Gérard dans "Vendée - les archives de l'Extermination - fév. 2013", l'Entrepôt est "le premier en date des camps d'exterminations". 600 à 700 enfants sont emprisonnés à Bouffay. 300 de ces enfants viennent du champ de bataille de Savenay entre le 23 décembre et le 26 décembre. Le 5-6 janvier 1794, la commission militaire de Nantes demande au Comité de sûreté générale de décider du sort de ces enfants. Le comité se garde bien de répondre et personne n’ose prendre la décision soit de les libérer ou de les tuer. Les enfants restent donc dans l’entrepôt, dans des conditions épouvantables, d’excréments humains. Ceux qui n’ont pas succombé à la maladie et la faim, ont tous finis noyés, œuvre sans doute de Fouquet et Lamberty.
L'Entrepôt des cafés était situé en bordure du port de Nantes. Après la bataille de Savenay (23 décembre 1793 - 3 nivôse an II), 8 000 à 9 000 hommes, femmes et enfants y sont enfermés. Les noyades et les fusillades ajoutées au froid, à la faim et au typhus vident le lieu en quelques semaines. Le bilan sera terrible : en février 1794, seules quelques-unes des milliers de personnes emprisonnées à l'entrepôt auront échappé à la mort. Source : Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, p. 53
Les noyades de Nantes Les noyades servent à éliminer les "suspects" de la République... "Les noyades à Nantes sont un épisode de la Terreur qui a eu lieu entre novembre 1793 et février 1794 à Nantes. Pendant cette brève période, des milliers de personnes, suspectes aux yeux de la République (prisonniers politiques, de guerre, de droit commun, gens d'Église…) ont été noyées dans la Loire sur ordre de Jean-Baptiste Carrier. Hommes, vieillards, femmes et enfants meurent ainsi dans ce que Carrier appelle la « baignoire nationale ». 3. Le Génocide Vendéen à Angers Au début de janvier 1794, plus de deux mille personnes, hommes et femmes de tous âges, attendaient dans les prisons d’Angers, l’heure d’être conduites à la mort. Pour se débarrasser au plus vite de « ces mangeurs de bon Dieu, de ces brigands qui ne voulaient pas se soumettre aux lois de la République une et indivisible », il fut résolu d’employer un grand moyen : la fusillade en masse. Desvallois, fermier et patriote exalté, proposa un de ses champs, dans le parc des anciens moines de Grandmont, comme lieu d’exécution. Les 12, 15, 18, 20, 21 et 22 janvier, les 1er et 10 février et le 16 avril, les malheureux destinés à la fusillade furent attachés deux à deux, formant de longues chaînes qui marchaient jusqu’au champ de la mort. Les plus faibles étaient jetés comme des « paquets de linge sale » dans des charrettes réquisitionnées. Les cadavres encore chauds étaient ensuite dépouillés et enterrés dans une telle précipitation que plusieurs victimes auraient été ensevelies vivantes
4. L'extermination de prisonniers Un témoin des massacres de 1794 Un jeune combattant de vingt ans, nommé Vallée, faillit y laisser la vie. Son témoignage est édifiant. Le général Legros avait tenu à commander le massacre. Il était venu de grand matin, à la tête de la garnison en armes, et s’était fait suivre d’une charrette chargée de cordes. Liés deux à deux, au sortir de l’église, attachés par un autre cordage qui servait de chaîne, les prisonniers étaient jetés ensuite au milieu des soldats, et rangés en ordre sur la place. Plus de mille pauvres victimes, dont la moitié était des femmes et des enfants, formaient ce cortège funèbre. Peu pressé de m’y adjoindre, je m’étais retiré dans le chœur, et me trouvais ainsi des derniers à sortir de l’église. Dans ce moment même, les cordes manquaient aux bourreaux ; le tambour bat la charge, et toute la colonne se dirige sur la route du Marillais [Près d'Ancenis]. Arrivés en face de la vieille église, au bord de la Loire, dans un pré sur la droite que l’on nomme aujourd’hui le Pré des Martyrs, nous nous laissons placer comme des moutons qu’on conduit à la boucherie. Des pionniers creusaient près de la haie, dans la partie la plus élevée, une immense fosse […] À la vue de cette fosse béante, une résolution subite me traverse l’esprit ; nous étions là douze jeunes gens voués à la mort, mais libres de nos mouvements […] Un coup d’œil est échangé entre mes camarades, et au même instant, par un élan subit, nous franchissons tous la fosse, et prenons notre course à travers champs… Dans la confusion, des centaines de coups de fusil sont tirés. Huit fuyards sont abattus, le reste réussit à s’échapper. Aucun autre prisonnier n’aura leur chance. Source
InfoHay1915
Messages : 18 Date d'inscription : 21/11/2022
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Ven 6 Jan - 21:20
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] . un regard arménisant : Le mémoricide : un crime toujours à l’œuvre ? Postface du livre par Hélène Piralian, Philosophe-Psychanalyste : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
PhilippeT
Messages : 546 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Jeu 3 Aoû - 9:34
Pourquoi un tel silence de la République sur cette période horrible de l'histoire de France ?
Le génocide Vendéen (Reynald Secher) Je demande la reconnaissance officielle du génocide vendéen. La définition courante est celle de l'ONU votée le 9 décembre 1948 dans la résolution 260: "Crime commis dans l’intention de détruire en tout ou en partie un groupe racial, ethnique, national ou religieux." Il s’agit d’un terme juridique (puisqu’il est destiné à décrire une action condamnable) largement anachronique réemployé dans le champ historique pour tenter de qualifier une série d’événements passés, et par conséquent aboutir à une condamnation au moins morale des acteurs, voire des héritiers (politiques, idéologiques…) de ces acteurs.
La première notion importante de la définition est l’intentionnalité. Il ne doit donc pas s’agir de « bavures », d’actes isolés, non prémédités, mais bien d’une volonté destructrice émanent d’une autorité, en l’occurrence la Convention.
Dans le cas des massacres de Vendée on va rencontrer pour ainsi dire les deux. C’est-à-dire des actes sanguinaires relevant d’initiatives personnelles comme le représentant de la Convention Carrier qui extermine les prisonniers à Nantes : fusillés, guillotinés ou noyés après avoir parfois subis des sévices physiques. Ce comportement valu à Carrier d’être rappelé, puis jugé lors de la chute de Robespierre.
Mais on note aussi des actes de violences réalisés sous couvert de la Convention, ou du moins avec son aval : c’est le cas notamment des tueries organisées par les Colonnes Infernales de Turreau qui de janvier à mai 1794 ravagent une Vendée déjà militairement très affaiblie depuis la défaite de Cholet (17 octobre 1793) et la Virée de Galerne. A la tête de ces colonnes le général Turreau se refuse dans un premier temps à prendre seul l’initiative d’une politique d’extermination et demande des ordres écrits à la Convention. Il écrit aux représentants de la Convention toute une série de lettres qui restent sans réponse :
"Lorsque j'ai désiré de vous voir réunis près de moi, je n'ai point prétendu avoir recours à votre autorité pour aucun des détails militaires, mais j'ai voulu que vous déterminiez d'une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l'égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier, de ne réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles. Mais cette grande mesure doit être prescrite par vous, je ne suis que l'agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. Vous devez également prononcer d'avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. Je suis loin de présumer que vous voulussiez exposer à se compromettre celui qui jusqu'ici n'a cessé de bien servir la cause de la liberté."
(Lettre aux représentants du peuple, 16 janvier 1794)
"Je le répète citoyens Représentants je regarde comme indispensable la mesure de brûler villes, villages et métairies si l'on veut entièrement finir l'exécrable guerre de la Vendée; sans quoi je ne pourrais répondre d'anéantir cette horde de brigands qui semblent trouver chaque jour de nouvelles ressources. J'ai donc lieu d'espérer que vous l'approuverez. Je vous demande la grâce de me répondre par le même courrier. J'ai d'autant plus besoin de votre réponse que je me trouve dans ce moment-ci abandonné de vos collègues. Les Représentants du Peuple près cette armée malgré mes sollicitations ne sont point auprès de moi. Je vous envoie copie d'une lettre que je leur ai écrite pour les y inviter. Vous verrez qu'on m'abandonne à mes propres forces et cependant jamais général républicain n'eut plus besoin d'être étayé du pouvoir des Représentants du Peuple."
(Lettre au Comité de salut public, 19 janvier 1794)
"Voilà Citoyens représentants la troisième lettre que je vous écris sans obtenir de réponse, je vous prie de vouloir bien me dire si vous approuvez mes dispositions et m’instruire par un courrier extraordinaire des nouvelles mesures que vous adopteriez afin que je m’y conforme aussitôt."
(Lettre au Comité de salut public, 24 janvier 1794)
"J'ai été contraint dans une opération aussi importante de tout prendre sur ma responsabilité; je n'ai pas même eu l'avantage de recevoir votre approbation et je compromettrais la réussite de mon projet si j'attendais pour agir que je l'eusse obtenue... Cruelle alternative !... mais qu'importe j'ai fait ce que j'ai cru devoir faire; ma conscience n'a rien à se reprocher et je ne doute point que vous ne rendiez justice à la pureté de mes intentions."
(Lettre au Comité de salut public, 31 janvier 1794)
Le silence de la Convention peut-être sujet à interprétions, certains diront "qui ne dit rien consent". Force est de constater cependant que Turreau ne parvient pas à obtenir un ordre écrit pour lui ordonner le massacre organisé des Vendéens et la destruction du territoire… Il prend donc l’initiative de continuer une politique d’extermination qui peut faire penser aux méthodes de son collègue Westermann. Il ordonne à ses soldats : "Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. Les personnes seulement suspectes ne seront pas épargnées. Tous les villages, métairies, bois, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. Je le répète, je regarde comme indispensable de brûler villes, villages et métairies ; avec leurs habitants, s’il se peut." Pour en savoir plus...
L'Arc de Triomphe a ses bustes de criminels responsables de ce génocide.
Louisneuf
Messages : 320 Date d'inscription : 14/05/2019
Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Jeu 3 Aoû - 9:57
J'ai trouvé ce documentaire sur la Terreur site à la Révolution française
~ Quotidien OUEST-FRANCE du Lundi 29 avril 1996 / Vendée, p7 - Article signé B.R. -
Le colloque « Après la terreur, la reconstruction » s'est achevé samedi à La- Roche-sur-Yon. Temps fort de cette dernière journée : l'exposé de la philosophe et psychanalyste d'origine arménienne Hélène Piralian sur la "mémoire impossible".
"La reconnaissance du génocide arménien passe par la reconnaissance de celui de la Vendée!" Intervention poignante, parce qu'ancrée dans le vécu, que celle d'Hélène Piralian. La psychanalyste parisienne, d'origine arménienne, a expliqué combien le déni par le pouvoir turc du génocide des Arméniens d'Anatolie (1), en 1915, pèse sur le psychisme de ce peuple.
Génocide ? Mme Piralian ajoute à la définition juridique du terme (l'extermination planifiée d'un groupe) un second niveau d'analyse : "C'est la volonté de détruire des gens en tant qu'humains. Non seulement on les tue, ce qui serait un simple massacre (dans toute son atrocité), mais dans le cas de l'Arménie, on les a déshumanisés, rayés de l'histoire. On a tué la descendance, et l'on a effacé les ascendants en labourant les cimetières, en détruisant les églises". On a voulu "sarcler la race humaine", dit-elle, reprenant l'expression des "exterminateurs" de la Vendée.
La victime coupable
Conséquence du déni d'un tel "gommage" : une forme de persécution des rescapés et de leur descendance, selon un mécanisme que détaille la psychanalyste. "Le seul moyen pour les enfants de perpétuer la mémoire de ces morts, c'est de les porter, de commémorer, d'être des témoins vivants. Toute la vie n'est occupée que par cela... Vivre pour soi devient alors une trahison ». Sentiment de culpabilité dont les survivants ne pourront jamais se "libérer" - si tant est que cela soit possible - aussi longtemps que le génocide est nié.
"En refusant le terme de génocide, ce ne sont pas les événements qui sont contestés, mais leur sens. Le déni falsifie le sens », précise Mme Piralian. Il transforme la victime en agresseur, il habille en "acte de guerre" dicté par des circonstances historiques des politiques délibérées, estime la psychanalyste, qui relève là les "similitudes structurales" avec l'attitude de la France quant à la Vendée.
« Le procès est ouvert... c'est le colloque »
Pour Hélène Piralian, les liens entre la Vendée et l'Arménie ne s'arrêtent pas là. L'Occident se refuse toujours, rappelle-t-elle, à une reconnaissance officielle du génocide arménien. Pourquoi ? Le génocide arménien, perpétré au moment où se forge l'État-nation turc, va de pair avec l'idée de société nouvelle. C'est la "terre vierge pour construire un homme nouveau", selon une expression empruntée à l'historien vendéen Alain Gérard.
Autrement dit, la puretée originale est entachée de sang, et reconnaître le génocide arménien renverrait à "un refoulement dans l'histoire de l'Occident La non-reconnaissance du génocide arménien sert à protéger le déni du génocide vendéen". Bref, à masquer le fait que la Terreur a été consubstantielle à la Révolution. Le mythe de la pureté révolutionnaire en prend un sérieux coup.
Pourtant, selon Mme Piralian, cette reconnaissance est indispensable. Dans le cas de l'Arménie, elle souhaite des procès posthumes, pour séparer les bourreaux des victimes : "Les morts seraient ainsi réhumanisés -et enterrés en terre symbolique". Ce qui libérerait du même coup les vivants de leur obligation de les porter. Il ne s'agit donc pas de vengeance, mais de reconstruire le sens.
Pour la Vendée, il pourrait s'agir de remettre de l'ordre dans les symboles. "Effacer le nom de Turreau de l'Arc de triomphe, ce n'est pas s'en prendre à Turreau, c'est le symbole de la reconnaissance". Faire un procès ? "Ce procès a déjà commencé", assure Alain Gérard, en conclusion du colloque : "C'est le colloque lui-même".
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Sujet: Re: Le génocide vendéen 1793-1794 Mar 12 Déc - 2:32
Il s'est pourtant bien passé un mémoricide français sur le tabou des guerres de Vendée.