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| Goulag – Une histoire soviétique | |
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jesuiscri
Messages : 521 Date d'inscription : 06/04/2019
| Sujet: Goulag – Une histoire soviétique Ven 14 Fév - 17:09 | |
| Documentaire exceptionnel : « Goulag – Une histoire soviétique »Disponible au visionnage sur le site d’Arte pour encore deux mois (jusqu’au 10 avril), ce documentaire en trois parties consacré au système répressif et concentrationnaire soviétique est exceptionnel. Exceptionnel, car en dépit de l’ampleur, de la violence et de la durée de cet esclavage contemporain, les réalisations sur le sujet sont rares. Exceptionnel par les images d’archives et la compilation de témoignages qui s’enchaînent de manière chronologique pour effleurer presque intégralement l’histoire du système concentrationnaire rouge. Des goulags des Solovki, en passant par les mines de la Kolyma aux grands projets soviétiques (canaux, routes, chemins de fer etc..), le réalisateur Patrick Rotman nous propose un voyage dans l’enfer de l’archipel du goulag. (1ère partie : ici, 2ème partie : ici, troisième partie : ici) « Avec des témoignages et des archives exceptionnels, cette série documentaire déroule, de 1917 à la fin des années 1950, l’histoire d’un continent encore méconnu : le système concentrationnaire soviétique qui constitua le coeur caché de l’empire. Premier volet : les origines, de 1917 à 1933. Acronyme russe formé en 1930 à partir des mots « Administration centrale des camps », le Goulag, phénomène majeur du XXe siècle, demeure pourtant largement méconnu. Créés dès 1918, les camps soviétiques connaissent dans les années 1930, avec la terreur stalinienne, et jusqu’à la mort du tyran en 1953, un développement exponentiel qui fait d’eux le cœur économique et politique caché du régime. Ignoré, puis nié pendant des décennies et rapidement occulté par le pouvoir russe après la chute de l’URSS, ce système concentrationnaire qui a brisé les existences de millions de déportés a été dénoncé et décrit au fil du temps par nombre de ses victimes, aux premiers rangs desquelles l’ancien officier de l’Armée rouge, devenu prix Nobel de littérature, Alexandre Soljenitsyne. Mais le secret instauré par l’URSS, l’aveuglement de l’Occident, qui a tardé à reconnaître sa réalité, puis le déni persistant des autorités russes ont longtemps entravé le travail historique nécessaire pour le comprendre dans toutes ses dimensions. Grâce à l’ouverture des archives, écrites mais aussi filmées, et au travail extraordinaire de collecte de témoignages accompli depuis trente ans par l’organisation russe Memorial – que Poutine a mise à l’index dès son arrivée à la tête de l’État –, cette série documentaire déroule pour la première fois en images l’histoire dantesque d’un « archipel« , comme l’écrivait Soljenitsyne, largement oublié et incompris. En compétition au Fipadoc 2020, ce récit à la fois dense et fluide, sobre et plein de souffle, se fonde notamment sur les recherches de l’historien Nicolas Werth, l’un de ses trois coauteurs, spécialiste du régime soviétique. Sa force réside aussi dans sa capacité à tisser itinéraires individuels et destin collectif, par un art combiné du détail et de la synthèse. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Goulag – Une histoire soviétique Sam 15 Fév - 10:33 | |
| Salut jesuiscri. Merci pour ce documentaire. J'ai toujours cru que le Goulag était une prison au fin fond de la Sibérie réservée aux fous furieux et à une poignée d'opposants. J'ai parcouru le premier volet. Rien à voir avec les idées reçues. En fin de compte, l'USSR n'a rien a envier au Nazi et au PCC Chinois. Cordialement. |
| | | Adil
Messages : 177 Date d'inscription : 13/11/2019
| Sujet: Re: Goulag – Une histoire soviétique Sam 15 Fév - 19:45 | |
| Ce documentaire est unique. J'apprends beaucoup. On est plongé dans cet univers terrifiant, ouah!!!! | |
| | | Alfred Billard
Messages : 373 Date d'inscription : 06/04/2019
| Sujet: Re: Goulag – Une histoire soviétique Lun 17 Fév - 5:56 | |
| En 2003 Anne Applebaum oublie "Gulag: A History" rapidement reconnu comme un travail académique historique très attendu. En 2004, Anne Applebaum a remporté le prix Pulitzer et le prix Duff Cooper pour "la reproduction informative et documentaire de l'horreur de la machine d'horreur soviétique que Staline maîtrisait". Bibliothèque nationale, Los Angeles Times Book Award et Samuel Johnson Award. | |
| | | mobile
Messages : 269 Date d'inscription : 16/11/2019
| Sujet: Re: Goulag – Une histoire soviétique Lun 17 Fév - 6:12 | |
| Depuis une dizaine d’années, l’histoire du système concentration naire et pénitentiaire soviétique est réécrite, non seulement à partir d’un nombre considérable de sources extraites des archives de l’ancienne administration soviétique, mais aussi à partir des nombreux témoignages recueillis par des chercheurs, des journalistes, des historiens et des personnalités engagées dans le travail de mémoire. Rappelons à ce propos que le terme Goulag est un sigle (GULAG), qui signifie « Administration d’État des camps », laquelle a été créée en 1934 au sein du NKVD, le commissariat à l’Intérieur, mais que, bien entendu, les camps existaient avant sa mise en place. 2Le rôle de l’association russe Memorial dans cette démarche a été fondamental, car cette association est la première à avoir engagé un véritable travail de mémoire. De nombreuses études et surtout des recueils d’archives constitués par des équipes d’historiens sont désormais parus, en particulier, les sept tomes publiés par les éditions Rosspèn. Istoriâ stalinskogo Gulaga, Konec 1920-h – pervaâ polovina…, travail considérable, unique en son genre, qui servira désormais de référence incontournable pour tout historien travaillant sur le régime soviétique et sa dimension répressive. Des ouvrages sont également parus sur les îles Solovki, où ont été créés les premiers camps, sur les déportations de populations et sur les actes de violence commis dans les campagnes, qui ont poussé de nombreux paysans à s’exiler quand ils n’aboutissaient pas à leur internement. Signalons enfin des études générales comme le dernier ouvrage de Nicolas Werth, L'île aux cannibales : 1933, une déportation-abandon en Sibérie. Paris, Perrin, 2006., synthèse extraordinairement forte, violente, mais aussi profonde des nombreux aspects de l’histoire de la déportation et de l’enfermement. Tous ces travaux renouvellent en profondeur ce qui a été écrit avant l’effondrement de l'URSS, les quelques témoignages sur le vif d’anciens prisonniers, comme L'archipel du Goulag, d’Alexandre Soljenitsyne. Paris, Le Seuil, 1974., bien sûr, mais aussi les merveilleux Récits de la Kolyma, de Varlam Chalamov, textes dispersés dont plusieurs étaient inédits et qui viennent d’être récemment publiés dans une version intégrale. Lagrasse, Verdier, 2003, pour ne citer que quelques-uns des titres qui ont contribué à faire connaître la réalité de ce monde au quotidien. Ils renouvellent également, mais aussi bouleversent les approches historiennes des années 1970 et surtout 1980, souvent hésitantes et contradictoires, qui traitaient de la genèse des camps, de l’ampleur du phénomène, du nombre de personnes déportées ou emprisonnées selon les différentes périodes et du nombre de personnes qui étaient passées par les camps à un moment de leur vie. S’il reste encore des zones d’ombre, on en sait beaucoup sur tout cela aujourd’hui. Mais il est rare qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour parvenir à écrire l’histoire d’un système unique de par sa nature, exceptionnel de par sa violence, sans que cette histoire soit uniquement fondée sur des témoignages, même si ceux-ci ont été essentiels pour révéler l’existence, l’ampleur et la violence de ce phénomène. Car le système concentrationnaire soviétique a été un formidable producteur d’archives : des archives administratives, conservées pour la majorité d’entre elles, qui, malgré leur caractère justement administratif, évoquent parfaitement les drames humains qui constituèrent le quotidien des camps ; des témoignages, rassemblés par Memorial, recueillis au moment des libérations ou retranscrits des années plus tard par des historiens ou des citoyens soucieux de la mémoire des camps, ou encore écrits par ceux qui survécurent ; des archives vivantes également, celles des lieux où étaient installés ces camps, qui occupèrent des espaces considérables répartis sur l’ensemble du territoire soviétique, en Russie européenne, en Asie centrale, dans le grand Nord sibérien, bien entendu, ou en Extrême-Orient soviétique. Le premier travail des historiens a été de dresser un répertoire de tous les camps, d’établir une estimation du nombre de Soviétiques ou de ressortissants d’autres États qui y vécurent, de ceux qui y moururent, soit parce qu’ils furent exécutés, soit parce qu’ils furent victimes des violences quotidiennes entre détenus et/ou entre gardiens et détenus, ou des terribles conditions de vie. C’est ensuite le quotidien des camps, notamment sous son aspect économique, qui a été étudié et fait encore aujourd’hui l’objet de recherches approfondies. Dans ce vaste corpus, Goulag, une histoireGulag : A History, Londres/New York, Doubleday, 2003, traduit… occupe une place un peu particulière. Journaliste de talent, Anne Applebaum a rédigé un ouvrage qui se veut une synthèse de toute cette histoire du Goulag à travers toutes ses sources : archives, mémoires, témoignages, entretiens avec d’anciens prisonniers, redécouverte des lieux. Elle utilise en partie les nombreuses publications d’archives déjà disponibles, mais aussi des documents qu’elle a elle-même consultés. Elle se fonde également sur des entretiens qu’elle a réalisés, sur la lecture des nombreux documents publiés, sur le vif ou sous forme de mémoires. Son livre est écrit avec un art particulier qui provoque une vive émotion tout en conservant un fil historique précis. Elle commence par une analyse des origines du Goulag : le système pénitentiaire tsariste, les premiers camps dès la Révolution, rappelle les ambitions « rééducatrices » des bolcheviques et leur pragmatisme face à un nombre croissant d’exilés ou d’emprisonnés, puis aborde le grand tournant de 1929, la collectivisation et l’augmentation inexorable de la répression, dont la grande terreur de 1937 a été le sommet. Sommet dans la violence, mais pas dans l’extension du système pénitentiaire, celui-ci ayant atteint son développement maximum après la seconde guerre mondiale. Anne Applebaum montre à quel point la nature des camps a changé durant les années 1930, même si les conditions y étaient déjà extrêmes auparavant. Elle souligne notamment que le système est devenu en soi un outil d’ordre purement économique, qui, au-delà de la recherche d’une autosuffisance, devait contribuer à la croissance industrielle de l’URSS. Les camps auraient dû devenir un élément essentiel du système de production soviétique, servi par une main-d’œuvre servile. De 1930 à 1953, date de la mort de Staline, cette logique productiviste est devenue de plus en plus forte. Elle s’est soldée par un échec d’autant plus retentissant qu’il fut à la mesure des ambitions du régime. Anne Applebaum retrace en effet la crise croissante du système concentrationnaire après la seconde guerre mondiale, la montée des tensions, des révoltes et la prise de conscience par les plus hauts responsables, y compris Beria, de l’inefficacité du système en termes strictement économiques. Mais, au-delà, c’est évidemment un drame humain que l’auteur nous donne à lire. L’utilisation de témoignages récents et d’archives déclassifiées lui permet de décrire le mode de fonctionnement au jour le jour d’un système qui a détruit des millions de Soviétiques. Elle souligne également les paradoxes de ce système dans lequel, malgré la violence extrême, se sont développées diverses formes d’activités artistiques. Le livre d’Anne Applebaum est une bonne contribution, accessible aux non-spécialistes, de l’histoire du Goulag. Sans doute n’apporte-t-il rien de bien nouveau par rapport aux multiples travaux publiés ces dernières années. L’auteur met en perspective des situations particulières, mais n’entame pas de démarche réflexive à proprement parler. Il manque à sa synthèse une volonté de compréhension du développement du Goulag, et tout lecteur un tant soit peu curieux se tournera sans doute vers d’autres ouvrages, plus complexes et plus approfondis. De même, l’émotion que l’on ressentira en lisant Chalamov sera plus forte, plus « vraie », que celle suscitée par la lecture de ce livre. Mais il s’agit, à n’en pas douter, d’un ouvrage important, type de synthèse indispensable, qui fait bon usage de l’ensemble des connaissances acquises tout en tirant parti avec beaucoup d’à-propos de l’étude des témoignages et des lieux, ces mémoires vivantes du Goulag. Webographie
- Anne Applebaum "Goulag une histoire
- Russia Beyond (Six russes célèbres qui ont été envoyés au Goulag)
- Virtual Gulag museum (Musée virtuel des camps soviétiques)
- Paroles d’Histoire (Entretiens avec Juliette Cadiot et Marc Elie sur leur livre l’Histoire du Goulag)
Bibliographie
- Anne Applebaum, Goulag, une histoire, Ed. Grasset 2005, 716p.
- Alexandre Soljenitsyne, L’archipel du Goulag, Seuil, 1974, 446p.
- suggéré dans les commentaires : Jean-Jacques Marie, Le Goulag, Puf, 1999, 127p.
- suggéré dans les commentaires : Nicolas Werth, La route de la Kolyma, Paris, Belin, 2012, 240 p.
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| | | mstislav
Messages : 195 Date d'inscription : 11/09/2019
| Sujet: Re: Goulag – Une histoire soviétique Lun 17 Fév - 6:28 | |
| On pense en Occident que le système des camps de concentration de l'URSS a été inventé par Staline après les nazis. (version originale russe, les images sont suffisantes!!) Les auteurs du film prouvent que le Goulag est une création antérieure de Sverdlov, Trotsky et Lénine. Le nombre de victimes du goulag stalinien est 30 fois inférieur au nombre de tués dans les camps de Lénine et de Trotsky. Ce documentaire russe jamais produit en France explique les différences entre les camps des années 20 et des camps staliniens. Les camps de Staline étaient une terrible machine de production. Les camps de Lénine et de Trotsky étaient des camps de la mort. | |
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