Quelle guitare choisir?

Bonjour tout le monde.
Savez-vous ce qu'est une guitare folk pour commencer ? C'est une guitare acoustique, plus massive qu'une guitare classique, avec des cordes métalliques. Comme toi, je suis de formation classique en guitare avec plus d'années de pratique. Quand j'ai voulu sortir du classique pour une autre guitare, jouant comme il se doit uniquement avec les doigts & ongles, j'ai vite compris que les autres familles de guitares qui s'offraient en perspectives me poseraient de gros problèmes.
La folk pour commencer n'a quasiment que du répertoire folklorique. Tout simplement. Ces grands morceaux du folklorique ne sont que des reprises populaires ou tapageuses du registre classique. Je suis tombé de haut. Ensuite les cordes de toute guitare folklorique sont en métal. Que de souffrances pour mes deux mains! Soit donc tu joues au plectre, bien connu du classique par exemple à la mandoline ou pour certains morceaux de luths. Le charabia anglo-américain est de mise. On va le retrouver partout chez les amateurs qui n'ont absolument aucune connaissance en classique et débordent de prétentions et d'apparences. Ils ne disent pas plectre mais "mediator". La pratique folklorique du "mediator" qui est un vocable du vieux français, est vraiment limitée. Il n'y a pas en musique folklorique de connaissances classiques, juste de mauvaises tenues & des compensations.

Ces cordes en acier blessent la pulpe de nos doigts de la main gauche au manche (pour un droitier). Nous y perdons nos sensations. Idem avec la main droite, nos ongles s'abiment tandis que la pulpe des doigts nous fait souffrir à perdre, là encore, nos sensations nécessaires & subtiles du classique. Bon courage! Moi j'ai donné.....

Mais alors pourquoi un amplificateur en folk? Ces guitares populaires sont plus résistantes, moins fragiles. Elles ont besoin comme tout autre instrument de musique folklorique, d'être fortement entendues. C'est idem pour l'harmonica double diatonique, dit "tremolo" qui est un harmonica spécialement conçu pour la musique folklorique. Il est puissant, mais sans aucune technique possible. Le registre classique a disparu.

La troisième famille de guitares est le prolongement de la folk: la guitare électrique. La caisse d'harmonie a disparu puisque tout se joue sur les micros & les amplificateurs.

Avant de faire un choix, ne pas oublier qu'il existe aussi la famille du flamenco. Je l'ai choisie après avoir essayé les autres familles. Tout le registre classique est conservé, les cordes sont identiques. Une flamenca est très nerveuse, légère, permettant d'atteindre des vitesses d'exécution qu'aucune autre famille de guitare ne peut, y compris l'électrique de très loin!
Voili voilou

Nous fabriquons dans mon pays 中国 China grande partie des instruments de musique ocidentaux 大鼻子。
Ils sont "made in China". Les importateurs collent le sticker "assemblé en Europe" pour tromper les clients
Les guitares, les amplis, les violons, les harmonicas, violoncelles, flutes, keyboards, etc etc sont 中国制造。
Vous avez combien vaut un instrument de musique au sortir d'une usine chinoise? Il est vendu $1000 chez vous, l'usine est payée $0,01.
Un macbook air $3000 est acheté par Apple $0,30 à Foxconn

Les occidentaux sont naifs.

Tu dit vrai. Mon pays fabriquait beaucoup d'instruments de musique pour l'europe. Le printemps arabe nous a tué. Les entreprises ont délocalisé en Chine. Nous sommes ruinés.

Mon pays Japan délocalise en chine. Suzuki, Yamaha, Kawasaki, assemblent en chine. Il n'y a pas d'autre solution pour sauver nos entreprises.

Joyeux Noël ! Puisse la lumière vous apporter à tous toujours la santé & la paix.
Le choix de notre première guitare est vital, c'est question de goûts personnels. C'est la voie du cœur qui prime, toujours. Là où se pose ton cœur, là est ta fontaine intérieure d'amour noble.

Je n'aimait pas la lourdeur de la C40 mais j'appréciais celui de la C70. J'ai découvert plus tard que pour quelques dizaines de francs de plus d'époque, la C70 avait un son qui me parlait. Ma C40 exigeait des cordes Augustine Rouge tension moyenne pour que le son sorte. La C70 est plus mélodique. Elle est maintenant réputée en première année de Conservatoire.

Le ressenti personnel pour un instrument de musique est essentiel. Quand un instrument est un boulet pour toi, non seulement tu n'y vas pas de bon cœur, mais la passion ne monte pas.
Ce qui m'avait blessé, est que bien des années plus tard, trainant ma C40, un prof du Conservatoire me demanda comment j'arrivais à jouer avec... Il me montra quelques vieilles guitares espagnoles vulgaires bas de gamme, qui avaient toutes les qualités là où je trainais les défauts de ma C40. Il m'a dégoûté. Voyant que j'avais du coup le moral dans les chaussettes, cassé, il m'a proposé de m'accompagner pour que je m'en achète une autre, neuve à bas prix, qui ait les qualités élémentaires nécessaires : manche moins gros, cordes moins éloignées du manche, belle sonorité. J'avais décliné sa gentille offre de bon cœur, certain que cette erreur me permettrait un jour de rebondir sur une guitare qui me parlerait.
Je me répète, il est très possible & semble-t-il certain que depuis Yamaha ait modifié sa C40, car personne ne parle plus de ses défauts. Ce n'est que le témoignage de mon expérience, il y a fort longtemps.

La caisse d'harmonie est fondamentale pour la sortie du son. En épicéa, elle est un vin qui se bonifie avec le temps, tels les vignobles du sud de la France. Le cèdre exige au contraire un entretien constant, de s'en servir sans cesse, pour la maintenir. Ce bois dégrade le son en vieillissant sans y jouer. Au contraire, l'épicéa est comme un bon vignoble bordelais, plus il vieillit, sans y toucher, plus le son devient meilleur, plus profond. La guitare prend de la valeur. En jouant constamment, l'épicéa se bonifie aussi. Les guitares professionnelles sont en principe en épicéa. Elles sont aussi avec de belles signature de grands luthiers, des investissements dans le temps.
Les sonorités offertes sont différentes. L'épicéa exige un bon "rodage" de la guitare qui ne prendra ses effets mélodieux que progressivement. Un bon rodage signale bien la contrainte de ne pas se le rater, sans quoi le son ne sortira pas bien, et plus rien n'y fera. Le cèdre au contraire offre immédiatement un bon son, clair, vivant, rapide.
Avant, jusque dans les années 80, 90 à la limite, l'épicéa se distinguait de visu du cèdre plus clair. Avec les vernis colorés, on ne sait plus faire la différence. Comment savoir alors ? Un vrai luthier qui ne marchande pas, sur la requête sérieuse d'une commande, évidemment proposera l'épicéa. Il sera gêné si le prix est important, de travailler au cèdre, voire de refuser et de renvoyer vers autre luthier. Tout dépendra du prix investi. Le luthier engage sa signature, sa réputation.

Les accessoires nécessaires pour la guitare
Un accordeur se télécharge pour tout smartphone et iPhone. Ils sont gratuits, très fiables. Idem, un métronome se télécharge en application. Une guitare classique se désaccorde en permanence. J'ai le plus souvent entendu des copains jouer sur des guitares folks désaccordées. Ils m'expliquent que non en se basant sur la corde de la, certes, mais ils n'ont pas l'audition de base apparemment.
Les accessoires de base sont le trépied pour lire les partitions, le fret pour fretter les cordes évidemment, assurant longévité et qualité sonore indispensable, un accordeur très précis pour devenir sensible au demi-ton absolument - cela s'apprend ainsi. Un set de manucure tout aussi essentiel, avec en plus du carborundum pour peaufiner son limage au dixième de millimètre (ce n'est plus qu'une sensation) ou du cuir (méthode ancienne). Le repose pied est pour la guitare classique.
On remarquera que les légendes urbaines sur les guitaristes célèbres tombent avec les remarques d'un guitariste classique. Ainsi celle sur Paul mcCartney prétendument ignare en guitare classique alors que dans les plus anciennes archives vidéos il tient ses guitares de façon très classique, et cela ne s'invente pas ! Idem pour John Lennon qui avait donc reçu une formation classique stricte, lui aussi. McCartney était fils de musicien, ayant baigné toute son enfance dans la musique classique, entre piano et concerts. Idem pour Lennon dont son grand père était chanteur professionnel, et issu d'une famille bourgeoise riche. Son éducation musicale fut stricte et de haut niveau avec banjo et guitare classique.

Je joue du classique depuis presque 40 ans, & me suis mis à la guitare flamenca il y a une vingtaine d'années. Au début, je voulais juste voir, sentir ce qui pouvait bien y avoir de concret dans une vraie guitare espagnole flamenca. Depuis, j'ai laissé progressivement la classique pour justement le répertoire de musique classique le plus élevé.
Une flamenca est vraiment très légère par rapport à une classique. Ce premier point est fondamental : les bois nobles sont différents. L'ébène lourd pour la classique dont la technique principale est de faire sortir la puissance du son, surtout dans l'école française. Au contraire, la flamenca est en épicéa et en cyprès. Ne cherchez pas le son, une flamenca n'en donne pas !
Autre point, la classique s'expose dans sa splendeur visuelle. Tout le monde a en mémoire la guitare de Lagoya et celle de Yepes. La flamenca est fade, anonyme. On passe devant sans les voir dans un magasin. Faites l'expérience en demandant à mélanger quelques guitares classiques dans le rayon des flamencas. Les clients ne verront que les classiques, s'y porteront à l'achat déjà au visuel. Une fois un court essai sonore, les flamencas paraissent désuètes. Il faut vraiment un luthier pour que le client reparte avec une flamenca, mission quasi impossible s'il ne sait quelle guitare choisir.
Le son de la flamenca est à la limite de la désharmonie. Où est passé le son ? Une flamenca paraitra assez souvent problématique, on ne la reconnait pas, comme si elle avait un défaut de fabrication. Les cordes sont si proches du manche qu'elles vibrent sur les frettes. Une vraie catastrophe quand on ne le sait pas.

On résume donc, pour une classique, tout pour elle, belle, sonore, luxueuse, imposante, son puissant, veloutée, souple. Pour une flamenca, légère, morne, presque grésillante, son rêche, brusque, "de la camelote"... en apparence

Et pourtant, quand on maitrise l'art de la guitare classique, quel bonheur de jouer sur une vraie flamenca d'un grand luthier. On ne souffre plus ! C'est le premier constat immédiat, quelle facilité, quelle efficacité, elle part au quart de tour, vous vous épuiserez à essayer de l'épuiser à sa vitesse maximale : elle en redemande encore. Le corps, les articulations sont au repos. On y reste longtemps, le temps s'est arrêté. Avec une classique, vous n'y jouerez pas des heures ! Voici pourquoi le flamenco séduit une fois qu'on a des fondements, que ce soit en danse, en musique, en tout. Vous ne vous détruirez pas les doigts pour les placer au millimètre près afin de trouver le son le plus puissant et pur comme en classique. Rien n'est plus facile. Vous verrez des gitans passer des nuits entières, dansant, rythmant, jouant sans cesse. Comme font-ils ? Eh bien ils sont au flamenco, absolument pas au classique punitif.

La flamenca rend l'étude de la musique classique facile, simple, direct. C'est vous qui êtes au centre, et non plus votre instrument. Encore une fois, on se torture le corps en classique, toujours. Que ce soit en danse classique, en musique classique, l'art classique est punitif, blessant, élitiste au possible.

Dernier point, le bon sens est la flamenca, elle devrait s'appeler la guitare "de bon sens". Pourquoi se priver de l'auriculaire de sa main droite (pour un droitier) ? Pourquoi s'obséder sur la pureté du son quand il s'agit de jouer avant tout, sans cesse, développer toute votre liberté dans les plus complexes techniques. On souffre en concert pour plaire en vitrine. On s'amuse sans cesse en ignorant l'opinion des autres. Tout est dit : choisissez votre vie...

Je n'ai jamais douté un seul instant en m'adressant à un luthier ibère, il y a bien longtemps, pour ma flamenca. Je n'avais pas d'argent, dans une galère innommable. C'est bien parce que j'avais l'amour ancré dans la musique et je besoin de survivre en me nourrissant par l'art, que j'ai réussi à dépasser l'impensable. Qu'est-ce qui est vraiment essentiel dans une vie ? La quasi totalité de ce que nous avons n'ont pas droit de passage quand on passe à trépas. Les pharaons croyaient tout emporter, l'or, leurs esclaves sacrifiés, une pyramide au passage, et leurs corps momifiés. Eh bien non, ils sont partis sans rien, comme chacun de nous arrive en ce monde, à poil. La différence est dans ce temps que nous vivons et qu'on appelle la vie.
La musique est une déesse qui ne trahira jamais. Je n'en connais pas beaucoup d'autres qui offrent cela. Un métier ? Il passera avec son temps venu. La santé ? Elle passera quand son temps sera venu. La vie elle-même ne tient à rien. Pourquoi faire le plan de la comète, s'il le faut demain on ne sera plus de ce monde, par accident par exemple. J'ai vu dans mon quartier une force de la nature, riche comme Crésus, balayé en une nuit par un AVC. Il n'est plus qu'une ombre, incroyable.

Il y a trop de malheurs dans ce monde. Il est impossible d'en faire le compte dans notre minuscule vie qui n'est rien qu'un grain de sable, et encore moins du malheur de cette humanité qui s'étend par la folie sinistre de journalistes mortifères qui ne savent que ressasser malheur sur malheur. Plus de TV, et du coup j'ai découvert de la liberté, du temps de vivre, que du bonheur. La voiture ? A dégager ! Elle me coûtait une bouche de plus à nourrir, entre l'assurance, les frais, l'entretien, le contrôle technique, etc. Un gouffre ! Nous étions conditionnés aux hypermarchés avec mon épouse, alors que nous avions de petits commerces bien mieux juste à côté de chez nous. On a redécouvert le bonheur du vélo, de se faire plaisir sans plus se serrer la ceinture pour finir les mois. Pour un banquier ou un assureur, on a forcément régressé puisqu'on n'est plus un bon client, un bon pigeon. Mais pour nous, on revit, et tout est parti avec l'amour de la guitare dans cette flamenca.
Il serait faux de dire qu'elle a coûté cher, je savais parfaitement ce que je voulais. Elle ne m'a plus rien coûté, j'ai enfin cessé de souffrir d'avez la précédente guitare d'usine, pourtant de haut prix. La covid-19 n'y a rien fait, elle m'est restée encore plus fidèle, extraordinaire, un puits sans fin de bonheur. Idem pour ce professeur motard, sa vie n'est plus la même, il revit. Si vous ne vivez pas votre vie, personne ne la vivra à votre place. La musique classique n'a jamais été un gouffre financier, au contraire. Sinon les moines ne nous l'auraient pas transmise, eux qui vivaient en complète autarcie jadis, isolés de tout. On leur doit tant, notre patrimoine exceptionnel, nos vins, nos fromages, le champagne, l'art du chant grégorien, de l'architecture gothique qui est de la dentelle vertigineuse taillée dans la pierre.
J'ai ensuite pris commande d'un luth par un autre luthier. L'extase ! Il me savait sans le sou, pourtant. Il m'a fait un prix incroyable. J'ai ensuite fait refaire la clarinette de famille, centenaire, dans un état pitoyable. Un autre luthier s'en est chargé. Ressuscitée comme Lazare, et quel son, quelle boiserie, quelles clefs !

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Andres Segovia raconte l'achat de sa guitare chez un grand luthier, à partir de 20 minutes exactement. Cela ne dure que deux minutes. Il en parle avec le même émerveillement qu'enfant ! C'est exactement cela...

Un autre point essentiel, il est à partir de 14 minutes jusqu'à 15 minutes 25 secondes :

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Ecoutez bien ce qu'il dit sur le son. "You deprave all so timber. Practice everything slow and articulated very much."
Il le dit dans son anglais, qu'importe. Comment une guitare d'usine (si je puis me permettre) offrira-t-elle une telle articulation à tout guitariste rigoureux dans un travail conseillé si lent ? Il est tellement facile de jouer rapidement, et j'embrouille tout le monde. C'est une erreur, un leurre. La maitrise du son ne peut passer que par l'extrême articulation de tout le spectre de l'orchestre que rend une guitare classique qui tout à tour zoome sur tel et tel instrument. Cela, une guitare commerciale, c'est à dire standard, ne vous le rendra pas. J'en ai fait la triste expérience. Vous deviendrez vous-même un produit commercial en vous abonnant à toujours plus de guitares, d'impasses sans fin qui agitent le monde devenu fou de tout consommer, y compris sa propre vie.

Bonjour meuxng (on prononce comment?)
Tes sujets sont biens. Tu apportes un sang nouveau au forum. Il suffisait d'y penser, pourquoi ne pas se détendre en sifflotant avec un pipeau effectivement.

Trop d'instruments de musique finissent dans un coin, un réduit, en décoration, ou dans un sous-sol d'immeuble. Pianos droits, violons, guitares, flûtes, clarinettes, saxophones, que sais-je encore.
Seulement voila, très peu sont récupérables...
Combien de pianos ont la boiserie qui a travaillé, et l'accordage n'est plus possible. Combien de guitares ont travaillé avec l'humidité, et la recherche d'un son acceptable devient mission impossible. Ne parlons même pas des violons, trop sensibles. Si sur 10 instruments, on en sauve un, on est déjà dans le miracle. Emmaüs a quantité d'instruments qui sont foutus. Les prix de ces épaves en puissances sont inacceptables. Et combien de temps, d'investissement pour au final, se rendre chez un luthier qui vous dira, soit que l'instrument est mort, soit qu'il n'a aucune valeur. Pour 30 euros, on a un violon chinois en bois avec tous les accessoires. Qui osera rivaliser avec ? Pour 50 euros, une guitare classique chinoise neuve avec tous les accessoires. Elles tiennent très bien dans le temps. Les écoles chinoises enseignent ainsi le violon pendant que nous continuons d'enseigner presqu'uniquement le pipeau en plastique. La flûte à bec chinoise plastique coûte 0,30 euro. Elle est le clone parfait de la Yamaha vendue 14,99 euros. Je le sais, puisque j'ai pu comparer les deux. Elles sortent de la même usine, seul change le tampon du logo, et sur la flûte, et sur la pochette.

Qui n'a pas rêvé de dégotter un "violon rouge" ?

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Malheureusement il s'agit d'une fiction. On ne trouve presque quasiment que des épaves.

J'ai découvert le site de Rafael Andia qui ajoute une septième à une six cordes. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il a tué l'harmonie de sa guitare avec un mauvais bricolage.



Les sites regorgent de guitares classiques neuves 7 cordes, 10 cordes, 11 cordes, 12 cordes, sans compter les guitares harpes. Elles coûtent neuves entre 120 euros et 600 euros, ports compris. Pourquoi prendre le risque de massacrer sa guitare, dont l'opération est de toute façon irréversible, alors qu'on a le choix pour se faire plaisir d'en acheter une neuve conçue d'origine pour autant de cordes ?

LA guitare classique 12 cordes n'est pas chère, neuve. Elles sont marginalisées autour de 320 euros.


Elles sont bien faites !




On les trouve en acoustique, avec ou sans micro :


La harpe guitare ne dépasse pas les 400 euros, si on souhaite se faire un petit plaisir.

Que penser des guitares chinoises de grands prix ?

Tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Or l'or brille.
Donc l'or n'est pas de l'or.

Il arrive qu'on propose une guitare Guo Yulong d'un luthier chinois. Il existe un modèle de concert. Qu'en penser puisque le rabais est aussitôt extraordinaire de plus d'un quart du prix officiel ? Quel est le vrai du faux?

Un importateur américain astucieux s'est approprié le marché occidental. Il s'appelle Richard Goyette. Il y aura toujours des naïfs imprudents pour tomber dans les mailles d'hommes d'affaires avisés.

Il s'agit de ce modèle. Sa valeur commerciale réelle est dix fois moins, dans les 300 euros, sans aucune garantie. Sa valeur instrumentale est inconnue. Il n'y a pas de savoir faire chinois en guitare classique. Cela viendra avec le temps certainement.

La baisse du prix est le principe du "voleur chinois": il avance progressivement, pour agir sur nos faiblesses. Ce vendeur cherche un mougeon.


Je conseille de prendre vos distances quand le prix n'est plus anecdotique. Une guitare à 40 euros, vaut certainement ce prix sans prendre de grands risques. Au pire, vous avez 14 jours pour vous rétracter par achat sur internet, selon la loi. Quand la guitare atteint les 3000 euros et plus, il est de notre devoir de vigilance de se rappeler la vertu cardinale de Prudence.

Guitare à 10 cordes (ou 11 ou 12) ou une guitare harpe ?
Narciso Yepes nous a enseigné que la guitare à 10 cordes et une "luthare". Sur son modèle personnel voulu, les luthares se vendent bien:


Les harpes guitares sont des guitharpes très différentes:


Une "guitharpe" coute environ dix fois plus cher qu'une "luthare" pour la complexité de ses boiseries.

Om constate qu'une guitare à six cordes ne fera jamais une guitare à 7 cordes. Toute pièce rapportée sur un instrument le dénature et le blesse. Nous avons donc su constater que les guitares neuves existent bien à 7, 10,11, et 12 cordes, neuves. Elles ne sont pas connues, la preuve en essayant de bricoler pour ajouter de cordes.

Ces guitares marginales se regroupent en trois grandes familles :
* les luthares, guitares neuves à 10 cordes, 11 cordes et 12 cordes.
* les guitharpes, neuves, dont l'architecture en bois est complexe, d'où leur prix dix fois plus élevés pour le même nombre de cordes qu'une luthare.
* les guitares multimanches, multicordes dont je n'ai pas encore parlé, qui ont leur titre de noblesse en guitares électriques, quasiment inconnues en classiques et acoustique, et pourtant ces oeuvres d'art sont exceptionnelles.


Double manche, en principe une 6 cordes acoustique + une guitare basse.


Triple manche, trois fois 6 cordes.


Guitharpe: une guitare et une lyre en U de chaque côté.


Guitare cithare dite "guicithare", avec un manche.


Guicithare plus proche de la cithare, se jouant tenue guitare, non à plat mais verticale.

Une guicithare 36 cordes:

On se calme quand on va à la rencontre d'un artisan merveilleux. Plus l'instrument brille et mis en relief par des effets (il s'agit d'un commerce aussi), plus je recule d'un pas à chaque nouvelle mise en valeur. Je sais par expérience qu'il me transmettra sa passion, et me vendrait ce qu'il veut.
Il importe de faire la démarche inverse: qu'est-ce que je souhaite exactement ? Tant que votre "catalogue personnel" d'exigences n'est pas rempli en rapport avec l'architecture d'une guitare flamenca (ou d'un luth, etc.), tant que vous n'avez pas cette liste en main, vous ne repartirez pas avec la guitare qui est faite pour vous.
Pour commencer, voulez-vous jouer le quart de ton oriental sans frettes ? En êtes-vous capable ? Si donc vous partez d'un modèle présenté, au lieu de faire vos choix d'abord, combien d'excellent luthiers vous vendront chacun leur guitare. Si au contraire vous avez approfondi vos choix avec l'aide de la maturité, quel que soit le luthier, il en ressortira la même guitare.

La profondeur de la guitare est cachée à sa surface. Cet adage classique est fondamental à comprendre. Tout le travail de l'instrumentiste se passe en surface, de la manière de jouer. Et pourtant, les transcriptions ne peuvent rentrer dans une guitare: la partition orchestrale ne rentre évidemment pas. Il n'y a donc que deux choix possibles.
Soit il faut réduire, et choisir pour donner l'impression qu'il y a tout, pour tout évoquer. Voici l'art de la transcription. Soit on amorce le constat amer que le luthier comblera ce manque, selon notre jeu, et par conséquent chaque instrument devient très personnel, ce qui n'est absolument pas envisageable avec des guitares commerciales sous des labels. Qu'on pense aux merveilles des violons, des violoncelles, des clarinettes...
La guitare n'apporte sa noblesse de ses possibilités polyphoniques que dans son utilisation au mieux de ses sonorités. Et tout est alors affaire de style, et disait Buffon, "le style c'est l'homme". A nous de nous vêtir en conséquence avec l'instrument qui libère notre identité, notre empreinte. Pour cela, véritablement, seul le dialogue patient avec des luthiers, permettra de vous faire une petite idée de ce qu'il vous faut. Sans luthier personnel, nous sommes estropiés.

Ce propos évidemment s'adresse à partir d'un niveau de maturité, de pratique, de maitrise, de gestation. Quand l'instrument me libère par ses boiseries, par ses cordes, tout devient possible. Par exemple, jouer une suite pour violoncelle baroque de JS Bach en rajoutant à la voix mélodique une partie de basse continue. Encore faut-il que la réponse enfouie dans l'architecture et les bois résonne. Nous ne changeons plus de guitare comme de costumes ou de cravates pour paraître, nous nous offrons par l'interprétation personnelle un éclairage tout à la fois nouveau, stylistiquement juste et réfléchi.

L'ébène m'insupporte par exemple. Sa densité m'empêche de "surfer" sur les variations mélodiques très rapides parce que le poids en tête blesse (injurie en anglais est encore plus juste) mes tendons déjà très en tension sur le manche. Quand j'ai dit cela la première fois dans je ne sais plus quel forum, on m'aurait lapidé ! Crime de lèse-majesté ! Mais qui sont ces cerbères ? J'aime passionnément les lianes, ayant vécu un temps de vie en Asie, et traversé en partie de la forêt sub-tropicale. Il y a des essences extraordinaires. Les vieilles lianes sont souples, creuses, avec une résistivité sans pareil. Oser tailler un sillet de chevalet dedans est une audace inconnue. La réponse de l'instrument en est changée car très vite, il est possible d'abaisser les cordes au manche, sans risque de vibrer sur les frettes : les deux sillets font un travail extraordinaire, et cela change tout votre jeu dans de nouvelles possibilités qui vous ressentez (vitesse, profondeur des graves sans saturer, etc.)

Ayant commencé avec un adage, je conclus avec un proverbe. "Tout malade avec le temps devient médecin de son mal". C'est très juste. On doit le dire aussi en guitare : tout interprète avec le temps devient luthier de son style.

Du forum Delcamp mon message qui ne sera peut-être pas approuvé et si oui, qui sera de toute façon raillé par de la méchanceté gratuite permissive.
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Citation :

Par contre, pour l'ébène, je suis un peu surpris.
La majorité des guitares au-dessus de 800euros ont la touche en ébène.

Bien sûr, cela est très exact. Mais comme je jouais au tennis, je savais que le poids en tête d'une raquette - notamment sur certains modèles pour mieux lifter - provoquaient des tendinites, je n'ai pas suivi mon maître du Conservatoire. L'ébène dans le manche déséquilibre la guitare en tête. Et ce qui devait arriver, lui arriva. D'abord, une tendinite, puis sur une articulation d'un doigt, de l'arthrose. Il a fini par devoir arrêter de donner des concerts, et cela s'est transformé en rhumatismes. Donc, ne vous gênez surtout pas, allez-y avec l'ébène, épatez les amis en montrant votre folie financière dans une guitare de luthier qui a bien appuyé (si je puis dire) sur l'ébène ! Et combien sont allés et allées à la casse ainsi ? Quantité ! Une vraie catastrophe... A l'époque, il n'y avait quasiment aucun médecin sportif pour le grand public, ils étaient peu nombreux et leur clientèle était professionnelle ou semi professionnelle. Aujourd'hui, avec les nouvelles essences de bois notamment de la forêt équatoriale en Chine (je refuse en provenance de celle du Brésil), on a des bois aussi durs que l'ébène (qui a donné le nom de la profession d'ébéniste), extrêmement légers, très supérieurs au carbone, certes beaucoup plus chers et élitistes. Chacun voit midi à sa porte.
Pour mon humble part, n'étant rien, j'ai choisi un grand luthier ibère de son vivant, une flamenca (donc très légère), en boiseries novatrices pour l'époque parce que je voyageais en Asie pour mon métier déjà.
Au final en 2021, je joue encore au minimum 4 heures par jour, sans aucune blessure, ni arthrose. J'ai revu mon ancien professeur, il a du abandonner totalement la guitare. Terminé, plus jamais. Il ne pourra jamais plus. Choisissez votre camp !

C'est idem pour les logiciels et le matériel informatique. J'ai cru bon de signaler que le MuseScrore 3 fait chauffer mon iMac et mon MacBook Air. Trois intervenants m'on traîné dans la fange, et trois "ignorés" de suite. Je ne m'occuperai plus jamais dans ce forum sur la partie logiciel, qui est mon métier. Ces gens verront bien plus tard. Tout a un prix, le temps seul enrichi notre expérience et quand on ne veut pas entendre, comme mon professeur qui se moquait de mes choix de boiseries alors qu'il n'en savait strictement rien à l'époque, on le paye. Encore une fois, allez-y, surtout ne vous gênez surtout pas en vous ruinant avec l'ébène massif, je parle ici d'une guitare à plus de 9000 euros minimum.

Mon luthier s'appelait Juan Estruch Pipo. Il est décédé en 1989. Ma guitare est signée de lui. Il s'agit d'une authentique oeuvre d'art qui dérive du modèle Centennial. Les qualités des bois et les finitions sont extraordinaires. Je m'étais rendu sur place carrément en demandant exactement ce que je voulais. Pipo n'estimait pas plus que cela l'ébène. Ma flamenca n'en a donc pas & je n'en voulais pas. Elle est finalement très proche de la flamenca d'Hermanos Conde 1980 (dit Paco de Lucia qui nous a malheureusement quitté trop tôt il y a quelques années) conçue par les neveux de cet autre grand luthier ibère Domingo Esteso. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Les sillets de tête sont différents, le mien est en nacre, abaissé pour que vraiment les cordes soient exactement plus proches du manche. Il n'y a pas d'ébène sur ces deux guitares.
Pour mon luth, les meilleurs luthiers sont allemands, j'avais fait le choix d'un luthier égyptien qui a réalisé une petite merveille. J'ai sa photo tenant le luth
Tout cela a un prix. J'ai choisi de vivre tant que la vie m'est possible, chaque jour. Je ne regrette rien, au contraire avec le temps, je ne me suis jamais blessé bien que travaillant dur des partitions vraiment difficiles. J'en ressors encore le poignet gauche douloureux sur le moment, et le lendemain plus rien et tout recommence. Je ne voulais pas économiser sur la trop courte vie, parce qu'une vie est bien trop courte pour une passion. Alors au moins sans rien devoir à personne, je vis l'instant et rencontre des gens merveilleux. La musique est une immense dame qui ne nous décevra jamais !
Une autre passion est de rencontrer des gens qui vivent leur passion: ils nous la communiquent.
Puisqu'on est dans l'ébène, on dit que les chevilles les plus belles sont en ébène. Eh bien non, j'ai encore refusé l'ébène pour un bois aussi dur, léger. Je lui avais apporté une découpe carrément. Nous sommes des passionnés dans notre monde, j'en conviens.
Je ne suis pas un professionnel compétent pour les bois. Pour le palissandre, j'ai du Jacaranda da Bahia. Avoir de l'ébène est magnifique. Pour ma part, je lui préfère d'autres bois exotiques, et je ne suis pas le seul dans cette ouverture.

Puis-je me permettre de bons conseils ? Je pratique aussi sur une flamenca de Juan Estruch Pepito qui nous quitté hélas. Le luthier est le trait d'union entre l'artiste & sa future guitare. Pour une flamenca, l'apparence n'a aucun intérêt.
Une flamenca est une Ferrari, elle est conçue pour jouer très rapidement, très au-delà de ce qu'offre toutes les autres familles de guitares (classique, folk, électrique, etc.). Elle est naturellement plus plate, avec un manche très plat, des cordes qui frôlent les frettes. Elle est faite pour la vitesse d'exécution et plus vous jouerez très vite, plus elle en redemandera !
La hauteur des cordes doit être la plus basse possible. Vous prenez quelques sillets que vous fabriquez à partir d'os ou de bois tropicaux très durs mais très légers (l'ébène n'est pas ton ami en flamenca), et vous testez jusqu'où vous pouvez descendre vos cordes sans systématiquement que des cordent vibrent sur des frettes, quoi qu'au final, vu la vitesse d'exécution possible, qui l'entendra à part vous ? C'est comme les trous aux chaussettes, nous sommes les seuls à le savoir.

Une flamenca n'est pas conçu chez les grands luthiers de flamencas pour le son, jamais. Sinon reportez-vous sur des luthiers de guitares classiques tout simplement. La flamenca est faite pour se libérer, pour aller au plus profond de vos tripes ! Tout est permis au flamenco, parce que nous sommes dans la culture de la tauromachie, "une musique de sauvage" me disait un prof de conservatoire en souriant parce qu'il était d'origine espagnole et pensait le meilleur sur le flamenco. Les français n'ont pas cette culture. Ils ne comprennent pas la beauté admirable de cette civilisation. Fabuleux !

J'ai joué avec des gitans qui avaient ça dans le sang et sur leurs guitares "minables" ils sortaient des merveilles à faire pâlir des virtuoses professionnels qu'on applaudit. Non, en flamenco, on n'applaudit pas pour applaudir, on rythme, on vit, comme en Grèce avec le bouzouki. La frénésie vient et par suite l'ivresse. Le français est trop cartésien et romantique pour cette ivresse. On a cela dans le sang sans jamais avoir appris une note de solfège ou on ne l'a pas.

Le prix n'a aucune importance si vous avez cela dans le sang. Votre essence pour avancer, c'est votre rythme inné, votre façon se danser, d'y être ou pas. On n'achète pas le son en flamenca, on livre son coeur. Cette une déclaration enflammée à la vie. Evitez les Thénardier, ces misérables que fustige Victor Hugo avec lucidité.

Sur une flamenca, petit conseil, jamais de tension forte des cordes. Des tensions moyennes au mieux ! Les Augustine Rouge sont parfaites pour cela  

Bien chers tous,
La musique fait naître en nous le sentiment du beau par une alchimie mêlant l'externe de l'instrument à l'interne de nos ressentis tout personnel. Nous ne sommes que les autres socio-culturellement et notre civilisation qui nous a engendrés est un empilement de plusieurs civilisations passées. En cela nous tenons le sentiment du Beau en Bien par les hellènes : καλὸς κἀí αγαθός, le Beau et le Bon. Qu'est-ce que cela signifie ?
Dans l'antiquité grecque, tout était ordonné autour du Beau. Le Beau intérieur est le Bon, le Beau extérieur est les arts. Les occidentaux sont ordonnés sur leurs racines hellénisantes. Ainsi la Musique étant un des septs arts fondamentaux, nous ne trouvons d'échos à notre harmonie dans la nature que par l'inconsciente correspondance entre le Beau et le Bon que nous percevons. La musique nous fait du "bien" parce qu'elle nous connecte au Beau intérieur et extérieur.
Le jour où la ratio - la raison - mais aussi ce rationnement mesuré de notre intelligence, trouvera les chiffres de nos ressentis artistiques, nous perdrons toute humanité, toute identité.
Il me semble plus prudent de laisser vivre en nous un "sentir faire" plutôt qu'un "vouloir faire". Une guitare, peut-être d'occasion, un peu abîmée (c'est à dire tombée dans l'abîme du temps), et des cordes neuves choisies par impression ont tellement plus de justesse en nous, que des tableaux au demeurant forts excellents, de repères coordonnés. Non, la meilleure impression est toujours la première, la spontanée, parce qu'elle est instinctive. Celle-ci a toute la valeur de votre être ! Choisissez : avoir le meilleur, ou devenir ce que nous sommes intérieurement (Pindare, II Pythique) ? Si nous conjuguons le verbe avoir, nous nous ferons toujours avoir, je suis désolé... Si nous conjuguons le verbe être, nous vivrons pleinement ce qu'est notre être profond. Nous deviendrons ce que nous sommes.
Eh quoi ! L'enfant que nous fûmes est toujours vivant en nous. Pourquoi ne pas le laisser s'élancer spontanément parfois ? Pourquoi s'attacher aux tableaux de mesure ? Que pèse un sourire d'enfant ? Certainement autant qu'un éclat de rire, la brillance d'une étoile, le parfum éternel d'une fleur sauvage piétinée et dont leurs fragilités sont une parure de plus à leurs beautés. N'ayez plus peur de vous tromper quand cela vient de vous, car tout ce qui provient d'un coeur plein d'amour ne se trompe plus vraiment.
Nous reprocherons tant à nos parents, à nos maîtres ; mais si, bien sûr... Mais ils ont fait cela par amour pour nous dans l'amitié de la vie partagée. Et donc ils ne se sont jamais vraiment trompés.
Ce qu'il y a de plus juste, de meilleur pour chacun d'entre vous, est ce qui vient de vous. Et toi tu choisis une guitare folk avec des cordes nylon haute tention, et toi une classique sans ébène, et toi tu changes tes cordes quand tu y penses... Fort bien, tout cela est juste. Avec votre coeur, vous éprouvez le monde, ainsi vous apportez cette sagesse spéciale qu'est la joie !
Tout est bien venant de chacun d'entre vous, tout y est juste, et nos différences ne sont pas des soustractions mais des compléments.
Merci d'être chacune et chacun vous-même sans vous justifier, car ce qui vous justifie est votre amour pour les arts. A partir de ce moment, il n'y a plus de fausses notes.
Texte écrit conjointement entre moi et Marmhonie durant un dialogue

L'origine du luth est chinoise
...Je n'aime pas les luthiers japonais, ils pensent différemment. J'ai besoin de dialoguer avec le luthier, j'aime vraiment l'école espagnole, mais aussi l'allemande et l'égyptienne hélas détruite par des guerres civiles.


Il y a deux grandes écoles, l'allemande et l'égyptienne. Historiquement, les mahométans en conquérants de la Chine ont copié le luth chinois. Ils l'ont appelé "bois" d'où vient phonétiquement le terme "luth". Cet apport instrumental nous est venu par leur conquête de l'Espagne.

Le luth chinois 琵琶 est né sous la dynastie Tang (618-907). Il a un manche très court et courbé. Il compte 30 frettes couvrant en partie la caisse d'harmonie. Les cordes sont en métal, les onglets sont de pures merveilles. Il existe trois grandes familles de ces luths de l'empire du Milieu 中國. Les jésuites missionnaires ont appelé cet empire du nom de la première dynastie Qin: Tchine, qui est devenu progressivement Chine en français pour commencer.

Les luthiers chinois ont un savoir plus de deux fois millénaire sur l'art des réparations. C'est ainsi que j'ai appris beaucoup dans leur immense variété de bois tropicaux, notamment avec les lianes.

Jamais je n'ai fais attention à l'apparence parce que nous vivons dans une économie de marchés basée sur la publicité et donc sur les apparences. L'art exclut tout cela en principe, car tout n'est plus aujourd'hui qu'affaire d'argent hélas. Pour les guitares, en premier la finesse du manche. Je sais bien que ces guitares neuves sont à rôder, et donc le son n'est pas mûr encore. Puis le chevalet, en bois évidemment, sauf pour les instruments à cordes frottées (violons, violoncelles, etc.) où les meilleurs chevalets sont fabriqués en France. Je n'aime pas qu'un chevalet de guitare soit seulement collé, j'aime qu'il soit chevillé. Puis l'équilibre, ni en tête, ni autre. La guitare doit rester en équilibre toute seule tel que je la tiendrai pour jouer, sur ma cuisse. Puis les mécaniques : pas de plastique. S'il y en a, à changer, ce n'est pas négociable. Puis l'intérieur avec un petit miroir de dentiste pour bien inspecter : quelle est l'architecture choisie ? Je passe ensuite aux boiseries en demandant pourquoi ces choix. En somme j'établis un dialogue avec le luthier ou le vendeur. Vernis, laque ou que sais-je, cela ne m'intéresse pas. Je préfère les odeurs des bois à cette anesthésie générale de l'odorat. 

Les boiseries sont essentielles mais dans une logique. L'ébène pour dire qu'il y a de l'ébène ne m'intéresse pas. Les apparences et la publicité n'ont aucun écho dans ma pauvre personne. J'aime autant un bois exotique rare bien ouvragé qu'un tape à l’œil de principe. Si je préfère autre chose, j'en fais la proposition au luthier qui fera sur mesure, tout simplement. J'ai ainsi acquis les instruments que je voulais. Je les connais bien. J'aime aussi en fabriquer quelques uns pour faire des essais surtout d'architectures et de bois exotiques. Des manches les plus fins possibles, des instruments légers, sauf pour un archet que je préfère légèrement plus lourd qu'au conservatoire, donc avec une incrustation d'argent et de nacre. J'aime beaucoup le nacre

L'instrument n'est que ce qu'on en fait. La volonté de travailler dur est toute une éducation, qui ouvre toujours vers du meilleurs pour soi-même. L'instrument en lui-même ne grandit pas, à moins de spéculer financièrement dessus, ce qui est pénible surtout pour les violons. 

Sur les cordes, un petit détail : personnellement je ne suis pas les conseils de fabrique parce qu'une guitare est vivante. J'aime les Augustine rouges, moyenne ou faible tension, jamais tension normale et encore moins haute tension. Je crois que c'est très personnel à chacun dans son ressenti, dans son jeu. J'ai écouté mon professeur de conservatoire et il avait raison, à mon avis.

Un point important, une guitare d'étude est de l'Ikea, elle ne se bonifie pas en vieillissant pas. Un jour elle sera morte, elle aura fait son temps. Une guitare de concert est comme un grand vin qui prend de la profondeur d'âme, devient de plus en plus majestueuse dans le temps.
Malheureusement aujourd'hui tout ne semble plus qu'être une affaire d'apparence. On vend des guitare neuves identiques "de concert" à des prix dérisoires. Il y a là une véritable hypocrisie ou un leurre, selon de quel côté du comptoir vous vous situez.

Il n'est pas possible d'oeuvrer pour commencer avec une véritable guitare de luthier. Ne me dites pas qu'un luthier vous fera une guitare sur-mesure. Il apposera son étiquette au fond de la caisse mais vous n'aurez jamais une guitare de concert à 300 euros. Or qu'est-ce qu'une guitare d'étude sinon des exigences minimales pour un travail de base long et assidu. Un minimum est requis pour vous permettre des progrès jusqu'à un certain point. Ne me dites pas que vous avez une guitare de luthier véritable au prix d'un instrument d'étude. Je vais être généreux en donnant un prix jusqu'à 500 euros pour une guitare d'étude.

Attention, l'argent part plus vite que nos rêves. A ce prix, vous avez un harmonica chromatique d'étude étanche avec les lamelles phosphore bronze, plus un violon d'étude 4/4 avec son archet et son boitier et tous ses accessoires plus un chevalet Despiau Chevalets (peut-être les meilleurs au monde), plus une flûte traversière d'étude Yamaha. C'est soit une guitare d'étude autour de 500 euros de luthier d'accord mais qui n'a aucun avenir en entrant au Conservatoire, soit cet ensemble d'instruments d'étude passionnants. J'enlève un seul de ces instruments et je vous certifie une guitare de luthier d'étude moins chère que la Yamaha C40. Ou alors un clavier (synthétiseur) de qualité indispensable pour le travail de l'harmonie. Jadis - et je vieillis hélas - nos professeurs avaient tous leur piano droit pour l'harmonie. Maintenant ils travaillent avec un clavier, je possède deux Yamaha très très bien.

...Nous avons besoin autour de la guitare d'étude d'autres référents, tel que le piano pour l'étude de l'harmonie, forcément un instrument de poche (l'harmonica chromatique est un bon choix, plus pratique que la lyre qui reste très intéressante évidemment), plus la correspondance entre votre guitare à cordes pincées avec un instrument à cordes frottées (un violon est bien) sinon vous ne comprendrez pas le rôle essentiel du chevalet et comment compenser l'absence d'âme et de cordier (sauf en blues évidemment). Et vous aurez besoin de jouer en duo, en vous enregistrant en double piste avec une flûte (ce duo est mythique) qui est en plus l'instrument le plus rapide de l'orchestre... Si vous préférez la flûte à bec cela ne coûte rien.

L'étude n'est pas faite pour interpréter, non. On ne demande pas à un écolier un stylo plume de prix pour apprendre à écrire à la plume. Il y a des gens riches, tant mieux pour eux. Il y a un énorme travail à faire et ni vous ni personne ne sait ce qui sortira de vos études. Le propos de l'étude est aussi de connaître les bonnes adresses, les astuces, de bien garder votre argent car l'étude demande tout sauf de l'argent.

Par contre, en passant en concert si vous avez assez de talent d'interprétation pour rencontrer du beau monde, le prix d'une guitare ne sera pas à 500 euros près. On ne compte plus. On entre dans un autre monde, en sachant toujours dire non pour continuer droit devant soi.
(merci au groupe qui m'aide dans la rédaction de mes messages )