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forum marmhonie des religions
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Messages : 2842 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Dim 14 Jan - 2:34
Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ?
Ils le sont dans un contexte historique du VII siècle chez les judéonazaréennes (Ébionites). L’histoire de la descendance arabe d’Ismaël a été inventée en milieu juif, bien qu’elle ne soit pas biblique stricto sensu. Le premier écrit à la mentionner est Le Livre des Jubilés, dans lequel on retrouve des idées typiquement judéonazaréennes (Ébionites). Flavius Josèphe la reprendra dans ses Antiquités Juives, puis certains chrétiens et Pères de l’Eglise, comme Saint Jérôme. Sozomène en fera même un argument pour l’évangélisation des Arabes dans une optique de polémique antijuive (les Arabes seraient les descendants légitimes du fils aîné d'Abraham, dont l'héritage - la foi chrétienne - aurait été « volé » par le cadet Isaac et sa progéniture juive).
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kaboo
Messages : 472 Date d'inscription : 03/04/2023
Sujet: Re: Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Dim 14 Jan - 13:57
Bonjour mon ami. 8)
J'en étais resté au vocable "Arabe" que les les Musulmans se sont approprié afin d'arriver à leur fin. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Quand bien même Isma-ël serait leur ancêtre, ça ne changerais rien à la donne. Selon le vrai (?) Coran, c'est Isaac (It'shaq) non cité (?) qui est la victime expiatoire. Selon les corans intermédiaires, ils ont ajoutés [Isma-ël] entre crochets. Dans certains corans actuels, il n'y a plus de crochets pour citer Isma-ël. :lol!:
Allez, c'est déjà la pause café. :D
Raymond Devos "Le fils d'Abraham ou l'appel au peuple" | Archive INA.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] :lol!:
Marmhonie a écrit:
Ils le sont dans un contexte historique du VII siècle chez les judéonazaréennes (Ébionites). L’histoire de la descendance arabe d’Ismaël a été inventée en milieu juif, bien qu’elle ne soit pas biblique stricto sensu.
Bien évidemment, ça ne tient pas la route. ;)
Lorsque la dernière fois, nous avons abordé ce sujet sur l'origine des Arabes, j'ai fouillé pendant des heures les livres des Chroniques, des Prophètes et ...
En croisant ces livres écrits +/- au Vème siècle avant JC, on voit bien que certains citent les Arabes et d'autres les Fils d'Isma-ël.
J'ignore ce que ça vaut mais je poste cet article de Wiki quand même. :D
Citation :
Ismaël dans le Coran et la tradition islamique La figure coranique d’Ismaël et celle transmise par la tradition musulmane peuvent être distinguées.
En effet, Ismaël a fait l’objet d’une construction postérieure au texte coranique (et parfois en contradiction avec le Coran) qui a permis d’inclure l’islam dans une famille de religion abrahamique, de religions-sœurs.
Pour Jacqueline Chabbi, « l’abrahamisme consensuel est à la mode » mais celle-ci évoque à ce propos des « discours fumeux56. » Cette construction provient, entre autres, du monde chiite.
Ismaël est, en effet, une figure coranique mineure, une « sorte de figurant, évanescent et sans envergure. » Dès l’époque de la rédaction du Coran, une construction par étape est perceptible, même si la datation de ces différentes étapes ne fait pas toujours unanimité.
Pour Chabbi, la première figure d’Ismaël (période mecquoise) est un « prophète anonyme ». Tant le Coran reconnait Isaac et Jacob comme descendance d’Abraham (Ibrahim), Ismaël est avant tout présenté comme un juste.
Chabbi se demande si la présence du nom d’Ismael dans le Coran n’est pas juste pour « faire nombre » et agrandir une liste de garants de la nouvelle religion, l’accumulation étant vue comme une confirmation.
Pierre Lory remarque que le Coran fait d’Isaac le fils annoncé d’Abraham et le premier « chaînon de sa descendance prophétique. » La seconde figure (période médinoise) fait d’Ismaël le fils d’Abraham. Dans ce second temps, Ismaël est bien considéré comme un des deux fils d’Abraham.
Mais le Coran ne rapporte pas le récit biblique. « La figure coranique d’Ismaël ne prend donc guère plus de consistance. »
Pour Pierre Lory, ce récit devait être connu de l’auditoire. Enfin, la dernière figure apparaît dans un passage unique du Coran. Chabbi soupçonne celui-ci d’être un ajout tardif. Ismaël y est noté présent lors de la fondation de la Kaaba.
La figure musulmane d’Ismaël s’est construite sur des traditions postérieures au Coran. « La faiblesse de cet ancrage coranique n’a nullement été un handicap pour que la croyance construise une légende volubile et complexe à laquelle chaque génération a cru devoir apporter sa pierre. »
Par exemple, le désert évoqué par le texte biblique (Gn. XXI, 15-19) dans l’histoire d’Ismaël est celui de Beersheba, pas celui de la Mecque.
La délocalisation vers la Mecque de ce récit ne se trouve que dans les « légendes postcoraniques. » Ce déplacement du récit vers la Mecque est probablement lié au culte musulman qui perpétue cet épisode à La Mecque. Ainsi, les récits bibliques et aggadique autour d’Ismaël ont été adaptés postérieurement au cadre coranique.
Le sacrifice d’un des fils d’Abraham est un sujet particulièrement intéressant. Ainsi, le Coran (ni les hadîths) ne précise pas le fils concerné.
Un débat parmi les exégètes musulmans existe. Tabari considérait la thèse que ce soit Isaac comme plus sûre mais la majorité des commentateurs y voient Ismaël.
À ce propos, Ibn Arabi, étonnamment, cite Isaac comme « sacrifié » dans un ouvrage et Ismaël dans un autre.
L'absence de précision sur le nom de celui-ci dans le Coran pourrait signifier que ce sacrifice a une dimension différente de celui du récit biblique.
En effet, dans le Coran, « Le sacrifice n’a pas de conséquences électives ; il n’est qu’un exemple de foi et de soumission à Dieu.
Il n’existe nulle mention dans le Coran que les fils d’Abraham donneront naissance à des nations ou à des peuples différents.»
Pour Zakaria Rani, le passage d'Isaac à Ismaël serait lié à la réécriture de la généalogie arabe sous les Omeyyades et les Abbassides dans le cadre de tensions avec la Perse.
R. Dagorn remarque qu'avant le Coran, Ismaël est absent de l'onomastique arabe mais est uniquement présent dans l'épigraphique, ce qui montrerait que ce personnage était absent de la culture arabe préislamique et qu'il n'était encore qu'un élément extérieur, appartenant au judaïsme ou au christianisme.
Les traditions musulmanes sur Ismaël ont pour but de donner une légitimité abrahamique au rituel mecquois et de critiquer la théologie juive de la seule appartenance de cette religion à la descendance d’Abraham et à l’élection divine.
Cette mise en avant de la figure d’Ismaël témoigne de la prise de distance entre l’islam naissant et la religion juive.
À l’inverse, le texte coranique n’insiste pas sur une descendance abrahamique, ni sur une éventuelle élection des Arabes.
Pour Rodinson, « Il faut donc renoncer à l'idée que les arabes se croyaient, avant l'islam, descendants d'Ismaël, fils d'Abraham. Si l'on se fonde sur les méthodes normales de l'histoire, on doit aussi renoncer à croire qu'ils en descendaient réellement. »
Source - wikipedia.org
@+++ ;)
Dernière édition par Admin le Dim 14 Jan - 19:15, édité 3 fois (Raison : status = troll (l'hôte a déclaré : légende urbaine détectée (en réponse à la fin de la commande DONNÉES))))))
marmhonie Admin
Messages : 2842 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ? Dim 14 Jan - 18:50
kaboo a écrit:
Marmhonie a écrit:
Ils le sont dans un contexte historique du VII siècle chez les judéonazaréennes (Ébionites). L’histoire de la descendance arabe d’Ismaël a été inventée en milieu juif, bien qu’elle ne soit pas biblique stricto sensu.
Bien évidemment, ça ne tient pas la route. ;)
Pardon, bien sûr que si, cela tient la route. La preuve, les chefs des armées sarasins y sont tombés en plein ! Et Wikipedia, qui est une fausse encyclopédie américaine, se trompe : la Mecque n'existait pas au VII siècle. Les plus anciens corans découverts sont en syriaque, datés d'environ moins de vingt ans après la date de la mort supposée du surnommé "Mahomet", verbe adjectivé, absent de ces corans palimpsestes ! Mahomet, la Mecque ? Absence totale ! Il n'y a donc jamais eu de "rituel mecquois".
Beaucoup des découvertes des origines du Coran ont été faites par des français. Bonnet-Eymard a révélé au monde à la fin du XX siècle la signification des lettres mystérieuses qui commencent la grande majorité des sourates : ALM. Il s'agit de la translittération arabe d'une abréviation rabbinique, classique dans le notarikon signifiant "Dieu des délivrances", en hébreu el lemôssâ‘ôt (littéralement "un Dieu pour les saluts", au pluriel pour souligner la richesse du plan salvifique de Dieu.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Aux sources du Coran
Bonnet-Eymard est un savant, auteur d'une traduction exégétique entièrement nouvelle du Coran qui prend le parti d'écarter l'utilisation de la Sîra qui est un texte postérieur explicatif de la vie du prophète Mahomet, puis de nettoyer les écrits de tous les signes diacritiques qui à l'époque de la rédaction n'existaient pas, puis de comparer chaque passage avec la Bible ou d'autres textes antiques. Ces études l'ont amené à des conclusions radicalement nouvelles sur les origines du texte coranique qui serait, selon lui, très largement inspiré de la foi judéo-chrétienne, ainsi que sur son auteur qui ne serait pas le prophète d'Allah (Dieu) connu de toute l’Arabie et des provinces frontalières de son époque, mais un moine arabe chrétien arien qui a subi une influence juive s'exprimant en araméen, la langue sémitique antérieure à Mahomet, la plus utilisée au viie siècle. Selon lui, rien ne confirme historiquement la tradition orale musulmane, qui aurait été donc inventée pour expliquer le texte sinon incohérent et incompréhensible.
Des synthèses sont maintenant disponibles, toutes d'origines françaises, puis traduites en anglais. La dernière est d'une trentaine d'historiens des plus savants du monde entier.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Radio-France Coran : le regard des historiens Guillaume Dye, islamologue, professeur à l'Université libre de Bruxelles (ULB), co-directeur avec Mohammad Ali Amir-Moezzi du “Coran des Historiens” (éditions du Cerf) qui recense les travaux de trente spécialistes du Coran, et Muriel Debié, professeur des universités, directrice d’études à l’École Pratique des Hautes Études/PSL, où elle est titulaire de la chaire Christianismes orientaux, collaboratrice du “Coran des historiens”. Ils seront rejoints par Kahina Bahloul, islamologue et première femme imame en France.
Edouard-Marie Gallez a fait la première synthèse en 2005 des trente dernières années de découvertes éparses sur terre. Son ouvrage de plus de mille pages, avec plus de mille références, fut applaudi au Parlement Européen de Strasbourg. Des vulgarisateurs en ont fait des résumés accessibles au grand public. Je pense à mon amie Leila Qadr et Odon Lafontaine, baptisé par mon regretté ami le R.P. Jean-Jacques Marziac.
Pour de nombreux historiens, il y aurait en fait plusieurs variantes du texte canonique. C'est ce qu'a développé l'historien François Déroche dans son ouvrage "Le Coran, une histoire plurielle".
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] À l'origine, différentes versions du Coran
Leïla Qadr offre, disais-je, une synthèse mettant en avant ses propres recherches savantes. À ce jour, depuis 2005, aucun savant islamologue (il n'est pas question de s'en référer au prosélytisme islamique) n'a pu réfuter ces constats que je vais séquencer.
"Comment les judéo nazaréens s’y sont-ils pris ? Voici, à partir de l’étude critique des témoignages contemporains de la conquête arabe ainsi que du texte coranique lui-même, ce que l’on pourrait transcrire du thème principal de leur prédication pour gagner les Arabes à leur cause : « Nous, judéo nazaréens, sommes Juifs, descendants d’Abraham par son fils Isaac. Vous, Arabes, êtes descendants d’Abraham par Ismaël.Nous partageons donc le même illustre ancêtre, qui se trouve être le fondateur de la vraie religion. Nous sommes cousins, nous sommes frères. Nous formons une même communauté, une même « oumma », nous devons donc partager la même vraie religion. Nous devons obéir aux mêmes lois issues des textes sacrés reçus de Moïse, la Torah [celle conservée au sein du milieu judéo nazaréen, ce qui l’a peut-être fait évoluer différemment de celle des Juifs rabbiniques]. Nous devons obéir aux commandements du Messie-Jésus, à l’Évangile [le primo-évangile selon Matthieu, conservé et modifié par les judéo nazaréens, comme on l’a vu précédemment]. Nous devons donc porter le même projet de conquête de la terre promise, de Jérusalem et de relèvement du Temple (Le Coran a conservé cette prédication, par exemple en S95,1-6 ou en S2,127 et nous allons voir par la suite comment le coran a été constitué à partir de ces prédications.). Vous, Arabes, devez donc nous faire allégeance, à nous vos cousins par le sang, à nous vos frères aînés dans la vraie religion. Convertissez-vous, quittez votre vie traditionnelle, émigrez et suivez-nous dans le chemin de Dieu. Nous vous conduirons, et ensemble nous sauverons le monde, en déclenchant le Jour du Jugement, en faisant revenir Jésus sur terre, qui y éradiquera le mal, à la tête de nos armées. Et son retour fera de nous, fils d’Isaac, et de vous, fils d’Ismaël, ses élus dans son nouveau royaume, son bras armé ». Voici une formidable promesse messianiste : faire allégeance adhérer au projet, c’est devenir soi-même un pur, un élu, en vue d’une rétribution toute terrestre, toute accessible dans le nouveau royaume du messie. Et au passage, sans doute, accumuler le butin68 au fil des conquêtes qui doivent mener jusqu’à Jérusalem. A cette fin, les propagandistes judéo nazaréens, juifs de langue araméenne, dont beaucoup connaissent l’hébreu liturgique, ont expliqué leurs textes aux Arabes. Plus encore, ils ont formé des prédicateurs arabes, traduit leurs textes en arabe et les leur ont appris. Pour cela, ils ont réalisé pour eux de petits manuels, des florilèges des principaux textes de leur Torah, de leur Évangile, de leurs coutumes, de leurs lois, de leurs rites de pureté, de leurs codes et interdits alimentaires, de leur circoncision (chez les Juifs, la circoncision était le signe de l’alliance avec Dieu (Abraham fut le premier circoncis, selon la tradition juive). Il en allait de même pour les judéo nazaréens.)... Il fallait en effet des aide-mémoires à cette époque où l’enseignement était essentiellement su et transmis par cœur : les aide-mémoires capitaux ont été constitués par des traductions en arabe des lectionnaires utilisés par les judéo nazaréens eux-mêmes. Un lectionnaire est un livre liturgique qui présente des lectures et commentaires de textes sacrés, comme en ont toujours les chrétiens. Le lectionnaire judéo nazaréen présentait donc des extraits de la Bible, ancien et nouveau testament - du moins ce que les judéo nazaréens en acceptaient - en fonction du calendrier (samedi, dimanche, jours de fête). En langue araméenne, le mot de lectionnaire se dit qor’ôno ou qer’yana, ce qui se transpose en arabe par qur’ân, c'est-à-dire « coran » (mais nous verrons plus loin que si le Coran islamique a tiré son nom du « lectionnaire » qui est mentionné dans le texte coranique, il n’est pas pour autant la traduction arabe d’un lectionnaire judéo nazaréen). S’est donc constitué un ensemble de prédications diverses et de lectures saintes, certaines bénéficiant d’une mise par écrit comme aide mémoire, notes et instructions de prédication (nous verrons quelle sera l’importance capitale de ces feuillets par la suite). Cette propagande visait en particulier la foi chrétienne des Arabes en l’attaquant sous l’accusation d’associationnisme, c'est-à-dire en prétendant que les chrétiens donnent à Dieu des « adjoints » (la trinité)." Odon Lafontaine
Ce que le coran dit réellement des chrétiens et des Juifs (exégèse P. Édouard-Marie Gallez)
Les mentions de Muhammad dans le Coran : des années perdues depuis 1949 ? Édouard-Marie Gallez, "Histoire d'une recherche"
...Apprendre pour savoir, Savoir pour pouvoir. Il vaut mieux savoir Que de se faire avoir.
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Sujet: Re: Les Arabes sont-ils les descendants d’Ismaël ?