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 Le codex Bezae Catabrigiensis

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Jesus 1914
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Marc Hassyn
marmhonie
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MessageSujet: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyJeu 17 Oct - 13:03

Rappel du premier message :

Le codex Bezae Catabrigiensis


Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 191017011800801055
Ce merveilleux codex, le plus ancien d'un texte grec au plus proche d'un proto texte araméen, a été mis aux oubliettes par les TMN qui sont passés à côtés, et nul n'est parfait.

Ici, nous allons découvrir cette pure merveille du texte grec le plus ancien connu d'un original araméen traduit.
Le Codex Bezae Cantabrigiensis.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 191017011800611577

Il était historiquement la propriété de St Jean, qui le transmit à St Polycarpe, son disciple préféré, qui le transmis, juste avant son martyr, à son meilleur disciple St Irénée, qui le rapporta en Gaule à Lyon.
Lire cette merveille en ligne

Un pervers sexuel, Théodore de Bèze, amant de Calvin, incendiat les bibliothèques les plus sacrées et dans celle du monastère de St Irénée, quelle ne faut pas la surprise du drôle, de voir que flambait une merveille. Il en sauve ce qu'il put et l'envoya en le volant, à ses amis protestants anglais à Cambridge, où il demeure encore comme trésor de pillage des huguenots.

La France catholique l'a toujours réclamé. Autant parler à un mur, nous le savons.

Mais l'étude du codex était interdite en plus aux catholiques, ce qui nous fit terriblement plus de mal encore. Enfin, les savants du monde entier purent le consulter via des facsimilés très médiocres.

L'étude savante est presque exclusivement française, à la recherche de son patrimoine.

Car la Gaule devint catholique au premier siècle par St Jean, on l'oublie trop souvent.

Tous les grands disciples de St Jean, trouvèrent refuge dans le sud de la Gaule, de Lazare qui est inhumé à Marseille, en passant par Marie de Magdla, et les autres Marie qui furent témoins de la résurrection au petit matin.

(ï)"Le texte standard établi par les éditions Nestle-Aland (NA28) et servant aux traductions est la compilation faite à partir de manuscrits copiés du IIIème au V ème siècles et qui ont forcément subi des retouches.

L'ancêtre du Codex Bezæ était à Lyon au second siècle puisque dans les années 170 Irénée y a puisé des citations. C'est donc bien dans un scriptorium de la même ville qu'il a été copié à la fin du IVeme siècle. Il sera conservé au couvent Saint Irénée jusqu'à ce que Théodore de Bèze ne le soustraie aux incendies de 1562 allumés par les Réformateurs. Il est depuis lors conservé à la Bibliothèque de l'Université de Cambridge. Son origine lyonnaise était clairement admise par les auteurs du XIX s dont le savant F H Scrivener.
.../...
Son intituté “Bezæ Codex Cantabrigiensis”. ce précieux manuscrit le tient de sa préservation par les Huguenots lors des guerres de religion. En effet Théodore de Bèze  l'avait eu sous sa sauvegarde en 1562, quand, durant les guerres de religion, il fut retiré du monastère St Irénée de Lyon pris dans les flammes. Il l'adressa quelques années plus tard à la Bibliothèque de l'Université de Cambridge où il est conservé depuis lors.

L'évêque de Clermont d'Auvergne, dans le but de confirmer une variante latine de Jean (21-22) dont l'original grec ne se lisait que dans cet exemplaire, l’avait amené en 1545 au concile de Trente."[/i]

Nous, catholiques romains, lui devons en partie notre messe de toujours, la Tridentine.

Attention, ici, les hellénistes auront la part belle.
"L’évangile de Jean s’y trouvait, non point à la quatrième, mais à la seconde place, juste  derrière Matthieu."Eh oui, Papias, évêque d'Antioche au 2e siècle, atteste avaoir lu un proto araméen de Matthieu, ce qui place cet évangile en premier, puis Jean en second.
Aujourd'hui, plus personne ne conteste que Jean est l'évangile le plus ancien et le plus historique d'avant 70. Il est fait cas de lieux détruits en 70, or dans Jean, ces lieux sont communs et bien vivants, ce qui prouve que c'est du vivant de Jésus que proviennent ces descriptions.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Bezae-mosaique-4c6ef85

Le passage le plus célèbre au monde de la Bible est celui de la femme adultère qu'on devrait lapider. S'il a été mis à l'oubli et disparait avec les nouvelles éditions de la TMN, ce qui est inquiétant, les traducteurs et savants du monde entier mettent ce passage en avant comme un des plus anciens et des plus précis, car ce lieu a bien été retrouvé en archéologie.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200208041556736909

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 191017012406215422
L'exégète Sylvie Chabert d'Hyères offre une étude d'une vie pour Le plus incroyable codex qui existe à ce jour.
Etude historique du codex Bezae

Il est évident qu'en disparaissant de la TMN 2018, celle-ci ne sera plus crédible pour les francophones, attachés à leur patrimoine cultuel depuis toujours.

Voici les grandes traductions modernes actualisées qui mettent en valeur l'immensité du codex Bezae sur les autres.

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Bible-de-jerusalem-4c0e1de
Bible de Jérusalem 2013

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Bible-thompson-4c66e50
Bible protestante Thompson 2018 qui fournit le plus de découvertes archéologiques

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Bible-liturgie-2013-4c6e8bd
Bible de la Liturgie catholique révisée 2013
Le monument tant attendu depuis 70 ans. Cette Bible, gratuite en ligne écrase toutes ses contemporaines. La Bible d'étude est à un prix exhorbitant, mais fabuleux. Un collector qui supplante enfin la Bible Fillion qui, de son temps, avait seul vu juste sur l'importance du Codex Bezae :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Bible-fillion-4c66c17

A noter que Louis Segond resta fasciné sa vie durant devant le codex Bezae qu'il mit toujours en avant des autres.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Segond-louis-4c6ef80
D'où sa traduction 1910 toujours aussi classique et la plus répandue au monde (plus de 1,5 milliard de cette traduction, record mondial en 2014.)
La première traduction du monde nouveau 1963 et 1974 (série Verte) était aussi imprégnée de ce codex qui faisait alors autorité à raison.

Une émission Radio consacra plus de 4 heures de direct pour comprendre cet inestimable Codex Bezæ.

https://youtu.be/1GgctStCrKg
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptySam 11 Jan - 3:32

Codex Bezæ araméen ?

Ce codex est une copie du texte rapporté d'Orient vers 140 à Lyon par Saint Irénée. C'est un texte pré-Marcionite et par sa qualité il est très supérieur aux autres codex. On est loin du "texte grec" établi bien plus tard.
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyJeu 30 Jan - 19:55

Etude du Prologue de Saint Luc


Luc I-1 a 4
Ce codex est bilingue grec-latin. Si le latin est conforme avec la Vetus Vulgata, le grec est de par sa forme écrite certainement pas en suivant le grec. Il suit la structure d'une autre langue, la poésie araméenne.

Texte grec du Bezae :
1 ἐπειδήπερ πολλοὶ ἐπεχείρησαν ἀνατάξασθαι διήγησιν περὶ τῶν πεπληροφορημένων ἐν ἡμῖν πραγμάτων  
2  καθὰ παρέδοσαν ἡμῖν οἱ ἀπ' ἀρχῆς αὐτόπται καὶ ὑπηρέται γενόμενοι  τοῦ λόγου  
3  ἔδοξε κἀμοὶ παρηκολουθηκότι ἄνωθεν πᾶσιν ἀκριβῶς καθεξῆς σοι γράψαι κράτιστε Θεόφιλε.
4  ἵνα ἐπιγνῷς περὶ τῶν κατηχήθης λόγων τὴν ἀσφάλειαν.

Texte latin du Bezae :
1 Quoniam quidem multi conati sunt ordinare narrationem, quae in nobis completae sunt, rerum,
2 sicut tradiderunt nobis, qui ab initio ipsi viderunt et ministri fuerunt verbi,
3 visum est et mihi, adsecuto a principio omnia, diligenter ex ordine tibi scribere, optime Theophile,
4 ut cognoscas eorum verborum, de quibus eruditus es, firmitatem.

Traduction de Chabert :
1- Considérant que beaucoup se sont mis, en remontant en arrière, à mettre en ordre un récit des réalités portées parmi nous à leur accomplissement,
2- conformément à ce que nous ont transmis ceux qui, dès le début, virent par eux-mêmes et devinrent servants de la Parole, il a semblé bon quant à moi qui
3 ai suivi de près, anciennement tout, avec exactitude, selon la succession, d'écrire pour toi excellent Théophile,
4 - afin que tu reconnaisses sur les paroles (dont) tu as été instruit oralement, la sûreté.

Traduction Bible de Jérusalem 2013 :
1 Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
2 d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et serviteurs de la Parole,
3 j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines d'en écrire pour toi l'exposé suivi, excellent Théophile,
4 pour que tu te rendes bien compte de la sûreté des enseignements que tu as reçus.

Bible traduction du monde nouveau 1995 :
1 Puisque beaucoup ont entrepris de rédiger un exposé des faits auxquels on ajoute pleinement foi parmi nous,
2 tels que nous les ont transmis ceux qui, dès [le] commencement, sont devenus témoins oculaires et serviteurs du message,
3 j’ai décidé, moi aussi, parce que j’ai recherché toutes choses avec exactitude depuis le début, de te les écrire dans un ordre logique, très excellent Théophile,
4 pour que tu connaisses pleinement la certitude des choses qu’on t’a enseignées de vive voix.

Etude de ce Prologue
3 - ...Il a semblé bon à moi aussi qui  ai tout suivi de près, depuis l’origine 
Le Prologue s’étend sur une phrase, longue,  classique, imprégnée du style de Démosthène; en effet le verbe suivre, sous cette  forme au parfait, revient comme un leitmotiv dans les lettres ses lettres et les discours de cet orateur lorsqu'il mettait en relief sa responsabilité  d’homme politique, conscient des dangers les plus imminents qu’il s’interdisait de fuir , faisant acte de présence dans les situations les plus délicates et parlant de lui à la troisième personne:

  • ”Pour engager une guerre le plus adéquatement possible, il ne faut pas suivre  le cours des évènements mais le devancer.” Discours 4:39 

  • “l'homme qui du début jusqu'à la fin avait étroitement suivi les opérations” Discours18:172  

  • “il a prêté une oreille attentive aux rapports oraux durant le déroulement de tous ces évènements et à ceux qui les avaient suivis de près depuis le début”. Discours 48/40:

  •  “J'ai permis ces choses pour avoir eu ainsi une exacte connaissance et avoir suivi quelques uns de ses méfaits”. Discours 23/187

  • “sachant suivre de près les évènements”. Lettre I:4 


Démosthène était une référence littéraire incontournable  que Plutarque avait mis en parallèle avec Cicéron  et au II siècle Lucien de Samosate avec Homère.  Lui empruntant l’expression, Flavius Josèphe en explicitait le sens  en l'opposant à “s’informer” : “Quiconque s'engage à transmettre le récit d' actions véritables se doit avant tout de les connaître exactement lui-même, soit pour avoir suivi lui-même les événements, soit pour s'être informé auprès de ceux qui savent” Contre Apion 1/10,53-54 .   L’historien avait écrit sa Guerre des juifs après en avoir  suivi de près le déroulement,  mais il avait rédigé les Antiquités, en s’informant consciencieusement auprès d’anciens, puisant conjointement aux sources scripturaires. 
Comment l'évangéliste , en parlant de lui-même,  aurait-il pu  faire ce même emprunt à Démosthène, dont il connaissait forcément l'oeuvre, pour parler d' évènements qu’il n’aurait pas vécus? Le champ sémantique du verbe est clair en lui-même , puisqu'il signifie "accompagner sur le chemin". Aussi la traduction   ayant suivi par la pensée, ou bien m’étant informé, est un abus de langage qui laisse  entendre que Luc n’avait pas pris part aux événements consignés, mais qu’il les avait seulement scrutés à travers le rapport d’autrui. Se serait-il mal exprimé? Non, certes! Mais le pli indéfroissable des habitudes, sinon les réflexes conditionnés,  dès la fin du premier siècle, ont confiné l’évangéliste dans un rôle de rédacteur, de manière à le distancer des faits rapportés. Mais les exemples littéraires obligent à conclure qu’il prit part aux évènements rapportés, comme Démosthène de son temps ou Flavius Josèphe dans la guerre contre Rome. 

L'évangéliste ne suivait pas l'ordonnancement littéraire  que d'autres avaient adopté après avoir récolté  le témoignage des "gardiens la parole” . Il avait opté pour un ordre chronologique évitant d'intervertir les faits, de manière à ne pas confondre les conséquences avec les causes. Selon une tradition orale communiquée par Grégoire le Grand, il accompagnait Cléopas sur le chemin dit d'Emmaus, et là encore, couvert par l'anonymat. Pour respecter l'ordonancement de son livre, c'est en arrivant à ce point, qu'il conviendra de lever le voile sur son identité. 

 4 - d’écrire pour toi Excellent Théophile  
Luc avait dédicacé son oeuvre à  Théophile,  soulignant sa qualité d'officiel par l"emploi du superlatif κράτιστος “excellent” dans son évangile.  Cet adjectif est   à trois  reprises dans les Actes (Ac 23:26; 24:3;  26:25), pour des salutations faites à des officiels de haut rang , les procurateurs Félix et Festus. L'adresse faite en préface d’une oeuvre, relevait d'une convention littéraire déjà bien établie et qui voulait que le personnage en question appartint à la classe qui exerçait le pouvoir.

      Une adresse similaire était faite par Flavius Josèphe  au "très excellent Epaphrodite", un personnage dont l'historien admirait la rigueur et la volonté d'authenticité dans sa préface des Antiquités , si bien qu'il lui dédia sa Vita et son traité Contre Apion. Malgré ces mentions l'identification d'Epaphrodite demeure conjecturelle. La personnalité de Flavius Josèphe laisse supposer qu'Epaphrodite n'était pas un homme de l'ombre mais qu'il jouissait d'une reconnaissance officielle; c'est pouquoi certains ont pensé à l'affranchi de Néron qui devint secrétaire de Domitien, ou à cet autre, nommé procurateur sous Trajan.
La même problématique revient dans l'Epître à Diognète dont l'identification est elle aussi soumise à conjecture. Aurait-il été ce conseiller de Marc Aurèle? La lettre était conçue comme une réponse à celui qui s'interrogeait sur le christianisme naissant.

    Dédier leur ouvrage à un personnage permettait à ces auteurs de préciser leur orientation lorsqu’ils demandaient à une  personnalité de haut rang de leur apporter leur caution.
    “Le prologue renfermait souvent une dédicace, non parce que l'auteur visait un succès commercial grâce au patronage du dédicataire, mais parce que des liens personnels d'amitié ou de reconnaissance l'unissaient à ce personnage et nourrissaient son espoir que l'oeuvre fût goûtée par le dédicataire et ses amis” 

    Parmi d'autres préfaces, est à remarquer celle de Justin Martyr qui, vers 155 adressait une première Apologie à l'Empereur et une seconde au Sénat, dans le but de défendre les chrétiens en butte aux persécutions. A chaque fois il  libellait son adresse selon les principes de l'administration romaine, saisissant les autorités de manière officielle.

    Au vu de ces exemples, il serait très surprenant que Luc ait dédié son travail à un personnage fantôme, simple prête-nom d'une communauté d'auditeurs. Théophile devait lui aussi appartenir à la classe dirigeante et il y a  lieu de rechercher le poste qu'il avait pu occuper et le but  exact que visait Luc en s'adressant à lui.
    Le dernier mot de son prologue, "solidité" est posé en point d'orgue en fin de phrase, la plus longue de tout son récit. Etymologiquement le terme signifie sans chute, sans erreur.  Ἀσφάλεια se retrouve dans les ouvrages historiques, dans le langage des tribunaux comme des  politiques pour exprimer la confiance qu'il est possible d'avoir dans une source, une information, un document ou un rapport; ce mot est souvent accolé à reconnaître ou écrire .
    Effectivement Luc prenait à témoin Théophile, sollicitant de lui plus qu'une appréciation ou un discernement, mais par un acte de "reconnaissance" , l’apport de sa  “caution". Luc s'était efforcé d’étayer ses propos de repères historiques à l’intention  d’une personnalité dont l'appréciation présentait à ses yeux un enjeu particulier . Au moment de se mettre à la tâche, le récit était déjà construit à l'état oral puisque Luc disait seulement le mettre par écrit à l'intention de Théophile et non point le rédiger.

    Théophile , un nom grec signifiant "celui qui aime Dieu" était assez répandu parmi les Juifs au premier siècle selon les témoignages scripturaires notamment dans les familles sacerdotales. L’importance accordée par Luc à l’étymologie des noms n’incite pas à s’enquérir d’un personnage  grec ou romain, consacré à un autre dieu que celui qu’il vénérait. Or le seul  officiel de ce nom, connu après l’année 30 fut, le grand-prêtre Théophile, ce fils d’Anne, qui exerça de 37 à 41. À la différence de son frère Jonathan nommé un an avant lui, il ne faisait pas partie de l’assemblée du Sanhédrin (évoquée en Ac 4, 6) qui arrêta Pierre et Jean avant de persécuter Étienne. Il exerça son office en même temps que le procurateur Marullus, sous l'empereur Caligula auprès duquel se trouvait Agrippa I, quand le temple fut menacé de voir trôner en son Saint la statue de l'empereur. Dans cette affaire il serait resté comme en retrait, évitant de s’afficher. Sous son mandat, les églises de Judée Galilée et Samarie eurent un temps de répit qu’elles surent mettre à profit pour s’accroître et se fortifier (cf Ac 9:31). Son père Anneétait vraisemblablement mort lorsque son frère et lui exercèrent comme grand-prêtre.
    Grâce à la caution reçue de lui, Luc put rendre public et répandre sans inquiétude l'évangile mis par écrit, si bien que Paul,  une quinzaine d’années plus tard, pouvait écrire aux Corinthiens qu’il leur envoyait ce frère loué dans toutes les églises pour l'évangile (2 Co 8:18).
Bibliogr: RH Anderson,  à la recherche de Théophile, Dossiers d'Archéologie, janvier 2003 p 64-71. 

4 - Au sujet des paroles, elles [dont] tu as été instruit oralement
Τῶν corrigé dans les autres manuscrits par ὧν, n'est pas une erreur de scribe par omission du τ. Il se rencontre dans la langue d'Homère aussi comme pronom démonstratif,  et séparé du nom par un ou plusieurs mots, comme c'est le cas ici. Il prend alors un sens emphatique ou plus précis. A d'autres reprises Luc y a eu recours (2,49).
tu as été instruit oralement. Ce verbe  est d'emploi rare jusqu'au premier siècle; il se retrouve dans les Actes à propos d'une rumeur que l'on entend et dont on se fait l'écho jusqu'à la répandre à son tour: 
- Ainsi certains avaient répandu la rumeur que Paul incitait à ne plus pratiquer les coutumes juives (Ac 21,21) ; le verbe est  à l'aoriste. Paul eut alors à accomplir une démarche de purification pour que l'on sache qu' était infondée la rumeur qui avait couru à son sujet (Ac 21,24);  le verbe est alors au parfait: cette rumeur avait donc été répandue depuis un certain temps déjà et elle était encore présente à la mémoire.
- Apollos en Ac 18,25, lettré versé dans les Ecritures Saintes, était dit avoir entendul'enseignement à Alexandrie d'où il était originaire. A son tour il se mit à proclamer la parole avec rigueur; mais s'étant fixé sur le seul baptême de Jean, il fut pris à part par Priscille et Aquila qui lui exposèrent avec plus d'exactitude encore la "Voie". Le verbe est au parfait ce qui laisse entendre qu'Apollos était un disciple instruit depuis un certain temps déjà lorsqu'il arriva à Ephèse.
Si, à son image, Théophile avait été un disciple déjà formé, le verbe du prologue aurait été vraisemblablement au parfait ; or il est à l'aoriste. Ainsi au moment où Luc lui dédicaçait son ouvrage, Théophile venait de se voir communiquer, sur le sujet, une  première information à laquelle il avait donné un écho. Et comme dans les cas précités, cette information allait devoir être reprécisée, sinon rectifiée. Théophile pouvait être un sympathisant mais probablement pas un fidèle des assemblées chrétiennes. C'est à partir de ces textes que le terme a pris un sens restreint qu'il n'avait pas alors , pour  désigner la catéchèse chrétienne.
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyJeu 30 Jan - 21:47

Suite de l'étude du Prologue du Bezae selon Saint Luc


Saint Chrysostome note que l'Evangéliste ne s'en rapporte pas seulement à son témoignage personnel, mais il s'appuie exclusivement sur celui des Apôtres, pour donner plus de poids à ses paroles: "ainsi que nous les ont rapportées ceux qui les ont eux-même vues dés le commencement" - Eusèbe. (Hist. ecclé., 3, 4). Il est donc certain que c'est dans les enseignements de saint Paul ou des autres Apôtres qui ont se sont attachés dès le commencement à la personne du Sauveur, que Saint Luc a puisé le véritable historique de son récit. Saint Luc se sert du mot, "ils ont vu" parce que le témoignage de témoins oculaires des faits, est pour nous le plus ferme motif de crédibilité.

Les Pères Apostoliques nous laissent des notes exceptionnelles. 
Saint Luc commence son réçit en nous faisant connaître la raison qui l'a déterminé à écrire son Évangile; c'est que plusieurs avaient eu la prétention de raconter les choses dont il avait une connaissance plus parfaite: "Plusieurs, dit Saint Luc, s'étant efforcés de mettre par ordre l'histoire des choses"

Saint Ambroisse : Car, de même que chez le peuple juif, un grand nombre de prophètes ont prophétisé sous l'inspiration de l'Esprit saint, tandis que d'autres n'étaient que de faux prophètes, de même aujourd'hui, sous la nouvelle loi [Nouveau Testament], plusieurs ont entrepris d'érire des évangiles qui ne sont pas de bon aloi; c'est ainsi qu'on nous donne un évangile, écrit, dit-on, par les douze Apôtres, un Éangile que Basilide a eu la prétention d'érire, un troisièe même qui aurait pour auteur saint Mathias. 

Basile sur Saint Luc : Lorsque Saint Luc dit "plusieurs", il s'est donc moins attardé à leur nombre qu'à la diversité des hérésies que professaient ces prétendus évangélistes, qui sans avoir été favorisés des dons de l'Esprit Saint et ne s'appuyant que sur leurs vains efforts, ont cherché bien plutôt à composer des récits particuliers qu'à reproduire la vérité historique des faits. 

Saint Ambroise (Ibid) : Celui qui s'est efforcé de mettre en ordre, n'a du ses efforts qu'à son travail personnel, et n'en peut espérer aucun résultat; au contraire, les dons et la grâce de Dieu n'exigent point d'efforts, et quand la grâce se répand dans une âme, elle l'arrose si largement, que l'esprit de l'écrivain loin d'être stérile, devient d'une inépuisable féondité. C'est donc avec raison que Saint Luc ajoute: "ces choses qui se sont accomplies parmi nous" ou "dont nous avons une connaissance surabondante", car ce qui est abondant ne fait défaut à personne, comme aussi personne ne doute de ce qui s'est accompli, puisque la foi s'appuie alors sur des faits qui en sont la démonstration la plus claire. 

Tite sur la Préface de Saint Luc : Il ajoute: "ces choses" car ce n'est pas dans un corps simplement apparent, comme le préendent les hérétiques que Jéus a fait son avèement parmi nous, mais comme il était la vérité c'est réellement dans la vérité qu'il a accompli son oeuvre. 

Origène : Il nous fait connaître qu'elles ont été pour lui les suites de cet avènement, en ajoutant: "qui se sont accomplies parmi nous" c'est-à-dire qui nous ont été dévoilées dans toute leur clarté (comme le signifie le mot grec que le latin ne peut rendre par un seul mot), car la connaissance de ces mystères était chez lui le résultat d'une foi certaine, raisonnée, et qui excluait jusqu'à l'ombre mêe du doute.
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyVen 7 Fév - 22:03

Il n'y a pas de contradiction avec la TMN 2018.
Le Codex Bezae est désigné officiellement par la majuscule “D”. Il est très différent et indépendant de tous les autres manuscrits principaux. Comme l’indiquent plusieurs notes en bas de page dans les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau (en anglais), tantôt ce codex confirme, tantôt il infirme le Sinaiticus (א), le Vaticanus (B) et l’Alexandrinus (A). La grande valeur de ce codex réside plus dans le fait qu’il appuie d’autres manuscrits importants que dans ses omissions ou ajouts particuliers. — Voir, dans Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau, édition anglaise à références de 1984, les notes en bas de page se rapportant à Matthieu 23:14; 24:36; 27:49; Marc 7:16; 9:44, 46; 11:26; Luc 15:21; Jean 5:4.

Malgré quelques leçons et variantes insolites, le Codex Bezae est un témoin de plus attestant que la Bible est demeurée intacte jusqu’à nos jours.
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1990127#h=6
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptySam 8 Fév - 1:11

L'homme est fait pour être heureux, pour obtenir le bonheur, la béatitude éternelle qui consiste dans la vision de Dieu face à face (I Cor 13,12), béatitude qu’il doit rejoindre par les actes de la vie présente. Dans ce domaine la Watchtower a toujours ignoré la prudence en annonçant combien de fois de fausses prophéties. On ne les compte plus.
Il est démontré que depuis le début du christianisme, au 1er siècle, la collecte des paroles de Jésus laissait planer un doute sur l'appartenance de ce beau passage. Il est de Luc.
Les Témoins de Jéhovah sont obligé dans leur organisation de ne jamais critiquer la Watchtower. Ils obligent les plus engagés à répéter sans cesse que ce n'est pas de Jean depuis 2013. Malheur à eux, il est de Luc.
Ils ont modifié la Parole de Jéhovah, bien des malheurs retombent sur eux seuls. La Russie les interdit depuis 2017, la Chine les extermine depuis 2018. Les procès de pédophilie touche en 2019 le Collège Central qui devra comparaitre devant des tribunaux américains!!!!
Malheur à vous de censurer la Parole de Dieu!! La Traduction du Monde Nouveau 2018 avec cette censure de paroles authentiques du Christ vous perdra.
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptySam 8 Fév - 22:40

Qu'est-ce que le "Saint des saints" dans le Temple ?


Au chapitre 23 du Codex Cantabrigiensis, le verset classique 53 est complété par un passage appelé 53b troublant :
53b καὶ θέντος αὐτοῦ ἐπέθηκεν τῷ μνημείῳ λείθον ὃν μόγις εἴκοσι ἐκύλιον.
53b et en même temps il posa sur le tombeau une pierre que péniblement, à vingt ils roulaient.
Les manuscrits grecs outre le f3, sont rares contenant cette insertion admirable. En effet, selon Flavius Josèphe on accédait au Saint des saints du Temple d'Hérode par "la porte orientale de la cour intérieure, qui était en bronze et tout à fait massive, que vingt hommes le soir fermaient avec peine” (Guerre des Juifs, VI-293) :
καὶ μοχλοῖς μὲν ἐπερειδομένη σιδηροδέτοις, κατάπηγας δὲ ἔχουσα βαθυτάτους εἰς τὸν οὐδὸν ὄντα διηνεκοῦς λίθου καθιεμένους, ὤφθη κατὰ νυκτὸς ὥραν ἕκτην αὐτομάτως ἠνοιγμένη
"et l'on vit la porte du Temple intérieur, tournée vers l'Orient, - bien qu'elle fût en airain et si massive que vingt hommes ne la fermaient pas sans effort au crépuscule" (25 avril 70)
Il n'y avait qu'un grand prêtre du Temple de Salomon pour savoir ce détail tellement particulier pour comparer la pierre qui fermait l'entrée du tombeau neuf où Jésus avait été déposé avec la porte du Temple d'Hérode neuf également.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200208102859721767
est comparé avec
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200208095935572911
et précisément 20 hommes pour ouvrir la porte de bronze :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200208095935398006

On retrouve le tabernacle dans les églises de Tradition sur l'autel, en dessous du 6 candélabres plus au centre la Croix rayonnante, soit la Menorah !
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200209123742456946
Le tabernacle catholique est identique à l'entrée dans le Saint des saints du Temple d'Hérode.

Comprenons que Tradition signifie étymologiquement Transmettre
Jésus, les Douze, les Marie, toutes & tous étaient juifs ! L'Eglise ne l'a jamais oublié (bien que depuis 1789 les pires légendes urbaines contre la Sainte Eglise se diffusent, ce qu'on appelle "la légende noire".)
L'arche d'Alliance était veillée par deux chérubins :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 20020901193968645
Dans l'arche se trouvaient les 2 tables des dix commandements, 3 sur une table et 7 autres sur la seconde table.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Commandements

Au dessus se trouvait la Menorah :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200209011940853795

Avec la venue du Christ (Messie), une Nouvelle Alliance est conclue. Le Temple a été détruit selon la prophétie de Jésus-Christ. Désormais tout humain peut être sauvé par le Dieu Unique dont Il a sacrifié Son Fils pour nos péchés.
Voici donc l'autel chrétien, en l'honneur du Seigneur Jésus vrai Dieu.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200209011939163434

Voici les explications :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200209011944841559
Il y a le Tabernacle, les deux chérubins, la nouvelle Menorah, la Croix ✝ en place de l'étoile de David ✡, le tombeau de la Passion, l'ostie consacrée et le ciboire de la cène.
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200209011944841559

Qu'est-ce que le "Saint des saints" dans le Temple ?
On trouve cette expression dans le Lévitique 16-16. Cependant les traductions sont différentes d'une Bible française à une autre. Est-ce "faire le rite de réconciliation pour le lieu saint" ou "faire propitiation pour le lieu saint" ? André Chouraqui propose un français étrange : "Il l’absout sur le sanctuaire".

Que comprendre ?
Réconciliation, propitiation, absolution, purification, rédimer ?
Dans les anciennes églises catholiques, il était marqué au sol "Sanctuarium Dieu".
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200208101344818439
Aujourd'hui, la messe Paul VI le profane systématiquement & le tabernacle a disparu de l'autel. La messe tridentine respectait le rite hébreu !

Allons voir dans l'hébreu, puis dans le latin, et enfin je vous proposerai une traduction littérale.
וְכִפֶּר עַל-הַקֹּדֶשׁ, מִטֻּמְאֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וּמִפִּשְׁעֵיהֶם, לְכָל-חַטֹּאתָם; וְכֵן יַעֲשֶׂה, לְאֹהֶל מוֹעֵד, הַשֹּׁכֵן אִתָּם, בְּתוֹךְ טֻמְאֹתָם.
Et expiet sanctuarium ab immunditiis filiorum Israel et a praevaricationibus eorum cunctisque peccatis. Iuxta hunc ritum faciet tabernaculo conventus, quod fixum est inter eos in medio sordium habitationis eorum.
Traduction proposée:
Et il fera expiation pour le sanctuaire des souillures des enfants d'Israël, et de toutes leurs transgressions selon qu'ils ont péché ; et il fera de même pour la Tente d'assignation, qui demeure avec eux au milieu de leurs souillures.

Et expiet sanctuarium
"Le sanctuaire", le Saint des saints. Par וְאֶת-אֹהֶל, "tente de réunion", ici dans le Codex Cantabrigiensis f3 de l'évangile selon Luc, ainsi qu'au verset 17, comme aux versets 20 et 33, il faut entendre le Saint, qui, comme étant la partie principale du tabernacle, porte le nom du tout, à la différence de אִתָּם "Saint" ou "sanctuaire" c'est à dire la Tente d'assignation, qui dans ce chapitre désigne le Saint des saints, et est appelé au verset 33 אֶת-מִקְדַּשׁ, identique קֹדֶשׁ הַקֳּדָשִׁים, "Saint des saints" dans Exode 26-33.
Les aspersions de sang dans le Saint sont analogues à celles qui ont été pratiquées dans le Saint des saints. Comme donc dans le Saint des saints le sang a été répandu sur le propitiatoire et devant le propitiatoire, et que dans le Saint l'autel des parfums correspond au propitiatoire, le sang ne peut avoir été répandu ici qu'à cet autel, une fois sur une de ses cornes, comme toujours dans les sacrifices pour le péché, et 7 fois devant l'autel.
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyDim 9 Fév - 2:10

Le sujet me passionne. On revient aux origines avant que les évangiles ne soient définitivement écrites. Tu expliques cet espace de formation hésitante.

J'ai trouvé un texte en anglais que j'ai traduits avec Google.

Codex Bezae

Information catholique
(CODEX CANTABRIGIENSIS), l'un des cinq manuscrits grecs du Nouveau Testament les plus importants, et le plus intéressant de tous en raison de ses lectures particulières; les érudits le désignent par la lettre D (voir CRITIQUE BIBLIQUE, sous-titre Textuel). Il reçoit son nom de Theodore Beza, l'ami et successeur de Calvin, et de l'Université de Cambridge, qui l'a obtenu en cadeau de Beza en 1581 et le possède toujours. Le texte est bilingue, grec et latin. Le manuscrit, écrit en caractères onciaux, forme un volume quarto, d'excellent vélin, 10 x 8 pouces, avec une colonne sur une page, le grec étant sur la page de gauche (considérée comme la place d'honneur), le latin parallèle lui faisant face la bonne page. Il a été reproduit dans un excellent fac-similé photographique, publié (1899) par l'Université de Cambridge.

Le codex ne contient que les quatre évangiles, dans l'ordre autrefois commun en Occident, Matthieu, Jean, Luc, Marc, puis quelques versets (11-15), en latin seulement, de la troisième épître de Saint Jean, et le Actes. Il manque cependant le manuscrit du scribe original, en grec Matt., I, 1-20; [iii, 7-16]; vi, 20-ix, 2; xxvii, 2-12; Jean i, 16-iii, 26; [xviii, 14-xx, 13]; [Mk. xvi, 15-20]; Actes, viii, 29-x, 14; xxi, 2-10, 16-18; xxii, 10-20; xxii, 29-xxviii, 31; en latin, Matt., i, 1-11; [ii, 21-iii, 7]; vi, 8-viii, 27; xxvi, 65-xxvii, 1; Jean, i, 1-iii, 16; [xviii, 2-xx, 1]; [Mk., XVI, 6-20]; Actes viii, 20-x, 4; xx, 31-xxi, 2, 7 à 10; xxii, 2-10; xxiii, 20- xxviii, 31. Les passages entre parenthèses ont été fournis par une main du Xe siècle. On remarquera que seul l'évangile de saint Luc, des livres qu'il contient, est conservé complet. L'état du livre montre un écart entre les Évangiles et les Actes; et le fragment de III John indique que, comme dans d'autres manuscrits anciens, les épîtres catholiques y ont été placées. Le fait que l'Épître de Jude ne précède pas immédiatement les Actes est considéré comme indiquant son omission du codex; elle peut cependant avoir été placée ailleurs. Nous ne pouvons pas dire si le manuscrit contenait plus du Nouveau Testament, et rien n'indique qu'il ait été, comme les autres grands manucrits onciaux, jamais joint au texte de l'Ancien Testament. Outre la main du scribe original, il y a des corrections dans plusieurs mains différentes, dont certaines sont probablement contemporaines des annotations liturgiques originales et ultérieures et des sortes sanctorum, ou des formules pour raconter des fortunes; tous ces éléments sont importants pour retracer l'histoire du manuscrit que Beza a écrit dans la lettre accompagnant son don que le manuscrit a été obtenu du monastère de Saint-Irénée à Lyon, pendant la guerre de 1562. Lyon a été saccagée par les huguenots cette année-là et ce manuscrit faisait probablement partie du butin. Le réformateur a dit qu'il était resté longtemps dans le monastère, négligé et couvert de poussière; mais sa déclaration est rejetée par la plupart des savants modernes. On prétend, en effet, que ce codex est celui qui fut utilisé au Concile de Trente en 1546 par William Dupré (les écrivains anglais persistent à appeler ce Français un Prato), évêque de Clermont en Auvergne, pour confirmer une lecture latine de John, xxi, si eum volo manere, qui ne se trouve que dans le grec de ce codex. De plus, il est généralement identifié avec Codex beta, dont les lectures particulières ont été rassemblées en 1546 pour l'édition Stephens du Testament grec par des amis à lui en Italie. Beza lui-même, après avoir d'abord dénommé son codex Lugdunensis, l'a appelé plus tard Claromontanus, comme s'il ne venait pas de Lyon, mais de Clermont (près de Beauvais, pas Clermont d'Auvergne). Tout cela, mettant en doute la déclaration originale de Beza, indique que le manuscrit était en Italie au milieu du XVIe siècle et a une certaine influence sur la localité de la production.
Il est communément admis que le manuscrit est originaire du sud de la France vers le début du VIe siècle. Personne ne le place à un défi ultérieur, principalement sur la preuve de l'écriture manuscrite. La France a été choisie, en partie parce que le manuscrit y a été trouvé, en partie parce que les églises de Lyon et du Sud étaient de fondation grecque et ont continué pendant longtemps à utiliser le grec dans la liturgie, tandis que le latin était la langue vernaculaire - pour une telle communauté, à en tout cas, ce codex bilingue a été produit - et en partie parce que le texte de D ressemble beaucoup au texte cité par saint Irénée, même, dit Nestlé, en ce qui concerne les erreurs d'écriture, de sorte qu'il peut être dérivé de son très copie. Au cours des cinq dernières années, cependant, l'opinion des meilleurs critiques textuels anglais a viré vers le sud de l'Italie en tant que résidence d'origine de D.Il est souligné que le manuscrit a été utilisé par une église pratiquant le rite grec, comme annotations liturgiques. concernent uniquement le texte grec; que ces annotations datent du neuvième au onzième siècle, exactement la période du rite grec dans le sud de l'Italie, alors qu'il s'était éteint ailleurs dans la chrétienté latine, et montrent que les messes byzantines étaient en usage, ce qui ne peut pas être le cas dans le sud de la France. Les corrections, qui concernent également le texte grec mais rarement le latin, l'orthographe et le calendrier, pointent toutes vers le sud de l'Italie. Ces arguments, cependant, ne touchent que la maison du manuscrit, pas son lieu de naissance, et les manuscrits ont voyagé d'un bout à l'autre de l'Europe. Ravenne et la Sardaigne, où se sont également rencontrées des influences grecques et latines, ont également été suggérées. On peut seulement dire que la certitude avec laquelle jusqu'à récemment il était attribué au sud de la France a été ébranlée et les probabilités favorisent désormais le sud de l'Italie.

Après Scrivener, les savants l'ont universellement daté du début du VIe siècle, mais il y a maintenant une tendance à le placer cent ans plus tôt. Scrivener lui-même a admis que l'écriture n'était pas incompatible avec cette première date et ne lui a attribué qu'une date ultérieure. date en raison de la latinité des annotations. Mais le latin corrompu n'est pas lui-même incompatible avec une date antérieure, tandis que la liberté avec laquelle le texte latin NT est traité indique une époque où l'ancienne version latine était toujours à jour. Il appartient probablement au Ve siècle. Rien ne nécessite une date ultérieure.

Le type de texte trouvé en D est très ancien, mais il a survécu dans ce seul manuscrit grec, bien qu'il se retrouve également dans les versions latin ancien, syriaque ancien et arménien ancien. Il s'agit du soi-disant texte occidental, ou d'un type de texte occidental. Tous les Pères avant la fin du troisième siècle ont utilisé un texte similaire et il peut être retracé à l'époque sous-apostolique. Sa valeur est discutée ailleurs. D s'écarte plus largement que tout autre codex grec du texte ordinaire, par rapport à quoi, en tant que norme, il se caractérise par de nombreux ajouts, rendus paraphrastiques, inversions et quelques omissions. (Pour le classement du texte, voir Scrivener, Bezae Codex, pp. Xlix-lxiii; Nestle, Novi Test. Graeci Supplementum, Gebhardt et Tischendorf ed., Leipzig, 1896.) Une interpolation mérite d'être notée ici. Après Luc, vi, 5, nous lisons: B3Le même jour, voyant quelqu'un travailler le jour du sabbat, Il lui dit: 8CO homme, si tu sais ce que tu fais, béni sois-tu; mais si vous ne le savez pas, vous êtes maudit et transgresseur de la loi "." L'omission la plus importante, probablement, est la deuxième mention de la coupe dans le récit de Luc sur la Cène.

Le texte latin n'est pas la Vulgate, ni encore le vieux latin auquel il ressemble de plus près. Il semble que ce soit une traduction indépendante du grec qui lui fait face, bien que le fait qu'il contienne deux mille variations du texte grec qui l'accompagne a conduit certains à en douter. De ce nombre, cependant, seulement sept cent seize sont considérés comme de véritables lectures de variantes, et certaines d'entre elles sont dérivées de la Vulgate. Si la traduction est indépendante, la Vulgate et le vieux latin l'ont beaucoup influencée; au fil du temps, l'influence de la Vulgate a augmenté et s'est probablement étendue même aux modifications du texte grec. Chase, cependant, trace de nombreuses variantes d'une influence syriaque originale. Le texte, qui était en si grand honneur dans l'Église primitive, fascine certains érudits, qui préfèrent parfois ses lectures; mais nul ne prétend avoir vraiment résolu le mystère de son origine.

Informations sur la publication Écrit par John Francis Fenlon. Transcrit par Sean Hyland. L'Encyclopédie catholique, volume IV. Publié en 1908. New York: Robert Appleton Company. Nihil Obstat. Remy Lafort, censeur. Imprimatur. + John M. Farley, archevêque de New York

Les articles individuels présentés ici ont généralement été publiés pour la première fois au début des années 80. Cette présentation thématique a été publiée pour la première fois sur Internet en décembre 1997.
http://mb-soft.com/believe/txx/codexbez.htm
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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyDim 15 Mar - 21:12

Pourquoi avoir fait cette comparaison avec un chameau dans le chas d'une aiguille ?

Quelle est la signification exacte ou authentique d'origine du passage de l'évangile selon Luc, chapitre 18, verset 25 ? Extrait d'étude en codex de ce logion de Jésus rapporté par des évangélistes.

"Facilius est enim camelum per foramen acus transire quam divitem intrare in regnum Dei" dans la version de Jérôme de Stribon du V siècle.

Dans le codex Vaticanus :
"Eυκοπωτερον γαρ εστιν καμηλον δια τρηματος βελονης διελθειν η πλουσιον εις την βασιλειαν του θεου εισελθειν."

"Il est, en effet, plus aisé qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu."

C'est le choc du codex Bezae, je ne savais pas avant que Luc était aussi sémitique araméen et d'une grande connaissance de la liturgie hébraïque traditionnelle. Cela change beaucoup de choses quand on se penche sérieusement sur l'araméen et la liturgie hébraïque de l'époque. Il y a plutôt à mon avis erreur de copie du grec entre, d'une part le grec sémitique tardif de جمل  donnant καμηλος, ου, masculin et féminin : chameau. Cela a donne en français la famille de camelot, camelote, c'est à dire du tissu en poils de chameau...

Et d'autre part le grec Καλως : grosse corde.

Honnêtement il me semble que l'erreur vient plutôt du grec directement que de l'hébreu. Καλως et Καμηλος, c'est presque pareil phonétiquement. Cela donnerait tout simplement qu'il est plus facile pour une grosse corde de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume de Dieu.

Cette impression m'est renforcée dans le codex Bezae qui utilise un mot très fort à part et qui est unique dans les versions de cet évangile : Διελθειν au lieu de Eισελθειν. Ce n'est plus le "chameau" qui passe, mais qui traverse, dans le sens d'arriver, de parvenir à.
L'image de la grosse corde qu'on arriverait à faire traverser le trou de l'aiguille passe mieux en grec sémitique.


Je conçois mal que Matthieu XIX-24 ait fait la même erreur. Il y a Matthieu et Luc identiques, donc c'est du synoptique complet et c'est en effet déjà dans l'évangile de Marc X-25.

Je pose une question : les trois, Marc, Luc, Matthieu, dans des communautés différentes, dans des transmissions différentes, auraient commis la même erreur ? En admettant que ce soit bien une collection initiale de Marc, comment se fait-il que Luc en reprenne l'erreur ? Pas Luc, tous mais pas lui. Il ne peut s'agir d'un jeu de mots  sur Gamaliel, Gamla ou Guimel selon, qui veut dire chameau en hébreu et en araméen parce que cela passe pour Marc, Matthieu, mais pas chez Luc. C'est en grec d'origine en rédaction ! Il n'y a aucune correspondance grecque possible dans ce sens. La seule se rapporte à Kαμηλος et Καλω c'est la seule erreur possible qu'on puisse accepter. Mais c'est en grec ! Marc l'ignore, Matthieu ne l'utilise pas et son évangile est le plus mal traduit des canoniques en grec. Sincèrement, vous voyez dans le codex Bezae qui est la montagne sacrée pour l'évangile selon Luc, vous voyez cette erreur ! Je vous assure que ce grec est superbe. Cela veut dire que de partout, comme par hasard, on fait la même erreur, ou qu'on conserve un jeu de mot devenu absurde en grec ? Impossible. Il doit y avoir une explication. De plus, j'insiste, c'est bien aussi dans le très ancien apocryphe des "Actes d'André et de Pierre", source sémitique complète.

Ce serait une erreur de traduction commune de l'araméen, du grec, ou un jeu de mot perdu ? Luc aurait de toute manière récupéré l'erreur, or elle y est. Matthieu s'adressait dans une communauté de Pharisiens orthodoxes, son évangile est charge d'une partie didactique et le grec n'a rien à voir chez lui.

Quand à Marc, c'est un récit alerte, bref, instinctif, archaïque. Voici sûrement l'origine de ce logion araméen d'origine. On peut même préciser, galiléen, avec la source Marc.

Ce qui me dépasse, c'est qu'on a la même "erreur" dans les "actes apocryphes d'André et Pierre". Alors là ! Quatre fois la même erreur dans des langues de transmission différentes ?

Qu'on me comprenne bien : il y a des explications possibles, en hébreu, en araméen, en grec. Sans problème. Ce serait et cela resterait un fait isolé. Or nous avons cela partout et systématiquement dans les quatre sources, alors que Luc avait un parfait contrôle de son récit grec à Théophile, en deux parties, que Matthieu ne pouvait pas s'amuser à une telle provocation. Et puis au final, cet apocryphe très ancien, autour du II siècle, ce qui est remarquable, et encore la même erreur ?

Si vous n'êtes pas dans le problème, comment se fait-il qu'il soit dans l'al Koran dans la septième sourate "des murailles",  سورة الأعراف, Al-Araf, verset 40 ? Sourate dite mecquoise en plus, pas médinoise, très important : القرآن ne peut comporter la moindre erreur ! Il est Un et inimitable, il doit être lu en arabe, et c'est dans cette sourate le même problème... Je vous écrit cette sourate :

وَاسْتَكْبَرُواْ عَنْهَا لاَ تُفَتَّحُ لَهُمْ أَبْوَابُ السَّمَاءِ وَلاَ يَدْخُلُونَ الْجَنَّةَ حَتَّى يَلِجَ الْجَمَلُ فِي سَمِّ الْخِيَاطِ وَكَذَلِكَ نَجْزِي الْمُجْرِمِينَإِنَّ الَّذِينَ كَذَّبُواْ بِآيَاتِنَا

Elle est appelée de la Muraille, parce que la muraille nous sépare du paradis. On ne peut y entrer que quand le chameau pénètre dans le chas de l'aiguille... Expliquez-moi le jeu de mot en arabe coranique ?

Voici l'extrait de l'évangile selon Luc, chapitre XVIII, verset 25, du codex Sinaiticus :

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200315060340814644

Quand je vous dis que c'est le grec sémitique tardif de جمل donnant καμηλος, ου, masculin et féminin : chameau : c'est bien écrit ΚAMHΛHN.

Ici le scribe utilise ΚAMHΛĦ parce que Ħ=HN :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 200315060341129447

Il le refait ici avec EIΣTĦ pour EIZ THN :
Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 20031506034072947

Aucun doute possible, avec ou sans jeu de mot, le sens est identique : corde épaisse ou chameau ! De toute manière, à partir du moment ou je trouve cela exactement pareil dans les trois synoptiques, dans l'apocryphe des actes d'Andre et Pierre, et dans le Coran en plus, c'est que c'est ainsi.

Saint Augustin dans ses Commentaires d'Evangiles 2047 :
Du chameau qui passe par le trou d'une aiguille (+Lc 18,25-27). - Que veut dire le Sauveur par ces paroles: "Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu?" En cette circonstance, il donne le nom de riche à l'homme avide des biens terrestres et fier de les posséder. Ces riches sont l'opposé des pauvres en esprit, à qui appartient le royaume des cieux (Mt 5,3). D'où il suit manifestement que tous les hommes avides de richesses sont compris sous l'anathème du Sauveur, quand. bien même ils ne seraient pas les détenteurs de la fortune: c'est pourquoi ceux qui entendirent ces paroles, s'écrièrent Et qui donc pourra être sauvé?" La foule des pauvres est de beaucoup la plus nombreuse; mais ils comprirent qu'au nombre des riches étaient comptés ceux-là même qui n'ont pas les biens de la terre, mais brûlent d'envie de les posséder. Or, voici le sens: Il est plus facile au Christ de souffrir pour les amateurs du siècle, qu'aux amateurs du siècle de pouvoir se convertir au Christ. Il a voulu se désigner lui-même sous l'emblème de ce chameau, car il a humilié ses épaules sous le fardeau. En qui, en effet, mieux qu'en lui-même, s'est vérifiée cette parole de l'Ecriture : "Plus vous êtes grand, plus il faut vous humilier" (Si 3,20)? L'aiguille est le symbole des piqûres, c'est-à-dire des douleurs de la Passion; le trou de l'aiguille marque par conséquent les angoisses endurées dans ces douleurs. Quant à ces paroles : "Ce qui est impossible aux hommes, est possible à Dieu," elles ne veulent pas dire que les ambitieux et les superbes, figurés par le riche, entreront dans le royaume des cieux avec leur cupidité et leur orgueil; mais que Dieu peut, à l'aide de sa parole, comme nous l'avons déjà vu et comme nous le voyons encore tous les - 319 - jours, entraîner de l'amour effréné des choses temporelles à l'amour des choses éternelles, d'un orgueil plein de dangers à une humilité très salutaire.

Catena Aurea 10824
Ce riche ayant entendu la réponse du Sauveur, qu'il fallait renoncer à ses biens, en devint tout triste, jusque là que Jésus en exprime son étonnement : "Voyant qu'il était devenu triste, Jésus lui dit: Que difficilement ceux qui ont des richesses entreront dans le royaume de Dieu !" Il ne dit pas: Il est impossible, mais : "Il est difficile". En effet, les riches peuvent acquérir au moyen de leurs richesses les biens célestes, mais ils ne le peuvent que difficilement, parce que les richesses sont plus gluantes que la glu elle-même, et que le coeur qui s'y laisse prendre peut à peine s'en détacher. Cependant le Sauveur semble insinuer par la comparaison qui suit, qu'il y a pour eux une véritable impossibilité : «Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu». Le mot grec peut signifier également un chameau, ou un câble, ou cordage de navire. De quelque manière que vous l'entendiez, il est impossible que l'un ou l'autre puisse passer par le trou d'une aiguille. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'être sauvé. Or, ce qui est plus facile est impossible; donc l'impossibilité pour le riche d'être sauvé est encore plus grande. Que dire donc à cela? D'abord qu'il est vrai, en effet, qu'un riche ne peut être sauvé. Ne me dites pas que des riches ont été sauvés pour avoir distribué leurs richesses, ce n'est pas comme riches qu'ils ont été sauvés, mais parce qu'ils se sont faits pauvres, ou qu'ils ont été les simples administrateurs de leurs biens. Il y a, en effet, une grande différence entre un riche et un économe ou un administrateur: le riche garde toutes ses richesses pour lui, l'économe ou l'administrateur ne les tient en réserve que pour l'utilité des autres. - S. Chrys. (hom. 24 sur la 1 re Epît. aux Cor). Abraham possédait ses richesses dans l'intérêt des pauvres; et ceux qui en sont les justes possesseurs, reconnaissent qu'ils les tiennent de Dieu pour les employer conformément à ses préceptes. Ceux au contraire qui les ont acquises contre la volonté de Dieu, les dépensent également contre sa volonté, en débauches ou en festins, ou les enfouissent dans la terre, sans que les pauvres y aient la moindre part. (Hom. 18 sur S. Jean). Dieu ne défend donc point d'amasser des richesses, mais de se rendre esclave des richesses. Il veut qu'elles soient employées à nos besoins, et non pas conservées comme un dépôt inutile. La fonction du serviteur est de garder ce qui lui est confié, le privilège du maître est de pouvoir distribuer ce qu'il possède. Si Dieu avait voulu que les richesses fussent tenues en réserve, il ne les aurait pas données aux hommes, il les aurait laissées ensevelies dans le sein de la terre.

Saint Augustin, Sermons 247

Cependant, poursuis-tu, il a été impossible au corps, en raison de son volume, de pénétrer à travers des portes qui restaient fermées. - Quel était ce volume, je t'en prie? Il avait sans doute les dimensions que nous voyons dans les autres corps humains: mais avait-il les dimensions d'un chameau? Assurément non. Eh bien! lis, écoute l'Évangile. Le Sauveur prétend montrer combien il est difficile au riche d'entrer dans le royaume des cieux, et il dit: «Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche de pénétrer dans le royaume des cieux». Persuadé qu'il était de toute impossibilité pour un chameau de passer ainsi par le trou d'une aiguille, les disciples s'attristèrent profondément et ils se disaient: «S'il en est de la sorte, qui pourra se sauver?» Admettons qu'il est plus facile à un chameau d'entrer dans le trou d'une aiguille qu'à un riche de pénétrer dans le royaume des cieux. Or, un chameau ne saurait d'aucune manière entrer dans le trou d'une aiguille; donc aucun riche ne peut non plus se sauver. Le Seigneur répondit alors: « Ce qui est impossible aux hommes est facile à Dieu ». Dieu donc peut tout à la fois faire passer un chameau par le trou d'une aiguille et faire entrer un riche dans le royaume des cieux. Pourquoi m'accuser maintenant à propos de portes fermées? Dans ces portes fermées il y a au moins quelque fente légère; rapproche cette fente du trou d'une aiguille, la taille de l'homme de la taille d'un chameau, et garde-toi d'attaquer la divinité des miracles.

Paul VI dans son homélie 28095 sur la canonisation de Jean Macias.
En canonisant Saint Jean Macias, il nous semblait interpréter les intentions du Seigneur qui, de riche s’est fait pauvre afin de nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2CO 8,9) ; qui, de condition divine, s’anéantit lui-même, prenant condition de serviteur (cf. PH 2,7) ; qui fut envoyé par le Père pour « enseigner les pauvres et libérer les opprimés » (Luc 4,18), proclama Bienheureux les pauvres d’esprit (MT 5,3), indiqua la pauvreté comme condition indispensable pour atteindre la perfection (cf. MT 10,17-31 LC 18,18-27) et rendit grâce à Dieu pour avoir révélé les mystères du Royaume aux plus humbles (cf. MT 11,26). Ce sont là les enseignements nettement dictés par le Seigneur et que le Magistère de l’Eglise nous propose aujourd’hui, les illustrant d’un exemple concret de l’histoire ecclésiale.

Concordance thématique sur Richesses :

Richesses Lc 18,18-30, Mont des Oliviers Lc 22,39-53

Commentaire abbé Charles Trochon & abbé Henri Lesêtre :

Voyez dans l'Evangile selon Saint Matthieu page 381, l'expiation du célèbre proverbe "facilius est camulun"..., qui nous représente une véritable impossibilité humaine. "Le Seigneur eût-il nommé une mouche au loin d'un chameau, que la chose serait encore impossible", dit Saint Augustin. D'après l'Evangile apocryphe "secundum Hebræos", Jésus se serait alors adressé d'une manière plus spéciale à S. Pierre. --"Per foramen acus transir"e. La leçon primitive du texte semble avoir été διά τρήματος βελόνης (Sinaiticus, B, D, C) διελθεζν (A, D, M, P), et non διά τρομλιάς ραφίδος εισελεζν.

"Facilius est camelum..." Sur ce proverbe oriental, voyez l'Evangile selon S. Matthieu, p. 381. Nous prenons la figule à la lettre, sans vouloir des interprétations pus ou moins ingénieuses, mais certainement fausses, auxquelles on a recouru sous prétexte de la rendre plus acceptable. Elle exprime une impossibilité réelle. Jésus venait d'adoucir sa pensée : il la renforce maintenant à l'aide d'une image rigoureuse. Il est si peu de riches en effet qui ne mettent pas leur confiance dans leurs richesses ! C'est donc à bon droit que le Seigneur semble désespérer de jamais rencontrer dans les hommes favorisés des biens de ce monde l'héroïsme moral que réclame le détachement chrétien. "L'œil d'une aiguille dit un proverbe persan, est assez large pour deux amis ; le monde entier est trop étroit pour deux annemis." C'est une image analogue pour exprimer une idée toute différente.

Matthieu Lethielleux page 381 :
Matthieu Lethielleux chap. 19 verset 24. - "Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau d’entrer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux." - Je vous le dis encore. Avant de réitérer solennellement, et sous une forme beaucoup plus énergique, son assertion du v. 23, Notre-Seigneur Jésus-Christ en atteste de nouveau la vérité sous le sceau du serment. - Il est plus facile à un chameau... Ce texte a donné autrefois naissance à une foule d’étranges discussions. Dès les temps anciens, il existait déjà une tendance à en corriger la dureté apparente. "Un chameau passant par le trou d’une aiguille semblait une image ridicule ; alors en mettant le mot câble à la place de celui de chameau, on crut avoir rétabli une analogie plus naturelle entre les termes de la comparaison : un câble passant par le trou d’une aiguille," Wiseman, Mélanges religieux scientif. etc., traduits par F. de Bernhardt, p. 17. Cette opinion est déjà signalée par Théophylacte. On en rencontre aussi les traces dans des notes écrites sur la marge des anciens manuscrits. Mais on imagina encore quelque chose de plus extraordinaire. Il aurait existé à Jérusalem une porte très basse et très étroite destinée aux piétons seulement et nommée à cause de sa petitesse "le trou d’aiguille" ; c’est à cette porte que Notre-Seigneur ferait actuellement allusion. Mais aucun interprète sensé ne voudrait aujourd’hui recourir à de pareilles tentatives pour corriger la parole du divin Maître. "On ne saurait douter, dit encore le Card. Wiseman, que cette expression ne fût une sorte de proverbe pour indiquer une impossibilité (ou du moins une difficulté considérable, Cf. Bustorf, Lexic. Talm. p. 1722). En effet, à part un changement dans le nom de l’animal dont il est parlé, on retrouve la même sentence usitée dans l’Asie centrale et dans l’Asie orientale. Dans ces pays, la plus grande des bêtes de somme est l’éléphant, et c’est lui qui fournit naturellement le sujet de la comparaison. On lit dans le Bava Metria, un des traités du Talmud, qu’une personne répond à une autre qui lui raconte certaines nouvelles peu croyables : Vous arrivez peut-être de la ville de Pumbeditha, où l’on fait passer un éléphant par le trou d’une aiguille ? Dans un autre livre (Berachoth) il est écrit : Ils ne sauraient montrer ni une palme d’or, ni un éléphant passant par le trou d’une aiguille. Le Dr Franck attribue un proverbe analogue aux Indiens : Comme si un éléphant essayait de passer par une étroite ouverture ! Le chameau était pour l’Asiatique occidental ce que l’éléphant était pour celui des contrées plus orientales... Ainsi les Arabes possèdent le même proverbe et le chameau y figure comme dans l’Évangile", ibid. p. 17 et 18. En effet nous lisons dans le Coran : "Ceux qui taxent nos signes de fausseté et qui les rejettent verront les portes du ciel se fermer contre eux et ils n’entreront pas dans le paradis jusqu’à ce qu’un chameau puisse passer par le trou d’une aiguille", Sur. 7, 38. Il existe dans toutes les langues des hyperboles du même genre qui expriment sous une forme pittoresque et paradoxale une impossibilité morale : Corneille de Lapierre en cite une intéressante collection. On connaît celle de Jérémie, 13, 23 : "Un Éthiopien peut-il changer de peau, une panthère, changer de pelage ? Et vous pourriez faire le bien, vous, les habitués du mal ?". Entendues à la lettre, ces locutions représentent des choses impossibles ; mais le contexte prouve qu’il s’agit seulement d’une impossibilité relative, comme nous le verrons au v. 26. - Dans ces terribles sentences du Sauveur on croirait entendre un développement de la malédiction "Malheur à vous les riches !"

Gamaliel ? Son nom même vient de la ville de Gamla, cette ville du Golan sur une colline ayant la forme d'un... chameau. Pourquoi chercher compliquer quand c'est simple ? Le chameau !

Le Christ s'adressait encore une fois en araméen à des gens simples. Cela doit être amusant et simple. Le Sinaiticus comporte les synoptiques et c'est pareil chez Matthieu et Marc.

Il s'agirait d'une simple inversion alors : au lieu de dire qu'il est plus difficile à un riche de passer par le chas d'une aiguille qu'à un chameau avec sa bosse d'entrer dans la porte étroite du Royaume - ce que le Coran rend par la Muraille - à cause de sa bosse, Jésus dit en inversant qu'il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille, effilée ayant cette forme haute mais fine, que le riche ne peut entrer dans le Royaume.

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Marmhonie.

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delaroche

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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyDim 19 Avr - 14:50

merci infiniment marhmonie, votre exposé est clair.
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Jesus 1914

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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptyJeu 8 Juin - 20:58

Le Nouveau Testament interlinéaire  de Maurice Carrez indique le ce verset 14 est "discuté dans Greek New Testament 3e édition".

On ne dira jamais assez que le Codex Bezae, l’un des meilleurs témoins antiques du Nouveau Testament reste trop sous-estimé par la critique internationale, et ce, à cause de son étrangeté. Il constitue presque une catégorie à lui tout seul tant ses variantes sont parfois déroutantes. Pourtant, son antiquité ne fait aucun doute. Le colloque de Lunel, en 1994 a établi, et ce, grâce au travail de Christian-Bernard Amphoux que le Codex Bezae est bien le plus ancien témoin grec des Evangiles / Actes des Apôtres.

Sylvie Chabert d’Hyères, historienne de l’art, s’est consacrée depuis des années à l’étude de ce manuscrit. Elle livre aux Editions l’Harmattan une traduction partielle de ce manuscrit : l’Evangile de Luc et les Actes ou ici (ebook).

Quand j'ai lu cet ouvrage difficile j'ai appris beaucoup sur l'historicité du Nouveau Testament qui n'étaient pas à l'origine des textes tous grecs. Je déconseille à un frère ou une sœur de le lire car il serait ébranlé dans sa foi. Au contraire les apostats des Témoins de Jéhovah ont une arme bien plus tranché que les livres de Raymond Franz. Le verset 23:14 dans Matthieu est comme le passage de Jean 8:1,11. Ce sont des erreurs d'emplacements par la faute de scribes lors de la copie traduite en grec pour uniformiser un Nouveau Testament en une seule langue.
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undesdouze

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MessageSujet: Re: Le codex Bezae Catabrigiensis   Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 EmptySam 13 Jan - 15:45

Le codex Bezae Catabrigiensis - Page 2 Quzf

"La culture écrite suppose la maîtrise impeccable du latin, et donc son apprentissage. La forrnation est assurée dans les écoles monastiques, à partir de textes religieux; peu à peu, la grammaire devient une discipline à part entière, qui assure la compréhension de la langue écrite, habitue l'esprit à débusquer les erreurs et à suivre des règles logiques. La diffusion d'une culture écrite fut enfin assurée par la création d'une nouvelle écriture, acte culturel de première importance : la minuscule dite <>. Cette écriture plus lisible, plus facile à tracer, aux lettres bien identifiées a sans doute été forgée en Picardie, au monastère de Corbie à la fin du vme siècle. Nos propres caractères d'imprimerie en des- cendent directement car elle fut choisie comme modèle de lettres par les imprimeurs du XV" siècle. L'invention desmoines picards survit ainsi de nos jours partout où l'on use de l'alphabet latin...

Le travail des copistes carolingiens en était facilité. Au total, au sein des scriptoria des monastères, plus de huit mille manuscrits ont été copiés qui nous sont parvenus. Plusieurs bibliothèques du temps comportent des centaines de codex: deux cent soixante en 831 à Saint-Riquier dans la Somme, près de deux cent quatre-vingts à Saint-Gall en Suisse alémanique au début du X" siècle, plus de six cents (peut-être huit cents) à Bobbio, au nord de Gênes, à la même époque. Les livres circulent; les lettrés également. Un véritable réseau associe les écoles carolingiennes, dont la plupart sont inscrites dans un vaste polygone qui a pour sommets Ferrières-en-Gâtinais, Saint-Riquier, Corvey-en-Saxe, Saint-Gall et Lyon. A l'est de cet espace s'affilièrent les centres culturels des abbayes de Fulda, de la Reichenau ou des églises cathédrales de Liège et de Metz.

Certes, il demeure des imperfections et les textes législatifs reviennent sans cesse sur la nécessité de créer des écoles ou d'assurer leur bon fonctionnement (Admonitio generalis de 789, capitulaire de Francfort de 794, instruction aux missi dominici de 802). A plusieurs reprises, au cours du rxe siècle (en 829, 855 et 859), les évêques font d'ailleurs appel au souverain pour que celui-ci crée lui-même des écoles dites <>, et dont la plupart des élèves sont destinés à devenir moines. Ils y apprennent par étapes la grammaire, la logique, puis l'arithmétique et la musique.

La production littéraire des temps carolingiens est néanmoins peu originale. Les œuvres répondent aux grandes préoccupations des élites : écrits pédagogiques, hagiographiques ou historiques, documents législatifs ou idéologiques destinés à assurer l'ordre politique, social et religieux dans l'empire. Mais déjà apparaissent les commentaires, autour des ouvrages de grammaire dans un premier temps. Smaraged, abbé de Saint-Michel, développe en quinze volumes un vaste commentaire de la grammaire latine de Donat. La grammaire réglait l'expression, elle donnait en outre à la pensée une structure et véhiculait une théorie du sens, visible dans les écrits de Smaragde ou de Sedulius Scottus : grâce à elle, on pouva!t comprendre la signification de tel ter1ne ou tel verset des Ecritures. Elle constituait une introduction à la compréhension du dogme, par conséquent à la spiritualité. Elle devenait aussi un savoir critique, une science, et par son truchement, comme par celui de la discussion théologique, la logique entrait en force dans l'univers culturel européen."

Sylvain Gouguenheim: "Aristote au mont Saint-Michel : les racines grecques de l'Europe chrétienne"


La transmission fut très fidèle des moines copistes bénédictins des plus authentiques codex des Saintes Écritures de la Bible et des lettres apostoliques. L'histoire de la chrétienté ne dut rien à personne jusqu'à la fin du Moyen-Âge avec la rébellion de Martin Luther le grand incendiaire des plus merveilleuses bibliothèques d'ouvrages sacrés. Les protestants et ensuite les libertins, les révolutionnaires et les athéismes n'ont fait que détruire ce qu'ils enseignent maintenant n'avoir jamais existé. 
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