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forum marmhonie des religions
Forum franco-chinois de l'histoire des religions et des civilisations. 中法宗教與文明史論壇。日仏宗教史フォーラム。फ्रेंको-इंडियन फोरम ऑफ रिलिजन एंड सिविलाइजेशन। 종교와 문명사를 위한 한불포럼.
J'ai une demande pour nos amis asiatiques. Je me demandais quelles cordes le guitariste utilise dans cette vidéo :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] La question n'est pas de moi, j'essaye d'aider un guitariste. Si vous connaissez, je suis preneur :D
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meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Lun 22 Mar - 0:06
Où il est question de fissure et de vernis
Bonjour tout le monde, Ces petites fissures se réparent soi-même ou chez un luthier, ce n'est rien. On abrase autour le vernis au grain fin, puis on dépose la colle. On laisse sécher, puis on repeint si besoin le liseret ou du ton du bois pour masquer la réparation (notamment pour les violons), on pose ensuite la ou les couches de vernis. Une fois sec, l'instrument reste identique, tout simplement. Nous usons de bon sens. On n'imagine pas un instrument laissé en dehors de son étui, évidemment. Si vous êtes riches, si vous avez une pièce climatisée, soit, vous suspendrez vos nombreuses guitares à la verticale le long du ou des murs bien insolés. Pour la très grande majorité, nous n'avons ni ce luxe ni cet espace. La solution est donc de faire selon les anciens, laisser votre instrument dans son étui. Pour les instruments à cordes, à la verticale. Pour les instruments à vent, à l'horizontale. L'étrange remarque de certains luthiers devant le fait accompli et se défendant en expliquant finalement qu'il n'y est pour rien, et reposant tout sur le client, n'est pas très sportif. Pourquoi ne pas dire simplement la vérité ? Oui, les instruments à cordes peuvent être si fins qu'une fissure du bois est toujours possible. Il est toujours sportif d'offrir la petite réparation qui n'est rien du tout à faire et ne coûte rien.
Pour les vernis, en principe plusieurs couches sont posées, progressivement, en ponçant la précédente, de façon à donner de la profondeur dans le miroitement. L'école italienne le pratique partout depuis des siècles et je pense que c'est la meilleure finition. Ne vous étonnez pas du rouge profond magnifique d'une Ferrari ou d'une moto MV Agusta, il y a au minimum 6 couches de peintures, sans parler des couches de vernis... On est dans l'artistique aimable du bel ouvrage. Pour les "problèmes de vernis", il suffit de nous dire lesquels, et les explications précises seront fournies. Et maintenant, vive la musique et à nos instruments chéris !
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Comment on restaure un instrument de musique Lun 22 Mar - 22:09
Je prends l'exemple d'un instrument à cordes, violon, violoncelle, guitare ou luth. Votre instrument trouvé d'occasion a besoin d'une bonne restauration, il semble en excellent état. Pourquoi le porter chez un luthier que vous devrez payer ? Pourquoi investir dans un autre instrument à cordes d'occasion. Vous avez juste besoin de votre boîte à idée (la réflexion) et en cette période de confinement/couvre-feu, de temps pour vous occuper sereinement. Les sillets sont très facile à réaliser. Vous en faites dans plusieurs matières, en os (que vous demanderez chez un boucher en lui achetant par exemple une belle entrecôte ), en différents bois de récupération (on jette tant de vieux meubles, de chaises anciennes, vous n'avez besoin que de tous petits bouts de bois), mais jamais plus en plastique ! Nettoyez bien votre manche avec par exemple du WD 40 que tout bricoleur possède (ce produit fait tout !), puis faites briller vos frettes, nourrissez-les avec de la cire d'antiquaire (un petit pot ne coûte qu'une misère et on en trouve dans des destockages pour rien), laissez bien imprégner pendant quelques jours, et faites briller doucement avec ces "disques à démaquiller" dont se servent nos dames pour se faire belles. Vous utiliserez du carborundum (papier de verre qui ne laisse pas perdre ses grains) très fin, les plus fins se trouvent dans les magasins de maquettistes. Vous les garderez aussi pour entretenir vos ongles, autre astuce de professionnel. On commence par enlever patiemment à la main le vieux vernis. Combien de magnifiques boiseries sont étouffées par des vernis posés à l'arrache... Vous témoignez de la senteur des boiseries, en comprenant que vous entrez dans l'art de faire et de se faire plaisir, ce qui revient au même. Faites une finition avec un grain très fin, puis nourrissez vos boiseries avec légèrement de la cire, car pour avoir de la profondeur dans le vernissage d'un instrument, il faut en poser plusieurs couches. Une fois votre guitare nourrie et sèche, je vous propose d'utiliser des bombes de vernis transparents. A 20 cm de la guitare, en plein air, pulvérisez une première couche très légère, er laissez sécher. Vous la polissez avec du carborundum très fin, de façon à rendre la surface de nouveau abrasive, et vous faites une seconde applique aussi légère de vernis en bombe. Et vous polissez de nouveau. La finesse de ces appliques donneront une fois ce travail de vernissage fini, une profondeur dans la brillance, de telle façon que vos boiseries apparaissent et vivent à la lumière. Si vous êtes très méticuleux, donc consciencieux, faites-en au moins 4 couches, puis finissez avec la dernière couche toujours très fine. Le secret d'un bon vernissage n'est pas dans sa composition, mais dans l'applique soignée de plusieurs couches fines. Au lieu de paraitre, votre guitare aura de la profondeur visible, les boiseries se magnifieront au grand jour. La suite au prochain épisode si vous le voulez bien
王演宋 Admin
Messages : 752 Date d'inscription : 06/04/2019 Localisation : 中国
Sujet: Re: Questions techniques Mar 23 Mar - 21:14
Bonjour meuxng. Ton travail m'impressionne. Tu es luthier de métier? Le forum a de la chance de te recevoir :king:
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 31 Mar - 22:07
Le vernis n'a pas une incidence sur la sonorité. J'ai toujours entendu dire que la qualité extraordinaire du vernis des Stradivarius ne serait qu'une légende urbaine. L'incidence valorisante sur le son ne proviendrait pas de la qualité du vernis J'abonde en ce sens depuis qu'un simple bricoleur avait refait le vernis d'une mandoline offrant un son toujours aussi remarquable alors qu'il avait pris un vernis polyuréthane bas prix acheté dans une grande enseigne de bricolage justement. Je pensais qu'il avait tué le son de sa mandoline, et le résultat restait identique, à n'y rien comprendre. Quand à la protection de la guitare par le vernis, sur ma flamenca, un simple petit choc contre un de mes ongles a laissé une marque dont je me serais bien passé. Là aussi à ne plus rien y comprendre. Pour information ;)
A quoi bon les techniques quand on néglige le son? Les ongles artificiels offrent un son métallique, quelque chose ne va pas quand on a vraiment l'ouïe fine. Si en plus l'interprète utilise des cordes au fluorocarbone, le son est froid. Thibaut Garcia par exemple, de cette nouvelle génération de virtuoses surdoués, a ce son glacial à l'opposé de Ségovia. Non vraiment, rien ne remplace les éléments naturels. Le "progrès" est un mot qui est vide de sens. En quoi avons-nous progressé en adoptant des dérivés chimiques composites ? Revenez au naturel et la nature vous le rendra au centuple. D'abord la chaleur du son, et ensuite seulement la multiplicité des techniques les plus vertigineuses. D'abord les fondations, les fondements.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mar 20 Avr - 6:40
Le son des ongles artificiels est reconnaissable immédiatement - si on a l'oreille absolue évidemment, ou tout au moins fine. Vous pouvez faire l'expérience avec un ami, ou votre mari, votre compagne, un voisin, que sais-je encore... Ce test imparable se pratique en double aveugle. Je l'avais fait avec un technicien d'une radio sur laquelle j'avais été invité pour la musique classique. Or donc, le testeur s'assoit sur une chaise, avec un casque bien étanche aux bruits extérieurs, sur les oreilles, de dos face à un mur, pour ne pas se déconcentrer. Derrière lui, la seconde personne va lui passer des morceaux de guitare joués par divers artistes, les uns avec les ongles artificiels, les autres avec les ongles naturels. Il y a trois types de cordes, les nylons, les boyaux de chats du luth par exemple, et les cordes modernes au fluorocarbone. On piège évidemment en disant qu'on passe au disque suivant en reprenant un ancien disque déjà passé. Le but est de vérifier si l'auditeur en aveugle a de l'oreille ou pas. S'il n'est pas capable de reconnaitre deux fois le même morceau, il n'y a rien à espérer.
Les ongles artificiels avec des cordes "froides" au fluorocarbone (type Thibaut Garcia, virtuose mais au son glacial, par exemple) s'identifient chaque fois. "Ce n'est pas naturel". Et donc ils supposent tous que c'est artificiel, ce qui est vrai. Le son des ibères sans flamenca est de suite aussi reconnu, "chaud, chaleureux". Jusque là, les gens entendent en double aveugle la différence. Pour les ongles artificiels sur cordes nylons et les flamenca jouant du classique, seuls les vrais mélomanes qui ont une oreille éduquée, savent reconnaitre l'artifice du naturel.
Faites le test
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Jeu 20 Mai - 19:31
Deux techniques radicalement différentes.
Andres Segovia est en pronation complète.
Maya Kazarina a sa main droite perpendiculaire aux cordes. Ce n'est ni l'école espagnole de Segovia, ni l'école française de Lagoya qui est en supination.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 26 Mai - 6:34
Le sujet, et je m'en tiens exclusivement au sujet, est : "Questions techniques" Vais-je vous surprendre ? Ils sont des milliers de par le monde à prendre la succession de Segovia, Williams, Yepes, Lagoya. Je ne parle même pas de l'actuelle jeune génération sous contrats mirifiques. Non. Je parle de la nouvelle génération des 14-17 ans. Ils savent que le marché mondial explose sous la pandémie de la covid-19. Ils sont toutes et tous surdoués, sélectionnés dès l'âge de trois à quatre ans, avec des techniques d'enseignement révolutionnaires, sans parler des instruments parfaitement adaptés. Rien qu'en Chine, ils sont des milliers... Je ne parle pas des pays de l'Est qui reviennent en force sur le devant de la scène.
Tenez, pour vous être agréable, une autre petite prodige, 朱俐颖, Liying Zhu, suivant le chemin de génial Segovia :
Elles sont des milliers en attente... Toujours plus brillantes, plus perfectionnistes, plus parfaites. Et ce n'est qu'un commencement. Comment dire que telle est meilleure que telle autre ? Comment les différencier ? Il faudra bien pourtant un jour. Devant quantité de dons, je m'attache au moindre détail en technique. Pour les sonorités, les enregistrements actuels sont modifiés par l'informatique, notre vecteur moderne de communication. "Etonnez-moi !" disait toujours Sacha Guitry, devant une interprétation de Mozart (il a composé une pièce de théâtre "Mozart" en trois actes, dans laquelle apparait sa fameuse phrase : "Le silence qui vient après Mozart est encore de Mozart").
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Jeu 27 Mai - 5:31
Citation :
En fonction de ce titre, je m'attends, d'abord, que l'on prenne le temps de définir, au moins dans ses grands traits, ce que serait la technique spécifique de Segovia?
Je suis bien d'accord. J'ai envisagé que le niveau du forum permettait peut-être cette impasse. Aussi n'ai-je rappelé que Andres Segovia a une tenue en pronation complète, rejetant de son vivant les tenues de la flamenca ! Ce qui n'était pas peu dire, puisque beaucoup de joueurs de flamenco jouent main droite perpendiculaire aux cordes, mais jamais en pronation ! Le maitre de la flamenca fut Paco de Lucia !
Citation :
Pour ma part, c'est surtout l'utilisation sempiternelle (je dirais même pénible!) du changement de positions pour aller chercher des phrases chantées (avec vibrato!) sur les deuxième et troisième cordes que je retiens en premier chez Segovia.
Oui et non. Je retiens cette technique loin derrière, la première étant la fondamentale de la méthode Pujol que Segovia appuie d'une pronation toute particulière à lui seul, pour jouer pulpe et ongle en bord gauche de sa main droite. C'est le plus frappant et il est unique en cela. Des génies comme Paco de Lucia faisaient tout, surtout en se confrontant aux autres grands de familles de guitare très différentes : folk, classique, jazz, électrique. Paco a fini par tout savoir faire et mélangeait toutes les techniques, sauf la pronation ! Dans ses Masterclass, Segovia s'étonnait des capacités que ni lui, ni son épouse n'avaient, et pourtant, quel bien meilleure sonorité avec sa pronation. L'opposé à la technique Segovia est Lagoya, en supination, regardant le creux de sa main droite ! L'école française en opposition avec l'école espagnole est là.
Citation :
Or, ce fil nous présente une talentueuse joueuse russe, avec vidéos à l'appui égrenées au fil des semaines. Que ce fil soit ouvert par son professeur, je n'y vois aucun inconvénient, il a toute sa part dans l'expression du talent de son élève. Mais encore une fois, sur la forme, cela ne va pas:
Sujet sensible. Dire cela m'a valu des remontrances...
Segovia exige une tenue main droite en pronation, toujours opposé à la tenue flamenca.
Je préfère n'avoir aucun ennui dans ce forum en développant sereinement toute la technique d'Andres Segovia ailleurs dans le forum de Marmhonie qui est sans modération. Il est le seul qui me laisse m'exprimer librement. Le texte en gras me vaudrait des problèmes dans le forum Delcamp. Je n'ai que le forum de Marmhonie pour m'exprimer en totale liberté sans aucun compte à rendre. L'analyse de techniques de guitare classique subit aussi des censures pour des intérêts d'argent auprès de professeurs de musique qui imposent d'abord leur publicité dans des forums.
Le monde de la guitare est merveilleux !
hiramabif et Zhangweijian aiment ce message
cradoux
Messages : 209 Date d'inscription : 17/01/2020
Sujet: Re: Questions techniques Lun 31 Mai - 1:15
:shock: J'ignorais que la musique classique était si compliquée :scratch:
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Lun 7 Juin - 12:25
Il y a de sérieux soucis de vibrations avec la corde de Mi grave, sur des sillets en os. Nous sommes plusieurs d'accord sur ce constant. Sur ma flamenca, une Estruch de Pepito, j'avais tout essayé pour atténuer ces vibrations. J'avais changé la corde de (une Augustine Rouge) pour diverses autres marques, sans aucun résultat. J'avais essayé d'autres sillets en os. J'étais même allé jusqu'à fabriquer un sillet en os fossilisé ! Rien n'y a fait. La seule solution médiocre fut d'insérer un minuscule bout de cuir tanné sous la fine gorge de ce sillet en os pour arrêter ces vibrations. La solution n'était pas satisfaisante et je suis revenu à mon sillet de tête en nacre qui est merveilleux. Il y a ainsi des idées reçues qui circulent sur l'internet, notamment celle qu'un sillet en os est toujours meilleur qu'un sillet en plastique. N'en croyez rien.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mar 8 Juin - 3:13
Les sillet en os sont venus sur l'internet comme un cheveu sur la soupe je ne sais comment. Soudain on ne voyait que par cela, comme si c'était nouveau... En vérité, il y avait très longtemps, bien avant les années 1920, que ces sillets issus des guitares classiques à boyaux de chat (du boyau de mouton) ne faisaient plus du tout l'unanimité. Segovia a liquidé cette affaire en nous dirigeant vers les cordes en vinyle ainsi que les sillets. Personne n'est revenu en arrière depuis. Même les nouvelles cordes en fluorocarbone sont vite tombées en disgrâce pour beaucoup d'entre nous à cause de ses tons froids et problèmes techniques réels. Si ces sillets en os apportaient vraiment un mieux, on les retrouverait au violon, dans les autres instruments à cordes, pincées, frottées ou percutées. Il n'en est rien.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 9 Juin - 17:12
Le sillet d'un violon est minuscule :
L'ébène est bien. D'autres bois précieux sont possibles. Quel que soit l'instrument à cordes, qu'il soit à cordes frottées (violon, violoncelle), pincées (luth, guitare, mandoline) ou percutées (clavecin, piano), le sillet de tête est nécessaire. Pour les sillets d'harmonie, il y a la solution du cordier, plus noble par sa structure et son harmonisation à la table.
Ces petits problèmes apparemment dérisoires de cordes qui vibrent s'avèrent parfois un véritable casse-tête pour trois fois rien le plus souvent. Il faut avoir l'audace de la patience qui passe science, et bien poser le problème étape par étape. Parfois le simple fait d'avoir au sillet de tête des gorges qui enclavent les cordes, au lieu de les laisser fortement apparaître, suffit. Parfois il s'agit d'un mauvais arrangement entre le sillet de tête et d'harmonie à hauteur des bois précieux. Parfois il s'agit d'une redondance des autres cordes qui amplifient la vibration de telle corde. Il y a tellement de possibilités... En essayant des combinaisons, en se penchant en approfondissant le problème, on apprend toujours beaucoup. Le chevalet est souvent à soupçonner, les guitaristes négligent ce point qui n'existe pas aux cordes frottées car les instruments ont le merveilleux cordier, son boyau de chat (aujourd'hui un petit câble) et son bouton en ébène. Sur une guitare, impossible de régler son chevalet, de le changer facilement.
Une autre technique à la recherche de ce grésillement est de prendre un stéthoscope, pas forcément de médecin : ils existent aussi pour le réglage des moteurs en compétition. On ausculte les points vitaux de son instrument, surtout au ralenti, avec juste une note se diffusant. Quel est son chemin ? On trouve la zone précise. Elle est parfois surprenante. La modification effectuée est toujours concluante, parce qu'il peut y avoir plusieurs petits problèmes. Segovia insistait toujours sur la répétition très lente pour progresser, alors qu'il semblerait logique d'aller au contraire de plus en plus rapidement. Idem en danse classique, capter l'instant présent de l'équilibre. Nous atteignons ainsi à l'art. Somme toute aussi, nous devenons très humbles.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Jeu 10 Juin - 0:27
Il est mieux qu'il y ait une petite gorge pour bien fixer la corde dans son chemin. Cela évite un petit mouvement latéral lors de l'attaque de la note.
Par ailleurs, la boucle du retour de la corde au dessus du chevalet se fait trop en avant ; un luthier supprimera naturellement des vibrations en le descendant le plus possible vers le fond du chevalet. De plus cela augmente l'angle de la corde sur le chevalet, ce qui est mieux.
Enfin, effectivement, le bout libre doit être bloqué après l'arête arrière du chevalet, pas sur le dessus comme on le voit sur les photos.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Ven 11 Juin - 16:39
Il n'y a pas de sillet de chevalet au violon. Il y a un cordier en ébène.
Sous le cordier il y a un petit câble ou en boyau de chat.
On y fixe les 4 cordes (Sol-Ré-La-Mi) avec pour chacune son tendeur.
Le câble reçoit la tension forte des cordes en acier.
Le câble du cordier vient se fixer à 45 degrés au corps du violon sur son bouton, également en ébène.
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meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Dim 13 Juin - 18:04
Je sais que wikipedia diffuse souvent de graves erreurs et colporte bien des légendes urbaines. Elle n'y manque pas dans ce sujet en confondant le chevalet du violon avec un sillet. Cette idée fausse est donc populaire, mais non, c'est faux. Le manche du violon se termine par le cheviller appelé ainsi parce qu'il maintient les cordes attachées en tête par les quatre chevilles sur lesquelles elles s'enroulent. Il n'y a qu'un sillet au violon, en tête. On parle de "sillet au chevalet" aux instruments à cordes frottées. Le son est conduit d'abord par le diapason, cette longueur de corde vibrante du sillet au chevalet. Le son est conduit à la table d'harmonie par l'âme, petite pièce verticale en bois presque sous le sillet. Le chevalet a pour fonction première de tendre les cordes à hauteur, non pour propager le son. On frotte en technique du vilon l'archet sur le chevalet, chose impossible à faire sur un sillet. En regardant un violon de recto, le chevalet s'abaisse légèrement sur les deux cordes aiguës, pour que la mèche de l'archet ne vienne pas frotter la boiserie. Le chevalet a donc plusieurs fonctions essentielles dans un système de répartition du son différent des cordes pincées. Yehudhi Menuhin a traversé le monde oriental à la recherche des diverses formes d'instruments à cordes frottées. Le chevalet a en Inde le rôle de tendeur. Le son est distribué sur le manche par le bouton. Le sillet d'harmonie des instruments à cordes pincées (luth, guitare) est fixe. Le chevalet des instruments à cordes frottées est toujours non fixé. Or ce qui définit un sillet est son immobilité. L'âme du violon est fixe, le cordelier, le bouton aussi, le sillet de tête, mais jamais le chevalet. Finalement, le chevalet est une échelle pour l'écartement... Voici du reste pourquoi il est utilisé dans des instruments de torture...
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Dim 20 Juin - 4:29
Chers tous, Il est pertinent d'essayer beaucoup, aussi bien en cordes (un jeu de 6 cordes n'est jamais à un prix prohibitif) qu'en sillets. Pour avoir justement pris en main ma curiosité des possibles en sillets de tête autant qu'en sillets d'harmonie, je suis resté très surpris par les différences engendrées et dont jamais personne ne m'avait parlé une seule fois. Prenons le sillet d'harmonie, très fin. J'ai fait deux fines lamelles en bois exotique noble de la si mince épaisseur d'un sillet d'harmonie, pour découvrir que les sonorités sont plus claires. Et pourtant Dieu sait combien l'épaisseur d'un sillet d'harmonie est si fin ! On met de côté la science de la physique - par ailleurs remarquablement précieuse - et on entre dans l'art de nos ancêtres qui faisaient excellemment des instruments toujours aussi respectables de nos jours si modernistes et prétendus avant-gardistes. Ces luthiers de villages, qui comme les cordonniers ont disparu, faisaient d'excellents travaux avec leur art propre à chacun. Nous n'avons plus non plus dans chaque quartier la boutique pour les chasseurs et pêcheurs - autres métiers de tradition disparus - qui savaient remettre à neuf un fusil, vous fabriquer une canne à pêche sur mesure à vos moindres souhaits. Idem avec ces mécaniciens si consciencieux de quartier derrière pléthore de pompes à essences alignées dans la grand rue du village. Ils ne vendaient pas de gadgets, ils soignaient les mécaniques. Il ne nous reste que quelques luthiers, et au pays du système D, pour continuer à trouver des solutions de pur bonheur pour trois fois rien, retroussez vos manches et utilisez l'huile de coude. Sillets de tête en nacre, oui ! Double lamelle de bois exotiques distincts, oui. Cordes aux tensions faibles, oui. Chevalet en bois nobles, oui. La règle de base est celle des restaurateurs de livres anciens. Ils n'utilisent que de la colle cellophane qui permet toujours de revenir dans l'état antérieur. On essaye avec des instruments des changements dans la seule mesure de pouvoir toujours revenir à l'original. Si la mémoire vous trahit, prenez des photos durant votre démontage, voire en vidéo. Entre les différents sillets, sans parler des cuirs, des cordes, les choix possibles sont nombreux. Il importe aussi de ne pas se précipiter pour avoir de suite un bon résultat. L'instrument autant que notre art, sont vivants. Laissez comme en bonne cuisine du temps au temps, avant d'essayer autre chose. Plus vous cherchez, plus vous vous renseignez, plus vous apprenez et plus cela est renvoyé sur votre tenue et entretien de vos instruments de musique et votre art d'interprétation. Sur un archet par exemple, l'incrust d'argent apporte un poids supérieur au mythique 58 grammes pour les 62, 63 grammes bien mieux en tenue sur un violon par exemple. Vous reportez alors cette idée classique à la guitare pour penser à l'équilibrage de votre guitare, chose qui se perd comme si l'équilibrage était une fatalité soumise. On affine nos sensations, et donc nos sonorités.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Jeu 24 Juin - 22:26
Un archet professionnel se suspend. Il importe qu'il ne se déforme surtout pas. Cette notion des instruments à cordes frottées est applicable aux instruments à cordes pincées (luth, guitare, etc.). Le pire n'est pas spectaculaire. Quelques tâches minuscules de moisissure cachées, une humidité ou un état de sécheresse imperceptible provoquent les grands drames. En principe, vous devez avoir une pièce entière réservée à la musique. Une pièce tempérée avec une excellente acoustique conçue avec attention. N'oubliez pas que vous faites corps avec votre instrument, ne vous négligez pas non plus. Si vous vous luxez un poignet ou que sais-je, ce temps sans pouvoir jouer est catastrophique. Vous devrez repartir de bien bas. Chaque jour travaillez vos gammes, arpèges, votre respiration, soignez vos ongles. On se dévoue à la musique qui est une déesse qui ne vous décevra jamais, si vous l'honorez comme l'art se doit d'être respecté.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Ven 25 Juin - 2:58
Un problème d'amateur est posé. Il travaille des arpèges sur une méthode de Demillac et il est conseillé 100 à la noire avec des sextolets de doubles croches Voilà le début :
Cela lui semble inaccessible, du moins pour lui. Il se trompe sur le potentiel de la volonté humaine. Chacun à son niveau peut se dépasser. Notre seul égarement est la perspective d'un vertige. Il n'y a rien qui résiste au goutte à goutte du temps quotidien. Chaque jour, dix minutes, mais chaque jour, que tu sois fatigué ou avec un peu de fièvre. Goutte à goutte l'eau creuse la pierre la plus dure. Vague après vague sur des siècles l'eau effondre progressivement la falaise. Aussi longtemps que durera ta volonté de ne pas faillir un seul jour, tu franchiras tes limites, et d'autres encore, plus loin que l'horizon. On appelle cela avoir "la vision de l'horizon". Ce travail est connu chez les compétiteurs du jeu d'échecs. À combien estimes-tu ton analyse des prochains coups ? Quatre, cinq ? Ce serait bien. Magnus Carlsen est l'actuel "Mozart des échecs". Il voit aux vingt cinq à trente prochains coups. Ce qui fait qu'on ne comprend pas toujours le choix de ses coups. Il ne les calcule pas, il les apprend par coeur avec les meilleurs logiciels. Sa mémoire est phénoménale. Mozart ou Paganini entendaient un concerto et le lendemain étaient capable de le reproduire sans aucune erreur pour chaque instrument. Un jour Bobby Fischer, autre génie des échecs, téléphona à un ami tchèque. Il tomba sur sa fille qui ne connaissait pas l'anglais et lui parla dans sa langue. Des années plus tard, il revit cet ami et lui demanda le sens de la réponse de sa fille. Il avait tout retenu y compris l'accent. Eux travaillent la mémoire. Nous, nous travaillons d'autres capacités. A toi d'estimer, non tes capacités actuelles ou celle des autres, mais le caractère de ta volonté. Pour garder un moral de fer, surtout ne regarde pas des prodiges, sinon tu te démoraliseras. Tu atteindras les 100, puis 110, 120. Tu compliqueras cet exercice de toi même pour progresser plus, parce que, chaque jour, une goutte de travail usera ce qui te semble impossible. C'est seulement alors que tu deviendras ce que tu es.
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meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 30 Juin - 3:23
Voici un message sauvegardé d'un autre forum. Je me sens mieux ici parce que je suis libre :cheers:
Citation :
Je vois que vous vous êtes bien documenté en citant mon deuxième (et avant-dernier) professeur de guitare, qui effectivement a transmis des années durant sur la place toulousaine la technique main droite héritée de Marc Franceries / A. Lagoya. J'en profite pour rendre hommage à cet homme d'une gentillesse remarquable.
Marc Navarro était professeur de guitare au Conservatoire de Toulouse. Il a pris la retraite, nous vieillissons tous... Quelle gentillesse, quelle attention, toujours le sourire, compréhensif, d'admirables vertus. Humble, il avait formé le trio de guitare classique "Polyphème" du nom du cyclope dans l'oeuvre d'Homère. Marc Franceries avait publié notamment un excellent livret d'étude de "Gammes et arpèges" aux Éditions Choudens, 38 rue Jean-Mermoz, 75008 Paris quand il était alors professeur de guitare au Conservatoire National de Lyon.
Citation :
Et bien moi, comme d'autres, j'aimerais au contraire vous lire davantage, recevoir votre avis sur nos publications audio/vidéo (en n'oubliant pas que nous ne sommes pour la plupart que de modestes amateurs), et pourquoi pas vous écouter un jour nous interpréter une pièce!
Pourquoi pas ? Le monde artistique musical classique permet beaucoup de rencontres, sans oublier de merveilleux luthiers autour du monde. Meilleures pensées du fond du coeur.
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 30 Juin - 22:41
Bonjour tout le monde. Par expérience l'ivoire m'a offert de très beaux résultats en sillets de tête. En sillet d'harmonie il a cassé rapidement parce que trop fin. J'en avais récupéré dans quelques vide-greniers ruraux. L'ivoire est facile à ouvrager. On le ramollit dans l'eau avant de le travailler, sinon il risque de casser net. Il y a cependant un paradoxe avec la guitare qui m'a conduit à préférer un sillet en nacre. L'ivoire a besoin d'humidité alors que nos instruments à cordes pincées n'aiment pas cela. Autrement dit, l'ivoire est un matériau fragile qui se fendille vite s'il est enfermé dans un étuis. Je n'ai pas su trouver de solution raisonnable à ce paradoxe.
J'ai récupéré une guitare de luthier des années 1950 bien abîmée. Chevalet détaché, fond de la table d'harmonie écrasé, très sale, abandonnée je ne sais où depuis plus de vingt ans dans un grenier. Les boiseries asséchées, le vernis faïencé, les mécaniques dévissées de travers, etc. Mais la signature authentique laissait place à un doute: serait-elle de facture plus ancienne qu'énoncée et faite par deux luthiers, père et fils ? Aucun plastique. Intéressant, vraiment. Comment la sauver et que sauver ? Comment savoir ? S'en remettre à un luthier ? Saura-t-il la valeur que je lui porte ? Pas sûr ! Alors tant pis, je ferai de mes mains, avec un doute pourtant: et si je me trompais sur elle ? Oui, c'est possible. J'ai donc porté le choix de la restaurer entièrement pour rien, tout en système D. Pour le vernis foutu, et finalement pour tout, ne rien modifier, car si je me trompais, je veux pouvoir revenir à son état initial découvert. Pour le vernis faïencé, laquer selon la tradition chinoise. L'occasion de voir si j'ai de beaux restes encore. Pour tout, ne rien démonter. Tant pis, ce sera l'enfer, de vrais casses-têtes, mais qui me dit qu'elle ne tient que par miracle et que mes bons soins ne seront pas pire que son mal ? Tous les trous minuscules, inquiétants, furent bouchés par de minuscules gouttes infiltrées, couche sur couche de viscosités différentes, avec de la colle au cyanolycrate. Une fois toutes les crevasses de la rosace faite réellement de multiples cercles fins de boiseries si fines [i2(quelle surprise merveilleuse)[/i], le fond écrasé de la table d'harmonie fut soigneusement repris à la pâte à bois, de la même essence que son bois original, vieux, mis en poussière et mélangé dans de la colle à bois traditionnelle qu'on chauffe longuement. Les mécaniques cuivrées et les frettes en cuivre patiemment nettoyées millimètre par millimètre. Enfin bref, six mois plus tard elle était sauvée physiquement. Il restait à la faire revivre, mais que choisir ? Garder le chevalet de bois et le pontet métallique ? Car d'évidence ce chevalet permet aussi de se passer du pontet, ce qui est assez surprenant. Au final, avec des Augustines rouge moyenne tension, elle est sortie de sa gangue tel Lazare. Un rodage était à prévoir. Les boiseries ont été nourries patiemment, longtemps, tant elles étaient asséchées. Elle chante avec une puissance qui dépasse tout ce que j'ai pu entendre. Un an après elle était enfin finie. La laque en plusieurs couches fines a effacé toutes les brisures du vernis, bien qu'il soit resté dans son état. L'art de la laque chinoise de tradition fait des miracles. Elle vivra plus longtemps que moi assurément. La morale de cette petite aventure est un questionnement sur cette notion de "progrès modernes". En quoi avons-nous fait des progrès face à nos aînés, aux anciens ? Que sommes-nous vraiment devenus ? Plus j'apprends, plus je creuse mon ignorance et ne suis rien. Tout revient à ce savoir de luthiers oubliés qui étaient des génies, des colonnes de savoir-faire. Texte co-écrit avec Marmhonie, corrigé par Pierre.B
汉娜
Messages : 151 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Sam 24 Juil - 5:25
On trouve toujours chaussure à son pied. Quand l'inscrit est content, il offre et le forum est gagnant aussi.
Le stress dans certains forums ne relève pas d'un sacerdoce mais de conflits de personnalités. Désolé d'être moi-même. Une fois encore, un forum est une auberge espagnole : on y trouve ce que chacun y apporte. Si un jour un inscrit signalait sa détresse pour un grave accident de sa guitare, il cherchera la meilleure solution dans des forums, n'est-ce pas ? Bien sûr. Il restera cohérent avec l'amour qu'il attache à son instrument. Il n'acceptera pas forcément le premier devis du premier luthier, ni un avis qui le contrarie dans ses espérances sur l'état et le devenir de son instrument. Il ira voir ailleurs jusqu'à ce qu'une porte s'ouvre à lui, la main sur le coeur.
L'élève est dans un temps d'apprentissage, d'ouvertures. Quand on a la maîtrise d'un instrument, trente ou quarante ans plus tard, on est assis sur des bases stables. Nous ne sommes pas sur des sables mouvants. On dira qu'on a du caractère, qu'on est différent, que sais-je ? La première condition de ses progrès une fois qu'ils sont acquis, est de savoir dire non, disait La Callas.
Comment se choisir le mieux ? On a aussi de sursauts de coeur quand on découvre des instruments anciens surprenants. Je préfère - mais cela est tout personnel - des frettes dorées à l'or fin, un sillet de tête en nacre, la laque au vernis, un mat sobre à une brillance qui en met plein la vue. Je préfère un pontet ou cordier au chevalet collé et, pire encore, sans chevilles en bois. Vous ne ferez rien avec un instrument à vent par rapport aux possibilités admirables des instruments à cordes pincées. Pour les percutées (clavecin, piano), voici encore autre chose de très différent. En principe un professeur a toujours son piano droit pour l'étude de l'harmonie. Je préfère des claviers, simplement.
Par exemple, un instrument à cordes pincées (luth, guitare) est toujours réparable (sauf s'il est passé sous un camion évidemment ou a brûlé). Déjà nous avons la certitude, l'assise, qu'on le sauvera si on y tient vraiment. De plus on apprendra beaucoup dans sa restauration. Voici pourquoi une guitare plus abîmée et abandonnée qu'elle ne le laissait à penser aux premiers regards, m'a convaincu dans mon art, que sa restauration serait pertinente. Une Estruch Pipo prétendument... Non, on s'aperçoit vite qu'il y a un autre savoir faire plus ancien, typique de Sastre, et encore en série très limitée car vraiment inconnue.
Pour des dommages ou accidents à une guitare : patience, savoir et intelligence.
Ce sujet est vivant parce que d'autres témoignages de restauration et d'autres accidents apparemment sans solution viendront s'y ajouter. L'important sera toujours de trouver chaussure à son pied, la bonne solution ou le bon compromis. Je sais bien qu'alors l'internaute en détresse trouvera le bon chemin, la solidarité entre nous, l'aide dans toute sa plénitude car, lorsqu'un instrument est blessé, l'artiste l'est aussi...
meuxng
Messages : 780 Date d'inscription : 28/02/2020
Sujet: Re: Questions techniques Mer 28 Juil - 17:49
Bonjour. Nous essayerons aujourd'hui d'aider point par point dans l'entretient d'un instrument de musique usé.
Citation :
Ma guitare chérie en cèdre a pris des coups d'ongle et de corde. Le vernis s'est fissuré a un endroit et est devenu terne là où je pose mon bras. Pourtant, j'ai toujours protégé mon bras par un tissus ou une manche longue.
Vous ne connaissez pas les produits élémentaires d'entretien et de rénovation ? Si vois vendiez votre guitare à un commerçant ou en dépot vente, il la remettrait vite dans l'apparence impeccable du neuf, augmentant sa marge bénéficiaire pour trois fois rien. Un vernis se ravive, une guitare a ses protections. Les fissures s'effacent sans toucher au vernis de plusieurs façons. J'utilise la laque pour ma part ; un rénovateur pour voitures a un effet semblable. Avez-vois une polisseuse électrique chez vous ? Les tampons doux sont très efficace. Il suffit de prendre son temps en toute confiance des résultats.
Citation :
Puis, à la réflexion, je me suis dit que j'allais la garder telle quelle. Finalement, une guitare qui a vécu, c'est plutôt sympa.
Un instrument de qualité prend de la valeur en vieillisant, comme un bon vin. Une révision générale s'impose. Le but est de comprendre son vieillissement et de le stabiliser, avant de lui offrir une nouvelle durée de vie plus stable. Chaque instrument a son vécu particulier. J'ai même vu des pratiquants n'avoir jamais entretenu chaque mois leur vernis, le manche, les boiseries, les mécaniques. Comme si l'instrument en lui-même prendrait racine et s'épanouïrait tel un arbre de vie par ses racines... Ce n'est pas sérieux. Un maître prépare chaque jour les cordes en boyau de chat avec une laine qu'il frotte doucement dessus, avant et après. Le geste est plein d'amour parce qu'une inimité complice s'engage entre l'instrument et son ami. Un pelotari ne jette jamais sa pala, il y prend soin car elle lui apporte santé et joie de vivre. La tradition qui s'est perdue en compétitions modernes, est de chanter en basque chaque point. Il ne tient qu'à vous de suivre nos aînés plein de sagesse. Aujourd'hui nous sommes dans un monde fou rongé par la consommation et le "progrès" qui ne signifie rien. Des mots, toujours des mots... Tout cela me rappelle "The picture of Dorian Gray", où le personnage ne vieillit pas mais cachant son autoportrait qui se transforme en une horreur. Chaque instrument est particulier, je ne puis vous conseiller des généralités. Tout se restaure sans passer par un luthier, cet autre apprentissage vous perfectionnera dans votre art de la guitare. Meilleures pensées.