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forum marmhonie des religions
Forum franco-chinois de l'histoire des religions et des civilisations. 中法宗教與文明史論壇。日仏宗教史フォーラム。फ्रेंको-इंडियन फोरम ऑफ रिलिजन एंड सिविलाइजेशन। 종교와 문명사를 위한 한불포럼.
Ce devait être le fleuron de la French Tech, l’une des promesses les plus ambitieuses de la start-up nation : Qwant, le moteur de recherche français dédié au respect de la vie privée de ses utilisateurs, qui promettait de mener le combat contre les géants de la Silicon Valley au nom de la « souveraineté » technologique. Subvention de plus de 20 millions d’euros, obligation de l’installer dans chaque administration, actionnaires sulfureux et ramifications troubles…
Révélations : Qwant, boulet d'État Emmanuel Macron et la Caisse des dépôts continuent de soutenir le moteur de recherche prétendument français, censé concurrencer Google, alors qu’il fonctionne grâce à l’américain Microsoft et qu’il est mis en cause dans un rapport de la direction interministérielle du numérique.
Qwant s’appuie principalement sur la technologie Bing de Microsoft pour son propre moteur de recherche. L’opacité est importante entre la relation exacte de Bing et Qwant. Autrement dit, près des deux tiers des requêtes web auprès de Qwant étaient encore traitées par Bing de Microsoft. Depuis, rien n’a évolué : dans une enquête publiée en avril sur le site NextINpact, le journaliste Jean-Marc Manach a examiné la dépendance de Qwant par rapport à Bing, en constatant que le service offert est toujours lacunaire et tout aussi dépendant du géant américain. Mis à l’épreuve, le moteur de recherche souverain fournit encore des résultats datés, dirige vers des pages qui n’existent pas ou qui ne sont pas mises à jour, ou affiche des théories complotistes en tête des résultats. Il y a pire: la consécration de Qwant par le gouvernement comme moteur de recherche officiel de l’administration ainsi que le capital injecté par la Caisse des Dépôts dès janvier 2017 viennent récompenser un produit dont l’efficacité est mise en question par ces mêmes institutions. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), le bras financier des pouvoirs publics, détient aujourd’hui 20% de l’entreprise et compte réinvestir prochainement. L’objectif est notamment de sortir Qwant du rouge. En mai 2020, la société n’avait toujours pas publié ses comptes de 2018, dérogeant à toutes les règles comptables habituelles...
Mystère dans le mystère, Éric Léandri, PDG depuis 2016, l’un des actionnaires co-fondateurs de la société depuis 2011, a été écarté de ses fonctions. Officiellement, il a pris la tête d’un « comité consultatif chargé de définir les grandes orientations stratégiques de l’entreprise ». Dans les faits, il a perdu son pouvoir, son salaire, son bureau, et sa voiture de fonction (une Tesla). Ses plus proches - de hauts cadres qui étaient décriés par le reste des salariés - ont également été poussés vers la sortie. Qwant n’a pas souhaité faire davantage de commentaires quant à sa situation financière et ses relations avec son actionnariat.
Mais le véritable coup de tonnerre est sonné par Mediapart, qui révèle qu’Eric Léandri faisait l’objet, jusqu’à la fin 2016, d’un mandat d’arrêt européen dans le cadre d’une enquête au sujet d’une escroquerie en Belgique.
En réalité, au cœur de l’Etat, le dossier Qwant est devenu si sensible que chacun tente aujourd’hui, par tous les moyens, de se dédouaner de ses propres responsabilités. Un vrai changement. Car ces dernières années, la Macronie s’est particulièrement investie pour soutenir cette société qui devait représenter la success story de la start-up nation.
Depuis, le chef de l’État n’a pas manqué une occasion de promouvoir le capitalisme numérique à la française : présence au salon Vivatech organisé chaque année à la porte de Versailles par Les Échos (dont le propriétaire est Bernard Arnault) et Publicis, promotion du label « French Tech » par l’État, visites à la « station F », ce lieu parisien créé par le milliardaire Xavier Niel, censé accueillir des centaines de start-up…
Qwant, quoi qu’en disent ses nouveaux patrons, en raison de son histoire trouble et de ses faibles potentialités, est loin de renouer avec le succès si cher à Emmanuel Macron et sa start-up nation… Source