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 La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme

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5 participants
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marmhonie
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marmhonie


Messages : 2675
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MessageSujet: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptySam 22 Avr - 6:34

La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme

Le forum prend pour référence le La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता d'Emile Bournouf (1821-1907), ou « chant du Bienheureux », partie centrale du poème épique Mahabharata, le livre sacré de l'hindouisme. Son texte sanskrit est attribué à Vyasa व्यास (le compilateur) au V siècle avant notre ère. Le récit est constitué du dialogue entre Krishna (8e avatar de Vishnou, Bouddha en est le 9e avatar) et Arjuna, un prince guerrier en proie au doute de son existence absurde. Krishna lui enseigne que même si tous les chemins diffèrent, leur but fondamental reste le même : réaliser le sacré en Soi et échapper ainsi au cycle apparemment sans fin des renaissances (réincarnations).

La qualité de cette traduction française d'Emile Bournouf, indologue, sanskritiste, helléniste et latiniste français, est mondialement reconnue la plus aboutie. Ce récit mythologique rappellera à tout lecteur que ce manuscrit est fondé sur la tradition orale et qu'il se veut l'enseignement de la plus haute sagesse de vie et l'abrégé de toute la doctrine védique.

Il est au format Word,  au format RTF, en PDF portable, au format ePub, en archives, en lecture et téléchargeable en PDF à la Bibliothèque Nationale de France.

Le forum développe la compréhension historique des religions autour des traductions des textes sacrés faisant la quasi unanimité mondiale francophone pour en finir avec des notes tendancieuses, des variantes sans autorité, des traductions acrobatiques, les versions hérétiques, occultistes, voire d'indéniables falsifications.

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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptySam 27 Jan - 16:33

INTRODUCTION

J’étais plongé dans les plus profondes ténèbres de l’ignorance, mais avec le flambeau de la connaissance, mon maître spirituel m’a ouvert les yeux. Je lui rends mon hommage respectueux.

Quand donc Śrīla Rūpa Gosvāmī Prabhupāda, qui a institué ici-bas cette grande mission pour répondre au désir de Śrī Caitanya, m’accordera-t-il refuge sous ses pieds pareils-au-lotus ?

Je rends mon hommage respectueux aux pieds pareils-au-lotus de mon maître spirituel, de tous les précepteurs de la voie de la dévotion, et de tous les vaiṣṇavas. Mon hommage respectueux également aux pieds pareils-au-lotus de Śrīla Rūpa Gosvāmī et de son frère aîné Sanātana Gosvāmī, de même qu’à Raghunātha Dāsa, Raghunātha Bhaṭṭa, Gopāla Bhaṭṭa et Śrīla Jīva Gosvāmī. J’offre encore mon respectueux hommage à Śrī Kṛṣṇa Caitanya et à Śrī Nityānanda de même qu’à Śrī Advaita Prabhu, Gadādhara, Śrīvāsa et leurs autres compagnons. Et mon hommage enfin à Śrīmatī Rādhārāṇī et à Śrī Kṛṣṇa, comme à Leurs compagnes, Lalitā, Viśākhā et les autres gopīs.

Ô Kṛṣṇa, océan de miséricorde, Toi l’ami des malheureux et le Seigneur de l’univers, Toi le maître des pâtres, l’amant de Rādhārāṇī et des gopīs, je Te rends mon hommage respectueux.Ô Rādhārāṇī, je T’offre mes respects, Toi la reine de Vṛndāvana dont la carnation est d’or en fusion. Ô Toi la fille du roi Vṛṣabhānu, si chère au Seigneur, Kṛṣṇa.

Sans fin, je rends mon hommage respectueux à tous les vaiṣṇavas, les dévots du Seigneur. Ils peuvent, comme l’arbre-à-souhaits, combler les désirs de chacun et débordent de compassion pour les âmes déchues.

La Bhagavad-gītā, connue également sous le nom de Gītopaniṣad renferme l’essence du savoir védique. Elle est l’une des Upaniṣads les plus importantes. Il existe d’ailleurs de nombreux commentaires sur l’ouvrage, tellement même, qu’on pourrait s’interroger sur le bien-fondé d’une nouvelle publication. Voici donc ce qui m’a amené à produire la présente édition de ce livre.

Une dame m’a un jour prié de lui recommander une traduction de la Bhagavad-gītā. Bien qu’il y ait eu de multiples versions indiennes et occidentales de l’œuvre, je n’en ai trouvé aucune qui conserve rigoureusement au texte son intégrité originelle. Dans presque toutes, les commentateurs donnent leur opinion personnelle sans réellement rendre tel quel l’esprit de la Bhagavad-gītā.

Or cet esprit, l’Écrit lui-même nous le révèle. Tout comme pour prendre un médicament il faut se référer à la posologie, il convient de recevoir la Bhagavad-gītā en observant les directives de Celui qui l’a énoncée. En effet, si nous souhaitons qu’un médicament soit efficace, nous ne le prendrons pas d’une manière fantaisiste, ou selon les recommandations d’un ami, mais bien plutôt nous en tiendrons-nous aux indications de la notice ou aux instructions du médecin. Il en est de même de l’étude de la Bhagavad-gītā.

Au fil des pages, l’identité de Kṛṣṇa s’affirme : Il est Bhagavān, Il est Dieu, la Personne Suprême. Certes, le mot bhagavān désigne parfois une éminente personnalité ou un puissant deva. Et il indique assurément ici que Kṛṣṇa est un personnage de grande importance. Mais il nous faut savoir que Kṛṣṇa est Dieu, la Personne Suprême, ainsi que le confirment tous les grands ācāryas (maîtres spirituels) tels que Śaṅkarācārya, Rāmānujācārya, Madhvācārya, Nimbārka Svāmī, Śrī Caitanya Mahāprabhu et beaucoup d’autres autorités de l’Inde versées dans le savoir védique. En outre, le Seigneur en personne établit Sa divinité suprême dans la Bhagavad-gītā elle-même, divinité que Lui reconnaissent la Brahma-saṁhitā et l’ensemble des Purāṇas, plus particulièrement le Bhāgavata Purāṇa, ou Śrīmad-Bhāgavatam (kṛṣṇas tu bhagavān svayam). Nous devons donc recevoir la Bhagavad-gītā conformément aux directives de Dieu Lui-même.

Il apprend à Arjuna que la connaissance du yoga dont il est question ici fut d’abord révélée au deva du soleil, qui la livra à Manu, lequel la communiqua à son tour à Ikṣvāku. Ainsi le yoga qu’enseigne la Bhagavad-gītā fut-il transmis par une filiation spirituelle, de maître à disciple. Or, comme avec le temps ce savoir s’est perdu, le Seigneur l’énonce à nouveau. Mais cette fois Il l’expose à Arjuna sur le champ de bataille de Kurukṣetra.

Kṛṣṇa explique à Arjuna qu’Il lui révèle ce savoir secret, suprême entre tous, parce qu’il est Son dévot et Son ami. La Bhagavad-gītā est donc un traité plus particulièrement destiné aux dévots du Seigneur. Il y a trois catégories de spiritualistes, les jñānīs, les yogīs et les bhaktas, c’est-à-dire respectivement, les philosophes impersonnalistes, les adeptes de la méditation et les dévots du Seigneur. Dans ces versets également, le Seigneur annonce à Arjuna qu’Il fait de lui le premier chaînon d’une nouvelle filiation spirituelle (paramparā) puisque l’ancienne est rompue. Le Seigneur souhaite donner naissance à une nouvelle lignée de maîtres chargés de transmettre sans l’altérer la connaissance autrefois rapportée par le deva du soleil à ses successeurs. Il désire aussi que cette connaissance se propage par l’intermédiaire d’Arjuna, qui doit devenir l’autorité en matière de compréhension de la Bhagavad-gītā. On voit donc que le Seigneur a tout spécialement choisi Arjuna pour divulguer Son enseignement parce qu’il est Son dévot, Son disciple immédiat et Son ami intime. Pour cette raison, celui qui désire vraiment comprendre la Gītā doit développer les mêmes qualités qu’Arjuna. Il doit être un dévot uni au Seigneur par une relation directe. Or ce n’est qu’en devenant un dévot du Seigneur qu’on établit un lien direct avec Lui.

Bien que le sujet soit fort complexe, on peut tout de même expliquer brièvement que la relation qui unit le dévot à Dieu, la Personne Suprême, revêt l’une de ces cinq formes :

1. la relation passive, ou neutre

2. la relation active, ou de service

3. la relation d’amitié

4. la relation parentale

5. la relation amoureuse.

Arjuna est uni au Seigneur par une relation d’amitié. Évidemment, un abîme sépare cette amitié de celle que nous connaissons dans le monde matériel. Cette amitié transcendantale n’est pas à la portée de tous. Car si chaque être est uni au Seigneur par une relation qui lui est personnelle, cette relation ne devient manifeste que lorsque l’être atteint la perfection du service de dévotion. Malheureusement, dans notre condition actuelle, non seulement avons-nous oublié le Seigneur Suprême, mais aussi la relation éternelle qui nous lie à Lui.

Les milliards et milliards d’êtres vivants sont tous individuellement unis à Dieu par une relation éternelle. Cette relation, ou constitution propre et singulière de l’être, est appelée svarūpa. Or, comme nous l’avons mentionné plus haut, c’est par le processus du service de dévotion que l’être recouvre sa nature parfaite et originelle. Cet état de perfection est techniquement nommé svarūpa-siddhi. En ce qui le concerne, Arjuna est un dévot du Seigneur uni à Lui par une relation d’amitié.

« Arjuna dit : Tu es Dieu, la Personne Suprême, l’ultime demeure, la Vérité Absolue. Tu es la Personne originelle, transcendantale et éternelle. Tu es le Non-né, le plus pur et le plus grand. Tous les grands sages, Nārada, Asita, Devala et Vyāsa le proclament, et Toi-même à présent me le révèles. Ô Kṛṣṇa, tout ce que Tu m’as dit est pour moi l’entière vérité. Ni les devas ni les démons ne peuvent connaître Ta personne, ô Seigneur. »

Après avoir reçu la Bhagavad-gītā du Seigneur en personne, Arjuna reconnaît en Kṛṣṇa le paraṁ brahma, le Brahman Suprême – les êtres distincts étant tous Brahman, tandis que Dieu est le Brahman Suprême. Les mots paraṁ dhāma Le désignent comme le repos, le séjour ultime de tout ce qui est ; pavitram signifie qu’Il est pur, exempt de toute souillure matérielle ; puruṣam indique qu’Il est le bénéficiaire suprême de tous les plaisirs ; śāśvatam, qu’Il est la Personne originelle ; divyam, qu’Il transcende la matière ; ādi-devam, qu’Il est Dieu, la Personne Suprême ; ajam, qu’Il est le Non-né ; et vibhum, le plus grand.

On pourrait croire que son amitié pour Kṛṣṇa incite Arjuna à prononcer des éloges flatteurs, mais pour dissiper tout soupçon du lecteur de la Bhagavad-gītā, Arjuna justifie ses louanges dans le verset suivant en précisant que si lui-même reconnaît en Kṛṣṇa, Dieu, la Personne Suprême, les autorités en matière de savoir védique que sont Nārada, Asita, Devala et Vyāsadeva, qui tous distribuent ce savoir reconnu des ācāryas, partagent son jugement. Non seulement Arjuna reconnaît-il l’absolue perfection des propos de Kṛṣṇa (sarvam etad ṛtaṁ manye – « Tout ce que Tu me dis, je l’accepte comme la vérité »), mais encore précise-t-il qu’il est très difficile de comprendre la personnalité du Seigneur que même les puissants devas ne peuvent connaître. Or, si même les êtres supérieurs à l’homme ne peuvent connaître Kṛṣṇa, comment un simple humain le pourrait-il sans devenir Son dévot ?

Il faut donc avoir une approche dévotionnelle de la Bhagavad-gītā, ne jamais se considérer l’égal de Kṛṣṇa et en aucun cas Le prendre pour une personne ordinaire ou même un très grand personnage. Kṛṣṇa est Dieu, la Personne Suprême. Que ce soit à la lumière de ces saints enseignements ou des paroles d’Arjuna qui s’efforce d’en saisir la portée, nous devons, ne serait-ce que théoriquement, accepter que Kṛṣṇa est Dieu. Cette acceptation soumise nous permettra de comprendre la Bhagavad-gītā. Inversement, lire sans une telle disposition d’esprit rendra la compréhension de l’ouvrage particulièrement ardue, car il s’agit d’un grand mystère.

Quel est, en définitive, le but de la Bhagavad-gītā ? L’être humain étant généralement confronté dans sa vie à mille difficultés, tout comme le fut Arjuna devant l’imminence de la bataille de Kurukṣetra, nous dirons que la Bhagavad-gītā se propose de libérer l’humanité de l’ignorance inhérente à l’existence matérielle. Arjuna s’abandonna à Kṛṣṇa, qui lui exposa alors la Bhagavad-gītā.

Comme Arjuna, à cause de notre existence matérielle, nous sommes en proie à de vives anxiétés. En fait, nous baignons dans une atmosphère de non-existence. Et pourtant, bien que nous soyons, pour une raison ou une autre, plongés pour l’heure dans cet asat – ce qui n’existe pas –, nous ne sommes pas faits pour vivre sous la menace du non-existant, car nous sommes éternels.

D’entre les êtres humains qui souffrent, seuls quelques-uns s’interrogent réellement sur leur condition intrinsèque, sur leur identité propre, sur la raison pour laquelle ils se sont retrouvés dans une situation aussi inconfortable. Or, à moins qu’il ne se demande pourquoi il souffre, à moins qu’il ne comprenne qu’il lui faut trouver un remède à ses maux, nul être humain ne peut être considéré digne de ce nom. L’humanité ne commence que lorsque de telles interrogations naissent dans l’esprit. Dans le Brahma-sūtra, on nomme cette recherche : brahma-jijñāsā (athāto brahma-jijñāsā). À moins que l’être humain ne s’enquière de la nature de l’Absolu, chacune de ses activités sera considérée comme un échec. Par conséquent, ceux qui s’essayent à trouver la cause de leurs souffrances, qui se demandent d’où ils viennent et où ils iront après la mort, sont à même d’étudier et de comprendre la Bhagavad-gītā. En outre, il faudra que l’étudiant sincère ait un grand respect pour Dieu, la Personne Suprême. Arjuna répondait parfaitement à tous ces critères.

Kṛṣṇa descend en ce monde spécifiquement pour rappeler à l’homme oublieux le but véritable de l’existence. Parmi les innombrables hommes qui s’éveilleront au vrai sens de la vie, un seul, peut-être, développera l’état d’esprit requis pour comprendre sa nature réelle ; c’est pour lui que Kṛṣṇa énonce la Bhagavad-gītā.

Le tigre de l’ignorance nous dévore tous, mais dans Son infinie miséricorde pour les êtres vivants – et plus particulièrement pour les êtres humains –, le Seigneur fait de Son ami Arjuna Son disciple et expose la Bhagavad-gītā.

Notons que parce qu’il est le compagnon intime de Kṛṣṇa, Arjuna ne peut être sujet à l’ignorance. S’il en devient pourtant victime lors de la bataille de Kurukṣetra, c’est pour donner à Kṛṣṇa l’occasion de répondre aux questions qu’il se posera sur les problèmes de l’existence, et pour en faire bénéficier les futures générations. L’homme saura alors quelle ligne de conduite adopter pour atteindre la perfection de la vie humaine.

La Bhagavad-gītā nous amène à comprendre cinq vérités fondamentales, dont la première est la science de Dieu, et la seconde, la nature intrinsèque des êtres vivants. Dieu est l’īśvara, « Celui qui dirige », et les êtres distincts, les jīvas, « ceux qui sont dirigés ». Seul un insensé se croira libre et ne reconnaîtra pas sa position subordonnée. L’être est en tout point subordonné, au moins dans son existence conditionnée. Outre l’īśvara et les jīvas, la Bhagavad-gītā nous entretient de la prakṛti (la nature matérielle), du temps (la durée totale de l’univers, ou manifestation matérielle), et du karma (l’action) – la manifestation cosmique donnant lieu aux activités innombrables et variées des êtres. Nous devons donc puiser dans cet Écrit la connaissance de Dieu, des êtres, de la prakṛti, de la manifestation cosmique, et de la façon dont elle est régie par le temps, et de ce en quoi consiste l’activité des êtres distincts.

La Bhagavad-gītā, à partir de ces cinq sujets fondamentaux, va démontrer que Dieu est suprême entre tous les êtres – qu’on Le nomme Kṛṣṇa, Brahman, Paramātmā, Souverain Suprême ou tout autrement. Les êtres vivants ne partagent cette souveraineté qu’en qualité. Comme le montreront les derniers chapitres, la nature matérielle est subordonnée au Seigneur Suprême et fonctionne sous Sa direction. Kṛṣṇa n’affirme-t-Il pas : mayādhyakṣeṇa prakṛtiḥ sūyate sa-carācaram – « La nature matérielle opère sous Ma direction. » Voir les merveilles de l’univers devrait nous aider à comprendre que derrière la manifestation cosmique se trouve l’être qui a le contrôle de tout. Rien ne saurait exister qui ne soit régi par quelqu’un. Il serait puéril de nier l’existence de ce maître d’œuvre. Un enfant trouvera peut-être extraordinaire qu’une voiture roule d’elle-même, sans traction animale, mais l’adulte, lui, sait que la machine a un moteur, et au-delà, un conducteur. Le Seigneur Suprême est sans conteste le « conducteur » de tout ce qui existe.

Comme nous le verrons dans les derniers chapitres, le Seigneur enseigne que les jīvas (les âmes distinctes) sont d’infimes parcelles de Son Être et font partie intégrante de Lui. Tout comme les gouttes d’eau de l’océan sont salées comme lui, tout comme les paillettes d’or sont du même métal précieux que la mine aurifère dont elles proviennent, nous-mêmes possédons les qualités de l’īśvara suprême, Kṛṣṇa, Bhagavān, mais à un degré infime, car nous sommes de minuscules īśvaras, des īśvaras subordonnés, parties intégrantes de Sa personne. Si nous essayons de dominer la nature, comme nous essayons aujourd’hui de devenir maître de l’espace, c’est parce que cette propension à diriger qui est en nous se trouve en Kṛṣṇa. La Bhagavad-gītā précise que cette tendance à vouloir régir la nature matérielle ne fait pas de nous pour autant les maîtres suprêmes.

Qu’est-ce que la nature matérielle ? La Gītā explique que la nature matérielle est ce qu’on appelle la prakṛti inférieure tandis que les êtres animés forment la prakṛti supérieure. De toute façon, qu’elle soit inférieure ou supérieure, la prakṛti opère toujours sous la direction du Seigneur. Étant d’essence féminine, elle Lui est subordonnée comme une épouse à son mari ; elle dépend du Seigneur, Son maître.

Nous venons de voir que les entités vivantes et la nature matérielle sont toutes deux dominées, contrôlées par le Seigneur Suprême et que la Bhagavad-gītā range les êtres vivants, bien qu’ils fassent partie intégrante du Seigneur, dans la prakṛti. L’un des versets du septième chapitre l’indique clairement : apareyam itas tv anyāṁ prakṛtiṁ viddhi me parām / jīva-bhūtām – « La prakṛti, la nature matérielle, est Mon énergie inférieure, mais il existe, au-delà de cette nature, une autre prakṛti, l’être vivant ou jīva-bhūtām. »

Trois modes d’influence ou guṇas, la vertu, la passion et l’ignorance, sont inhérents à la nature matérielle. Ces guṇas se combinent tous sous le contrôle du temps éternel et sont à l’origine des activités, ou karma. Ces activités ont lieu depuis des temps immémoriaux et nous souffrons ou jouissons de leurs fruits. Ainsi de l’homme d’affaires, par exemple, qui a travaillé dur et intelligemment, et a gagné beaucoup d’argent. Il est heureux de jouir de sa fortune. Mais qu’il vienne à faire faillite, et il sera malheureux. Cette alternance de bonheur et de malheur consécutifs à nos actions est ce qu’on appelle le karma.

D’entre les cinq objets d’étude de la Bhagavad-gītā, l’īśvara (le Seigneur Suprême), le jīva (l’âme distincte), la prakṛti (la nature matérielle), le kāla (le temps éternel) et le karma (l’action), les quatre premiers existent éternellement. Les manifestations de la prakṛti, bien qu’elles soient de nature éphémère, ne sont pas fictives. Il y a bien certains philosophes qui assurent que la manifestation de la nature matérielle est fausse, mais la philosophie vaiṣṇava, la philosophie de la Bhagavad-gītā, affirme le contraire. La manifestation de l’univers matériel n’est pas fausse. Elle est réelle, mais temporaire. Elle ressemble au nuage qui traverse le ciel ou aux pluies dont se nourrissent les grains. Dès que le nuage s’éloigne ou que la saison des pluies s’achève, les récoltes se dessèchent. La nature matérielle suit un cours semblable : elle se manifeste, demeure un certain temps puis disparaît. Mais du fait que ce cycle se poursuit sans fin, la prakṛti est éternelle et bien réelle. Du reste, le Seigneur l’appelle : « Ma prakṛti ». Cette nature matérielle est une énergie séparée du Seigneur, tandis que l’être vivant constitue une énergie qui Lui est éternellement liée. Le Seigneur, les êtres, la nature matérielle et le temps sont donc tous éternels et intimement liés les uns aux autres. Seul le karma, dont les effets peuvent toutefois provenir d’actions très anciennes, n’est pas éternel. Ainsi souffrons-nous ou jouissons-nous des suites de nos actes depuis des temps immémoriaux. Nous pouvons cependant modifier les effets du karma, mais cette modification dépend du degré de perfection de notre savoir. En général, en dépit de l’étendue de nos activités, nous ignorons ce qu’il faut réellement faire pour échapper aux conséquences de nos actes. Mais tout cela sera expliqué dans la Bhagavad-gītā.

L’īśvara, le Seigneur, est la conscience suprême. Les jīvas, les êtres vivants, parce qu’ils font partie intégrante de la Personne Suprême, ont également une conscience. Nous avons vu que si l’être vivant et la nature matérielle sont tous deux prakṛti, énergie du Seigneur, seul le jīva est conscient. Et parce que sa conscience est analogue à celle du Seigneur, la jīva-prakṛti est considérée comme supérieure. Toutefois, même s’il atteint un degré de perfection très élevé, jamais l’être vivant ne deviendra suprêmement conscient. Toute théorie soutenant le contraire est mensongère. Le jīva est conscient, mais ne peut l’être suprêmement.

Le treizième chapitre de la Bhagavad-gītā établit clairement cette distinction entre le jīva et l’īśvara : tous deux sont kṣetra-jñas, conscients, mais le premier n’est conscient que de son propre corps, tandis que le second a une conscience qui s’étend à la totalité des êtres. Parce qu’Il vit dans son cœur sous la forme du Paramātmā, l’īśvara est conscient à chaque instant des conditions psychiques du jīva et le guide dans ses moindres désirs. Celui-ci oublie ce qu’il doit faire. Il choisit d’agir de telle ou telle façon, et se retrouve empêtré toujours davantage dans les rets du karma qu’il se crée. Il doit se réincarner, changer de corps vie après vie, comme on met ou enlève un vêtement, et subir les conséquences de ses actes. Il existe pourtant un moyen de changer cela : il suffit de se placer sous l’égide de la vertu et, avec un esprit sain, comprendre quelle sorte d’activité adopter. Ainsi, nos actes présents et les effets de nos actes passés seront modifiés. C’est pour cela que le karma n’est pas éternel, alors que l’īśvara, le jīva, la prakṛti et le temps le sont.

L’être vivant ressemble à l’īśvara dans la mesure où leurs consciences sont toutes deux transcendantales. La conscience n’est d’ailleurs pas générée par le contact avec la matière. La Bhagavad-gītā réfute la théorie selon laquelle la conscience se développerait sous certaines conditions d’agencement de la matière. Tout comme la lumière réfléchie par un verre teinté peut prendre une couleur différente, la conscience de l’être peut être réfléchie de façon pervertie en raison des circonstances matérielles ; ce qui n’est pas du tout le cas de la conscience du Seigneur. Kṛṣṇa Lui-même l’affirme : mayādhyakṣeṇa prakṛtiḥ. Même lorsqu’Il descend dans l’univers matériel, Sa conscience n’en est pas affectée. Si tel était le cas, Il serait indigne d’aborder des sujets transcendantaux comme Il le fait dans la Bhagavad-gītā. Il est impossible de parler du monde spirituel tant que la conscience subit l’influence malsaine de la matière. Le Seigneur n’est donc pas contaminé par elle, alors qu’en ce moment notre conscience l’est. La Bhagavad-gītā nous conseille de purifier cette conscience souillée par la nature matérielle afin de pouvoir agir selon la volonté de l’īśvara et de connaître le bonheur.

Il ne s’agit pas d’arrêter toute action, mais de purifier nos actes, qui prennent alors le nom de bhakti. Ces activités dans la bhakti peuvent sembler tout à fait ordinaires, mais elles sont en réalité exemptes de toute contamination. Le profane au maigre savoir ne verra aucune différence entre les actions du dévot du Seigneur et celles de l’homme du commun, mais c’est qu’il ignore que, comme ceux du Seigneur, les actes du dévot transcendent les trois guṇas et ne sont jamais souillés par une conscience impure.

Aussi longtemps que sa conscience est contaminée par la matière, on dit que l’être est conditionné. Il a une conception erronée de son vrai moi et croit être un produit de la nature matérielle. C’est ce qu’on appelle le faux ego. Celui qui s’identifie ainsi au corps ne peut comprendre ce qu’est sa véritable condition. La Bhagavad-gītā a donc été énoncée pour nous libérer de cette conception du soi fondée sur le corps. Arjuna y joue le rôle de l’être conditionné afin de recevoir du Seigneur cette connaissance.

Le premier devoir du spiritualiste est de s’affranchir de ce concept erroné du soi. Pour atteindre la libération, il faut d’abord comprendre que l’on n’est pas le corps physique. Mukti, la libération, signifie être libéré de la conscience matérielle. Le Śrīmad-Bhāgavatam nous donne cette définition : muktir hitvānyathā-rūpaṁ svarūpeṇa vyavasthitiḥ – mukti signifie être libéré de la conscience contaminée par le monde matériel et situé dans la pure conscience. Du reste, comme la Bhagavad-gītā n’a d’autre objet que de raviver la conscience pure de l’être, il est naturel qu’à la fin de l’ouvrage, Kṛṣṇa demande à Arjuna si sa conscience est maintenant purifiée. Avoir la conscience purifiée indique que l’on agit conformément aux instructions du Seigneur. Pour résumer, nous dirons que faisant partie intégrante de la Personne Suprême, nous sommes nous aussi conscients. Mais nous courons le risque d’être affectés par les guṇas inférieurs, quand le Seigneur, par contre, ne peut l’être en aucune façon. C’est là toute la différence entre Kṛṣṇa et les infimes âmes distinctes.

Interrogeons-nous à présent sur ce qu’est vraiment cette conscience. C’est la perception du moi, le fait d’avoir conscience d’exister, d’être « je suis ». Oui, mais qui suis-je ? Avec une conscience contaminée, « je suis » signifie « je suis le seigneur et le bénéficiaire de tout ce qui m’entoure ». Le monde matériel existe d’ailleurs parce que chaque être vivant pense en être le maître et le créateur.

La conscience matérielle repose sur cette double perception : « Je suis le créateur » et « je suis le bénéficiaire ». Mais en fait cela ne s’applique qu’à Kṛṣṇa, car l’être distinct, partie intégrante du Seigneur Suprême, n’est ni le créateur, ni le bénéficiaire, mais le collaborateur. Il est la créature qui contribue au plaisir du créateur. Son destin est de coopérer avec le divin, comme la pièce qui ne fonctionne qu’en parfaite harmonie avec la machine entière, ou la partie du corps qui est toujours solidaire du corps entier. Tout comme on nourrit l’arbre en arrosant ses racines, on entretient le corps en alimentant l’estomac. Les mains, les jambes, les yeux, ne peuvent jouir directement de la nourriture. Ils doivent d’abord l’acheminer vers l’estomac dont l’organisme dépend tout entier. Donc, puisque le Seigneur Suprême est le bénéficiaire et le créateur de tout, les êtres vivants subordonnés qui désirent connaître le vrai bonheur doivent agir pour Le satisfaire. La relation qui unit les êtres distincts au Seigneur ressemble en effet à celle qui unit le serviteur au maître. Quand le maître est pleinement satisfait, le serviteur l’est aussi. Aussi devons-nous nous efforcer de satisfaire le Seigneur, en dépit de notre tendance à vouloir profiter de l’univers matériel et à nous en croire les créateurs. Cette tendance existe en nous parce qu’à l’origine elle existe en Dieu, le véritable créateur de l’univers.

Nous verrons par conséquent dans la Bhagavad-gītā que le Tout complet – c’est-à-dire la Vérité Suprême et Absolue, Śrī Kṛṣṇa, Dieu la Personne Suprême – comprend : le maître suprême (īśvara), les êtres qu’Il domine (jīvas), la manifestation cosmique (prakṛti), le temps éternel (kāla) et l’action (karma). Tout ce qui existe n’est que la manifestation de Ses diverses énergies.

La Bhagavad-gītā explique également que le Brahman impersonnel est lui aussi subordonné à cette Personne Suprême et complète (brahmaṇo hi pratiṣṭhāham). Le Brahma-sūtra développe cette idée en comparant le Brahman aux rayons du soleil ; il est la lumière irradiant du Seigneur. La réalisation du Brahman impersonnel n’est donc qu’une réalisation incomplète de la Vérité Absolue, tout comme l’est celle du Paramātmā. On verra dans le quinzième chapitre que Dieu, la Personne Suprême, Puruṣottama, Se situe au-delà des deux. La Personne Suprême est dite sac-cid-ānanda-vigraha, ainsi que la décrivent les premiers mots de la Brahma-saṁhitā : īśvaraḥ paramaḥ kṛṣṇaḥ sac-cid-ānanda-vigrahaḥ / anādir ādir govindaḥ sarva-kāraṇa-kāraṇam – « Kṛṣṇa, Govinda, est la cause de toutes les causes. Il est la cause originelle et la forme même de l’éternité, de la connaissance et de la félicité. » Avec le Brahman impersonnel, on réalise Son éternité (sat). Avec le Paramātmā, Sa connaissance et Son éternité (sat-cit). Mais en atteignant la réalisation de la Personne Suprême, Kṛṣṇa, on perçoit d’un coup l’ensemble de Ses attributs spirituels, soit le sat, le cit et l’ānanda (l’éternité, la connaissance et la félicité) dans la forme absolue (vigraha).

Ceux dont l’intelligence est limitée considèrent la Vérité Suprême comme impersonnelle. Mais Dieu est bien une personne, une personne transcendantale. Toutes les Écritures védiques le confirment. Nityo nityānāṁ cetanaś cetanānām. (Kaṭha Upaniṣad 2.2.13) De même que nous sommes des êtres individuels, dotés d’une personnalité propre, la Vérité Suprême et Absolue est une personne. La réalisation de la Personnalité de Dieu est la plus complète, car elle inclut tous les aspects transcendantaux de la Vérité Absolue, Sa forme y compris. Le Tout complet n’est pas sans forme, car s’Il l’était, s’Il était inférieur à Sa création, Il ne pourrait être le Tout complet qui doit nécessairement comprendre tant ce qui relève de notre expérience que ce qui dépasse notre entendement.

Ce Tout parfait, Kṛṣṇa, la Personne Suprême, possède de puissantes énergies (parāsya śaktir vividhaiva śrūyate) et la Bhagavad-gītā explique comment Il agit à travers elles. Le monde phénoménal dans lequel nous vivons est aussi complet en lui-même, car d’après la philosophie du sāṅkhya, les vingt-quatre éléments, dont l’univers est une manifestation transitoire, sont assemblés de façon à produire l’ensemble des ressources indispensables à son maintien et à sa subsistance. Rien ne manque, mais rien non plus n’est superflu. Cette manifestation est créée pour un temps déterminé par l’énergie du Tout suprême, puis détruite, toujours selon Son plan parfait. Pour ce qui est des êtres distincts, infimes unités également complètes, il leur est donné toute facilité pour connaître le Tout. S’ils ressentent le moindre manque, c’est à cause de leur connaissance imparfaite du Tout complet. À leur intention, la Bhagavad-gītā renferme la totalité du savoir védique.

La connaissance védique est complète, infaillible, et les hindous la reconnaissent comme telle. Un exemple peut nous aider à mieux comprendre ce point : d’après les préceptes védiques, la smṛti, quiconque touche aux excréments d’animaux doit immédiatement se purifier par un bain. Or, ces mêmes Écritures considèrent la bouse de vache comme un agent purificateur. Cela peut sembler pour le moins contradictoire, mais on l’accepte pourtant car on est assuré en suivant leur enseignement de ne pas se tromper. Or, il se trouve justement que la science moderne a démontré les vertus antiseptiques de la bouse de vache. Ainsi le savoir védique – dont la Bhagavad-gītā constitue l’essence – est-il parfait, car il se situe au-delà de l’erreur et de l’incertitude.

Cette connaissance n’est pas le fruit d’une simple recherche, car une recherche est toujours imparfaite puisque effectuée avec des sens imparfaits. Cette connaissance parfaite, dit la Bhagavad-gītā, nous vient d’une filiation de maîtres spirituels (paramparā), dont le premier chaînon est le maître suprême, le Seigneur Lui-même. C’est donc de cette façon que nous aussi devons la recevoir, à l’imitation d’Arjuna qui accueillit dans sa totalité, sans discuter, l’enseignement de Śrī Kṛṣṇa. Il ne s’agit pas d’accepter une partie de la Bhagavad-gītā et d’en rejeter une autre. Non. On doit recevoir ce message sans l’interpréter, sans rien supprimer, sans rien ajouter. Nous devons voir en ce texte sacré la plus parfaite expression du savoir védique, savoir d’origine transcendantale puisque le Seigneur Lui-même fut le premier à l’énoncer. Les paroles du Seigneur sont apauruṣeya, c’est-à-dire qu’on ne peut les comparer à celles des hommes conditionnés par la matière, assujettis à quatre imperfections majeures qui les empêchent de délivrer une connaissance parfaite et totale. Ces imperfections consistent à : 1) commettre des erreurs, 2) être victime de l’illusion, 3) avoir tendance à tromper autrui, 4) posséder des sens imparfaits.

Le savoir védique n’a pas été transmis par des êtres soumis à ces imperfections. Brahmā, le premier être créé, le reçut d’abord en son cœur, puis le communiqua à ses fils et disciples tel qu’il lui fut donné par le Seigneur. Dieu, étant pūrṇam, « absolument parfait », ne peut tomber sous le coup des lois de la nature matérielle. Aussi devons-nous faire preuve de suffisamment d’intelligence pour comprendre qu’Il est le créateur originel – Celui qui créa même Brahmā – et l’unique possesseur de tout ce qui existe dans l’univers. Dans le onzième chapitre, le Seigneur est appelé prapitāmaha, car Il est le créateur de Brahmā que l’on nomme pitāmaha (l’aïeul). Nous ne devons donc pas nous proclamer propriétaires de quoi que ce soit et devons nous contenter de la part qui nous est assignée par le Seigneur pour subvenir à nos besoins.

La Bhagavad-gītā nous apprend de quelle façon utiliser cette part qui nous est dévolue. Avant que la bataille ne commence, Arjuna, de son propre chef, décide de ne pas combattre car il lui serait impossible de jouir d’un royaume conquis au prix de la vie des siens. Cette décision repose sur son identification au corps et son désir de répondre à ses demandes. Il s’identifie à son enveloppe charnelle et considère que ceux qui s’y rattachent sont ses frères, ses beaux-frères, ses neveux, ses aïeux, etc. C’est pourquoi, afin de modifier sa façon de voir les choses, le Seigneur lui énonce la Bhagavad-gītā. Et finalement Arjuna décide de combattre suivant Ses directives : kariṣye vacanaṁ tava – « J’agirai selon Tes instructions. »

Les hommes ne doivent pas passer leur vie à se quereller comme chiens et chats. Ils doivent user de leur intelligence pour réaliser l’importance de la forme humaine et ne pas se comporter comme des animaux. L’être humain doit saisir le véritable sens de la vie, ainsi que l’indiquent les Écritures védiques et en particulier la Bhagavad-gītā qui en est l’essence. Ces écrits s’adressent aux hommes, non aux bêtes. Un animal peut en tuer un autre sans qu’il soit question de péché. Mais qu’un homme, par simple gourmandise, tue un animal et il se rend coupable de violation d’une des lois de la nature. La Gītā explique clairement que chacun agit et se nourrit en fonction des divers modes d’influence de la nature ; elle décrit en outre les actes et les aliments correspondant à la vertu, la passion et l’ignorance. Si nous tirons parti de tels enseignements, notre vie entière sera purifiée et nous pourrons dès lors atteindre l’ultime destination, au-delà de l’univers matériel temporaire, en un lieu appelé sanātana-dhāma, le royaume spirituel éternel (yad gatvā na nivartante tad dhāma paramaṁ mama).

Les lois du monde matériel veulent que tout naisse, subsiste quelque temps, se reproduise, dépérisse puis disparaisse. Nul corps n’y échappe, qu’il soit humain, animal ou végétal. Mais nous savons qu’au-delà de ce monde éphémère s’en trouve un autre de nature éternelle (sanātana). Le Seigneur et les jīvas sont d’ailleurs également décrits dans le onzième chapitre, comme étant sanātanas.

Du fait que le monde spirituel, la Personne Suprême et les êtres vivants sont tous de nature sanātana, une relation intime nous unit au Seigneur. La Bhagavad-gītā a pour but de nous aider à recouvrer notre fonction éternelle, le sanātana-dharma. Nous nous livrons pour le moment à des occupations temporelles de toutes sortes. Or, pour mener une vie pure, il nous faut purifier nos actes en délaissant ce qui est temporaire et en accomplissant ce qui est prescrit par le Seigneur Suprême.

Kṛṣṇa, Sa demeure absolue, les entités vivantes, sont tous sanātanas, et l’union des êtres et du Seigneur Suprême dans la demeure sanātana correspond à la perfection de la vie humaine. Le Seigneur est très bon envers les êtres vivants parce qu’ils sont Ses fils. Dans la Bhagavad-gītā, Kṛṣṇa déclare : sarva-yoniṣu [...] ahaṁ bīja-pradaḥ pitā – « Je suis le père de tous les êtres. »

Évidemment, il existe une multitude d’entités vivantes en raison de la variété de leur karma, mais Kṛṣṇa n’en demeure pas moins le père de toutes. Il descend en ce monde afin de rappeler à Lui les âmes déchues conditionnées par la matière et les ramener dans leur demeure éternelle où elles retrouvent leur fonction sanātana en la compagnie éternelle du Seigneur. Pour sauver ces âmes, Kṛṣṇa vient Lui-même dans Sa forme originelle ou en diverses autres formes, ou bien dépêche Ses serviteurs intimes – dans le rôle de Son fils, par exemple – ou Ses compagnons, Ses représentants qualifiés, les ācāryas.

Ainsi, le sanātana-dharma ne désigne pas une religion sectaire, mais la fonction éternelle de chaque être en relation avec le Seigneur. Śrīpāda Rāmānujācārya donne du mot sanātana la définition suivante : « Ce qui n’a ni commencement ni fin ». C’est en ces termes, en se basant sur l’autorité de ce grand sage, que nous en parlerons nous aussi.

Par ailleurs, le mot français « religion » n’a pas exactement le même sens que sanātana-dharma, car il comporte l’idée d’une foi – et une foi peut changer. On peut appartenir à une certaine confession, puis l’abandonner pour en adopter une autre. Or, le sanātana-dharma, par définition, est immuable. On ne peut enlever à l’âme sa fonction éternelle, pas plus que sa liquidité à l’eau ou que sa chaleur au feu. Le sanātana-dharma est inhérent à l’être, éternellement. Nous acceptons la définition de Śrīpāda Rāmānujācārya, selon laquelle il n’a ni début ni fin. Il ne peut donc être sectaire, puisqu’il ne connaît aucune limite. Ceux qui se rangent derrière une croyance sectaire feront l’erreur de croire que le sanātana-dharma l’est aussi. Mais en réfléchissant profondément à la question, à la lumière de la science moderne, on réalisera que le sanātana-dharma est l’affaire de tous les êtres – non seulement l’affaire de toute l’humanité de cette planète, mais celle de tous les êtres de l’univers entier.

Il est possible de retrouver l’origine historique de toutes les religions, mais pas celle du sanātana-dharma, car il est pour chacun une réalité éternelle et immanente. Les Écritures révélées (śāstras) n’affirment-elles pas que l’être n’est astreint ni à la naissance ni à la mort ? L’âme ne naît ni ne meurt, dit la Bhagavad-gītā ; éternelle et indestructible, elle survit à la mort du corps matériel temporaire.

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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptySam 27 Jan - 16:49

CE QU'EST LA RELIGION
La racine sanskrite du mot sanātana-dharma peut nous aider à comprendre ce qu’est vraiment la religion. Le mot dharma désigne la nature intrinsèque d’un objet donné. Chaleur et lumière, par exemple, ne peuvent être dissociées du feu ; sans elles, le mot « feu » n’a plus aucun sens. Ainsi devons-nous découvrir la qualité essentielle de l’être, qualité qui toujours l’accompagne et constitue sa nature éternelle. Cette nature éternelle est sa religion éternelle.

Lorsque Sanātana Gosvāmī s’enquit auprès de Caitanya Mahāprabhu de la svarūpa, la condition intrinsèque de l’être vivant, celui-ci répondit que sa nature essentielle est de servir Dieu, la Personne Suprême. On voit sans peine, à la lumière de cette affirmation, que chaque être en sert un autre. C’est ainsi qu’il jouit de la vie. L’animal sert l’homme, comme un serviteur son maître. A sert B, qui sert C, lequel à son tour sert D, etc. L’ami sert l’ami, la mère son fils, l’épouse son mari et le mari sa femme... Tous les êtres vivants, sans exception, sont impliqués dans le service d’autrui. Lorsqu’un politicien présente son programme, c’est pour convaincre l’électorat de son aptitude à le servir. Et c’est dans l’espoir de recevoir ses précieux services que les électeurs lui accorderont leur suffrage. Le marchand sert ses clients, l’artisan sert l’homme d’affaires, l’homme d’affaires sert sa famille, laquelle à son tour sert l’État. Il y a, par conséquent, d’une façon ou d’une autre, une tendance naturelle et éternelle en chaque être qui l’incite à servir. Nul n’y échappe. Aussi peut-on dire en guise de conclusion que cette attitude de service est inhérente à l’être vivant, qu’elle constitue sa religion éternelle.

Pourtant, suivant les circonstances, l’époque et le lieu, les hommes professent une foi particulière (christianisme, hindouisme, islamisme, bouddhisme ou autre). Mais de telles désignations n’ont rien à voir avec le sanātana-dharma. Un hindou peut fort bien se convertir à l’islam, un musulman à l’hindouisme, ou un chrétien à telle ou telle autre religion sans que jamais ces changements n’affectent leur disposition éternelle à servir autrui. Le chrétien, l’hindou, le musulman seront toujours les serviteurs de quelqu’un. Professer le sanātana-dharma ne signifie donc pas épouser une confession religieuse particulière. Non. Professer le sanātana-dharma signifie servir, tout simplement.

En vérité, c’est une relation de service qui nous lie au Seigneur. Dieu est le bénéficiaire suprême, et nous sommes Ses serviteurs. Nous sommes créés pour Son plaisir. Aussi devons-nous concourir à Sa félicité éternelle pour connaître le bonheur. Nous ne saurions être heureux sans Lui, à l’instar des différentes parties du corps qui ne peuvent obtenir une quelconque satisfaction quand elles se refusent à contenter l’estomac. Il est impossible d’être heureux sans servir le Seigneur Suprême dans l’amour et la transcendance.

La Bhagavad-gītā réprouve le service ou l’adoration des devas. On peut lire à ce propos dans le septième chapitre, verset vingt :
« Ceux dont l’intelligence a été ravie par les désirs matériels s’abandonnent aux devas et suivent les divers rites cultuels correspondant à leur nature propre. » Il est dit ici sans détours que les hommes sont incités par la convoitise à rendre un culte aux devas plutôt qu’à Kṛṣṇa, le Seigneur Suprême. Encore une fois, précisons que notre usage du nom de Kṛṣṇa n’implique rien de sectaire ; kṛṣṇa signifie « la plus haute joie », et les Écritures confirment que le Seigneur Suprême est le réservoir de toute joie : Ānanda-mayo ’bhyāsāt (Vedānta-sūtra 1.1.12).

Les êtres distincts, à l’image du Seigneur, sont pleinement conscients et recherchent tous le bonheur. La Personne Suprême jouissant d’un bonheur éternel, les êtres distincts connaîtront un bonheur identique s’ils Le servent et vivent en Sa compagnie.

Le Seigneur descend en ce monde mortel pour y dévoiler Ses joyeux divertissements. Quand Il vivait à Vṛndāvana avec Ses amis pâtres et pastourelles, parmi les vaches et les villageois qui tous ne vivaient que pour Lui, chacune de Ses activités était empreinte de félicité.

Un jour, Kṛṣṇa dissuada Son père Nanda Mahārāja d’offrir un culte au deva Indra, car Il voulut instituer le fait qu’il n’est pas nécessaire d’adorer les devas. Seul le Seigneur Suprême doit être adoré puisque le but ultime de l’existence est de retourner auprès de Lui, en Sa demeure, demeure que la Bhagavad-gītā décrit au verset six du chapitre quinze :
« Ce royaume suprême, le Mien, ni le soleil ni la lune, ni le feu ou l’électricité ne l’éclairent. Pour qui l’atteint, il n’est point de retour en ce monde. »

Ce verset nous dépeint le ciel éternel. Bien sûr, nous avons une conception matérielle du ciel, nous ne pouvons concevoir que celui que nous voyons, avec son soleil, sa lune, ses étoiles... Mais Kṛṣṇa affirme ici que le ciel éternel, le monde spirituel, n’a besoin ni du soleil, ni de la lune, de l’électricité, du feu ou de quelque autre énergie lumineuse pour l’éclairer, car il est illuminé par le brahma-jyotir, l’éclatante radiance qui émane de Son corps. Dire que nous peinons pour atteindre d’autres planètes, alors qu’il est si facile de concevoir la planète du Seigneur. On l’appelle Goloka et la Brahma-saṁhitā (5.37) la décrit de fort belle manière : goloka eva nivasaty akhilātma-bhūtaḥ.

Bien que le Seigneur réside éternellement dans Son royaume de Goloka, nous pouvons L’approcher, et pour nous y aider Il manifeste au monde Sa forme réelle, sac-cid-ānanda-vigraha. Il nous évite de nous perdre en conjectures sur ce que peut être Son apparence, en Se montrant à nous tel qu’Il est dans Sa forme de Śyāmasundara. Hélas, quand Il vient à nous semblable à un humain, qu’Il Se divertit en notre compagnie, les sots Le dénigrent. Sa descente en ce monde ne devrait pourtant pas nous amener à Le prendre pour un homme ordinaire. C’est grâce à Sa toute-puissance qu’Il nous révèle Sa forme véritable et nous montre Ses divertissements, les mêmes que ceux auxquels Il Se livre dans Son royaume.

Du royaume divin, Kṛṣṇaloka ou Goloka, émane le brahmajyoti, l’éblouissante lumière du monde transcendantal où baignent les planètes spirituelles de nature ānanda-maya et cin-maya. Le Seigneur affirme que « quiconque atteint le monde spirituel ne revient jamais plus dans l’univers matériel » – na tad bhāsayate sūryo na śaśāṅko na pāvakaḥ / yad gatvā na nivartante tad dhāma paramaṁ mama. Dans le monde matériel, même si nous atteignons la plus haute planète (Brahmaloka) – que dire donc de la lune –, nous retrouvons les contingences propres aux planètes matérielles, à savoir la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort.

S’ils le désirent, les êtres vivants peuvent voyager d’une planète à l’autre, mais cela ne peut être accompli par des moyens mécaniques. Le processus est donné dans la Gītā : yānti deva-vratā devān pitṝn yānti pitṛ-vratāḥ. Les Écritures védiques nous apprennent que notre univers se divise en trois systèmes planétaires : le supérieur, l’intermédiaire et l’inférieur. Le soleil et la lune appartiennent au premier, la terre au second. Donc, pour atteindre les planètes supérieures (Devaloka ou Svargaloka), que ce soit la lune, le soleil ou autre, il suffit de rendre un culte au deva qui régit chacune d’elles.

La Bhagavad-gītā toutefois nous déconseille d’agir ainsi car quand bien même atteindrait-on la plus haute, Brahmaloka – voyage qui par des moyens mécaniques demanderait peut-être 40000 ans, et qui vivrait assez vieux ? – on sera toujours confronté à la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. Par contre, celui qui atteindra Kṛṣṇaloka ou toute autre planète du monde spirituel ne connaîtra plus les souffrances matérielles que nous venons d’énumérer. Rappelons qu’entre toutes les planètes du monde spirituel, la planète suprême est Goloka Vṛndāvana, ou Kṛṣṇaloka, la demeure primordiale de Dieu, la Personne Suprême et originelle. Ainsi la Bhagavad-gītā nous instruit-elle sur tous ces sujets et nous apprend comment quitter le monde de la matière pour entamer une vie véritablement heureuse dans le monde spirituel.

La véritable image de l’univers matériel nous est donnée dans le quinzième chapitre de la Bhagavad-gītā (15.1) :

Le monde matériel est ici comparé à un arbre dont les racines pointent vers le haut et les branches vers le bas. Nous connaissons des arbres dont les racines pointent vers le haut : il s’agit de ceux que l’on voit se refléter dans l’eau des lacs ou des rivières ; leurs racines sont tournées vers le haut et leurs branches vers le bas. De la même manière, le monde matériel est le reflet du monde spirituel, l’ombre de la réalité. Une ombre n’a ni substance ni réalité, mais elle indique qu’il existe par ailleurs un objet bien réel. S’il n’y a pas d’eau dans le désert, les mirages indiquent que l’eau existe pourtant. Ainsi en est-il du bonheur : on ne peut le trouver dans le monde matériel pas plus qu’on ne peut trouver d’eau dans le désert. Il existe toutefois bel et bien dans le monde spirituel.

Ce monde, Kṛṣṇa nous indique comment l’atteindre :
En nous affranchissant de l’illusion et du désir de prestige (nirmāna-moha), nous atteindrons le royaume éternel (padam avyayam). Ici-bas, chacun a tendance à rechercher des titres honorifiques : l’un veut le prestige de la noblesse, l’autre de la richesse, un autre du pouvoir, en devenant roi, président, etc. Être attaché à des désignations qui ne concernent que l’enveloppe corporelle traduit notre attachement au corps. Le premier pas dans la réalisation spirituelle sera donc de réaliser que nous sommes distincts du corps. Pour l’heure, nous sommes sous l’emprise des trois guṇas, mais le service de dévotion nous en libérera. Ce n’est qu’en nous attachant au service de dévotion du Seigneur que nous pourrons nous détacher des trois guṇas. L’attrait pour les distinctions honorifiques et l’attachement sont le fruit de la concupiscence et du désir de dominer la nature matérielle. Or nous retournerons au royaume éternel de Dieu, le sanātana-dhāma, qui jamais ne connaît la destruction, qu’à condition de se défaire de cette tendance. Seul l’atteindra celui qui sert le Seigneur Suprême et qui ne s’égare pas dans les faux plaisirs.

La Bhagavad-gītā (8.21) ajoute encore :
Avyakta signifie non manifesté. Il nous faut reconnaître que même le monde matériel n’est pas entièrement manifesté à nos yeux. Nos sens sont si imparfaits qu’il nous est impossible, par exemple, de voir toutes les étoiles du firmament. Les Écritures védiques donnent de nombreuses descriptions des différentes planètes, descriptions que nous sommes libres ou non d’accepter. Le Śrīmad-Bhāgavatam, tout particulièrement, décrit les planètes les plus importantes de l’univers ainsi que le monde spirituel qui se trouve au-delà de la sphère matérielle, un monde dit avyakta, non manifesté. On devrait avoir un profond désir d’atteindre ce royaume suprême, car celui qui l’atteint ne retourne pas dans le monde matériel.

Le verset cinq du chapitre huit nous explique comment atteindre la demeure du Seigneur :
« Celui qui, à la fin de sa vie, quitte son corps en pensant à Moi seul partage aussitôt Ma nature, n’en doute pas. » Celui qui à l’instant précis de la mort pense à la forme personnelle de Kṛṣṇa ira à Lui dans le monde spirituel. Mad-bhāvam désigne la nature absolue de l’Être Suprême et sac-cid-ānanda-vigraha Sa forme d’éternité, de connaissance et de félicité. Notre corps présent, au contraire, est asat, périssable et non pas éternel, et acit, plein d’ignorance et non de savoir, car non seulement ignorons-nous tout du monde spirituel, mais notre connaissance du monde matériel est elle-même incomplète. Il est nirānanda, siège de la souffrance et non de la joie, attendu que tous nos tourments ici-bas viennent de lui. Mais celui qui pense à Kṛṣṇa, à Dieu, au moment de la mort, obtient aussitôt un corps sac-cid-ānanda.

Nous revêtons ou abandonnons le corps matériel selon des lois bien précises. À notre mort, notre prochain corps est déterminé par des autorités supérieures en fonction des activités que nous avons accomplies dans cette vie. Suivant ce que furent nos actes passés, nous serons élevés ou rabaissés. Ainsi pouvons-nous dire que nous préparons dès aujourd’hui notre vie future. C’est pourquoi une existence qui vise l’élévation au royaume de Dieu nous garantit après la mort l’obtention d’un corps spirituel semblable à celui du Seigneur.

Comme nous l’avons déjà spécifié, il existe diverses catégories de spiritualistes : les brahma-vādis, les paramātmā-vādīs et les dévots du Seigneur. Nous avons vu également que l’on trouve dans le brahmajyoti – le ciel spirituel – une multitude de planètes spirituelles, en nombre infiniment plus grand que dans l’univers matériel. Ce dernier, malgré ses milliards d’univers, de planètes, de soleils et de lunes ne représente qu’un quart de l’entière création (ekāṁśena sthito jagat), car la plus grande partie se trouve dans le ciel spirituel. Celui qui désire se fondre dans l’existence du Brahman Suprême est transféré dans le brahmajyoti et atteint ainsi le ciel spirituel. Le dévot, qui désire la compagnie du Seigneur, est conduit sur l’une des innombrables planètes Vaikuṇṭhas où se trouvent Ses émanations plénières Nārāyaṇa, dotées de quatre bras et portant les noms de Pradyumna, Aniruddha, Govinda, etc.

Au moment de la mort, le spiritualiste pense soit au brahmajyoti, soit au Paramātmā, soit à la Personne Suprême, Śrī Kṛṣṇa. Dans un cas comme dans l’autre, il gagne le ciel spirituel. Mais seul le dévot, lequel est en contact personnel avec le Seigneur, se rend sur les planètes Vaikuṇṭhas ou sur Goloka Vṛndāvana. « N’en doute pas », dit Kṛṣṇa. Comme Arjuna qui déclare au Seigneur qu’il accepte tout ce qu’Il lui a dit, nous devons avoir foi dans les paroles de Kṛṣṇa, même si elles ne correspondent pas à ce que nous nous imaginons.

Ainsi, quand Kṛṣṇa affirme que quiconque se souvient de Lui à l’heure de la mort, en tant que Brahman, Paramātmā ou Bhagavān, pénètre le ciel spirituel, Ses paroles ne sauraient être mises en doute.

La Bhagavad-gītā (8.6) explique comment il est possible d’entrer dans le royaume de Dieu simplement en pensant à Lui au moment de la mort.
« L’état de conscience dont on conserve le souvenir à l’instant de quitter le corps détermine la condition d’existence future. » Il faut d’abord bien comprendre que la nature matérielle est le déploiement de l’une des multiples énergies du Seigneur Suprême, lesquelles sont ainsi décrites dans le Viṣṇu Purāṇa (6.7.61) :
Les énergies du Seigneur sont innombrables et inconcevables, mais de grands érudits, qui furent à la fois de grands sages et des âmes libérées, les ont étudiées puis classées en trois groupes. Toutes sont autant d’aspects différents de la viṣṇu-śakti, la puissance du Seigneur, Viṣṇu. D’entre Ses puissances, l’énergie supérieure est désignée comme parā, purement spirituelle. Nous l’avons déjà mentionné, les êtres distincts appartiennent à cette énergie. Les autres énergies, ou énergies matérielles, sont soumises à l’ignorance. Ainsi, au moment de la mort, soit nous demeurons au cœur de l’énergie inférieure, le monde matériel, soit nous sommes transférés dans l’énergie supérieure, le monde spirituel.

Dans notre existence, nous pensons soit à l’énergie matérielle soit à l’énergie spirituelle. Mais comment transférer nos pensées du matériel au spirituel quand on sait qu’à l’heure actuelle la plupart des publications – journaux, romans, revues – encombrent notre esprit de pensées matérielles ? La réponse est simple : il faut tout simplement nous en détourner et porter notre attention sur les Écrits védiques comme les Purāṇas, écrits à cette fin par les grands sages. Ces recueils sacrés ne sont pas des œuvres imaginées. Ce sont tous des documents historiques. Un verset du Caitanya-caritāmṛta (Madhya 20.122) nous dit :

Les âmes conditionnées ont oublié leur relation avec le Seigneur Suprême. Elles ne se préoccupent que des seules activités matérielles. Aussi Kṛṣṇa-dvaipāyana Vyāsa leur donna-t-il un très grand nombre d’Écrits védiques pour qu’elles puissent s’intéresser au monde spirituel. Il divisa d’abord le Véda originel en quatre parties qu’il expliqua dans les Purāṇas, puis pour la masse des gens, il écrivit le Mahābhārata dont fait partie la Bhagavad-gītā. Il résuma ensuite l’ensemble de ces Écrits védiques dans le Vedānta-sūtra, et pour guider les générations à venir en fit un commentaire : le Śrīmad-Bhāgavatam. Nous devons toujours nous absorber dans la lecture de ces ouvrages, exactement comme les matérialistes se plongent dans les journaux, les magazines ou autres écrits. Ainsi serons-nous capables de nous souvenir du Seigneur à l’heure de notre mort. Lui-même recommande expressément cette voie, et par l’emploi du mot « inéluctablement » dans le verset sept du chapitre huit, Il garantit la pleine efficacité de la méthode.

« Tu dois donc remplir ton devoir de guerrier en pensant constamment à Moi, en Ma forme personnelle de Kṛṣṇa. En Me dédiant tes actes, en concentrant sur Moi ton mental et ton intelligence, tu viendras à Moi inéluctablement. »

Kṛṣṇa ne conseille pas à Arjuna d’abandonner son devoir pour se souvenir de Lui. Non. Il ne propose jamais rien qui ne soit réalisable. Pour survivre en ce monde matériel, nous devons travailler. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle la société humaine est divisée en quatre groupes – les brāhmaṇas (sages et érudits), les kṣatriyas (administrateurs et hommes de guerre), les vaiśyas (agriculteurs et commerçants) et les śūdras (ouvriers et artisans). Ouvriers, marchands, soldats, administrateurs ou fermiers, hommes de lettres, savants ou théologiens, tous doivent remplir leurs devoirs professionnels pour vivre. Kṛṣṇa ne souhaite donc pas qu’Arjuna délaisse ses devoirs, mais bien plutôt qu’il les accomplisse en pensant à Lui (mām anusmara). S’il ne s’applique pas dans sa lutte pour l’existence à penser au Seigneur, comment pourra-t-il se Le rappeler au moment de la mort ? Śrī Caitanya nous a donné le même conseil : kīrtanīyaḥ sadā hariḥ. On doit toujours chanter ou réciter les saints noms du Seigneur. Le nom du Seigneur et le Seigneur Lui-même n’étant pas différents, l’instruction que Kṛṣṇa donne à Arjuna « souviens-toi de Moi » et celle que donne Śrī Caitanya « chante constamment les noms de Kṛṣṇa » ne sont qu’une seule et même instruction. Kṛṣṇa et Ses saints noms sont une seule et même chose, car au niveau absolu, il n’y a aucune différence entre l’objet et le nom qui le désigne. C’est pourquoi il faut s’exercer à se souvenir constamment du Seigneur, à chaque heure du jour et de la nuit, par le chant ou la récitation assidue de Ses saints noms et le choix d’un mode de vie adapté.

Mais comment cela est-il possible ? Les ācāryas nous donnent cet exemple : quand une femme mariée s’attache à un autre homme que son époux, ou un homme à une autre femme, le sentiment qui les anime est puissant. Sous l’influence d’un tel attachement, on pensera constamment à l’être aimé. Tout en accomplissant ses tâches quotidiennes, l’épouse pensera toujours à cet instant où elle pourra rencontrer son amant, et soignera plus que jamais son travail pour que son mari ne soupçonne rien de sa liaison. De même devons-nous penser à chaque instant à l’objet suprême de l’amour, Kṛṣṇa, tout en remplissant aussi parfaitement que possible nos devoirs matériels. Il nous faut toutefois, pour y parvenir, développer un fort sentiment d’amour. Arjuna pensait constamment à Kṛṣṇa, et bien qu’il fût un guerrier, il était son compagnon de tous les instants. Le Seigneur ne lui conseille pas d’abandonner la lutte et de se retirer dans une forêt pour méditer. D’ailleurs, Arjuna s’était déclaré inapte à pratiquer un tel yoga après que Kṛṣṇa le lui eut décrit :
« Arjuna dit : Ce yoga que Tu as décrit, ô Madhusūdana, me semble impraticable, car le mental est instable et capricieux. » (B.g. 6.33)

Et le Seigneur déclare :
« Et de tous les yogīs, celui qui, avec une foi totale, demeure toujours en Moi et médite sur Moi en Me servant avec amour, celui-là est le plus grand et M’est le plus intimement lié. Tel est Mon avis. » (B.g. 6.47) Celui dont la pensée reste toujours fixée sur le Seigneur Suprême est donc à la fois le plus grand yogī, le plus grand jñānī et le plus grand dévot. Le Seigneur dit en outre à Arjuna qu’en tant que kṣatriya, il ne peut renoncer à son devoir de combattant, mais que s’il lutte en pensant au Seigneur, il sera capable de se souvenir de Lui au moment de la mort. Il faut pour cela s’abandonner complètement à Dieu en se consacrant à Son service d’amour transcendantal.

Nos actes ne relèvent pas seulement du corps, ils dépendent surtout du mental et de l’intelligence. Si nous fixons notre mental et notre intelligence sur le Seigneur Suprême, nos sens suivront et s’engageront à leur tour à Son service. Nos actes sembleront identiques, mais notre conscience aura changé. La Bhagavad-gītā nous enseigne comment absorber notre mental et notre intelligence dans la pensée du Seigneur, car une telle absorption mène au royaume de Dieu. Si le mental est dédié au service de Kṛṣṇa, les sens le seront automatiquement aussi. En l’absorption totale en Śrī Kṛṣṇa résident le secret et l’art de la Bhagavad-gītā.

L’homme moderne a fait d’énormes efforts pour atteindre la lune, mais il n’a guère œuvré pour son élévation spirituelle. C’est pourquoi, s’il lui reste cinquante ans à vivre, il doit utiliser ce court laps de temps à cultiver le souvenir de la Personne Suprême par la pratique du service de dévotion.
(Śrīmad-Bhāgavatam 7.5.23)

Ces neuf pratiques, dont la plus simple (śravaṇam) consiste à écouter le message de la Bhagavad-gītā des lèvres d’une âme réalisée, nous aideront à toujours absorber nos pensées en l’Être Suprême. Nous pourrons alors nous souvenir constamment de Lui et, en quittant notre corps de matière, obtenir un corps spirituel qui nous permettra de vivre auprès de Lui.

Le Seigneur dit encore :
« Celui qui médite sur Moi, la Personne Suprême, et toujours se souvient de Moi, sans jamais dévier, celui-là vient à Moi sans nul doute, ô Pārtha. » (B.g. 8.Cool

La méthode est simple. Il nous faut toutefois, pour l’apprendre, approcher une personne expérimentée, une personne qui la pratique déjà : tad vijñānārthaṁ sa gurum evābhigacchet. Le mental allant sans cesse d’un objet à l’autre, il faut s’exercer à le fixer sur la forme ou le nom du Seigneur Suprême, Śrī Kṛṣṇa. Le mental est instable et fébrile de nature, mais il peut trouver l’apaisement dans la vibration spirituelle. On doit donc méditer sur le paramaṁ puruṣaṁ, la Personne Suprême, dans le monde spirituel, et ainsi parvenir jusqu’à Lui.

La Bhagavad-gītā nous indique avec précision la voie à suivre et les moyens d’obtenir la réalisation suprême, le but ultime. Les portes de ce savoir sont ouvertes à tous. Les hommes de toute condition sociale ou culturelle peuvent approcher le Seigneur en pensant à Lui, car écouter ce qui se rapporte à Dieu ou simplement penser à Lui est accessible à tous.

Kṛṣṇa dit en effet dans la Bhagavad-gītā (9.32–33) :
Le Seigneur affirme qu’un marchand, une femme, un ouvrier ou même un homme situé au plus bas échelon de l’humanité peuvent atteindre le Suprême. Il n’est pas indispensable d’être doté d’une intelligence supérieure, mais il faut par contre impérativement adopter les principes du bhakti-yoga et faire du Seigneur l’objectif premier, le but ultime de notre vie. Quiconque suivra les enseignements de la Bhagavad-gītā atteindra la perfection de l’existence et en aura définitivement résolu tous les problèmes. Telle est la substance, l’essence de la Bhagavad-gītā.

Nous dirons en guise de conclusion que la Bhagavad-gītā est un texte transcendantal qu’il faut lire avec le plus grand soin. Gītā-śāstram idaṁ puṇyaṁ, yaḥ paṭhet prayataḥ pumān, nous dit la Gītā-māhātmya (1). Celui qui suit sincèrement les instructions de la Bhagavad-gītā est délivré de toute souffrance et de toute angoisse. Bhaya-śokādi-varjitaḥ – il sera libéré de ses craintes dans cette vie et sa prochaine existence sera spirituelle.

La Gītā-māhātmya ajoute :
« Qui lit la Bhagavad-gītā avec sincérité et grand sérieux est affranchi, par la grâce du Seigneur, des conséquences de ses fautes passées. » Le Seigneur proclame dans le dernier chapitre de la Bhagavad-gītā (18.66) :
« Laisse là toutes formes de pratique religieuse et abandonne-toi simplement à Moi. Je te délivrerai de toutes les suites de tes fautes. N’aie nulle crainte. » Ainsi, le Seigneur prend la responsabilité de celui qui s’abandonne à Lui et le libère des conséquences de ses fautes. Puis la Gītā-māhātmya poursuit ainsi :

« On peut se purifier en prenant un simple bain tous les jours, mais en se baignant, fût-ce une fois, dans les eaux sacrées pareilles au Gange de la Bhagavad-gītā, on se débarrasse d’un coup de toute impureté matérielle. »

Dieu a personnellement exposé la Bhagavad-gītā, aussi n’est-il nullement nécessaire de lire d’autres Écrits védiques. La littérature védique est en effet si vaste que l’homme d’aujourd’hui, absorbé dans ses activités matérielles, ne peut la parcourir entièrement. Cela n’est de toute façon pas indispensable. Il est suffisant d’écouter ou de lire la Bhagavad-gītā avec attention et de manière régulière, car elle est l’essence de tous les Écrits védiques et a été énoncée par Dieu, la Personne Suprême.

« Si en buvant l’eau du Gange, on obtient le salut, que dire de ce qu’obtient celui qui boit les eaux sacrées de la Bhagavad-gītā, le nectar du Mahābhārata énoncé par Kṛṣṇa, le Viṣṇu originel » (Gītā-māhātmya 5) La Bhagavad-gītā émane des lèvres du Seigneur tandis que le Gange prend sa source à Ses pieds pareils-au-lotus. Il n’y a certes, aucune différence entre la bouche et les pieds du Seigneur, mais nous comprendrons aisément que la Bhagavad-gītā prévaut sur le Gange.

« On peut comparer cette Gītopaniṣad, la Bhagavad-gītā, l’essence de toutes les Upaniṣads, à une vache qui serait traite par le jeune pâtre Kṛṣṇa. Quant à Arjuna, il est semblable au jeune veau qui se nourrit de son lait. Les sages érudits et les purs dévots en boivent aussi le délectable lait. » (Gītā-māhātmya 6)

De nos jours, les gens souhaitent avoir une Écriture, un Dieu, une religion et une activité. Aussi ce verset dit-il, ekaṁ śāstraṁ devakī-putra-gītam : « Qu’il n’y ait qu’une Écriture pour le monde entier – la Bhagavad-gītā. » Eko devo devakī-putra eva : « Qu’il n’y ait qu’un Dieu – Kṛṣṇa. » Eko mantras tasya nāmāni : « Qu’il n’y ait qu’un hymne, un mantra, une prière – le chant de Son nom Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare / Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare. » Karmāpy ekaṁ tasya devasya sevā : « Qu’il n’y ait qu’une activité – le service de dévotion offert à Dieu, la Personne Suprême. »

La Succession Disciplique

Evaṁ paramparā-prāptam, imaṁ rājarṣayo viduḥ. « Cette science suprême fut transmise à travers une succession disciplique, et les saints rois la reçurent ainsi. » (Bhagavad-gītā 4.2)

1. Kṛṣṇa
2. Brahmā
3. Nārada
4. Vyāsa
5. Madhva
6. Padmanābha
7. Nṛhari
8. Mādhava
9. Akṣobhya
10. Jaya Tīrtha
11. Jñānasindhu
12. Dayānidhi
13. Vidyānidhi
14. Rājendra
15. Jayadharma
16. Puruṣottama
17. Brahmaṇya Tīrtha
18. Vyāsa Tīrtha
19. Lakṣmīpati
20. Mādhavendra Purī
21. Īśvara Purī, (Nityānanda, Advaita)
22. Lord Caitanya
23. Rūpa, (Svarūpa, Sanātana)
24. Raghunātha, Jīva
25. Kṛṣṇadāsa
26. Narottama
27. Viśvanātha
28. (Baladeva), Jagannātha
29. Bhaktivinoda
30. Gaurakiśora
31. Bhaktisiddhānta Sarasvatī
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Veda Vyasa The Bhagavad Gita, the Word of God

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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyJeu 1 Fév - 8:06

CONTEXTE DE LA BHAGAVAD-GÎTA
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La Bhagavad-gïtâ est formée d'un dialogue entre Srï Krsna, Dieu, la Personne Suprême, et Arjuna, Son dévot, ami intime et disciple. Arjuna interroge Kmia, qui lui répond en exposant la science de la réalisation spirituelle.
La Bhagavad-gïtâ fait partie du Mahabharata, que compila Srïla Vyiisadeva, l'avatara-Ecrivain, parut sur Terre il y a 5 000 ans, comme Srï Krsna, pour faire le bien des générations à venir en mettant par écrit la sagesse védique.
La matière du Mahâbharata est constituée par le récit historique des hauts faits du grand roi Bharata et de ses descendants, jusqu'aux trois fils du roi Vicitravîrya: Divtarâstra, Piindu, et Vidura. Divtarâstra, comme fils aîné, aurait dû hériter du trône, mais en raison de sa cécité native, le pouvoir échut à son frère cadet, Piil)çlu. Piil)çlu eut cinq fils, Yudhisthira, Bhîma, Arjuna, Nakula et Sahadeva; Divtarâstra en eut cent, dont le principal se nommait Duryodhana.
Jamais Divtarâstra n'avait accepté la prééminence de son jeune frère, et il éleva ses fils animé de la détermination qu'ils règneraient un jour sur le monde, à la place des Phrçlavas, les fils de Phraçlu. Ainsi, Duryodhana et ses nombreux frères grandirent, imprégnés des ambitions de leur père, de son orgueil et de son avidité. Phraçlu se trouva mourir prématurément, et ses fils fur ent désormais placés sous la tutelle de Dhrtarawa. Ce dernier attenta à leur vie et à celle de leur mère Kuntî. Mais les complots de l'aveugle furent déjoués, grâce en particulier à la sainte intervention de Vidura, l'oncle des Pia, et à la protection aimante de Srï Krsna.
Les guerriers et les chefs de l'époque, les ksatriyas, observaient un code de chevalerie qui leur interdisait de refuser un défi, pour le combat ou pour le jeu. Abusant de ce code, Duryodhana, par la tricherie, parvient à frustrer au jeu les cinq frères de leur royaume, et même de leur liberté, puisqu'il les force à un exil de douze ans. Ces douze années écoulées, les Phrçlavas se rendent à la cour de Duryodhana, et lui demandent quelque terre où régner, car selon le code ksatriya, un guerrier ne pouvait remplir d'autres fonctions que de protecteur ou de suzerain. Les Phrçlavas accepteraient même un village, mais Duryodhana les accable de son mépris: jamais il ne leur accordera fût-ce assez de terre pour planter une aiguille.
Arjuna et ses frères n'eurent donc d'autre choix que de recourir aux armes; ainsi commençait une guerre d'ampleur prodigieuse. Les grands guerriers de la Terre entière, assemblés, les uns pour mettre Yudhi§!hira, aîné des Phrçlavas, sur le trône, les autres pour le lui défendre, engagèrent la bataille à Kuruksetra. Celle-ci ne dura que dix-huit jours, mais entraîna la mort, chiffre fabuleux, de 640 millions d'hommes, qu'il faut comprendre avec le degré de perfectionnement atteint par la civilisation védique, en par­ticulier, pour ce qui nous occupe, dans le domaine de la défense: on y connaissait non seulement des armes nucléaires (brahmâstras), plus subtiles que les nôtres, mais aussi des armes psychiques, et d'autres encore, agissant par l'eau, l'air, le feu, toutes d'un grand pouvoir destructeur.
Namaskaram masters, hari-hi Om.
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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyLun 5 Fév - 21:37

Bhagavad Gita


La Bhagavad Gita, « Chant du Bienheureux Seigneur », est un des longs passages spéculatifs insérés dans le Mahabharata, la grande Épopée indienne, mais sa composition et son inspiration en font un tout autonome. Elle expose l’enseignement métaphysique et mystique donné par Visnu, sous la forme de Krsna, à l’un des princes, héros de la guerre qui va mettre aux prises deux clans rivaux et apparentés, de la race lunaire régnant à Hastinapura, les Kaurava et les Pandava.

Les premiers livres de l’Épopée décrivaient les causes lointaines du conflit. La Bhagavad Gita, elle, commence aux tout derniers moments qui précèdent le combat. Arjuna, légalement troisième des cinq fils de Pandu, mais en réalité fils du dieu Indra, voyant devant lui les deux armées qui opposent les uns aux autres proches parents et amis, se sent pris d’une sorte de vertige : les armes lui tombent des mains et il expose ses doutes et son angoisse à Krsna, son parent et son suta (à la fois conducteur de char et barde). Celui-ci conserve tout d’abord ses apparences humaines ; il fait à Arjuna un devoir de combattre, puis, peu à peu, révèle être Visnu-Vasudeva, l’Absolu personnifié. Le texte, alors, en même temps qu’il exalte le Dieu suprême, prend l’allure d’un poème didactique, quoique parfois lyrique, sur les devoirs de caste et les moyens d’obtenir la libération hors du cycle des renaissances.



1. Unité d’inspiration

La Bhagavad Gita ou, comme on dit souvent pour abréger, la Gita, se présente comme un dialogue versifié de 700 stances épiques (sloka), découpé en 18 chants – les chants XXV à XLII du VIe livre du Mahabharata. Le récit s’inscrit dans le cadre d’un autre dialogue, procédé familier depuis les Upanisad et habituel aux textes épiques.

Comme les autres ouvrages de l’Inde ancienne, elle n’a pas dû être composée d’un seul jet. On a même contesté son appartenance initiale à l’Épopée : le titre qu’on lui donne parfois de Bhagavad Gitopanisad et les ressemblances qu’elle offre avec les formes et les thèmes upanisadiques ont fait supposer qu’elle aurait pu être primitivement une Upanisad composée comme bien d’autres de fragments réajustés, et reflétant l’influence des cultes sectaires en train de s’établir, spécialement celle de certains groupes où Krsna était le Dieu suprême.

On a discuté aussi de l’antériorité de telle ou telle de ses parties ; l’école allemande du début du XXe siècle a prétendu que le texte initial était beaucoup plus court ; certains voulaient même l’arrêter au vers 38 du chant II. En fait, il n’existe aucun moyen d’acquérir une certitude à ce sujet ; le texte est peu homogène, il laisse transparaître des influences diverses, il comporte certainement des vers interpolés. Peut-être à l’origine était-il, en effet, moins long, mais ce qui frappe à la lecture c’est l’unité d’inspiration de tout le poème.

Comme pour l’ensemble du Mahabharata, on ne peut dire de façon certaine la date de la composition de la Gita : elle oscille du IIIe siècle avant J.-C. au IIIe après J.-C. Toutefois, compte tenu de ce que l’on sait du développement des sectes vichnouites, on peut penser que l’essentiel était composé aux premiers siècles avant notre ère.

2. Structure générale

Le premier chant débute par les questions du vieux roi aveugle Dhrtarastra, père des Kaurava et oncle des Pandava, à son suta auquel il demande de lui décrire le champ de bataille. C’est ce suta qui rapporte au souverain le dialogue entre Arjuna et Krsna. La bataille va commencer ; Arjuna fait arrêter son char entre les deux armées, dépeint à Krsna le désarroi où le plonge ce spectacle et rejette ses armes.

Le chant II, l’un des plus longs, pose déjà les principaux thèmes que traitera tout le poème : l’éternité de l’atman, suivant la doctrine des Upanisad, la nécessité d’agir en se désintéressant du fruit de l’action. Dès ce chant, Arjuna appelle son interlocuteur Kesava, l’une des épithètes de Visnu-Vasudeva.

Le chant III traite de la discipline de l’action et proclame égales pour le salut la voie de la spéculation (selon les vues du samkhya) et celle de l’acte (yoga) ; toutefois le chant IV affirme encore la valeur du sacrifice védique, tout en célébrant, à côté de cet aspect traditionnel, les avatara, incarnations de Visnu. Le chant V est à la louange du yoga en tant que technique d’unification. Également imprégné de yoga, le chant VI enseigne qu’il faut joindre renoncement et méditation et, dans le prolongement d’une attitude, le chant VII exalte vijñana, la connaissance intuitive, l’opposant à la connaissance médiate, jñana, qui n’est que préparatoire.

C’est au chant IX que commence d’apparaître ce sentiment d’amitié entre le Seigneur et ses fidèles caractéristique des cultes de dévotion (bhakti) ; les chants X et XI sont consacrés aux manifestations multiples de l’Absolu. Au chant XII, Krsna proclame l’excellence de la troisième voie du salut, supérieure aux deux autres, la discipline de la dévotion.

Les chants XIII à XVII, beaucoup plus spéculatifs, se conforment aux enseignements du samkhya concernant la théorie des guna, les trois constituants de la nature. Le dernier chant revient sur la doctrine du renoncement libérateur, qui n’est pas renoncement à l’activité elle-même, mais à ses fruits.

Les trois vers ultimes répondent aux premiers : c’est Sañjaya, le suta de Dhrtarastra, qui clôt le récit-cadre.

3. Thèmes spéculatifs et religieux

De nombreux thèmes d’origines diverses s’entrecroisent dans la Gita. Si l’on y rencontre des passages d’inspiration upanisadique qui semblent conserver la prééminence à l’Absolu impersonnel des époques anciennes – celui que le Vedanta reprendra à son compte – en revanche, Krsna, en se dévoilant très rapidement comme un avatara de Visnu, introduit la perspective des cultes de dévotion à l’Absolu personnel. Néanmoins, celui-ci dans sa transcendance même demeure immanent à sa création, selon la pure tradition vedantine.

Par ailleurs, la Bhagavad Gita reflète des théories relevant des traditions du samkhya et du yoga, souvent présentés comme les aspects complémentaires d’une même quête du salut, c’est-à-dire de la libération hors du samsara, la ronde indéfinie des renaissances.

Le samkhya, tel qu’il s’exprime ici, est différent de celui que codifieront les karika, texte de base du samkhya en tant qu’ensemble de croyances systématisées (darsana) ; il s’agit dans la Gita de notions beaucoup plus souples où se marque cependant l’opposition d’un principe naturel unique (prakrti) formé de trois constituants (guna) à une multitude de monades spirituelles (purusa).

Quant au yoga, son nom revient souvent dans le texte, pris au moins dans deux acceptions différentes : il a parfois son sens technique – qui est celui du yogadarsana – et représente alors l’ensemble des pratiques psychosomatiques destinées à la concentration des pouvoirs humains tant physiques que mentaux ; très souvent, en revanche, il revêt le sens courant bien plus large de discipline. C’est cette dernière signification qu’il possède dans l’énumération des trois voies du salut : karmayoga, discipline des actes – soit actes rituels, proches du sens védique, soit devoir de caste –, jñanayoga, discipline de la connaissance, telle que la proposaient les Upanisad, bhaktiyoga, enfin, discipline de la dévotion, spécifique des milieux sectaires, et particulièrement des groupes qui consacrent leurs adorations à Visnu et à ses incarnations (avatara) successives produites pour le rétablissement de l’ordre du monde (dharma).

Le devoir de caste

Mais l’enseignement vraiment original de la Gita réside en d’autres notions, en rapport d’ailleurs avec celle de bhakti : l’exaltation du devoir individuel (svadharma) et du détachement du fruit des actes.

Lorsque le texte parle de « devoir individuel », il faut l’entendre dans le sens différent de celui auquel nous sommes accoutumés : il s’agit en réalité du devoir de caste. Dans la perspective brahmanique, l’individu n’existe que dans son appartenance à un contexte social et religieux donné. Le dernier chant de la Gita est explicite à ce sujet : « Quant aux brahmanes, aux guerriers, aux hommes de la troisième et de la quatrième caste, leurs actes sont toujours en accord avec les qualités inhérentes à leur nature propre » (XVIII, 41). Ces devoirs, le texte les énumère : aux brahmanes, la modération, la foi et l’étude des Écritures ; aux guerriers, la vaillance dans le combat ; aux gens de la troisième caste (vaisya), les soins de la terre et le négoce ; ceux de la quatrième caste (sudra) ont pour unique devoir le service des autres.

Les règles qui les concernent sont contraignantes : « Mieux vaut son propre devoir médiocrement exécuté que la juste observation du devoir d’autrui » (XVIII, 47).

La Bhagavad Gita proclame donc la primauté, dans l’ordre moral et religieux, de cet accord existant entre un être quelconque – car le svadharma s’étend bien au-delà du domaine humain – et sa condition naturelle. C’est pourquoi Krsna, rappelant à Arjuna sa qualité de guerrier, lui enjoint d’abandonner tout scrupule et de combattre quels que soient les liens qui l’unissent à ses adversaires. C’est là le devoir du ksatriya ; qu’on soit vainqueur ou non, peu importe, il suffit d’avoir accompli son svadharma.

Le détachement

En liaison directe avec ce dogme, Krsna va en exposer un autre : si on n’a pas le droit de renoncer à l’action, il faut, en revanche, renoncer au bénéfice de cette action. L’acte peut être rituel et il fait alors partie des obligations auxquelles un brahmaniste est assujetti, mais le fruit des rites, en ce monde ou en l’autre, ne doit pas entrer en ligne de compte lors de son accomplissement ; ou encore l’acte est svadharmique : obligatoire, on doit l’exécuter sans s’attacher à ses conséquences. La finalité d’un acte réside en lui-même, non dans ses suites bonnes ou mauvaises. C’est donc le détachement qui sera donné par Krsna comme la vertu majeure, celle qui conduit l’homme sur la voie de la libération. L’indifférence à l’égard de ce qu’on appelle les « couples des contraires », froid et chaud, plaisir et déplaisir, etc., fait partie, depuis les Upanisad et le bouddhisme, de l’attitude prescrite au sage ; toutefois, dans la Bhagavad Gita, il y a davantage : l’indifférence est prônée non seulement envers ce qui est arrivé, mais envers ce qui arrivera. Le détachement du dévot (bhakta), qui s’en remet en tout au Seigneur (Bhagavant) auquel il voue ses adorations (bhakti), s’exerce vis-à-vis de l’avenir comme du présent, attitude expliquée métaphysiquement par le fait que, participant à l’Absolu, on échappe au plan du relatif, donc du temporel.

4. Un livre révélé

La Bhagavad Gita a eu et conserve encore de nos jours une grande importance dans la pensée indienne ; elle a connu une extraordinaire diffusion. Sauf dans certains milieux shivaïtes, elle a sa place dans tous les courants religieux brahmaniques ; on l’y considère comme un livre saint, à l’égal des Veda et des Upanisad, incluse dans la Révélation (sruti), alors que le reste du Mahabharata fait seulement partie de la tradition (smrti).

À cause de cette situation privilégiée, les plus grands philosophes lui ont consacré de nombreux commentaires, y compris Sankara que ses doctrines monistes auraient dû écarter d’un texte aussi piétiste. Parmi les plus célèbres vedantins, il faut citer aussi Ramanuja (XIe s.) et Madhva (XIIIe s.), qui s’inscrivent plus naturellement dans la ligne de la Gita. On ne peut non plus passer sous silence Abhinava Gupta (XIe s.), shivaïste du Kasmir, qui en a commenté les différents thèmes, ni la faveur que ce texte a connue dans les milieux de bhakti du Bengale aux XVe-XVIe siècles.

Plus près de nous, les penseurs religieux indiens des XIXe et XXe siècles – Râmakrishna et Sri Aurobindo, par exemple – ont également étudié la Gita. Mais il faut souligner plus encore l’influence qu’elle a exercée auprès des foules dont elle a depuis deux mille ans alimenté la piété.
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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyLun 5 Fév - 21:41

Le contexte historique de la Bhagavad-gita

C’est au commencement de cet âge, quelque cinquante siècles plus tôt, que le Seigneur, Kṛṣṇa, énonça la Bhagavad-gītā à Son dévot et ami intime, Arjuna. Leur dialogue – l’un des plus grands que l’humanité ait connu au niveau philosophique et religieux – eut lieu juste avant qu’une guerre fratricide n’opposât les cent fils de Dhṛtarāṣṭra à leurs cousins, les fils de Pāṇḍu . Dhṛtarāsṭṛa, en tant que fils aîné, aurait dû hériter du trône impérial, mais en raison d’une cécité native, le pouvoir échut à son frère cadet, Pāṇḍu. Les fils de Dhṛtarāṣṭra, plus particulièrement Duryodhana, l’aîné, haïssaient et jalousaient les Pāṇḍavas.

Quant au faible Dhṛtarāṣṭra, il désirait voir ses fils hériter du royaume à la place des fils de Pāṇḍu. Duryodhana, avec le consentement de son père, résolut alors de tuer les Pāṇḍavas, mais ses plans furent déjoués grâce à la protection bienveillante de Vidura, leur oncle, et de Kṛṣṇa, leur cousin. Kṛṣṇa n’était pas un homme ordinaire, mais Dieu, la Personne Suprême, descendu sur terre. En tant que parent et soutien de la religion, Kṛṣṇa favorisa les vertueux fils de Pāṇḍu et les protégea.

Ce n’est qu’en vertu de l’intervention de Kṛṣṇa qu’elle put éviter le déshonneur. Comme les dirigeants du monde étaient partagés en deux camps, les uns s’étant ralliés aux fils de Dhṛtarāṣṭra, les autres aux Pāṇḍavas, Kṛṣṇa offrit d’être le messager des fils de Pāṇḍu. Les Pāṇḍavas, purs dévots du Seigneur de la plus haute vertu morale, reconnaissaient en Kṛṣṇa, Dieu, la Personne Suprême, alors que les fils de Dhṛtarāṣṭra, dénués de piété, s’aveuglaient sur Sa nature divine. Kṛṣṇa offrit de participer à la bataille en respectant le désir de chacun des protagonistes.

Duryodhana opta pour les forces armées du Seigneur tandis que les Pāṇḍavas préférèrent avoir Kṛṣṇa à leurs côtés. C’est ainsi que Kṛṣṇa devint le conducteur du char d’Arjuna. Notons brièvement que la plupart des traducteurs anglais de la Bhagavad-gītā ont presque toujours écarté la Personnalité de Kṛṣṇa et présenté l’ouvrage selon leurs propres conceptions philosophiques. Sous leur plume, l’histoire du Mahābhārata devint pure mythologie, et Kṛṣṇa, un procédé poétique pour présenter les idées de quelque génie anonyme, ou au mieux, un personnage historique mineur. Dans notre traduction française pour ce forum, nous respectons les archaïsmes du texte original pour présenter l'homme Kṛṣṇa qui fut un sage divinisé plus tard. Sa philosophie de vie est universelle et se pratique avec son yoga typique appelé Bakti. Caitanya le remettra plus de 2000 ans plus tard tel qu'il était d'origine en pratiquant la méditation de Kṛṣṇa si particulière. La ressemblance avec celle du Buddha historique est surprenante. Elles sont deux gouttes d'eaux de pluie céleste identiques, deux cordes laissant chanter l'âme de tout pratiquant. Pour cette méditation identique, il suffit de poser son regard à une trentaine de centimètres de son nez, de relâcher son corps assis dans une position stable et confortable, et de ne plus penser. On récite un mantra qui chauffe le coeur en faisant la respiration de feu. La chaleur du coeur se répand dans le bas ventre ou Dantien.
Une paix infinie nous inonde et tout son, senteur, tous nos sens se multiplient à l'infini. Nous redevenons une partie naturelle de la nature à sa juste place. La vie prend un sens et la claire vision du plan divin de sa vie s'éclaire à chacun,


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La traduction – et les commentaires qui l’accompagnent – se propose donc d’amener le lecteur à découvrir le personnage historique de l'homme Kṛṣṇa à la peau si noire qu'il s'y reflète du bleu, typique des natifs de l'Inde du sud,, et non de tomber dans le mythe théosophique inventé de Lui. Kṛṣṇa étant le narrateur, mais aussi l’objet ultime de la Bhagavad-gītā, la traduction présente dans ce forum en en conservant les termes propres.

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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyMer 14 Fév - 9:46

Le Seigneur Krishna montre que le chant du Bienheureux (Bhagavad-gita) est d'abord destinée à Ses disciples pratiquant l'amour spirituel, les baktii, qui constituent l'un des trois groupes en lesquels se divisent les spiritualistes (les deux autres étant représentés par les jnanis, philosophes impersonnalistes, et les yogis adeptes de la méditation). Le Seigneur Krishna déclare également à Arjuna qu'Il fait de lui le premier chaînon d'une nouvelle filiation spirituelle (parampara), puisque l'ancienne est brisée. Souhaitant rétablir une lignée d'acaryas, pour transmettre le savoir exactement tel qu'il était enseigné dans la filiation spirituelle des Brahmanes, le Seigneur désire en outre qu'Arjuna, à son tour, montre à tous, sans exception, comment pratiquer la Bhagavad-gita et comment la comprendre. Or, si le Seigneur choisit Arjuna plutôt qu'un autre pour lui délivrer l'Enseignement, ce n'est pas au hasard, mais parce que l'archet Arjuna est un militaire devant un cas de conscience qui l’empêche d'exécuter son métier. Les deux armées ont une origine familiale commune et Arjuna connait des soldats des deux camps. Il se rebelle au risque de devenir déserteur parce qu'il refuse de verser le sang de sa famille.
Bhagavad-gita 1:38 : "Pourquoi nous, qui voyons le péché, devrions-nous agir de même ?"

Krishna choisit un soldat qui perd ses moyens par manque de discernement..
Nous sommes tous à un moment donné de notre vie dans cette errance où nous nous rebellons contre la disciple, disciple du mental, du corps, de la famille, du métier. Krishna choisit une personne qui pourrait être n'importe qui, certainement pas un élu parfait. Il doit mettre en discipline tout ce qui constitue un être humain. Le Mahâbhârata accorde une grande place au contrôle du mental, la Gita particulièrement car il s'agit ici du nectar le plus élaboré de l'Hindouisme pratique. N'oubliez jamais, pour un oriental, la vérité est ce qui est utile. Les occidentaux ont oublié qu'il n'y a pas de concept s'il n'y a pas de mental d'abord. Or le mental est quelque chose que l’être humain subit toute sa vie. Il est bien de penser, les français sont très fort pour cela, mais on leur dit plus comment contrôler leur mental et l'intelligence s'égare en subjectivité, id est qu'elle est poussée à son maximum puisqu'il y a problème dans sa maintenance du sujet, et l'intelligence passe alors de l'objet de la pensée au sujet qu'elle s'en fait, librement puisque le mental est un cheval fou non dressé à respecter des ordonnances de sa salubrité. Elaborer pour élaborer reste une cause de souffrance. La Gita est merveilleuse car elle ne s'adresse pas à un Arjuna d'élite, un philosophe professionnel, le dévot parfait, le disciple que Krishna aimait (sur le modèle de St Jean que Jésus aimait). Non, là, la Gita s'adresse à tout un chacun ! Vous qui etes pauvre, ignorant, désemparé, triste, en échec, incapable de prendre une décision car vous hésitez, vous qui avez des scrupules, des doutes, des remords, des sentiments de culpabilité, dans une impasse, un deuil, un chagrin d'amour, en dépression, opprimé par une longue et cruelle maladie, indécis, désemparé, perdu : la Gita s'adresse à vous.
Krishna vous dit : je vous mets un guide pour maîtriser votre mental parce qu'au fond, si vous ne savez pas mettre fin à cette souffrance, les concepts que vous avez à votre disposition vous aiderons probablement, mais pas suffisamment. Reconnaissez enfin qu'en continuant de souffrir, vos concepts seront en interférence avec votre propre souffrance psychique. Et voici qu'ici la Gita rejoint l'analyse psychanalytique. Et la solution offerte par Krishna est le chemin de l'ascèse, parce qu'il n'y a que cette solution pour vous sortir, vous-même, de cette souffrance psychique, émotionnelle, phobique, inhibée. Krishna entend Arjuna lui dire qu'il n'est pas en paix avec lui-même. Dès lors, se plaint Arjuna, à quoi me servent mes concepts, mon art d'archet d'élite, ma profession ? A rien !

Regardez le nombre de contradictions dans nos grandes religions, islam, catholicisme, christianisme évangélique, judaïsme, bouddhisme également en se cachant sous une prétendue philosophie athée qu'elle n'est pas. Même le pape François ne sait pas comment dépasser la crise du Vatican II. Les concepts de chaque religion ne nous disent pas comment les dépasser... L'Inde brahmanique nous dit : "parce qu'il y a le mental dans l’être humain". Tant que vous n'arriverez pas à l’apaiser, il sera sources de souffrances, et comment ferez-vous ? Vous ne ferez rien, vous non plus.

Dans le cas précis d'Arjuna, il doit rester professionnel, parfois nous sommes obligés d'aller contre la vie. Et pourtant qui mieux que Krishna est non-violent ! Arjuna est dans une situation quasiment inextricable. Comment dire à ce guerrier, mais au fond n'importe quel policier, gendarme, militaire, qu'il doit tuer un être humain, que tu respectes car en face de lui, l'adversaire n'est pas fou, fanatisé : il est lui aussi devant ce drame existentiel qu'il doit résoudre. Krishna observe qu'il ne dépend d'aucun guerrier que le combat n'ait pas lieu puisqu'il va avoir lieu, quoique fasse Arjuna. Et en plus, Arjuna est lié, tiraillé par des liens familiaux.

Krishna enseigne le non-agir. Mais qu'est-ce ? Non pas, ne pas agir, mais agir dans le détachement, afin qu'il n'y ait pas de séquelles dans le psychisme d'Arjuna.
Bhagavad-gita 2:38 "Agis par devoir, sans compter tes joies ni tes peines, la perte ni le gain, la victoire ni la défaite ; ainsi, jamais tu n'encourras la faute."

Ce langage ne saurait être accepté des hommes, ne soyons pas naïfs. Mais quel libre arbitre alors ? Krishna répond que bien sur, il pourrait y avoir une certaine liberté par rapport à des actes, mais Krishna ajoute que personne ne choisit d'agir.
Bhagavad-gita 3:8 "Remplis ton devoir, car l'action vaut mieux que l'inaction. Sans agir, l'homme est incapable de veiller à ses plus simples besoins."

Nous sommes une fois encore devant un piège : nous sommes toujours pris dans l'agir.
Bhagavad-gita 3:4 "Ce n'est pas simplement en s'abstenant d'agir que l'on peut se libérer des chaînes des actes s’enchaînant ; le renoncement seul ne suffit pas pour atteindre la perfection."

Les actes que nous ne faisons ne sont que la continuité d'actes qui ont déjà été faits par d'autres. Nous poursuivons des actes...
Bhagavad-gita 2:39 "Reçois maintenant la connaissance du yoga (de l'ascèse), qui permet d'agir sans être lié à ses actes. Quand cette intelligence te guidera, tu pourras briser les chaînes des actions enchaînées".

Krishna dit : il y a trois façons d'agir (Bhagavad-gita 3:5) : par le corps, par la parole, et par le mental. Quand je pense, je m'inscrits dans des pensées, quand je bouge je m'inscrits dans des actions initiées par d'autres, et quand je parle je m'inscrits dans une parole culturelle déjà structurée. Ce n'est donc jamais l’être humain qui commence à agir, il est toujours pris.
Bhagavad-gita 6:33 "Ce yoga que Tu as brièvement décrit, je ne vois point comment le mettre en pratique, car le mental est instable et capricieux."

Et voici bien ce que dit Krishna à Arjuna : "tu es déjà dans l'agir. On ne te demande pas de commencer quoi que ce soit. Il t'est seulement demandé de pratiquer cet agir d'une certaine façon, c'est à dire dans l'ascèse, le détachement, ce que la Gita appelle "le non-agir".
Bhagavad-gita 2:47 "Tu as le droit de remplir les devoirs qui t'échoient, mais pas de jouir du fruit de tes actes; jamais ne crois être la cause des suites de l'action, et à aucun moment ne cherche à fuir ton devoir."

Nous devons avoir le souci du bien-être du monde.
Bhagavad-gita 3:18,19 "Celui qui a réalisé son ascèse ne poursuit aucun intérêt personnel en s'acquittant de ses devoirs, pas plus qu'il ne cherche à fuir ses obligations; nul besoin, pour lui, de dépendre d'autrui. Ainsi, l'homme doit agir par sens du devoir, détaché du fruit de ses actes, car par l'acte libre d'attachement, on atteint l'Absolu."

Autant faire des actions qui font du bien que des actions qui font du mal. Parlez pour faire du bien, pensez pour faire du bien, utilisez le corps pour faire du bien.
Bhagavad-gita 3:24 "Si Je M'abstenais d'agir, tous les univers sombreraient dans la désolation; à cause de Moi, l'homme engendrerait une progéniture indésirable. Ainsi, Je troublerais la paix de tous les êtres."

Faire du bien avec son corps consiste à bien respirer, pratiquer le hatha-yoga à l'écoute de sa petite respiration inconsciente diaphragmatique. Elle est indifférente, que vous dormiez ou marchiez dans la rue, ou en mangeant. Or le cœur n'est pas le seul muscle à vous suivre toute votre vie constamment en fonctionnement. il y a aussi le diaphragme. Comment reposer son cœur, le muscler ? Comment reposer son diaphragme, l'assouplir ? L'ascèse l'enseigne.
Mais que signifie faire du bien avec la pensée ou la parole ?
Bhagavad-gita 2:39 "Tu as reçu de Moi, jusqu'ici, la connaissance analytique du yoga. Reçois maintenant la maîtrise du mental, qui permet d'agir sans être lié à ses actes. Quand cette faculté te guidera, tu pourras briser les chaînes des actes qui, s’enchaînant toujours, t’enchaînent illusoirement, le penses-tu."

Voici qui est plus difficile. La Gita l'explique : quelqu'un qui ne maîtrise pas son mental ne pourra de toute façon faire du bien même s'il aborde les plus beaux concepts.
Bhagavad-gita 7:7 "Tout sur Moi repose, comme des perles sur un fil."
Comment pratiquer cela ?
Bhagavad-gita 2:58 "Celui qui, telle une tortue qui rétracte ses membres au fond de sa carapace, peut détacher de leurs objets les pensées, celui-là possède le vrai savoir."

Le non-agir c'est agir dans le détachement, ce n'est pas de la non action. Qu'est-ce donc dans ce contexte que le détachement ?
Bhagavad-gita 12:12 "Cultive la méditation, et au détachement des fruits des actes, car ce renoncement confère toute la paix pour le mental."
Il n'y a pas de détachement sans attachement. Le facteur principal de nos attachements est le Moi. Et le Moi ne peut pas pratiquer le détachement.
Bhgavad-gita 12:17 "Celui qui ne se saisit ni de la joie ni de la peine, qui ne s'afflige ni ne convoite, qui renonce au favorable comme au défavorable, celui-là m'est très précieux".
Tant que le Moi en moi parle, je reste dans l'attachement parce que le Moi est intéressé, il recherche "les fruits". Cette voie qui n'est pas celle de l'Ego, du Moi, vient d'où ? Elle vient de Krishna car Arjuna obéit aux injonctions de Krishna. Qui est Krishna ?
Bhagavad-gita 7:26 "Parce que Je suis Dieu, la Personne Suprême, ô Arjuna, Je sais tout du passé, du présent et de l'avenir. Je connais aussi tous les êtres; mais Moi, nul ne Me connaît."

Doit-on devenir hindouiste pour autant ou dévot de Krishna ? Non. Cette injonction vient de l'autre, en tant que spiritualité : la nature, Dieu, Krishna dans l'hindouisme, Bouddha, Jésus, Allah, peu importe.
Bhagavad-gita 12:2 "Celui qui attache sur Ma Forme personnelle son mental, et toujours s'engage dans Mon adoration, plein d'une foi spirituelle ardente, celui-là, Je le tiens pour le plus parfait."

Etre dans le détachement c'est répondre à une Parole, la Parole qui vous a fait la grâce de vous appeler. Il y a des athées qui recherchent toute leur vie la foi et ne l'obtiendront jamais, car Dieu est aussi libre qu'il vous a donné d’être libre.
Bhagavad-gita 12:20 "Celui qui, plein de foi, dans cette impérissable voie d'amour s'engage tout entier, faisant de Son Seigneur la Parole suprême, celui-là M'est infiniment cher."

Autrement dit, la Gita enseigne que pour faire du bien aux autres, et il faut ne faire que du bien aux autres, il faut nécessairement que je sois bien d'abord en moi, en paix intérieure, quiétude, tranquillité. Sinon ce n'est pas possible. Et de conclure la Gita dit : chacun doit agir là où il est, du mieux qu'il peut, en faisant du bien, parce qu'il est lui-même dans le non-agir.
Bhagavad-gita 13:8-12 "L'humilité, la modestie, la non-violence, la tolérance, la simplicité, l'acte d'approcher un maître spirituel authentique, la pureté, la constance et la maîtrise de soi; le renoncement aux objets du plaisir des sens, l'affranchissement du faux ego et la claire perception que naissance, maladie, vieillesse et mort sont maux à combattre; le détachement d'avec sa femme, ses enfants, son foyer et ce qui s'y rattache, l'égalité d'esprit en toute situation, agréable ou pénible; l'ascèse dans la foi pure et constante envers Moi, la recherche des lieux solitaires et le détachement des masses, le fait de reconnaître l'importance de la réalisation  spirituelle, et la recherche philosophique de la Vérité Absolue, tel est, Je le déclare, le savoir, et l'ignorance tout ce qui va contre."

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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyJeu 15 Fév - 4:45

La Bhagavad-gita traite de tous les sujets essentiels qui concernent l'être humain, sous la forme d'un dialogue entre le Seigneur Krishna et Arjuna. Krishna est la manifestation de Dieu qui vient sur Terre pour restaurer le dharma perdu par les hommes il y a cinq mille ans de cela. Dhritarashtra eut lui-même cent fils, dont l'aîné se nomme Duryodhana. Ces derniers vont attenter plusieurs fois à la vie des Pandavas et de leur mère, mais les complots sont déjoués grâce à l'intervention de Vidura et la protection du Seigneur Krishna.

Arrive alors la dernière ruse de Duryodhana. Duryodhana fait donc jouer les Pandavas et, en trichant, il parvient à les déposséder de leur royaume et de tous leurs biens. Depuis le début de cette histoire, le Seigneur Krishna essaye d'intervenir pour régler pacifiquement ce conflit. Les Pandavas sont des dévots et amis du Seigneur Krishna et sont d'une haute vertu morale. Le dharma doit être restauré, et l'avatar de Dieu est là pour s'en assurer, sous la forme du Seigneur Krishna. Les Kauravas sont eux aussi officiellement les alliés de Krishna.

Duryodhana semble le respecter, mais il ne suit jamais ses conseils. En fait, il est davantage attiré par le pouvoir du Seigneur que par sa sagesse et son amour, comme l'illustre bien l'épisode suivant. Quand la bataille devient inévitable, le Seigneur Krishna laisse le choix aux combattants entre ses armées et sa simple présence. Au moment de choisir, le Seigneur est endormi, Arjuna entre et s'assoit humblement à ses pieds alors que Duryodhana est déjà là, assis à côté de la tête du Seigneur.

Duryodhana a dû le prendre pour un idiot. Lui s'empare des armées et de la puissance du Seigneur, ignorant le Seigneur lui-même. Cela fait toute la différence entre la connaissance, même spirituelle, et le Seigneur lui-même qui est là, immobile, paisible, rayonnant au centre de nous-mêmes. Chacun utilise des armes spéciales des armes psychiques et des artefacts puissants et destructeurs comme la roue de Krishna.
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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyJeu 15 Fév - 5:01

Les doutes d'Arjuna et sa relation avec le Seigneur Krishna

La Bhagavad Gita est une magnifique œuvre spirituelle, un dialogue entre le Seigneur Krishna et son disciple et ami, Arjuna . Krishna conduit Arjuna pour qu'il voie et évalue l'armée ennemie des Kauravas qui se trouve face à la sienne, celle des Pandavas. Le combat va débuter et Arjuna, véritable prince guerrier, le meilleur des archers, celui qui va toujours droit au but et touche chaque fois le centre du centre de la cible, veut renoncer au combat sous prétexte qu'il a face à lui les membres de sa famille et les maîtres qui l'ont enseigné toute sa vie. Il trouve la situation inadmissible, et lui qui n'a peur de rien, préférerait être tué plutôt que de combattre les siens, tout cela pour la conquête du pouvoir.

Il veut y renoncer, mais c'est sans compter son Maître et ami, Krishna, à qui il a confié la conduite de sa vie. Krishna rappelle Arjuna à son devoir de prince et de guerrier. La bataille de Kurukshetra doit avoir lieu, pour que ce qui est juste règne à nouveau. Le Seigneur a bien tenté des négociations entre les cousins, mais Duryodhana, à la tête des Kauravas, refuse toute concession. Il est intéressant de considérer cette bataille comme une bataille intérieure. Arjuna n'a pas le choix, il doit combattre. Le Seigneur le met en situation pour qu'il observe ses faiblesses intérieures, qu'il puisse leur faire face et élève son esprit au niveau supérieur de son être. Il est attaché à ses tendances, représentées par ses cousins et leur père, l'empereur aveugle qui a laissé les rênes de son empire aux ambitions malsaines de ses fils.

Plus tard, nous pourrons évoquer ce que représente chaque personnage dans la personnalité d'Arjuna. Le Seigneur lui demande de faire face à ses ennemis intérieurs, sa famille, et de les combattre. Pour cela il doit renoncer à toutes ses tendances, tous ses désirs pour restaurer le Divin en lui. Il est né prince et guerrier pour combattre ses tendances égotiques et restaurer ce qui est juste en lui. Arjuna devra combattre, mais le Seigneur en lui ne peut le contraindre car l'Amour ne contraint jamais. Le Seigneur met Arjuna en situation pour qu'il réalise ce qu'il est réellement, pour éveiller sa conscience puis sa supra-conscience, pour que le Divin reprenne sa juste place, celle du centre au cœur de sa vie, sinon le désordre et l'injustice continueront à régner en lui. Le Seigneur met graduellement son disciple en contact avec la Vérité. Le Seigneur va lui transmettre la connaissance et les pratiques qui l'accompagnent pour qu'il puisse libérer totalement son âme. Rien ne semble pouvoir se faire en soi sans l'amour et la dévotion. Très subtilement, le Seigneur va enseigner à son disciple comment agir de manière juste. Le Seigneur n'impose rien, il met son disciple face à sa réalité, face à lui-même, et lui permet de prendre ses propres responsabilités et décisions pour changer et évoluer vers ce qu'il doit être. Comme chacun d'entre nous, Arjuna résiste face à son destin, à son âme, à lui-même.

Le Seigneur lui dit qu'il est un lâche s'il refuse le combat qui va libérer tous les territoires en lui. Ces tendances sont puissantes en nous, nous les qualifions même d'héréditaires. Le Seigneur nous ramène à nous-même. C'est ce que le Seigneur nous rappelle avec douceur. Il est là pour nous aider, nous guider comme il le fait avec Arjuna. Arjuna n'est pas un un être ordinaire, ses maîtres l'ont éduqué et entraîné toute sa vie durant. Arjuna n'a que le Seigneur pour le guider, en toute situation. Il lui a confié la conduite de sa vie, représentée par son char et ses quatre chevaux, pour faire face à la plus grande armée du monde qui semble invincible. Le char est conduit par le Seigneur qui le mène là où il veut. Arjuna n'est pas un simple pratiquant, mais un disciple, ce qui signifie qu'il a reçu l'initiation de son Maître et ami . L'état de disciple montre déjà le très haut niveau de préparation d'Arjuna, mais aussi qu'il a été accepté comme tel par son Maître. C'est pour cela que le Seigneur est totalement aux commandes de son disciple. Arjuna a agi par amour et cet amour est réciproque. Il n'y a pas de domination de la part du Seigneur mais une guidance bienveillante. Cependant le combat incombe à Arjuna, c'est à lui de le mener. Le Seigneur va lui fournir les armes, les outils et la connaissance pour cela.

Tout ceci n'est pas seulement théorique, puisque le Seigneur a mis Arjuna en situation de mener le combat. Quand Arjuna est accepté en tant que disciple, cela montre qu'il est prêt à mener le combat final, celui qui aboutira à la libération de son âme. Dhyana, la méditation, ici sur le Seigneur en Soi, qui débouchera sur samadhi, état de supra-conscience, en lien direct avec notre âme ou le Seigneur en nous. C'est là que le Seigneur accepte et prend les commandes de tous les véhicules d'Arjuna. La conclusion de cette bataille avec lui-même consacrera la puissance d'Arjuna. Il lui sera conféré la libération par la réalisation du Seigneur. Il devient, à l'issu de la bataille, semblable au Seigneur auquel il se sera uni en lui-même. Il passera de prince à Seigneur, mais la bataille sera rude. Arjuna essaie de s'esquiver, d'éviter le combat en donnant les arguments les plus plausibles, sincères et logiques qui soient, mais le Seigneur lui montre la réalité de la situation. En ce moment de doute et d'hésitation, il est chanceux car il a laissé au Seigneur, son ami, le soin de le guider, de lui enseigner et au final, de lui révéler son âme et la Vérité dont elle est porteuse.

Là encore la leçon est intéressante car, à l'issu des dix-huit chapitres tout aura été dit, tout sera en place pour Arjuna, mais il lui faudra mener le combat lui-même. C'est la bataille finale, mais sous l'égide du Seigneur. Le Seigneur Krishna a dit lui-même que tous les protagonistes de cette histoire, quel que soit leur camp, quelle que soit leur condition, seront libérés lors de la bataille car ils sont tous en Sa Présence. Arjuna semble subir la situation, mais c'est en fait son ego qui la subit. Il a été poussé à ses extrêmes limites et ne peut que s'abandonner au Seigneur s'il veut passer cette épreuve apparemment insurmontable. Arjuna doit juste faire ce qu'il doit, sans se préoccuper du reste. Nous avons vu qu'au final, la bataille c'est lui qui l'a créée, mais le moment est choisi par le Seigneur, avatar de Dieu, qui l'a déclenchée par sa divine Présence sur terre, dans notre terre intérieure. Le moment est Sien, la décision est nôtre, mais n'oublions pas qu'Arjuna est un disciple et s'est totalement abandonné au Seigneur.

Toutes deux appartiennent au Seigneur. Il lui reste à combattre c'est-à-dire à vivre ce que le Seigneur a voulu pour lui, pour sa libération. Nous pouvons imaginer que le Seigneur a voulu pour lui, pour sa libération. Nous pouvons imaginer que l'ampleur de la bataille est très impressionnante. Seul, peut-être pas, mais avec le Seigneur nous savons que la victoire est inéluctable  La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme 1f64f


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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyJeu 15 Fév - 6:49

Le message de la Gita est universel. La transcendance n'est pas une religion, et Arjuna ne demande pas à rencontrer Dieu, ni d'intégrer une religion. Non. Il essaye de sortir de son trouble mental, simplement. Et Krishna lui révèle comment mettre en pratique le bien le meilleur qu'il puisse faire à ce moment, tiraillé par des dilemmes. Krishna lui explique pourquoi l'humain arrive à maîtriser le corps, pas ses propres paroles ni ses pensées.
Arjuna trouve le discernement et agit en conséquences,

Je recommande ce basique essentiel, les trois tomes de l'Histoire des religions chez La Pléiade.

La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme 5gcn

Les hérésies vous éloignent de tout : votre famille, votre travail, votre quotidien, et vous monte contre tout. Les grandes religions apportent un message similaire et sont proches.


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MessageSujet: Re: La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme   La Bhagavad-Gîta भगवद्गीता livre sacré de l'hindouisme EmptyJeu 15 Fév - 11:57

Quel est le message de la Bhagavad-gita ?
La Bhagwad Gita nous dit que chacun de nous doit accomplir son devoir sans attendre de récompense. Elle dit aussi que le chemin de la dévotion spirituelle en esprit à Dieu est ouvert à tous.

Combien de leçons ?
Ces 5 leçons clés qui changent la vie, tirées des 5 versets, sont essentielles pour tout le monde, y compris les professionnels, les étudiants, les entrepreneurs, etc.

La Bhagavad Gita nous enseigne les subtilités de la vie et comment y faire face.

1. Concentrez-vous sur votre action et non sur les résultats : (BG 2.47)
Cela signifie simplement que vous devez toujours vous concentrer sur chacune de vos actions et non sur les sous-produits.

Qu'est-ce qui est le plus important : les résultats ou les actions ?

Des actions évidemment, car si vous voulez de bons résultats, améliorez d’abord vos actions.

Concentrez-vous sur les choses sûres (les actions), pas sur les incertains (les résultats). Car si les résultats ne sont pas à la hauteur de vos attentes, la douleur est inévitable.

Le Seigneur Krishna a également dit de ne jamais vous considérer comme la cause des résultats, car les résultats ne dépendent pas uniquement de vos efforts. Cela dépend de plusieurs facteurs, par exemple la situation, les autres personnes impliquées, etc.

Aussi, ne vous attachez pas à l’inaction (निष्क्रियता) car parfois, lorsque le travail est dur et fastidieux, nous recourons à l’inaction. Alors ne vous désintéressez jamais de ce que vous faites.

2. Soyez sans peur – La conscience en vous ne naît ni ne meurt jamais (BG 2.20)
Être sans peur. La plus grande peur dans nos vies est la « peur de la mort ». Nous savons tous qu'un jour nous allons mourir. Mais ne vous inquiétez pas.

La conscience en nous est glorieuse, intrépide, libre de la vieillesse et immortelle. La mort est uniquement la destruction du corps. La conscience ne naît ni ne meurt jamais.

Cela existe depuis toujours et cela continuera à exister. Éliminez la peur de la mort de votre esprit, car elle crée un effet dissuasif sur tout ce que vous vouliez faire dans la vie.

3. Trois portes vers la chute et l'autodestruction – La luxure, l'avidité et la colère : (BG 16.21)
La luxure, l’avidité et la colère sont les portes de la chute et de l’autodestruction. Ce sont là les causes profondes de pratiquement tous les problèmes de la vie humaine.

Si une personne est lubrique, avide et reste en colère, cela conduit à la chute de l’autodestruction.

Tout commence par le désir. La luxure mène à la cupidité car vous voulez de plus en plus de quelque chose par tous les moyens.

Finalement, à un moment donné, votre désir se transforme en colère lorsque vous ne parvenez plus à obtenir cette chose. Cela détruit votre tranquillité d’esprit qui est synonyme d’autodestruction.

Ainsi, la luxure, l’avidité et la colère perturbent l’équilibre de l’esprit et des consciences. Ces choses bloquent le chemin spirituel et sont donc appelées les portes de l'autodestruction.

4. Apprenez à tolérer – Rien n’est permanent dans ce monde : (BG 2.14)
Les hivers et les étés sont de nature temporaire. De même, la douleur et le plaisir sont éphémères (anityāḥ). Ils viendront (āgama) et repartiront (anityāḥ).

Les moments difficiles viendront et disparaîtront. Apprenez à les tolérer sans en être affecté. Rien n'est permanent dans ce monde.

La seule chose qui change constamment, c'est le changement. Alors ne vous inquiétez pas !

5. Devenez stable comme l'océan : (BG 2.70)
Les rivières se fondent dans l'océan 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Mais l'océan reste stable sans être perturbé par le flux continu des eaux des rivières.

Tout comme les eaux des rivières, des pensées infinies viendront à votre esprit. C'est tout à fait normal. Pas d'inquiétudes à avoir.

De mauvaises pensées frappent également l’esprit. Mais vous n’atteindrez la paix dans votre vie que lorsque vous resterez stable comme l’océan, quelles que soient les pensées malignes qui vous viennent.

Rejetez les pensées qui vous distraient de votre objectif. Abandonnez les tentations et les désirs qui vous empêchent d’atteindre votre objectif ultime. Apprenez à choisir.

Apprenez à réguler votre esprit et non l’inverse. Ne laissez pas votre esprit contrôler votre vie. Au lieu de cela, prenez le contrôle de votre esprit et travaillez pour vous de vos propres mains.

Dites-vous simplement et agissez en conséquence : « Je ne réaliserai pas tous mes désirs. Je ne réaliserai que les désirs qui sont ciblés et qui m'aideront à atteindre mon objectif ultime dans la vie ».
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