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forum marmhonie des religions
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Sujet: Jean 8:1-11 est authentique Mer 3 Juil - 20:57
Rappel du premier message :
Jean 8:1-11 est authentique
Pour répondre à cette question nous fournissons à nos lecteurs le commentaire détaillé, limpide, de monsieur l'abbé Fillion (saint Jérôme en rédigeant la Vulgate, IVe siècle, repris cet antique passage): Cliquer ici Celui-ci expose les bouffonneries des adversaires de la vérité et les réfute.
"Il faisait partie du texte primitif. Les données topographiques des versets 1 et 2 ont de la justesse. Rien dans le morceau ne fait disparate avec le style du quatrième évangile. Je pense que c’est par un scrupule déplacé, venu à l’esprit de quelque faux rigoriste, sur la morale en apparence relâchée de l’épisode, qu’on aura coupé ces lignes qui pourtant, vu leur beauté, se seront sauvées, en s’attachant à d’autres parties des textes évangéliques… On comprend en tout cas beaucoup mieux qu’un tel passage ait été retranché qu’ajouté. » E. Renan, Vie de Jésus, 13e édit., p. 500 et s. On voit par là si Tregelles, Tischendorf, MM. Westcott et Hort étaient en droit de retrancher nos douze versets du texte sacré, comme ils l’ont fait d’un trait de plume dans leurs récentes éditions."
Bien sûr si les mahométans nient l'authenticité de ce récit c'est pour tenter de décrédibiliser le Christianisme, parce qu'ils savent très bien que leur "religion" ne tient sur rien, ou mieux dit parce qu'ils savent très bien que leur "religion" ne tient que sur cette fable de la falsification de la Bible (puisque le coran la contredit c'est donc qu'elle est falsifiée, n'est-ce pas.), comme si le Christianisme était fondé sur un livre et non sur Pierre (quelle ignorance). Affirmons que ce passage est authentique car Pierre (saint Matthieu XVI, 15 - 19) l'enseigne, tout simplement. Source
Ces égarés devraient aussi se demander, puisque selon eux ce récit n'est pas authentique, pourquoi alors les chrétiens en 2000 ans n'ont jamais lapidé les adultères (mais il me semble que c'est déjà trop leur demander).
Bref, ajoutons que des manuscrits très anciens rapportent l'épisode, notamment Le Codex Bezae Cantabrigensis (IVe siècle) , de même que de nombreuses Autorités de l'Eglise de Dieu, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin etc... Source
Auteur
Message
undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Mer 14 Fév - 22:46
Composition et message de la péricope de la femme adultère (Jn 7,53–8,11 - suite 1
L’histoire de Suzanne
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La plupart des chercheurs ont remarqué une certaine similitude entre l’épisode de la femme adultère rapportée dans Jean et l’histoire de Susanne au chapitre 13 du Livre de Daniel. Parmi les points de contact doit être mentionné d’abord le fait que les deux femmes sont accusées du même péché d’adultère, même si dans le cas de Suzanne il est clair dès le début que l’accusation repose sur des mensonges. La peine que risquent les deux femmes est toujours la mort, bien que l’histoire de Daniel ne précise pas le mode d’exécution (Dn 13,28.41.61-62). Les deux femmes sont accusées par les chefs spirituels du peuple (Dn 13,34.45 et Jn 8,337), qui sont présentés d’une manière très négative (voir Jn 8,6) ; enfin toutes deux sont sauvées, grâce à la sagesse d’un homme de Dieu (Daniel et Jésus38).
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La péricope de la femme adultère apparaît très semblable à l’histoire de Suzanne, mais cette analogie ne semble pas devoir éclairer le sens du texte de Jean. En particulier, elle ne jette aucune lumière ni sur le geste énigmatique de Jésus qui écrit sur le sol, ni sur la raison de l’extraordinaire puissance de ses paroles.
Ceux qui « sont écrits sur la terre » (Jr 17,13)
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Le texte de Jr 17,13 fait partie des oracles contre Juda, qui sont souvent mêlés avec les lamentations du prophète, rejeté par son propre peuple, contre lequel il est appelé à prophétiser. Le verset est souvent cité par ceux qui cherchent à comprendre la signification du geste de Jésus en Jn 8,6.8, car il contient une expression similaire :
Ô espérance d’Israël, Seigneur, que tous ceux qui t’abandonnent restent confus ; que tous ceux qui se détournent de toi soient écrits sur la terre (epi tēs gēs graphētōsan), parce qu’ils ont abandonné le Seigneur, source d’eau vive (Jr 17,13 ; LXX39).
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Selon certains chercheurs le geste de Jésus écrivant sur la terre dans la scène de la femme adultère évoquerait cet oracle de Jérémie, comme une sorte d’invitation à la conversion adressée aux impitoyables accusateurs de la femme, pour leur faire comprendre que Dieu seul est juge et que devant lui tous les hommes sont pécheurs40. Dans cette perspective justement, le contenu de ce que Jésus écrit n’est pas pertinent pour le récit de Jean — s’il l’était, en effet, il aurait été rapporté par l’auteur — mais il revêt une signification symbolique, comme geste prophétique qui appelle à la conversion.
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Pourtant, tout en étant bien situé dans un contexte prophétique, dont Jn 7,53–8,11 n’est pas dépourvu, le verset mentionné semble ne pas avoir d’autre point de contact avec l’histoire de la femme adultère, où la question de la Loi est très prégnante. En outre, il n’éclaire pas la mention du « doigt » avec lequel Jésus écrit sur la terre.
« Les tables de pierre écrites par le doigt de Dieu » (Ex 31,18 ; voir Dt 9,10)
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Dans la tradition biblique les tables de l’alliance que Moïse reçut sur le mont Sinaï sont beaucoup plus connues que le seul verset de Jr 17,13. Par conséquent, si, en rapportant le geste de Jésus qui « écrit avec le doigt dans la terre », l’auteur du récit entendait faire allusion à quelque chose et s’il voulait que l’allusion soit perçue par ses lecteurs, il se serait plutôt référé à ce célèbre événement sur lequel est fondée toute la législation d’Israël41. En outre, comme on l’a déjà dit (plus haut, § 6), l’acte d’écrire avec le doigt est très rare dans la Bible et, parmi les textes où il apparaît, les plus proches sont sans aucun doute Ex 31,18 et Jn 8,6. Voici Ex 31,18 :
Citation :
Quand le Seigneur eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui donna les deux tables du Témoignage, tables de pierre, écrites par le doigt de Dieu (gegrammenas tōi daktylōi tou theou ; LXX).
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La similitude ne se limite pas à une seule expression, mais couvre un réseau d’éléments qui sont présents dans différentes parties de la péricope de la femme adultère, et aussi dans son contexte actuel du quatrième Évangile. En fait, depuis le début de la péricope sont rapportés des éléments qui sont fondamentaux dans le récit de l’Exode. Dans l’introduction, de même que Moïse était monté sur la montagne du Sinaï et en était redescendu pour transmettre au peuple la Loi qu’il venait de recevoir, ainsi Jésus monte vers la « montagne » des Oliviers (8,1), puis en redescend pour se rendre vers le temple où il est présenté avec autorité (« il s’assit et se mit à enseigner » ; 8,2). Plus loin les chefs du peuple mettront explicitement l’autorité de Jésus en relation avec celle de « Moïse », dans le contexte de la « Loi » (8,5). Même le verbe « lapider » (lithazein ; 8,5) et le substantif « pierre » (lithos ; 8,7), qui en grec est de même racine, font référence au même matériau que celui des « tables de pierre » (plakes lithinai) décrites dans l’Exode. Bien que dans la péricope de la femme adultère il ne soit pas dit que Jésus a écrit avec le doigt sur la pierre, mais « sur la terre », il faut noter qu’il est dans la cour du « temple » (8,2), dont le pavement est de pierres ! En outre, l’histoire des tables de l’alliance, écrite par le doigt de Dieu, est liée au péché, comme le récit de la femme adultère. En fait, c’est à cause du péché d’idolâtrie (le veau d’or) commis par le peuple qui attendait Moïse au pied du mont Sinaï (Ex 32,1-35) que Dieu a dû écrire une deuxième fois les tables de l’alliance (Ex 34,1). Cependant, en rapportant cette réécriture, la Bible ne dit pas que les nouvelles tables ont été écrites avec le doigt de Dieu ; curieusement, dans le récit de la femme adultère non plus, quand le narrateur rapporte la répétition du geste de Jésus pour écrire sur le sol, il ne mentionne plus le doigt (Jn 8,8).
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Le parallélisme entre le doigt de Dieu, qui écrivit les tables de la Loi, le « Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté et en fidélité » (Ex 34,6), et le doigt de Jésus qui sur les pierres du temple écrit la loi de l’amour inconditionnel et du pardon, est en syntonie avec la présentation johannique du Fils, où est montrée non seulement son autorité qui dépasse de loin celle de Moïse42 ou d’Abraham (Jn 8,58) mais aussi sa profonde unité avec le Père (Jn 10,30.38).
Interprétation
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La composition de la péricope justifie le vif intérêt des chercheurs qui tentent de comprendre le sens du geste énigmatique de Jésus. Au centre du texte en effet se trouve la double mention de ce geste, ce qui fait ressortir davantage encore les paroles du Maître qui se trouvent entre deux : « Qui d’entre vous est sans péché jette le premier la pierre contre elle » (8,7). Le geste avec les paroles s’avèrent décisifs pour changer radicalement la situation : ils sauvent la femme de la mort et, au moins pour le moment, libèrent Jésus du piège qui lui avait été tendu.
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Le centre du texte est donc important, mais sa signification est énigmatique ; elle exige du lecteur un effort d’interprétation notable. Pour ce faire, il est inutile d’essayer de deviner ce que Jésus a écrit ; il faut plutôt saisir la puissance allusive de son acte, tel qu’il est décrit par l’auteur du récit. La mémoire biblique qui rappelle les débuts de l’histoire d’Israël, aide à percevoir l’allusion présente dans la scène.
Le doigt de Jésus évoque le doigt de Dieu
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Lorsque « les scribes et les pharisiens » (8,3), connaisseurs de l’Écriture, veulent le comparer avec Moïse duquel ils ont reçu la Loi, le doigt de Jésus écrivant sur le pavement de pierre de la cour du temple renvoie au doigt de Dieu qui écrivit cette même Loi sur des tables de pierre (Ex 31,18). De cette façon, le comportement de Jésus semble indiquer que, même si Moïse avait ordonné de « lapider une femme comme celle-là » (8,5), l’unique auteur de la Loi est Dieu lui-même et, avant de juger la femme, c’est à ce Dieu qu’il faut d’abord se référer, lui qui est « miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté et en fidélité » (Ex 34,6).
Non seulement une pécheresse...
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En outre, de même qu’entre les deux gestes d’« écrire sur la terre » (8,6.8) se trouvent les paroles de Jésus qui se réfèrent au péché (8,7), ainsi entre les deux écritures des tables de la Loi de la part de Dieu (Ex 31,18 ; Ex 34,1) se trouve l’histoire du péché du peuple : au lieu d’adorer le Dieu qui les a sauvés, ils se prosternent devant le veau d’or qu’ils ont fait de leurs propres mains (Ex 32,1sq.). Ainsi l’attitude de Jésus, qui ne juge personne (Jn 8,15), suggère aux accusateurs de la femme adultère qu’elle n’est pas la seule personne infidèle dans cette assemblée. Eux aussi font partie du même peuple qui adorait le veau d’or, qui, pour utiliser le langage des prophètes, se prostituait avec d’autres dieux, qui fut infidèle à son Dieu de même que la femme qu’ils veulent maintenant condamner avait été infidèle à son mari.
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Mais dans sa miséricorde Dieu a pardonné l’infidélité du peuple : il a réécrit les tables de la Loi que Moïse avait brisées (Ex 32,19). C’est peut-être à ce pardon que Jésus fait allusion dans la répétition de son geste. S’il en est ainsi, cette répétition ferait ressortir, davantage encore, l’opposition entre la cruauté des accusateurs de la femme adultère qui ne sont que les gardiens de la Loi, et la miséricorde de Dieu qui est son véritable auteur.
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Quoi qu’il en soit, la composition de la péricope confirme cette opposition, et en même temps la ressemblance entre les accusateurs et l’accusée. En effet, la composition met en parallèle leurs discours, lesquels sont placés aux centres des parties extrêmes du passage, tandis que la partie centrale se concentre sur les paroles de Jésus : « Qui d’entre vous est sans péché jette le premier une pierre » (8,7). Ces mots indiquent clairement que les accusateurs sont tous pécheurs, aussi bien que l’accusée. En outre, selon ces paroles, c’est seulement Jésus, le seul « sans péché », qui pourrait jeter la première pierre, mais il abandonne tout jugement, il ne condamne ni la femme, ni même ses accusateurs, qui l’utilisent parce qu’ils veulent le piéger pour le tuer (Jn 7,25). Contrairement à eux Jésus renonce à une justice qui tue, tout comme Dieu dans l’histoire de l’Exode renonça à faire mourir son peuple infidèle (Ex 32,14).
Le doigt de Jésus est le doigt de Dieu
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Ainsi, la manière dont Jésus est présenté dans la péricope suggère que son attitude est semblable à celle de Dieu. Mais il y a plus : le doigt de Jésus qui écrit sur les pierres du temple, ne fait pas seulement allusion au doigt de Dieu écrivant les tables de la Loi, il révèle aussi une profonde union entre eux (Jn 10,30). Cette façon de présenter Jésus, qui dès le début laisse entrevoir en lui « le Fils de Dieu » (Jn 1,34), est en plein accord avec la façon dont Jésus est présenté tout au long du quatrième évangile43. Dans l’Ancien Testament, le but du don de l’Alliance et de la Loi était de donner la vie et non la mort (Dt 30,16). Jésus par son comportement fait référence au plan originel de Dieu, qui est le Dieu des vivants et non des morts (Mc 12,27), au Dieu qui veut que son peuple se convertisse et qu’il vive. Jésus en effet sauve la femme de la mort physique et l’invite à la conversion : « Va, et... ne pèche plus » (8,11). Il n’est pas seulement un « maître » (8,4), il est vraiment le « Seigneur » (8,1144) qui a pleine autorité, aussi bien pour interpréter la Loi écrite par son Père, que pour offrir sa miséricorde et son pardon au pécheur, sans condition.
Non seulement une accusée...
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Pourquoi Jésus a-t-il tout à fait le droit d’accorder la miséricorde et le pardon de Dieu ? Encore une fois, la composition du texte permet de remarquer une particularité qui peut offrir un élément de réponse. Les parties extrêmes mettent l’accent non seulement sur l’accusation portée contre la femme pécheresse, mais aussi contre Jésus, le seul homme qui est sans péché. En effet, dans la première partie tous deux se trouvent coincés : la femme est déjà inculpée d’adultère (8,4-5), contre Jésus en revanche on cherche seulement une raison pour l’« accuser » (8,6). Dans la dernière partie tous deux sont libérés : il n’est personne pour condamner la femme (8,11) et pour l’instant Jésus est « laissé seul » et en paix, après le départ silencieux des accusateurs (8,9). Il est intéressant de voir que le texte de l’Évangile de Jean rapproche autant les deux figures de la femme et de Jésus ; il indique même que Jésus devra plus tard subir deux tentatives de lapidation (voir Jn 8,59 ; 10,31) !
38
Quel est le but de ce rapprochement ? Si le centre de la péricope fait allusion à l’autorité divine de Jésus, les parties qui l’encadrent semblent faire allusion plutôt à son extrême fragilité humaine, au fait que, dans son Fils, Dieu partage la condition humaine en tout sauf le péché (voir He 4,15). Il la partage jusqu’à la mort physique, dont il a déjà sauvé la femme adultère, pour offrir à tous les pécheurs, elle comprise, la vie éternelle, celle que seul un Dieu fait homme peut donner45.
undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Mer 14 Fév - 22:48
Composition et message de la péricope de la femme adultère Jean 7,53–8,11
Notes
1 Voir B. M. Metzger, A Textual Commentary on the Greek New Testament, Stuttgart, United Bible Societies, 1998, p. 187-189.
2 Voir, par ex., J. Mateos – J. Barreto, El Evangelio de Juan. Análisis lingüístico y comentario exegético, Madrid, Ediciones Cristiandad, 1979, qui n’y consacrent que peu de notes philologiques en appendice de leur commentaire (ibid., p. 925-926). De même B. F. Westcott, J. H. Bernard, E. Hoskyns – N. Davey, C. K. Barrett et T. H. Lightfoot. La péricope est même totalement laissée de côté par exemple par R. Bultmann et H. Strathmann ; voir R. Schnackenburg, Il vangelo di Giovanni, Brescia, Paideia, 1977, II, p. 302.
3 Voir K. Wengst, Il vangelo di Giovanni, Brescia, Queriniana, 2005, p. 331.
4 Voir R. E. Brown, Giovanni. Commento al Vangelo spirituale, Assise, Cittadella, 1999, p. 435 ; voir aussi X. Léon-Dufour, Lecture de l’Évangile selon Jean, II, Paris, Le Seuil, 1990, p. 313-314.
5 Cité par R. Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, II, Brescia, Paideia, 1977, p. 302.
6 Dans l’édition critique du texte grec de la 28e édition de Nestle–Aland la péricope est mise entre doubles crochets, ce qui indique d’antiques insertions dans la tradition textuelle. L’exacte délimitation du texte est fondamentale pour l’analyse de sa composition.
7 Voir R. Meynet, Traité de rhétorique biblique, Pendé, Gabalda (Rhétorique sémitique 11), 2013. Les limites du présent article ne permettent pas de traiter de façon plus approfondie les questions qui relèvent de la rubrique du Texte (questions de critique textuelle, problèmes grammaticaux et lexicographiques).
8 Traduction de La Bible de Jérusalem, nouvelle édition revue et corrigée (Paris, éd. du Cerf, 1998).
9 Voir W. Willker, A Textual Commentary on the Greek Gospels. Vol. 4b. The Pericope de Adultera : Jo 7:53 – 8:11, Bremen, 2014, http://www-user.uni-bremen.de/~wie/TCG/index.html [accès : 18.08.2014].
10 Voir par exemple à la fin de 8,8 l’insertion dans peu de manuscrits : henos hekastou autōn tas hamartias (« les péchés de chacun d’entre eux »), qui entend révéler ce que Jésus a écrit par terre.
11 Ce n’est pas non plus le but de cet article de traiter des questions (fort intéressantes mais aussi très complexes) regardant la transmission de la péricope : sa position originelle, par qui, quand et pourquoi elle a été insérée à cet endroit dans l’évangile de Jean, etc.
12 Il faut mentionner surtout les plus anciens papyrus (P66,75), les meilleurs codex (Vaticanus et Sinaiticus) et de nombreux manuscrits des anciennes versions (syriaque, sahidique, bohaïrique).
13 Les chercheurs notent que beaucoup de termes n’apparaissent pas dans Jn et sont plus caractéristiques des synoptiques. R. Schnackenburg (Il Vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 304, note 4) observe que « le style non johannique de toute la péricope est si évident qu’on peut renoncer à une démonstration cas par cas […] ».
14 F. Rousseau (« La femme adultère. Structure de Jn 7,53–8,11 », Biblica 59 [1978], p. 463-480) note que la péricope trahit le style typique de la transmission orale. Metzger aussi (A Textual Commentary, op. cit., p. 188), soutient que le récit possède tous les signes d’une histoire vraie, transmise par la tradition orale de l’Église occidentale et rapportée dans quelques manuscrits. 15 L’omission de la péricope dans les manuscrits les plus anciens peut s’expliquer par la discipline morale des communautés chrétiennes des premiers siècles, préoccupées de lutter contre les péchés sexuels : voir S. A. Panimolle, Lettura pastorale del vangelo di Giovanni, II, Bologne, EDB, 1981, p. 310 ; de même G. M. Burge, « A Specific Problem dans the New Testament Text and Canon : The Woman Caught in Adultery (John 7:53-8:11) », Journal of the Evangelical Theological Society27 (1984), p. 141-148. Pour G. R. O’Day (« John 7:53–8,11 : A Study in Misreading », Journal of Biblical Literature 111 [1992], p. 631-640), la raison de la marginalisation de la péricope dans l’Église des premiers siècles furent les préjugés patriarcaux (ibid., p. 640).
16 Voir G. Kittel – G. Bromiley, Theological Dictionary of the New Testament (Abridged), 129, dans BibleWorks 8 [DVD-ROM], Norfolk (VA), 2009-2010.
17 Le sens du verbe est pertinent pour la discussion sur le fait que Jésus n’était pas analphabète ; voir par ex. C. Keith, The Pericope Adulterae, ou P. Foster (« Educating Jesus : The Search for a Plausible Context », Journal for the Study of the Historical Jesus, 4/1 [2006], p. 7-33), qui soutient que Jésus était capable d’écrire ou au moins de lire. Toutefois le verbe n’exclut pas la possibilité qu’ici Jésus dessine quelque chose au lieu d’écrire des lettres ; l’ambiguïté se reflète dans certaines traductions (Traduction œcuménique de la Bible : « se mit à tracer du doigt des traits sur le sol »).
18 Noter qu’en Ex 30,18 (Dt 9,10 ajoute la préposition grecque en, « avec »), la formulation est au datif comme en Jn 8,6, bien que le verbe soit légèrement différent. On reviendra plus loin, dans la rubrique du Contexte biblique, sur d’autres ressemblances entre les deux textes.
19 Voir Kittel – Bromiley, Theological Dictionary, op. cit., p. 53. 20 Voir A. Watson (« Jesus and the Adulteress », Biblica 80 [1999], p. 101-108), pour qui cet usage implique que Jésus s’adresse ici à une personne précise, c’est-à-dire à l’ex-mari de la femme adultère (ibid., p. 103). L’auteur soutient en effet la thèse que la femme soit remariée et que son second mariage soit adultère, mais seulement selon l’enseignement de Jésus et non selon celui des pharisiens.
21 Voir Kittel – Bromiley, Theological Dictionary, op. cit., p. 932. 22 Voir Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 311. 23 La traduction de la réécriture suit à la lettre le texte grec et ne peut donc pas respecter la grammaire du français.
24 Pour une explication détaillée de la terminologie utilisée dans l’analyse rhétorique biblique, voir R. Meynet, Traité, op. cit., chap. 3, « Les niveaux de composition », p. 131-215.
25 Entre les segments 6ab et 6cd il y a une nette séparation, ce qui justifie leur distribution en deux parties différentes. En effet, 6ab est plus qu’un simple récit comme en 6cd : c’est un commentaire de l’auteur étroitement lié à 4-5 et qui présuppose en outre une profonde connaissance de l’intention des interlocuteurs de Jésus. À noter aussi que cette division permet de respecter le parallélisme étroit entre 6cd et 8ab qui délimite la partie centrale.
26 Si on mettait au centre de la dernière partie tout le verset 10, au niveau de l’ensemble du passage les parties extrêmes seraient focalisées sur les questions (une en 5 et deux en 10), et en outre on obtiendrait une division plus équilibrée de la dernière partie (un verset pour chaque morceau). Ce faisant, toutefois, on ne respecterait ni la dynamique narrative de 9-11 (deux interventions de Jésus, 10 et 11cde, et une de la femme, 11ab), ni la régularité de la reprise des termes mentionnés (« condamner », « Jésus », « dit », « pas même »/« personne »). C’est pourquoi nous préférons la composition présentée dans la réécriture, où au centre de 9-11 se trouve la réponse de la femme.
27 C’est un phénomène bien connu de la rhétorique biblique que le centre du texte contienne souvent un élément particulier qui intrigue le lecteur : question, citation, allusion, parabole, ou comme ici une énigme (voir R. Meynet, Traité, op. cit., chap. 8, « Le centre des constructions concentriques », p. 417-469).
28 A. Watson (Jesus and the Adulteress, op. cit., p. 101-102) soutient que la réaction des accusateurs et de la foule est « psychologiquement irréelle », parce que « la réaction normale eut été que chacun saisisse une pierre, non de disparaitre ». Réalisme psychologique mis à part, le récit trouve là son point crucial, qui doit être interprété.
29 Ce qui ne signifie pas qu’il faille savoir ce que le Maître a écrit ! 30 Son geste et ses paroles occupent le centre du récit, mais ils sont décisifs aussi du point de vue narratif, car ils résolvent le conflit et sauvent la femme de la mort. G. R. O’Day, (« John 7:53–8,11 : A Study in Misreading », op. cit., p. 634) a donc raison de dire que la rhétorique du texte n’appuie pas le bipolarisme entre la femme et Jésus, introduit par Augustin avec sa célèbre expression « relicti sunt duo misera et misericordia » (In Johannem 33,5) ; toutefois dans sa proposition de composition (fondée sur le parallélisme entre 6b-7 et 8,11 ; ibid., p. 633), où il se concentre sur deux autres pôles, les accusateurs et l’accusée, O’Day ne voit pas le cœur de la scène dans le geste et les paroles de Jésus (6c-8).
url=https://journals.openedition.org/rhetorique/488#bodyftn31]31[/url] Peu après, le même évangile décrit une tentative d’« arrêter » Jésus (Jn 8,20), puis deux tentatives de le « lapider » (Jn 8,59 et 10,31), comme dans le cas de la femme. En outre, comme dans la péricope de l’adultère, les tentatives ont lieu près du temple.
32 Voir Ch. P. Baylis (« The Woman Caught in Adultery : A Test of Jesus as the Greater Prophet », Bibliotheca Sacra 146 [1989], p. 171-184), qui soutient que la péricope constitue le climax de la présentation de Jésus comme le Prophète dont a parlé Moïse en Dt 18,15, tel qu’elle est exposée dans les sept premiers chapitres de Jean (ibid., p. 172).
33 « L’homme qui commet l’adultère avec la femme de son prochain devra mourir, lui et sa complice ».
34 C’est pourquoi certains pensent que la femme de Jn 8,3-5 est une fiancée infidèle ; cependant déjà J. Blinzler a démontré de manière convaincante qu’il s’agit ici plutôt d’une femme mariée ; voir Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 306 ; voir aussi Brown (Giovanni, op. cit., p. 432), qui ajoute le texte d’Ez 16,38-40 comme preuve que « la lapidation était la forme normale de la peine de mort pour tous les types d’adultère ».
35 Le texte est important pour J. D. M. Derrett (« Law in the New Testament : The Story of the Woman taken in Adultery », New Testament Studies 10 [1963-64], p. 1-26), qui soutient l’hypothèse que le mari trahi aurait poussé les témoins à accuser son épouse infidèle. En outre, l’auteur pense que Jésus écrivit sur la terre les mots d’Ex 23,1 : « Tu ne prêteras pas la main au méchant en témoignant injustement » (voir Brown, Giovanni, op. cit., p. 433).
36 Il existe aussi quelques textes du NT qui, par certains côtés, ressemblent à la péricope (par ex., la pécheresse et le pharisien Simon en Lc 7,36-50, passage qui révèle la miséricorde de Jésus, ou bien la question du tribut à César de Mc 12,13-17 et parallèles, qui rapporte comment Jésus se libère habilement d’un piège qui lui était tendu), mais ils semblent moins pertinents, et les limites de cet article ne permettent que de les mentionner.
37 Qu’on se souvienne de la présence du terme presbyteroi (Dn 13,5sqq. et Jn 8,9).
38 Voir Panimolle, Lettura pastorale del vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 307.
39 Le texte hébreu utilise le jussif (« qu’ils restent confus » et « qu’ils soient écrits ») au lieu du futur du texte grec (« ils resteront confus » et « seront écrits »).
40 Voir Schnackenburg, Il Vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 309. L’auteur appuie cette explication, déjà soutenue par Ambroise, Augustin et Jérôme, parce qu’« elle a le grand avantage de ne pas devoir chercher quelles paroles Jésus a écrit sur la poussière ; mais elle présuppose que ceux qui étaient présents ont pu saisir la signification du geste » (ibid., p. 308). Les autres explications les plus répandues sont : 1) suivant la pratique légale romaine, Jésus aurait écrit pour lui la sentence, avant de la prononcer à haute voix ; 2) Jésus aurait écrit les péchés des accusateurs pour les pousser à ne pas juger la femme ; 3) Jésus aurait écrit les paroles d’Ex 23,1b (voir note 35) ; 4) Jésus n’aurait rien écrit, mais son geste aurait servi à exprimer sa réflexion, montrer son attitude imperturbable ou sa volonté de ne pas intervenir (voir ibid., p. 308-309).
41 Il est évidemment plus réaliste de faire cette supposition par rapport à l’intention de l’auteur de la péricope que par rapport à l’intention de Jésus.
42 Dans les dix premiers chapitres de Jean, Moïse est mentionné treize fois, et dans la plupart des cas en référence à Jésus (Jn 1,17.45 ; 3,14 ; 5,45.46 ; 6,32-33 ; 8,5 ; 9,29).
43 Voir, par ex., Jn 1,34.49 ; 3,18 ; 5,25 ; 10,36 ; 11,4.27 ; 19,7 ; 20,31, pour ne mentionner que les textes où Jésus est identifié comme « le Fils de Dieu ». Cet accord dans la présentation de Jésus conforte l’opinion d’un assez grand nombre d’exégètes que la péricope de la femme adultère, bien qu’insérée après coup en Jn, en fin de compte ne s’harmonise pas si mal ni avec son contexte immédiat ni avec tout le reste de l’évangile.
44 L’usage du vocatif « Seigneur » (grec, kyrie) est ambigu : il peut être une simple marque de politesse (comme notre « Monsieur »), mais il peut aussi faire allusion à une « crainte révérencielle », à une réaction en face de la sphère divine ; voir Schnackenburg (Il Vangelo di Giovanni, op. cit., II, p. 312) qui appelle en outre les paroles de Jésus en 8,11 (« Moi non plus je ne te condamne pas ») « une absolution ».
45 De même X. Léon-Dufour (Lecture de l’Évangile selon Jean, op. cit., II, p. 320), qui suit F. Rousseau (ibid., note 35), voit un sens symbolique dans le fait que Jésus « se penche » (8,6.8) et « se redresse » (8,10), comme allusion à son abaissement et à son exaltation salvifiques, par lesquels il réconcilie avec Dieu l’humanité prisonnière du péché.
Pour citer cet article
Référence électronique
Jacek Oniszczuk, « Composition et message de la péricope de la femme adultère (Jn 7,53–8,11) », Exercices de rhétorique [En ligne], 8 | 2017, mis en ligne le 25 janvier 2017, consulté le 14 février 2024. URL : http://journals.openedition.org/rhetorique/488 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rhetorique.488
Auteur
Jacek Oniszczuk
Professeur de théologie biblique, chargé du corpus johannique à la Faculté de théologie de l’Université Grégorienne de Rome, membre fondateur et Trésorier de la RBS
Roland Meyne
Traduit de l’italien
mgr gaum
Messages : 855 Date d'inscription : 05/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Dim 25 Fév - 9:58
Bien chers tous Le fait que les premiers manuscrits grecs contenaient ce péricope de adultera est prouvé par sa présence dans le manuscrit grec D du Ve siècle. Le fait que les premiers manuscrits latins le contenaient également est indiqué par son apparition réelle dans les codex latins anciens b et e. Et ces deux conclusions sont confirmées par la déclaration de Jérôme vers 415 selon laquelle "dans l'évangile selon St Jean, dans de nombreux manuscrits, tant grecs que latins, se trouve l'histoire de la femme adultère accusée devant le Seigneur. Il n'y a aucune raison de remettre en question l'exactitude de la déclaration de Jérôme, d'autant plus qu'une autre de ses déclarations concernant un ajout fait à la fin de l'évangile selon St Marc s'est avérée exacte par la découverte réelle du matériel supplémentaire. Le fait que Jérôme a personnellement accepté la péricope de l'adultéra comme authentique est démontré par le fait qu'il l'a inclus dans la Vulgate latine. Une autre preuve de la présence de la péricope de l'adultéra dans les premiers manuscrits grecs de Luc est sa citation dans la Didascalie des Apôtres et dans les Constitutions apostoliques, qui sont basées sur la Didascalie. Ce passage s'est égaré de chez Luc par quelques copistes et récupéré dans Jean.
marmhonie a écrit:
Le codex Bezæ Cantabrigiensis est le plus ancien au monde par sa copie du texte grec, qui était inutile puisqu'il est bilingue grec latin et que ce fut le latin étudié. Ce codex fut apporté par Saint Irénée au II siècle sur roseau et recopié sur papier pour le sauver au V siècle dans le monastère de St Irénée. Ce dernier l'avait d'origine présenté à Polycarpe, alors qu'il revenait de la première communauté johannique. Théodore de Bèze le vola durant les guerres de religions en France entre protestants & catholiques, & l'offre aux protestants de Cambridge où il réside toujours depuis. Ainsi son nom actuel : Bezae Catabrigiensis.
Mais le scribe avait certainement reçu mission de sauver ce texte grec qui est considéré comme le plus ancien texte grec au plus proche de l'araméen d'origine dans lequel fut écrit cet évangile selon Jean.
Or, dans ce codex, Saint Irénée et saint Polycarpe, le disciple préféré de Jean, le disciple préféré de Jésus, le passage de la femme adultère est de Luc. C'est certain.
Aujourd'hui, il a été mis dans Jean au débit du chapitre 8, ce qui importe peu, ce texte est un des plus anciens qui soit, et le plus célèbre du NT.
Un autre témoignage important concernant le péricope de adultera est celui d'Eusèbe vers 324. Dans son Histoire ecclésiastique, Eusèbe donne des extraits d'un ancien traité écrit par Papias mort en 150, évêque de Hiérapolis, intitulé "Interprétation des Oracles du Seigneur". Eusèbe conclut sa discussion des écrits de Papias avec la déclaration suivante : "Le même auteur a utilisé des citations de la première épître de Jean, ainsi que de celle de Pierre, et a exposé une autre histoire au sujet d'une femme qui a été accusée devant le Seigneur de nombreux crimes. péchés, que contient l’Évangile selon les Hébreux." Bibliothèque classique Loeb, Histoire ecclésiastique, Eusebius, volume 1, page 298. https://www.loebclassics.com/view/LCL153/1926/volume.xml
"Le même écrivain a utilisé des citations de la première épître de Jean, et aussi de celle de Pierre, et a exposé une autre histoire sur une femme qui a été accusée devant le Seigneur de nombreux péchés, que l'Évangile selon les Hébreux contient. Laissez cela nous suffire en plus des extraits réalisés."
Bernardo Guy
Messages : 256 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Jeu 29 Fév - 2:05
La femme adultère est un personnage historique dans les écrits des Pères orientaux 1-1
Certains passages des Saintes Écritures suscitent des controverses et des opinions controversées parmi les biblistes. L’un de ces épisodes est l’histoire d’une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Les anciens l'amenèrent à Jésus, qui à ce moment-là écrivait quelque chose avec son doigt sur le sol. Selon la loi de Moïse (voir Lév. 20 :10 et Deut. 22 :22-26), cette femme aurait dû être lapidée pour un tel péché. Selon l'interprétation d'Euthyme Zigaben, les scribes et les pharisiens, connaissant la miséricorde et la compassion de Jésus-Christ, pensaient qu'il l'épargnerait simplement, et ainsi ils pourraient l'accuser d'enfreindre la loi. Comme l'écrit Yu.V., professeur du PSTGU. Serebryakov, le Christ se voit proposer un « dilemme légitime », opposant le Christ et l'Écriture. Mais au début, le Christ ne prête pas attention aux paroles des pharisiens, continuant à écrire quelque chose avec son doigt. Les avocats ont continué à interroger Jésus, le tentant. Le Seigneur leur répondit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jean 8 : 7) et il continua d'écrire par terre. Les pharisiens condamnés sont partis. Il dit à la femme : « Je ne te condamne pas ; allez et ne péchez plus » (Jean 8 : 11).
L'histoire est instructive, elle vous fait réfléchir à la question de savoir si vous devez condamner l'une des personnes. Mais le problème est que cet épisode n'est pas contenu dans les premiers manuscrits du Nouveau Testament, ce qui soulève un débat quant à savoir s'il a été réellement écrit par le saint évangéliste Jean le Théologien ou s'il a été introduit plus tard par un copiste. Peut-être à cause de cela, dans l'Église grecque, on ne lit pas la conception évangélique d'une femme adultère pendant les services divins. Dans l'Église russe, il n'est lu pendant la liturgie que le jour du souvenir des saintes femmes porteuses de myrrhe. Il convient également de noter que ce passage se retrouve dans les Apocryphes.
Mention de la péricope dans les écrits des Pères orientaux
Le lecteur ne trouvera aucune mention de cette péricope dans les œuvres des saints Jean Chrysostome (347-407) et Cyrille d'Alexandrie (376-444), ainsi que dans la célèbre « Bonne Nouvelle » du bienheureux Théophylacte de Bulgarie (1055- 1107). Jusqu'au XIIe siècle, il n'y avait tout simplement aucune mention d'une femme adultère dans les œuvres des saints pères de l'Église d'Orient.
On n'en trouve la première mention que dans l'œuvre du moine byzantin Euthymius Zigaben (fin XIe - début XIIe siècles), contemporain de Théophylacte de Bulgarie. C'est lui qui fut le premier des pères orientaux à donner une interprétation complète de ce passage, expliquant les mauvaises intentions des scribes et des pharisiens, ainsi que les paroles du Christ. Sur la base de cette première mention, nous pouvons conclure que l'Église orthodoxe orientale a reconnu cet épisode évangélique et l'a inclus dans l'Évangile de Jean au plus tôt à la fin du XIe - début du XIIe siècle.
Mention de la péricope dans les écrits des Pères occidentaux
En Occident, le passage qui nous intéresse était connu dès les premiers siècles. On le retrouve dans de nombreux manuscrits latins et dans les écrits de Pères de l'Église tels que saint Pacien de Barcelone (mort en 390), saint Ambroise de Milan (mort en 397), le bienheureux Jérôme de Stridon (+420), le bienheureux Augustin d'Hippone (+430). ).
Saint Ambroise de Milan (340-397) est l'un des premiers pères occidentaux qui évoque pleinement l'épisode de la femme surprise en adultère dans sa lettre à Ambroise Studio dans laquelle il appelle à la miséricorde envers tout pécheur. Cette lettre est intéressante car :
[*]l'auteur écrit que le Seigneur a écrit sur la terre avec son doigt des paroles tirées du livre du prophète Jérémie (22 :29) : « Oh, terre, terre, terre ! Écoutez la parole du Seigneur. » Seul Ambroise retravaille le verset : « Terre, terre, écris ces hommes comme rejetés ». Dans le texte moderne de l'Évangile que nous examinons, il n'est pas écrit que le Christ a réellement écrit sur terre.
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Le bienheureux Jérôme de Stridon (342-420) dans son ouvrage « Conversation contre les Pélagiens » écrit à propos de la péricope dont nous parlons, en faisant un ajout intéressant : « Dans l'Évangile de Jean, dans de nombreux codes grecs et latins, il y a une place sur une épouse adultère qui a été accusée devant le Seigneur ». Immédiatement, le bienheureux Jérôme mentionne que le Christ, courbé, a écrit « bien sûr, les péchés de ceux qui accusaient <...> selon ce qui a été écrit par le prophète : « Que ceux qui s'éloignent de toi soient écrits sur la terre » ( Jér. 17 :13) ». Je voudrais souligner que Jérôme était le compilateur du texte unique du Nouveau Testament, maintenant connu dans le monde chrétien sous le nom de Vulgate. C'est-à-dire que déjà au Ve siècle, saint Jérôme connaît cet épisode comme faisant partie de l'Évangile de Jean, mais d'aucun autre livre.
Le bienheureux Aurèle Augustin, évêque d'Hippone (354-430), mentionne cet épisode à trois reprises dans ses écrits. Dans son essai « Contre les adultères » (2:7), Augustin écrit que dans l'Évangile de Jean, jusqu'à un certain point, il n'y avait pas de péricope sur une femme surprise en adultère, et qu'il avait été délibérément exclu du texte original plus tôt, car cela donnait susciter une condescendance séduisante envers la violation de la fidélité conjugale. Dans deux autres ouvrages - « Contre Pélage » (2 :17) et « Traité de l'Évangile de Jean » - il mentionne brièvement le passage, bien que dans le premier d'entre eux il écrive qu'à son époque cette péricope était dans de nombreux grecs et latins. codex.
Saint Patien de Barcelone a également utilisé dans ses écrits l'histoire d'une femme adultère, sans aucune référence à l'Évangile ou aux textes apocryphes. De ces faits, il s'ensuit que les Pères occidentaux de l'Église connaissaient cette histoire dès les IVe-Ve siècles, contrairement aux Pères orientaux, qui n'ont commencé à l'interpréter qu'aux XIe-XIIe siècles.
Mentions de la péricope dans les écrits des enseignants et des historiens de l'Église
L'évêque Cassien (Bezobrazov) note qu'il n'y a aucune mention d'une femme adultère dans les œuvres d'Origène (185-254), de Tertullien (165-240) et du Nestorien Théodore de Mopsuestia (350-428), qui dans leurs œuvres faisait souvent référence à l'Écriture Sainte et, très probablement, n'aurait pas omis un passage aussi important de l'Évangile.
Le premier auteur ecclésiastique à mentionner cette péricope dans son œuvre fut l'historien romain Eusèbe (Pamphile) de Césarée (263-340). Dans son livre « Histoire ecclésiastique », Eusèbe écrit : « Il [Papias] utilise la première épître de Jean, ainsi que celle de Pierre, et parle d'une femme qui a été accusée devant le Seigneur de nombreux péchés. Cette histoire se trouve dans « l'Evangile des Juifs ». Ces quelques mots sur Papias et la référence à l’Évangile des Hébreux nous donnent les faits suivants :
un certain Papias mentionné par Eusèbe n'est autre que le saint martyr Papias de Hiérapolis, né vers 70 après JC. et reposé en 155 ou 165. Cela suggère que cet épisode était connu au moins entre le début et le milieu du IIe siècle ;
selon la vie de saint Papias, il était disciple de l'apôtre Jean le Théologien lui-même. On peut supposer que le saint martyr connaissait les œuvres de son professeur et savait ce qu'elles contenaient. Par conséquent, les paroles d'Eusèbe suggèrent qu'il connaissait le péricope évangélique en question non pas comme faisant partie de l'Évangile de Jean, mais comme faisant partie de l'« Évangile des Juifs » apocryphe ;
cela nous permet d'affirmer avec certitude que la péricope en question a été mentionnée plus tôt dans l'apocryphe du Nouveau Testament « Évangile des Juifs », datant des IIe-IIIe siècles.
L'écrivain et théologien chrétien Didyme l'Aveugle (313-398) mentionne également dans ses écrits l'histoire d'une femme surprise en adultère. Il écrit que c'est dans l'Évangile, mais dans lequel il ne le mentionne pas. L'auteur du « Commentaire sur les treize épîtres du saint apôtre Paul » Ambrosiaster (IVe siècle) fait également référence à cette histoire. Il convient de noter qu'Ambrosiaster n'a utilisé que des manuscrits latins, estimant que si le texte grec diffère du latin, alors le grec est certainement à blâmer. De là, nous pouvons conclure qu'Ambrosiaster connaissait le péricope évangélique en question à partir de manuscrits latins, mais à partir desquels exactement il n'est pas clair.
Dans le livre « Constitutions apostoliques », qui remonte à la fin du IVe siècle, on peut trouver mention d'un épisode avec une femme adultère : « Quand les anciens lui présentèrent <...> une certaine femme qui avait péché et, lui ayant laissé le jugement, ils sortirent, Lui, le Seigneur qui connaît le cœur, après Après lui avoir demandé si les anciens l'avaient condamnée, et elle répondit : « Non », lui dit-il : « Alors partez, et je ne vous condamne pas. » Selon Mgr Cassien (Bezobrazov), cet épisode provenait de la Didascalie (250) des Décrets apostoliques.
Entrée historique de la péricope dans l'Évangile de Jean
Le problème suivant se pose. Cette histoire est absente de nombreux manuscrits faisant autorité du Nouveau Testament. Ce n'est pas dans le Codex athénien de la Grande Laure (symbole - Ψ ; 9e ou 10e siècle), le Codex de Washington (W, ou 032 ; 5e siècle), le Codex Corideti (Θ, ou 038 ; 9e siècle) ou le Codex de Saint-Gall ( Δ, ou 037 ; 9e siècle), dans le Codex violet de Saint-Pétersbourg (N, ou 022 ; 9e siècle). Aussi, on ne retrouvera pas cet épisode dans Peshito (IVe siècle), le « Diatessaron » de Tatien (IIe siècle), ni dans les manuscrits anciens des églises coptes. Il n'y a aucune mention dans les manuscrits arméniens et géorgiens anciens du Nouveau Testament. Dans le Codex Alexandrinus (A, ou 02 ; 5e siècle) cette histoire existe, mais elle présente un défaut précisément à l'endroit où est écrite l'histoire d'une femme surprise en adultère, ce qui suggère qu'il s'agit d'une insertion tardive. Cependant, ce n’est qu’une supposition scientifique.
Un certain nombre de manuscrits contiennent la péricope de l'Évangile dans un endroit autre que celui où nous avons l'habitude de le voir. Par exemple, le Vatican (S, ou 028 ; 9e siècle), Nanian (U, ou 030 ; 9e siècle) et d'autres codex contiennent cette histoire après Jean. 8h52, Jean 21:24 ou même dans Luc. 21:38. Georges d'Athos (IXe siècle) dans sa révision de la traduction géorgienne ancienne de l'Écriture a placé le passage après Jean. 7:44.
Il est impossible de trouver dans aucune source historique ou scientifique une explication logique pour laquelle l’épisode que nous considérons a été inséré après ces quatre références. Si nous regardons toutes les références, nous pouvons comprendre pourquoi l’histoire de la femme adultère a ensuite été déplacée là où elle se trouve aujourd’hui. Par exemple, dans le huitième chapitre de l'Évangile de Jean, il y a une conversation entre le Christ dans le temple de Jérusalem. Si nous insérons l’histoire de la femme surprise en adultère après Jean. 8:52, alors la conversation elle-même est fragmentée sans aucun sens. Dans 21:24 est l’avant-dernier verset de l’Évangile de Jean, c’est-à-dire l’achèvement de l’épisode de l’apparition du Christ aux disciples et la conclusion du livre : « Jésus a fait bien d’autres choses ; mais si nous devions écrire à ce sujet en détail, alors, je pense, le monde lui-même ne pourrait pas contenir les livres qui seraient écrits » (Jean 21 : 25). Ici, l'insertion est tout à fait justifiée, puisque c'est la fin de l'Évangile et que l'histoire de la femme adultère, douteuse pour de nombreux biblistes, est mise à la fin. Le vingt-cinquième verset peut montrer que toutes les grandes actions ne sont pas décrites dans l'Évangile, ce qui peut être une sorte d'allusion à l'épisode que nous considérons.
Insérer après In. 7:44 de Georges d'Athos est également assez logique. Viennent d’abord les paroles du Christ, après quoi des conflits éclatent parmi le peuple (Jean 7 : 37-43) ; Ils voulaient lui imposer les mains, mais ne l’ont pas fait (Jean 7 :44). Et déjà au quarante-cinquième verset, l'apôtre Jean écrit : « Les serviteurs retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens, et ils leur dirent : Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ? Comme le montre l'interprétation d'Euthymius Zigaben, donnée ci-dessus, les pharisiens et les scribes, qui ont amené la femme adultère, voulaient convaincre le Christ d'avoir enfreint la loi.
Dans l’Évangile de Luc, certains copistes ont inséré l’histoire en question après Luc. 21:38. C'est le moment de la Semaine Sainte, où le Christ enseignait le peuple dans le temple pendant la journée (le vingt et unième chapitre entier y est consacré) et se rendait la nuit au Mont des Oliviers (voir Luc 21:37). Raymond Brown, expliquant pourquoi certains manuscrits placent l'histoire après Luc. 21:38, dit que c'était une continuation des questions insidieuses posées à Jésus avant son arrestation. Brown croit également que la pieuse tradition du pardon d'une femme adultère, qui existait séparément des Évangiles canoniques, ne pourrait pas être incluse dans les Saintes Écritures jusqu'à ce que l'Église adoucisse sa réticence à pardonner l'adultère. Le professeur Ioannis Karavidopoulos suggère que l'insertion de cet épisode dans certains manuscrits de l'Évangile de Luc après 21 :38 est justifiée, puisque d'un point de vue idéologique et lexical, « il a vraiment commencé à se rapprocher des Évangiles synoptiques ».
Le Campien (M, ou 021) et les codes Vatican et Nanien déjà mentionnés contiennent la péricope dans son intégralité. Il convient toutefois de noter que dans les Codes Vatican et Campien, il y a des signes spéciaux en face de cette histoire - un obélisque et un astérix - qui indiquent que le passage était douteux pour les scribes. Ce qui, en principe, est tout à fait justifié. Comme mentionné ci-dessus, Papias de Hiéropolis connaissait cette histoire comme faisant partie de « l’Évangile des Juifs ». Les AA Tkachenko dans « l'Encyclopédie orthodoxe » écrit que « dans le manuscrit athonite 1006 (Ath. Iver. 728, 11ème siècle) en face de la péricope il y a une note : « de l'Évangile de Thomas » ». Cette marque nous montre que cette histoire est contenue dans plus d’un apocryphe (c’est-à-dire pas seulement dans « l’Évangile des Juifs »).
Le premier manuscrit où est mentionnée la péricope évangélique (exactement à la place de l'Évangile de Jean où il se trouve actuellement), dédié à une femme adultère, est le Codex Beza (Dea, ou 05), datant du Ve siècle. En même temps, on constate que les manuscrits présentés ci-dessus, datant du IXe siècle, ne contiennent pas cet épisode évangélique. Cela peut indiquer que jusqu'au XIe siècle, il n'existait pas de solution unique à ce passage.
La question peut se poser : pourquoi l’histoire est-elle insérée précisément au début du huitième chapitre de l’Évangile de Jean ? Selon de nombreux biblistes, cette histoire a été insérée là spécifiquement avant les paroles du Christ : « Vous jugez selon la chair, je ne juge personne » (Jean 8 :15). Nous retrouvons la même opinion dans les paroles de Ioannis Karavidopoulos sur l'insertion de l'histoire avant Jean. 8, 15, qui ajoute que peut-être le passage a été inséré précisément au début du huitième chapitre « en raison de sa similitude avec cet esprit d'amour qui caractérise le quatrième Évangile ».
Il s'avère que le péricope évangélique d'une femme adultère apparaît à sa place dans le Code de Beza, c'est-à-dire vers le Ve siècle. Cependant, on ne peut exclure son apparition plus tôt, puisque certains saints pères des IIIe-IVe siècles le connaissaient (par exemple saint Augustin). Bien que, comme vous pouvez le constater, dans certains manuscrits remontant au IXe siècle, cette histoire n'est toujours pas incluse dans l'Évangile de Jean ou est placée dans d'autres parties des Saintes Écritures.
Les personnages historiques de la Bible
Bernardo Guy
Messages : 256 Date d'inscription : 10/01/2020
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Jeu 29 Fév - 2:21
La femme adultère est un personnage historique dans les écrits des Pères orientaux 1-2
Opinions des biblistes sur l'authenticité de la péricope évangélique
En considérant les œuvres des saints Pères de l'Église et de leurs contemporains, on peut trouver de nombreux faits en faveur de l'opinion sur l'authenticité de la péricope évangélique d'une femme adultère (des monuments paléochrétiens bien connus comme la Didascalie et la Les Constitutions apostoliques nous en parlent, cela est mentionné dans les œuvres de saint Ambroise de Milan, du bienheureux Jérôme de Stridon et du bienheureux Augustin, évêque d'Hippone). Cependant, certains biblistes occidentaux, tels que Johann Albrecht Bengel (1687-1752), Johann Martin Augustin Scholz (1794-1852), Johann Heinrich August Ebrard (1818-1888), ont soutenu que l'histoire de la femme surprise en flagrant délit d'adultère était en réalité écrit le Saint Apôtre et évangéliste Jean le Théologien.
Le théologien français Jean Calvin (1509-1564) n'écrit pas son opinion sur cette péricope, bien qu'il affirme que cette histoire n'était pas connue des Grecs auparavant, c'est pourquoi certains pensent qu'« elle a été insérée de l'extérieur ». Mais en même temps, il note qu'il a toujours été connu des auteurs latins, c'est-à-dire occidentaux. À la fin de sa brève excursion dans la problématique de cette histoire, Calvin résume : « La péricope évangélique ne contient rien d’indigne de l’Esprit apostolique, de sorte qu’il n’y a aucune raison de le rejeter et de refuser de l’utiliser ».
Avis sur l'insertion ultérieure du péricope
De nombreux biblistes considèrent la péricope sur la femme surprise en adultère comme une insertion copiste ultérieure. Mgr Cassien (Bezobrazov) écrit : « En science, il ne fait aucun doute que le passage de Jean. 7:53-8:11, absents de presque tous les manuscrits anciens et inconnus des anciens interprètes orientaux, ne constituaient pas la partie originale de Jean". Il convient de noter la remarque tout à fait adéquate de Mgr Cassien concernant l'opinion de saint Augustin, qui écrit que le passage a été arraché de l'Évangile de Jean par les maris afin que leurs femmes, ayant péché par fornication, ne puissent pas se référer à cette histoire et le pardon du Christ. L'évêque écrit à cette occasion : « Comme le notait à juste titre Lagrange, on ne peut admettre que la psychologie d'un mari jaloux puisse influencer les destinées historiques du texte sacré... ». Mais il est peu probable que les Pères de l’Église auraient permis qu’un passage du Saint Évangile soit arraché simplement à cause de maris jaloux.
En outre, l'opinion des scientifiques et des biblistes selon laquelle le péricope évangélique sur une femme surprise en adultère n'a pas été écrit par l'apôtre Jean le Théologien est également basée sur le fait que dans différents manuscrits, ce passage se trouve dans l'Évangile de Luc, bien que son la place habituelle dans les manuscrits du Nouveau Testament est dans l'Évangile de Jean.
Les biblistes protestants Karl Lachmann (1793-1851) et Constantin von Tischendorff (1815-1874) ont soutenu que cet épisode est une insertion ultérieure, basée sur le fait que :
[*]il n'y a pas cette histoire dans les manuscrits anciens ;
[*]si cette histoire avait été dans l'Évangile dès le début, elle n'aurait pas été omise ;
[*]ils croyaient que le style de l'histoire ne correspondait pas au style de tout l'Évangile de Jean.
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Le professeur Ioannis D. Karavidopoulos écrit dans son Introduction au Nouveau Testament : « Personne ne doute que ce récit appartient à l’ancienne Tradition de l’Église. Mais en même temps, on ne peut pas affirmer que dès le début cela se trouvait à cet endroit précis de l’Évangile de Jean ». Bruce M. Metzger écrit à ce sujet : « Cette péricope, que l'on trouve habituellement dans In. 7:53-8:11, doit être considéré comme une interpolation dans le quatrième Évangile". Personne ne doute que l’histoire du pardon du Christ à la femme adultère s’est réellement produite. Les biblistes disent qu’il est probable que cette histoire ne figurait pas à l’origine dans l’Évangile de Jean. Aussi B. Metzger se range-t-il du côté des chercheurs scientifiques qui considèrent qu'il s'agit d'une insertion tardive des scribes. En même temps, il propose de ne pas le supprimer complètement de l'Évangile, mais de le placer à la fin, « en faisant une note de bas de page informant le lecteur que cette péricope n'avait pas de place spécifique dans les sources anciennes ».
Le bibliste catholique Raymond Braund estime que même si beaucoup « considèrent ce récit comme une Écriture canonique et inspirée, il ne rentre certainement pas dans le contexte de l'Évangile de Jean, malgré sa possibilité avec 8 :15 », c'est-à-dire la corrélation avec les mots « Vous jugez selon la chair ; Je ne juge personne." Il considère l'histoire comme une interpolation, mais fait toujours partie de l'Écriture.
Il est impossible de ne pas mentionner l'opinion extraordinaire du bibliste américain Bart Ehrman, qui considère l'histoire de la femme adultère, à qui Jésus-Christ a pardonné, comme un composite de deux Traditions sur le Seigneur : le pardon du pécheur et l'intervention du Sauveur dans l'exécution selon la loi de Moïse.
Ioannis Karavidopoulos, en référence à Ioannidis, écrit : « Bien que cette conception ait été incluse par erreur dans le quatrième Évangile, nous sommes néanmoins très reconnaissants pour cette erreur, car par l'inspiration d'en haut, cette perle précieuse de la tradition non écrite des instructions du Seigneur a été préservé ». Même s’il en est ainsi, cela ne sert à rien de discuter ou d’exiger la suppression de ce péricope, qui ne contredit en rien l’esprit chrétien. Il n’y a rien là-dedans qui puisse contredire l’Écriture ou la Tradition.
[*]Brown R. Introduction au Nouveau Testament. Tome I. / trad. de l'anglais – M. : Institut Biblique et Théologique de St. Apôtre André, 2007. – 450 p. - (Série « Études bibliques modernes »).
[*]Metzger B.M. Canon du Nouveau Testament. – M. : Institut Biblique et Théologique de St. Apôtre André, 2008. - 332 p.
[*]La Bible explicative, ou un commentaire de tous les livres des Saintes Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament. Tome 3. / 2e éd. – Stockholm : Institut de traduction biblique, 1987. – 609 p.
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Josué
Messages : 383 Date d'inscription : 09/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Jeu 29 Fév - 3:04
Une femme surprise en flagrant délit d'adultère
"Personne, Maître," répondit-elle. "Moi non plus, je ne vous condamne pas " a déclaré Jésus. "Rentre chez toi et ne pèche plus désormais". (Jean 8:11).Dans. 8h11 ).
Une femme ayant commis un adultère, un groupe de chefs religieux l’a surprise "sur le fait: et a décidé de la lapider aux portes du temple. Elle s'est habillée en vitesse. Ils l'ont traînée par terre aux pieds de Jésus. L'homme n'a eu aucun problème. L'hypocrisie de cette société machiste est énorme.
Exposée à tout le monde, trahie, elle a tenté d'une manière ou d'une autre de dissimuler sa honte. Elle fut jetée dans la poussière du temple et accusée devant le Maître, qui ne disait rien, mais qui, comme elle le savait, avait le pouvoir de décider de son sort.
Cette femme a compris : un seul mot du Maître silencieux suffirait pour qu'elle soit tuée immédiatement. Blottie en boule, humiliée et effrayée, elle attend le premier coup de pierre.
Peut-être que son péché n’est pas l’adultère. Jésus n'a aucune preuve. On ne condamne pas à mort sur des ragots. Le témoin était l'homme adultère qui est parti sans problème. Cette situation ressemble beaucoup à celle de cette femme anonyme : il y a toujours quelqu’un qui est prêt à nous en vouloir. Peut-être que pour y parvenir, il est nécessaire de changer les circonstances, de ne raconter que la moitié de l’histoire ou de cacher certains détails. L’intention de l’ennemi n’est jamais de rétablir la justice, mais seulement d’accuser. La Traduction du Monde Nouveau des Témoins de Jéhovah est la seule Bible au monde à censurer ce passage. Les femmes jéhovistes sont soumises au mâle tout puissant.
Le Christ n’accepte pas les histoires déformées et les accusations fabriquées de toutes pièces. Il n'accepte pas non plus les excuses. Le péché est le péché, et sa sanction est la mort. Seul le repentir peut changer la suite de l’histoire. C’est exactement le cas de cette femme. Christ le savait. Il resta silencieux et se pencha, continuant d'écrire quelque chose sur le sable. Il n'est pas concerné par le brigandage des pharisiens.
Christ sait tout, il a le pouvoir et le droit. Il pouvait regarder n'importe lequel de ses accusateurs et nommer à haute voix chaque péché qu'il avait commis ou qu'il avait fait commettre aux autres, et ce, avec précision et sans équivoque. Mais le Christ n’agit jamais ainsi. Il n’a pas fait ça à ce groupe d’accusateurs, et il ne nous fera jamais ça. Il nous donne une autre chance en pardonnant toujours si on regrette. A l’inverse, lorsqu’Il scelle nos noms pour la vie éternelle dans le Livre de Vie, Il le fait ouvertement.
Les pierres retombèrent finalement impuissantes au sol, et aucune d’elles ne toucha la femme. Sa terreur était si grande qu'elle n'osait pas lever la tête et la couvrit de ses mains. Mais lorsque le bruit des pas en retraite s'est calmé, dans le silence qui a suivi, la voix unique de Jésus a semblé forte et convaincante.
C’est la voix du pardon qui dit : "Rentrez chez toi et ne pèche plus désormais."
Jésus est bon. Jésus est Amour. Il est Dieu venu en humain nous libérer de nos fautes pour qu'on en finisse avec la sauvagerie de lois arrangées selon qu'on est homme ou femme, bourreau ou victime, violeur ou violé, tueur ou tué, voleur ou volé, puissant ou faible, riche ou pauvre.
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lécafar
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Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Dim 3 Mar - 21:21
Ce qui sonne faux dans ce texte, c'est qu'il n'est question que de la femme. Mais elle ne l'a pas commis toute seule cet adultère.
VENT
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Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Lun 4 Mar - 3:36
D'autant que la loi Mosaïque obligeait que l'homme adultère soit aussi présent avec la femme adultère pour qu'ils soient lapidés tous les deux, je cite :
Traduction Abbé Fillion • 1895
Si quelqu'un abuse de la femme d'un autre, et commet un adultère avec la femme de son prochain, que l'homme adultère et la femme adultère meurent tous deux. (Lévitique 20:10)
ཌརུཁདཇིགམེ
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Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Lun 4 Mar - 12:40
VENT a écrit:
D'autant que la loi Mosaïque obligeait que l'homme adultère soit aussi présent avec la femme adultère pour qu'ils soient lapidés tous les deux.
ཁྱེད་ཚོ་ནི་སློབ་གསོ་མྱོང་མེད་པའི་བགྲེས་སོང་གཉིས་ཡིན། ཁོ་ཚོ་སྨྱོས་པ་རེད། Vous etes deux vieux sans education. La fin de vie vous rend fou.
བློ་གྲོས་བོད་དུ་ཡོད། དེས་འཛམ་གླིང་ལ་བློ་སྒོ་ཕྱེས། La sagesse vient du Tibet pour illuminer le monde
marmhonie Admin
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Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Ven 8 Mar - 8:14
VENT a écrit:
D'autant que la loi Mosaïque obligeait que l'homme adultère soit aussi présent avec la femme adultère pour qu'ils soient lapidés tous les deux.
Vous avez tout faux en ne comprenant pas le sens de cet araméen traduit en grec vulgaire. Il est essentiel pour un traducteur professionnel de retrouver d'abord l'esprit du texte. Que dit ce passage de la femme adultère ? Il informe d'une rythmique araméenne ancrée dans un lieu précis qui a été perdu dans la collecte des logia de Jésus. Ces paroles, là, ont perdu le contexte géographique, mais elles ont conservées précieusement le chatoiement des répliques cinglantes. Cela fouette sec. On est devant un souvenir évoquant Jésus chassant les marchands du second Temple d'Hérode avec des cordes qu'il avait tressé pour en faire un fouet. Et ici, ces pharisiens ont parmi eux des revanchards qui ont tâté l'amertume des blessures que ce fils de charpentier infligea. Donc tout naturellement ce passage ne commence pas en Jean VIII, forcément il a commencé en Jean VII. Et je découvre que c'est exactement cela.
Jean VII-53 : Καὶ ἐπορεύθησαν ἕκαστος εἰς τὸν οἶκον αὐτοῦ Jean VII-53 : " Et ils rentrèrent chacun chez soi." On est d'accord, ils sont revenus avec la peau de leur arrière qui chauffait. Ils vont se venger rapidement pour lui faire mordre la poussière, à ce galiléen au dialecte trop accentué en sonorités A.
Et nous voici de nouveau en étude. Les lectrices & lecteurs n'ayant pas une maîtrise de l'araméen de Galilée d'il y a 2000 ans sont priés de passer au loin. Vous perdriez votre temps à n'y rien comprendre, et le mien à m'y questionner pour rien.
Or donc, que nous importe Jean ou Luc, puisque le style est lucanien évidemment. Mais peu importe puisque le lieu-dit est perdu. Au passage, une fois encore, nous n'avons aucun original de la Bible, juste des copies de copistes dans des langues différentes, et qui n'y entendaient souvent rien. Vous parlez d'une prétendue "Parole de Dieu"... C'est de la bouillie en temps de crise.
Or donc, plaçons, ou conservons au choix, en Jean VIII et je traduis le texte du codex le plus ancien daté à ce jour par les découvertes que le génie humain nous offre en progressant dans ses études. 1 Ἰησοῦς δὲ ἐπορεύθη εἰς τὸ ὄρος τῶν ἐλαιῶν 2 ὄρθρου δὲ πάλιν παραγείνεται εἰς τὸ ἱερόν καὶ πᾶς ὁ λαὸς ἤρχετο πρὸς αὐτόν 3 ἄγουσιν δὲ οἱ γραμματεῖς καὶ οἱ Φαρισαῖοι ἐπὶ ἁμαρτίᾳ γυναῖκα ἐιλημμένην καὶ στήσαντες αὐτὴν ἐν μέσῳ 4 λέγουσιν αὐτῷ ἐκπειράζοντες αὐτὸν οἱ ἱερεῖς ἵνα ἔχωσιν κατηγορίαν αὐτοῦ διδάσκαλε αὕτη ἡ γυνὴ κατείληπται ἐπ' αὐτοφώρῳ μοιχευομένη 5 Μωϋσῆς δὲ ἐν τῷ νόμῳ ἐκέλευσεν τὰς τοιαύτας λιθάζειν σὺ δὲ νῦν τί λέγεις 6 ὁ δὲ Ἰησοῦς κάτω κύψας τῷ δακτύλῳ κατέγραφεν εἰς τὴν γῆν 7 ὡς δὲ ἐπέμενον ἐρωτῶντες ἀνέκυψεν καὶ εἶπεν αὐτοῖς ὁ ἀναμάρτητος ὑμῶν πρῶτος ἐπ' αὐτὴν βαλέτω λίθον 8 καὶ πάλιν κατακύψας τῷ δακτύλῳ κατέγραφεν εἰς τὴν γῆν 9 ἕκαστος δὲ τῶν Ἰουδαίων ἐξήρχετο ἀρξάμενοι ἀπὸ τῶν πρεσβυτέρων ὥστε πάντας ἐξελθεῖν καὶ κατελείφθη μόνος, καὶ ἡ γυνὴ ἐν μέσῳ οὖσα 10 ἀνακύψας δὲ ὁ Ἰησοῦς εἶπεν τῇ γυναικὶ ποῦ εἰσιν οὐδείς σε κατέκρινεν 11 κακείνη εἶπεν αὐτῷ οὐδείς κύριε ὁ δὲ εἶπεν οὐδὲ ἐγώ σε κατακρίνω Vous sentez bien dans la récitation de ces versets qu'il y a des ruptures de sonorités : il y a des manques. Le grec est de Luc, le seul à avoir rédigé en grec d'origine, et là, n'y étant pas, il a reçu de témoins oculaires ayant vu cela. Comment juger des manques perdus par l'état de papyrii abîmés ? C'est impossible. Ce passage est d'évidence un des premiers souvenirs, après sa première venu au Temple lors de sa première année de prédication, enfin quand même ! Ils sont tous sortis du Temple, les uns chassés et les autres déconcertés. Et Jésus parti lui aussi pour se reposer parmi les oliviers au mont. Puis la nuit étant passée, il respecte la venue de l'aube avant d'agir... et de revenir au Temple d'Hérode y enseigner. Sauf que là, les Pharisiens et les scribes du Sanhédrin l'attendent pour en découdre. La femme, innocente ou pas, qu'importe, ils veulent la peau de ce galiléen et la masse de gens ne permettra pas à Jésus, ni de les chasser de nouveau, ni de s'enfuir. Le piège s'est refermé sur lui. Or il est impensable qu'ils aient de la considération pour cet homme, au contraire ils l'ont en haine. Et cela, Jésus le ressent. Et 'épreuve est terrible. Il est question, non pas de sa vie, parce que trop proche du Temple, les grands prêtres sont interdits par les romains de juger d'une sentence de mort. Ils ont le droit de lapider, la preuve avec cette femme, et avec plus tard Etienne. Que donc Jésus condamne à mort cette femme. Et Jésus n'est pas devant des inconnus : ce sont des juges qui ont rendu la sentence. Ils veulent juste que Jésus la mette en application.
Voyez-vous l'intelligence de ce passage ? Cyniques, ils l'appellent "rabbi", ce qu'il n'est pas. S'il était rabbi, il connaîtrait la Loi de Moïse, évidemment ! Ils n'auraient donc pas à la lui enseigner. Toi, là, tu fais quoi maintenant ? Le second piège est pire que celui plus de deux ans plus tard à Pilate pour que la sentence de mort, cette fois sur ce galiléen, soit encore appliquée de mort, puisqu'ils en sont interdits. L'interdiction vient de Rome, pas de Pilate. Le grec de Jean est simple. Celui de Luc est précis parce qu'il a cette notion d'historien. N'oublions pas, il est le médecin de Paul ! Ce n'est pas rien. Il est savant.
Or donc, son grec est intelligent : 6 ὁ δὲ Ἰησοῦς κάτω κύψας τῷ δακτύλῳ κατέγραφεν εἰς τὴν γῆν. Jésus fait un truc bizarre qui détourne leur attention. Il déplace le problème à résoudre en les déconcertant. Aujourd'hui, on dirait qu'il modifie leurs comportements avant de répondre. Il les désinhibe. Le grec insiste qu'il s'est baissé, pas sur la raison d'écrire. C'est d'avoir eu une telle surprise qui sidère. Alors la meute enragée, déconcertée, se ressaisit et lui relance la question, la mise à l'index si vous voulez puisqu'il va s'agir de cela maintenant. Jésus va répondre, mais sur son terrain à lui, pas le leur. Soit ils se baissent tous, et aucun grand prêtre ne le peut, et Jésus le sait. Comment dire ? Comment vous dire ? Il va leurs faire mordre la poussière, après le fouet. Et cette fois il les veut KO debout, tous. Maintenant il devient le doigt de Dieu, il se fait Dieu incarné, parce qu'ils ne sont que poussière, et retourneront à la poussière. Voici qui est au-dessus de Moïse. Comprenez-vous ? Les grands prêtres sont détruits en premier. Il reste quand même les scribes et ce groupe.
Maintenant que la tète du serpent est détruite, il nettoie les membres. Pas de sa main, le souffle de Son Esprit va faire merveille. Ils partiront d'eux-mêmes, l'auto-nettoyage. Question : qui accuse, je lui donne moi l'autorité de lapider, à la condition que chacun qui fera ne soit pas sont accusation. Comprenez que Jésus sait, parce qu'il a la Science Infuse. Rappelez-vous : Adam et Ève sont créés à trente trois sans, sans expérience. Il leurs fallait des dons préternaturels (donc au-dessus des dons terrestres, mais en dessous des dons célestes) : + L'immortalité + L'Impassibilité + La Science Infuse + L'Intégrité Jésus vient de démolir les prêtres en Impassibilité, en Science Infuse. Et il leur rappelle que tous ici sont mortels. Il s'est placé au-dessus, signe qu'il prétend à l'immortalité. Étonnant, non ?
Le groupe restant, il va les effacer en les faisant souffrir, parce qu'ils ne sont pas impassibles. D'accord, lapidez, si vous êtes juste devant Moi. Qui est Moi, sinon Dieu. Cela, ils ne le comprennent pas. Ils sont piégés, et Jean n'a aucun humour. Luc en a toujours eu, de son évangile à ses actes.
Le problème est triple, et toujours on retrouve la substance trinitaire depuis le premier verset de Genèse. Il reste la femme, également sous faute. Mais pas plus que les autres. Les grands prêtres sont partis ensemble, puis le groupe, et enfin il est devant la femme, certainement à genoux. Elle est terrorisée. Et il la fait sourire : "Où sont-ils donc ?" Vous pensez qu'elle n'a pas compris que son amant, et d'autres dont elle connait les secrets, entre femmes, sont de drôles d'hypocrites; On reconstruit un être humain, avant de le laisser partir. Il la soigne. Elle doit verbaliser ses angoisses : "Personne, Seigneur !"
Ah : "Seigneur". Elle a reconnu qu'elle est devant son Seigneur. Comme pour Pierre, l'Esprit Saint l'éclaire. Et donc Jésus de lui dire de conduire sa vie, comme il dira en Jean XXI, à partir du verset 15 envers Pierre qui l'a renié trois fois. Tu va conduire ma communauté, sois sans crainte. Et ici, avec cette femme, il lui dit pareil déjà : Moi, ton Seigneur, l'Unique, je ne te condamne pas. Tu l'es par le péché originel, et tu es dedans, mais je vais t'en indiquer la sortie : "Va ! Et maintenant plus de faute". Pas simplement l'adultère, non : toutes les fautes. Il n'y a que Dieu pour dire cela.
Traduction personnelle littérale : 1 Alors Jésus se rendit au mont des oliviers. 2 Or l’aube étant il reparaît au Temple et tout le peuple vint à lui. 3 Les Pharisiens et les scribes amènent alors une femme ayant été prise en état de péché et l’ayant placée au milieu, 4 les grands prêtres lui disent, en le mettant à l’épreuve pour obtenir sa mise en accusation : “Rabbi, cette femme vient d’être prise en flagrant délit actant l’adultère. 5 Moïse, dans la Loi, proclame de lapider ces femmes. Alors, toi là, maintenant, qu’en dis-tu ? ” 6 Or Jésus s’est baissé pour écrire avec le doigt sur le sol. 7 Comme ils persistaient à la question, il se releva et leur dit : "Que celui d’entre vous qui est sans accusation lui jette le premier une pierre.” 8 Alors encore il s'est baissé. Avec le doigt il fit une inscription sur le sol. 9 Là, chacun des Judéens s'en alla, à commencer par les plus âgés, au point que tous étant sortis, il resta seul, la femme se tenant esseulée. 10 Et s’est relevé Jésus, dit à la femme : “Où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? ” 11 Et elle lui dit : “ Personne, Seigneur ! ” Alors lui : “Moi non plus je ne te condamne pas. Va ! Et à partir de maintenant ne faute plus.”
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marmhonie Admin
Messages : 2842 Date d'inscription : 04/04/2019 Localisation : Asie
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Ven 8 Mar - 14:39
L'étude de Sylvie Chabert d'Hyères qui a consacré sa vie à l'étude du codex Bezæ, est solide.
De verset en verset, le texte que nous connaissons s’avère à la fois semblable et différent, plus chargé d’allusions à la liturgie du temple, aux Écritures au contexte spirituel et culturel, et aussi plus proche de l’humain.
Marie, par exemple, n’est pas dite “fiancée par contrat”, mais simplement “courtisée” par Joseph, ce qui laissait à ce dernier non moins de liberté qu’à elle d’accepter d’entrer dans le plan divin.
Lors de sa circoncision, Jésus ne fut pas simplement « appelé de son nom », mais, sous la formulation « son Nom fut Nommé, IHS», sa famille témoignait de son identité profonde, au point de déconcerter la défense de prononcer le nom divin (Lv 24.16 selon la Septante). En parlant de « purification », par un jeu de mots, Luc passait de celle de Marie à celle du temple, un terme contenu dans l’étymologie du nom grec de Jérusalem (Hierosolyma).
Lors de son baptême, Jésus fut reconnu comme « l’engendré » du Père, une formulation attestée par l’Itala et reprise dans le Credo. Reprenant à son compte la prophétie d’Isaïe dans la synagogue de Nazareth, au lieu de lire « Il m’a envoyé », il dit « Je suis envoyé ».
Alors que la formulation habituelle suggère une réconciliation durable entre Hérode et Pilate, c’est une entente factice et furtive, faite aux dépens de Jésus qui lia un jour les deux hommes que l’aversion séparait.
Jésus fut couronné d’épines, non au milieu de soldats romains dans le prétoire de Pilate, mais sur la croix et devant le peuple présent, au moment où le titre “Roi des Juifs” était apposé sur lui.
Pilate n’était pas alors « gouverneur » — un rang que les légats de Judée n’eurent qu’après la guerre de 70 — mais plus simplement « intendant » ; sous Claude, le substantif issu de ce participe allait devenir le titre du procurateur romain ; il est un fait que l’historicité dont Luc se prévalait dans son prologue sort de l’épreuve avec une fiabilité renouvelée.
La mort de Jésus n’est pas considérée comme un sacrifice expiatoire. L’exécution de l’Innocent est un scandale surmonté par la résurrection. La théologie de Luc apparaît nettement « pré-paulinienne » et elle réinterroge à ce titre l’ordre de rédaction des écrits néo- testamentaires.
Un logion sur le travail en sabbat relie les actes à la connaissance de la loi ; il offre un pendant à la connaissance cachée aux sages et aux intelligents et révélée aux nourrissons : « Regardant quelqu'un travaillant le sabbat, il lui dit: “Homme si en vérité tu sais ce que tu fais, tu es heureux. Par contre, si tu ne le sais pas, tu es maudit et transgresseur, de la loi”. » Luc 6.5
Les Actes des apôtres et leur Auteur Il est assez généralement admis que le projet littéraire de l’évangéliste ne s’interrompait pas brutalement sur le retirement de Jésus à Béthanie le soir de la résurrection, mais se poursuivait avec le rassemblement des Apôtres lors de la Pentecôte et les premières étapes dans la constitution de communautés. L’auteur a signalé sa présence parmi les responsables de la communauté chrétienne dès le chapitre XI, puis au chapitre XIII à Antioche de Pisidie d’où il rapporta, tout en l’imprégnant de son style personnel, le discours que Paul prononça dans la synagogue en prenant en compte les textes liturgiques du moment ; ceux-ci constituent des indices permettant de dater l’épisode auquel Luc avait pris part. Cette implication de l’auteur plaide en faveur d’une datation haute de la rédaction de son oeuvre. Mais selon une opinion répandue, il aurait utilisé les carnets de voyage d’une tierce personne et repris à son compte l’activité d’un fidèle de Paul. Cette hypothèse soulève plus d’un paradoxe ; elle conduit à lui reprocher l’appropriation de l’héroïsme et du travail littéraire d’un condisciple qu’il aurait privé de la juste notoriété qui lui revenait.
En outre, il est clair, à la lecture des Actes des Apôtres, à la lecture des Actes des Apôtres, que l’annonce de l’évangile aux païens ne venait pas de l’initiative personnelle de Paul, mais qu’elle était collective et avait son origine dans l’assemblée de Pentecôte. Faire passer ce message était la motivation profonde, interne à l’oeuvre, non moins que sa dynamique. Si Luc fut envoyé à Rome, c’est bien pour que Paul, l’Apôtre des Nations, ne soit pas laissé seul à lui-même, mais qu’avec lui, l’Église des origines soit engagée de manière manifeste.
Ne faut-il pas, cependant, distinguer le compagnon de Paul qui fit le récit de leurs périples, et s’appelait Luc, de celui qui, manifestant une autorité plénière, s’exprimait à la première personne dans le prologue et procédait à la rédaction de l’évangile et du début des Actes ? Les leçons propres du Codex Bezæ invitent à considérer l’identité de ce personnage mystérieux , en fonction de sa démarche, qui révèle une approche typiquement juive des problèmes soulevés, et laisse supposer une appartenance profonde au contexte judaïque du Ier siècle, en lien étroit avec la toute première génération des disciples de Jésus. Source
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L'abbé Morère
Messages : 712 Date d'inscription : 28/05/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Mar 19 Mar - 7:54
La mention la plus ancienne du péricope de la femme adultère dans les plus anciennes copies restantes est la Didascalie des apôtres, rédigé en 230. Le récit est aussi mentionné par Papias ce qui peut laisser penser que cet épisode était connus dans la tradition orale.
Le péricope de la femme adultère est présente dans le Codex de Bèze dont l'antériorité en fait le plus ancien codex contenant l'original de Saint Luc. La péricope était de lui.
De plus les catholiques ont toujours su préserver (et non pas brûler) les dizaines de milliers de manuscrits de la Bible dans une multitude de langues. Ses livres sont exacts a plus de 99% et le reste ne sont que des variations et ajouts mineurs. Cela ne mine en rien l'authenticité de la Bible, par contre cela ruine toute crédibilité des Témoins de Jéhovah à discuter avec leur perverse Traduction du Monde Nouveau 2018.
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undesdouze
Messages : 959 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Mar 19 Mar - 10:54
PhilippeT a écrit:
La péricope est historique. Les tj ignorent ce qu'est l'exégèse. L'enseignement catholique qui contient des grains d’or dans ses masses sablonneuses, recommande aux interprètes des saints Livres cette excellente règle : Lorsqu’une parole ou une chose est définie dans un endroit de l’Écriture par l’explication qu’en donne le texte même, nous devons la prendre partout dans la même acception, à moins que le texte ne lui attribue quelque part ailleurs une nouvelle signification.
La péricope de Luc fait référence à Proverbes 30:18-20.
Traduction Abbé Fillion • 1895-2021 mise à jour
18 Trois choses me sont difficiles à comprendre, et la quatrième m’est entièrement inconnue :19 la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace d’un navire au milieu de la mer, et la voie de l’homme dans sa jeunesse.20 Telle est aussi la voie de la femme adultère, qui mange, et dit en s’essuyant la bouche : Je n’ai pas fait de mal. (Proverbes 30:18-20)
Ce passage présente quelques difficultés ; aussi nos adversaires ne manquent-ils pas de nous l’opposer sans cesse, comme tranchant la question en leur faveur. Il prouverait, suivant eux, que le mot almah peut servir à désigner une personne qui n’est plus vierge ; d’où ils concluent que l’almah d’Isaïe n’est pas nécessairement une "virgo illibata". Conclusion trop prompte et toute superficielle, comme l’ont démontré des exégètes distingués, de doctes hébraïsants, à la suite desquels nous dirons, sans crainte d’être démenti, que le présent passage perd au contraire "sa pointe et sa valeur pratique", si notre expression y désigne autre chose qu’une personne demeurée vierge (en réalité ou dans l’opinion) jusqu’au moment de son malheur ; bien plus, il est aisé de se convaincre que ce même passage a "une force particulière" pour établir "l’interprétation orthodoxe" du mot ῾almah.
L'abbé Fillion commente cette péricope : C’est ainsi qu’ils ont mis entre parenthèses, comme douteux, l’épisode de la femme adultère ; qu’ils ont séparé du corps de l’Évangile, par un intervalle laissé en blanc, les douze derniers versets de saint Marc 646 , montrant de la sorte que ce passage ne possédait pas à leurs yeux le même degré d’authenticité et d’inspiration que le reste de l’écrit. Bien plus, j’ai cherché complètement en vain, dans la traduction révisée, le célèbre verset connu sous le nom de Comma Joannéum : on l’a purement et simplement enlevé sans crier gare. Ne sont-ce pas là de vrais coups d’audace ? Quoiqu’on nous accuse, nous autres catholiques, de manquer de critique dans nos études scripturaires, nous n’ignorons pas plus que les exégètes protestants les doutes que soulevèrent, dans l’antiquité chrétienne, la canonicité ou l’authenticité des trois passages que nous venons de signaler ; mais nous savons aussi que d’anciens documents de la plus haute importance permettent de démontrer victorieusement que l’histoire de la femme adultère, la fin du second évangile et le Comma Joannéum ont toujours fait partie intégrante de la Sainte Écriture.
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Habaqouq
Messages : 685 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: Jean 8:1-11 est authentique Sam 13 Juil - 3:37