Le projet est controversé.La science à la rescousse pour refroidir la planète ?Face à une planète menacée de surchauffe, les chercheurs rivalisent d'imagination pour tenter de refroidir la machine. Mal maîtrisée, la géo-ingénierie pourrait toutefois s'avérer pire que le mal.
Les climato-sceptiques auront beau nier l'évidence, mois après mois, toutes les études scientifiques aboutissent aux mêmes conclusions: la planète se réchauffe à grande vitesse.
Et c'est peu dire que les mesures promises en grande pompe par les signataires de l'Accord de Paris en 2015 se font attendre: en fait, les émissions de CO2 ont atteint l'an dernier un niveau record, et l'objectif de contenir le réchauffement sous la barre des 1,5°C à l'horizon 2050 apparaît de plus en plus illusoire.
D'où l'idée, plutôt que de chercher à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, de développer des technologies afin d'en atténuer les effets - partant du principe que ce que le progrès détruit, il peut aussi le réparer.
Interdit pour l'instantPour l'instant, les traités internationaux (notamment la Convention sur la biodiversité) interdisent explicitement le recours à la géo-ingénierie climatique, sauf à des fins d'expérimentation.
Trop d'incertitudes, pas assez de recul. Mais les projets se multiplient, et ils suscitent de plus en plus d'intérêt. D'un côté, certains industriels et responsables politiques sont enthousiastes à l'idée de passer directement à un hypothétique «plan B» bien moins contraignant que le «plan A» (la réduction de l'émission des gaz à effet de serre).
De l'autre, une partie de la communauté scientifique et des environnementalistes, devant l'inertie des gouvernements, ont fini par penser qu'une mauvaise solution vaut mieux que pas de solution du tout - quitte à jouer aux apprentis sorciers avec le climat.
1 Fertiliser l'océanLe phytoplancton agit comme un véritable piège à carbone. Lorsqu'elles sont vivantes, ces milliards de plantes microscopiques dont se régalent certains poissons absorbent le CO2 présent dans l'atmosphère. Et lorsqu'elles meurent, elles l'emportent avec elles au fond des océans, où une bonne partie pourrait rester stocké dans les sédiments pendant des siècles.
Or de quoi le phytoplancton a-t-il besoin pour se développer ? De fer. Plusieurs expériences ont été menées, relativement concluantes. Une des plus récentes a fait l'objet d'une publication en juillet 2012 dans la revue Nature: en déversant sept tonnes de sulfate de fer dans l'océan Austral, des chercheurs européens ont provoqué une multiplication des diatomées, dont la moitié de la biomasse a ensuite coulé au fond de l'océan pour ne plus remonter.
Trop beau pour être vrai ? C'est aussi l'opinion d'une partie de la communauté scientifique, qui relève que cette technique ne pourra jamais être déployée à grande échelle (elle est d'ailleurs interdite par un moratoire international depuis 2008, sauf à des fins expérimentales). La fertilisation océanique ne fonctionne que dans des conditions particulières, et des dommages collatéraux sont probables. Selon certaines études, elle pourrait même entraîner la production de neurotoxines et le dégagement de puissants gaz à effet de serre. Pas vraiment l'idéal pour sauver la planète...
2 Rendre les nuages plus brillantsEn physique, l'albedo désigne le pouvoir réfléchissant d'une surface. Chacun en aura fait l'expérience: en plein été, s'habiller en noir est une très mauvaise idée. Vos vêtements sombres vont rapidement devenir brûlants. Il faut au contraire privilégier les couleurs claires, qui vont renvoyer la lumière. La même chose se produit à l'échelle de la planète: une étendue neigeuse, un glacier ou un désert de sable vont renvoyer vers l'espace une bonne partie des rayons solaires. Au contraire, une forêt de conifères, une étendue goudronnée ou la surface de l'océan vont absorber un maximum de rayons solaires - et donc de chaleur.
D'où l'idée d'augmenter localement l'albedo de la planète. Evidemment, on pourrait repeindre en blanc les routes et les toits des immeubles: l'expérience a d'ailleurs été menée avec succès dans certains quartiers de Los Angeles ou New York. Mais des scientifiques ont imaginé une solution plus radicale: rendre les nuages plus brillants. Des chercheurs australiens envisagent ainsi de saupoudrer les nuages marins avec du sel, afin d'augmenter leur pouvoir réfléchissant.
A noter toutefois que comme toutes les techniques basées sur une modification de l'albedo, ces solutions ne feront pas baisser la concentration de CO2 dans l'atmosphère, responsable d'autres désagréments que le réchauffement, notamment l'acidification des océans.
3 Injecter des sulfates dans la stratosphèreFaute de parvenir à limiter le réchauffement sous la barre fatidique des 1,5°C, les experts du GIEC s'étaient résolu l'an dernier à suggérer cette solution du bout des lèvres. Pour réduire la température de quelques dixièmes de degré, il suffirait peut-être d'augmenter la concentration d'aérosols dans la stratosphère. Agissant comme une sorte de bouclier, ces derniers dévient en effet une partie du rayonnement solaire. Comment ? Par exemple en dispersant dans les couches basses de la stratosphère, au moyen d'avions ou de ballons, du dioxyde de soufre. Ce dernier est produit naturellement par les volcans, et ce n'est pas un hasard. L'objectif est de reproduire les effets d'une explosion volcanique, comme par exemple celle du Pinatubo aux Philippines en 1991. En bloquant les rayons lumineux, les dix millions de tonnes de sulfates rejetées dans l'atmosphère avaient permis de faire baisser la température de la planète de l'ordre de 0,4°C l'année suivante. Mais, car il y a un mais, injecter des millions de tonnes d'aérosols dans la stratosphère n'est pas forcément neutre. Toxique et corrosif, le dioxyde de soufre est largement responsable du phénomène des pluies acides. Il pourrait également relancer la dégradation de la couche d'ozone, qui filtre à haute altitude les dangereux rayons ultraviolets. Sans compter que les simulations ont mis en évidence quelques «effets secondaires» indésirables - avec ce que ça implique de responsabilité envers les pays voisins brusquement touchés par des tornades ou une sécheresse.Conscients de ces limites, une équipe américaine de l'université de Harvard a toutefois récemment proposé de remplacer le dioxyde de soufre par du carbonate de calcium: ce dernier est certes moins réfléchissant que les sulfates, mais aussi moins nocif. Le projet a été baptisé SCoPEx , et un premier test devrait être réalisé cette année.
Faute de parvenir à limiter le réchauffement sous la barre fatidique des 1,5°C, les experts du GIEC s'étaient résolu l'an dernier à suggérer cette solution du bout des lèvres. Pour réduire la température de quelques dixièmes de degré, il suffirait peut-être d'augmenter la concentration d'aérosols dans la stratosphère. Agissant comme une sorte de bouclier, ces derniers dévient en effet une partie du rayonnement solaire.
Comment ? Par exemple en dispersant dans les couches basses de la stratosphère, au moyen d'avions ou de ballons, du dioxyde de soufre. Ce dernier est produit naturellement par les volcans, et ce n'est pas un hasard. L'objectif est de reproduire les effets d'une explosion volcanique, comme par exemple celle du Pinatubo aux Philippines en 1991. En bloquant les rayons lumineux, les dix millions de tonnes de sulfates rejetées dans l'atmosphère avaient permis de faire baisser la température de la planète de l'ordre de 0,4°C l'année suivante.
Mais, car il y a un mais, injecter des millions de tonnes d'aérosols dans la stratosphère n'est pas forcément neutre. Toxique et corrosif, le dioxyde de soufre est largement responsable du phénomène des pluies acides. Il pourrait également relancer la dégradation de la couche d'ozone, qui filtre à haute altitude les dangereux rayons ultraviolets. Sans compter que les simulations ont mis en évidence quelques «effets secondaires» indésirables - avec ce que ça implique de responsabilité envers les pays voisins brusquement touchés par des tornades ou une sécheresse.
Conscients de ces limites, une équipe américaine de l'université de Harvard a toutefois récemment proposé de remplacer le dioxyde de soufre par du carbonate de calcium: ce dernier est certes moins réfléchissant que les sulfates, mais aussi moins nocif. Le projet a été baptisé SCoPEx, et un premier test devrait être réalisé cette année.
4 Rendre les cirrus moins épaisEncore une histoire de nuages... Mais cette fois, ce sont les cirrus qui sont concernés. Les cirrus, ce sont ces nuages de haute altitude (entre 5 000 et 14 000 mètres), le plus souvent visibles par beau temps, et qui s'étirent comme des filaments blanchâtres. Mais ces nuages ne sont pas tout à fait comme les autres. D'abord, ils ne provoquent en principe pas de précipitation. Et surtout, ils tendent moins à renvoyer les rayons du Soleil qu'à absorber ses radiations. Autrement dit: les cirrus se comportent comme des pièges à chaleur, et contribuent à l'effet de serre.D'où l'idée, relativement récente, de leur faire subir une petite cure d'amaigrissement. Pour cela, il suffirait de libérer certains aérosols (sulfates ou nitrates) dans la troposphère, où les cirrus se forment. Selon les promoteurs de cette technique, ces particules favorisant la formation de cristaux de glace devraient également altérer la formation des nuages. Plus fins, les cirrus stockeraient moins de chaleur tout en renvoyant autour de rayons solaires dans l'espace.Une étude suisse récente est toutefois venue apporter un bémol à cette belle idée: selon ses auteurs, l'«ensemencement des cirrus» pourrait bien aboutir à une multiplication des formations nuageuses de haute altitude, avec à la clé une augmentation globale de l'effet de serre.
Encore une histoire de nuages... Mais cette fois, ce sont les cirrus qui sont concernés. Les cirrus, ce sont ces nuages de haute altitude (entre 5 000 et 14 000 mètres), le plus souvent visibles par beau temps, et qui s'étirent comme des filaments blanchâtres. Mais ces nuages ne sont pas tout à fait comme les autres. D'abord, ils ne provoquent en principe pas de précipitation. Et surtout, ils tendent moins à renvoyer les rayons du Soleil qu'à absorber ses radiations. Autrement dit: les cirrus se comportent comme des pièges à chaleur, et contribuent à l'effet de serre.
D'où l'idée, relativement récente, de leur faire subir une petite cure d'amaigrissement. Pour cela, il suffirait de libérer certains aérosols (sulfates ou nitrates) dans la troposphère, où les cirrus se forment. Selon les promoteurs de cette technique, ces particules favorisant la formation de cristaux de glace devraient également altérer la formation des nuages. Plus fins, les cirrus stockeraient moins de chaleur tout en renvoyant autour de rayons solaires dans l'espace.
Une étude suisse récente est toutefois venue apporter un bémol à cette belle idée: selon ses auteurs, l'«ensemencement des cirrus» pourrait bien aboutir à une multiplication des formations nuageuses de haute altitude, avec à la clé une augmentation globale de l'effet de serre.
5 Faire mousser l'océan Quitte à tenter d'augmenter la réflectivité de la planète, autant s'intéresser à ce qui couvre la majorité de sa surface: les océans. Naturellement, ces derniers ne renvoient vers l'espace que très peu de rayons solaires (de l'ordre de 7%). Ils absorbent donc le reste, sous forme de chaleur. D'où l'idée d'augmenter légèrement leur pouvoir réfléchissant. Plusieurs scientifiques ont planché sur la question , pour en arriver à la conclusion que l'idéal serait de faire «mousser» leur surface. Reste à savoir comment faire... Un chercheur américain de l'université de Harvard, Russell Seitz, avait par exemple proposé en 2010 d'injecter de micro-bulles dans l'océan afin de doubler sa réflectivité. Afin que le phénomène soit durable, d'autres suggèrent d'ajouter des billes de latex ou de polystyrène. Des chercheurs de l'université de Leeds, eux, s'intéressent aux vagues produites par les bateaux: selon eux, il est possible de les rendre plus brillantes en répandant des produits chimiques dans leur sillage.Plusieurs études ont montré que ces solutions permettraient de faire baisser la température moyenne des océans, qui seraient alors en mesure d'absorber davantage de CO2. Cela se ferait toutefois au prix de leur acidification. Et bien d'autres effets secondaires sont à craindre, à commencer par la perturbation des courants marins et du cycle de l'eau, qui pourraient entraîner sécheresses ou vagues de froid.
Quitte à tenter d'augmenter la réflectivité de la planète, autant s'intéresser à ce qui couvre la majorité de sa surface: les océans. Naturellement, ces derniers ne renvoient vers l'espace que très peu de rayons solaires (de l'ordre de 7%). Ils absorbent donc le reste, sous forme de chaleur. D'où l'idée d'augmenter légèrement leur pouvoir réfléchissant. Plusieurs scientifiques ont planché sur la question, pour en arriver à la conclusion que l'idéal serait de faire «mousser» leur surface.
Reste à savoir comment faire... Un chercheur américain de l'université de Harvard, Russell Seitz, avait par exemple proposé en 2010 d'injecter de micro-bulles dans l'océan afin de doubler sa réflectivité. Afin que le phénomène soit durable, d'autres suggèrent d'ajouter des billes de latex ou de polystyrène. Des chercheurs de l'université de Leeds, eux, s'intéressent aux vagues produites par les bateaux: selon eux, il est possible de les rendre plus brillantes en répandant des produits chimiques dans leur sillage.
Plusieurs études ont montré que ces solutions permettraient de faire baisser la température moyenne des océans, qui seraient alors en mesure d'absorber davantage de CO2. Cela se ferait toutefois au prix de leur acidification. Et bien d'autres effets secondaires sont à craindre, à commencer par la perturbation des courants marins et du cycle de l'eau, qui pourraient entraîner sécheresses ou vagues de froid.
6 Planter des arbresBeaucoup d'arbres. Depuis l'apparition des premiers végétaux sur notre planète, voici près de 500 millions d'années, on n'a pas trouvé mieux pour capturer le CO2. Les forêts sont de véritables puits de carbone: les arbres absorbent le CO2 présent dans l'atmosphère, qu'ils stockent sous forme de biomasse. A leur mort, une bonne partie du carbone qu'ils contiennent seront recyclés, ou stockés dans le sol. Les forêts primitives relâchent également d'énormes quantités de vapeur d'eau, qui forment des nuages et contribuent à refroidir le climat.Certains pays s'y sont déjà mis sérieusement. La Chine vient de mobiliser 60 000 militaires afin de planter des millions d'arbres. Pékin espère ainsi créer 84 000 km2 de forêts supplémentaires (la superficie de l'Irlande) avant la fin de l'année, avec un objectif de 26% de la surface du pays recouverte de forêts à l'horizon 2035.Les arbres sont parmi les végétaux qui «séquestrent» le mieux le carbone. Les forêts qui couvrent 31% de la surface des terres émergées absorbent environ deux milliards de tonnes de carbone chaque année. Gare toutefois aux incendies: capables de libérer des milliers de tonnes de carbone dans l'atmosphère, ces derniers sont dévastateurs pour l'environnement.De façon plus générale, le stockage de carbone dans les sols (à travers les végétaux) a le vent en poupe. Avant la COP 21, la France avait notamment lancé l'initiative «4 pour 1000» afin de promouvoir des formes d'agriculture et de gestion de la forêt permettant de maximiser l'absorption de carbone.
Beaucoup d'arbres. Depuis l'apparition des premiers végétaux sur notre planète, voici près de 500 millions d'années, on n'a pas trouvé mieux pour capturer le CO2. Les forêts sont de véritables puits de carbone: les arbres absorbent le CO2 présent dans l'atmosphère, qu'ils stockent sous forme de biomasse. A leur mort, une bonne partie du carbone qu'ils contiennent seront recyclés, ou stockés dans le sol. Les forêts primitives relâchent également d'énormes quantités de vapeur d'eau, qui forment des nuages et contribuent à refroidir le climat.
Certains pays s'y sont déjà mis sérieusement. La Chine vient de mobiliser 60 000 militaires afin de planter des millions d'arbres. Pékin espère ainsi créer 84 000 km2 de forêts supplémentaires (la superficie de l'Irlande) avant la fin de l'année, avec un objectif de 26% de la surface du pays recouverte de forêts à l'horizon 2035.
Les arbres sont parmi les végétaux qui «séquestrent» le mieux le carbone. Les forêts qui couvrent 31% de la surface des terres émergées absorbent environ deux milliards de tonnes de carbone chaque année. Gare toutefois aux incendies: capables de libérer des milliers de tonnes de carbone dans l'atmosphère, ces derniers sont dévastateurs pour l'environnement.
De façon plus générale, le stockage de carbone dans les sols (à travers les végétaux) a le vent en poupe. Avant la COP 21, la France avait notamment lancé l'initiative «4 pour 1000» afin de promouvoir des formes d'agriculture et de gestion de la forêt permettant de maximiser l'absorption de carbone.
7 Placer un miroir géant devant le SoleilL'idée est de placer entre la Terre et le Soleil un réseau de miroirs destinés à réfléchir une petite partie des rayons solaires. Selon les calculs de l'astrophysicien américain Lowell Wood, réalisés au début des années 2000, le blocage de 1% de la lumière solaire suffirait à enrayer le réchauffement climatique.Pour y parvenir, les miroirs devraient couvrir une surface de 1 600 000 km2 - environ trois fois la surface de la France métropolitaine. Ces derniers seraient idéalement placés au point de Lagrange L1, distant d'environ 1,5 million de kilomètres, une position de l'espace où ils se trouveraient en équilibre entre la force gravitationnelle de notre planète et celle du Soleil.Une telle solution demanderait évidemment un investissement faramineux, mais n'est pas totalement écartée, notamment par le gouvernement américain. Son avantage? Pas besoin d'épandages hasardeux dans l'atmosphère, le dispositif est purement physique et facilement contrôlable. Bref, comme avec toutes les techniques basées sur la réduction des rayonnements solaires, le problème ne serait pas tant réglé que masqué. D'un autre côté, les miroirs spatiaux ne feront pas baisser la concentration en CO2 dans l'atmosphère, et des perturbations climatiques sont à prévoir en raison de la baisse générale de l'intensité lumineuse.
L'idée est de placer entre la Terre et le Soleil un réseau de miroirs destinés à réfléchir une petite partie des rayons solaires. Selon les calculs de l'astrophysicien américain Lowell Wood, réalisés au début des années 2000, le blocage de 1% de la lumière solaire suffirait à enrayer le réchauffement climatique.
Pour y parvenir, les miroirs devraient couvrir une surface de 1 600 000 km2 - environ trois fois la surface de la France métropolitaine. Ces derniers seraient idéalement placés au point de Lagrange L1, distant d'environ 1,5 million de kilomètres, une position de l'espace où ils se trouveraient en équilibre entre la force gravitationnelle de notre planète et celle du Soleil.
Une telle solution demanderait évidemment un investissement faramineux, mais n'est pas totalement écartée, notamment par le gouvernement américain. Son avantage? Pas besoin d'épandages hasardeux dans l'atmosphère, le dispositif est purement physique et facilement contrôlable. Bref, comme avec toutes les techniques basées sur la réduction des rayonnements solaires, le problème ne serait pas tant réglé que masqué. D'un autre côté, les miroirs spatiaux ne feront pas baisser la concentration en CO2 dans l'atmosphère, et des perturbations climatiques sont à prévoir en raison de la baisse générale de l'intensité lumineuse.
8 Eclaircir les récoltesOn sait que les cultures stockent beaucoup moins de carbone que les forêts. En revanche, elles renvoient aussi vers l'espace davantage de rayons solaires. Pourquoi ? Parce qu'elles sont plus claires. Et certains chercheurs préconisent d'accentuer encore ce phénomène en privilégiant des espèces ou des variétés plus lumineuses. Des scientifiques canadiens ont par exemple constaté que remplacer du blé par du colza, bien connu pour ses fleurs jaunes, permettait de gagner 0,5°C.D'autres scientifiques vont encore plus loin, en proposant de modifier génétiquement des espèces existantes pour qu'elles réfléchissent davantage la lumière. Les terres agricoles couvrent approximativement 32% des surfaces émergées. Si la stratégie était généralisée, l'albedo de notre planète pourrait donc augmenter significativement. Mais les scientifiques manquent encore de recul quant à d'éventuels «effets secondaires». Reste également à voir si ces espèces plus lumineuses permettront de maintenir des rendements élevés, alors que la population mondiale continue de croître.
On sait que les cultures stockent beaucoup moins de carbone que les forêts. En revanche, elles renvoient aussi vers l'espace davantage de rayons solaires. Pourquoi ? Parce qu'elles sont plus claires. Et certains chercheurs préconisent d'accentuer encore ce phénomène en privilégiant des espèces ou des variétés plus lumineuses. Des scientifiques canadiens ont par exemple constaté que remplacer du blé par du colza, bien connu pour ses fleurs jaunes, permettait de gagner 0,5°C.
D'autres scientifiques vont encore plus loin, en proposant de modifier génétiquement des espèces existantes pour qu'elles réfléchissent davantage la lumière.
Les terres agricoles couvrent approximativement 32% des surfaces émergées. Si la stratégie était généralisée, l'albedo de notre planète pourrait donc augmenter significativement. Mais les scientifiques manquent encore de recul quant à d'éventuels «effets secondaires». Reste également à voir si ces espèces plus lumineuses permettront de maintenir des rendements élevés, alors que la population mondiale continue de croître.
9 Séquestrer le carboneOn ne parle pas ici de dispositifs destinés à minimiser les rejets de CO2 (objectif affiché de l'accord de Paris), mais bien de séquestrer une partie du carbone déjà présent dans l'atmosphère. Pendant plusieurs années, la construction de centrales à biomasse est ainsi apparue comme une solution miraculeuse. L'idée ? Utiliser les végétaux pour capter naturellement le CO2 présent dans l'air, puis les brûler dans des installations spécialement conçues pour récupérer la totalité du carbone, tout en produisant de l'énergie. De nombreux chercheurs estiment toutefois qu'il s'agit d'une fausse bonne idée: pour obtenir un effet significatif sur le climat, il faudrait pratiquer une déforestation massive ou remplacer des millions d'hectares de forêt par des biocarburants.Qu'importe: c'est aussi la méthode qui a le vent en poupe. Elle est d'ailleurs promue par l'Union européenne et de nombreux gouvernements. Les mauvaises langues prétendront que c'est parce que c'est aussi la seule qui permette de faire des profits. D'autres techniques ont été développées, mais la plupart restent expérimentales. Récemment, une entreprise suisse a présenté une technologie capable de filtrer le CO2 présent dans l'air, au moyen de sortes de ventilateurs géants. Le coût s'annonce toutefois prohibitif, comparé à des solutions beaucoup plus simples comme la plantation d'arbres.
On ne parle pas ici de dispositifs destinés à minimiser les rejets de CO2 (objectif affiché de l'accord de Paris), mais bien de séquestrer une partie du carbone déjà présent dans l'atmosphère.
Pendant plusieurs années, la construction de centrales à biomasse est ainsi apparue comme une solution miraculeuse. L'idée ? Utiliser les végétaux pour capter naturellement le CO2 présent dans l'air, puis les brûler dans des installations spécialement conçues pour récupérer la totalité du carbone, tout en produisant de l'énergie. De nombreux chercheurs estiment toutefois qu'il s'agit d'une fausse bonne idée: pour obtenir un effet significatif sur le climat, il faudrait pratiquer une déforestation massive ou remplacer des millions d'hectares de forêt par des biocarburants.
Qu'importe: c'est aussi la méthode qui a le vent en poupe. Elle est d'ailleurs promue par l'Union européenne et de nombreux gouvernements. Les mauvaises langues prétendront que c'est parce que c'est aussi la seule qui permette de faire des profits.
D'autres techniques ont été développées, mais la plupart restent expérimentales. Récemment, une entreprise suisse a présenté une technologie capable de filtrer le CO2 présent dans l'air, au moyen de sortes de ventilateurs géants. Le coût s'annonce toutefois prohibitif, comparé à des solutions beaucoup plus simples comme la plantation d'arbres.
10 Réintroduire le mammouth en SibérieL'idée est moins saugrenue qu'il n'y parait. Car la Sibérie, en proie à une fonte accélérée du pergélisol, aurait bien besoin du mammouth pour rétablir un semblant d'équilibre... Véritable congélateur de la planète, le sol du Grand Nord a commencé à fondre, et à libérer les énormes quantités de carbone et de méthane qui y étaient emprisonnées depuis des millions d'années: une véritable bombe à retardement climatique. Or des études ont prouvé que les grands troupeaux d'herbivores, au sein desquels le mammouth régnait autrefois en maître, favorisent la création de steppes, plus froides de plusieurs degrés que la toundra. Cerise sur le gâteau: la reconstitution de vastes étendues herbeuses permettrait aussi d'augmenter l'albedo, et donc de renvoyer vers l'espace une partie plus importante des rayons solaires. Certes, on parle probablement ici de quelques pourcents, mais c'est toujours ça de pris.Reste qu'avant de réintroduire le mammouth, éteint depuis plus de 10000 ans, il va falloir le recréer à partir de fragments d'ADN. Plusieurs projets de clonage sont déjà engagés, et un parc naturel de Sibérie s'est déjà porté volontaire pour l'accueillir.
L'idée est moins saugrenue qu'il n'y parait. Car la Sibérie, en proie à une fonte accélérée du pergélisol, aurait bien besoin du mammouth pour rétablir un semblant d'équilibre... Véritable congélateur de la planète, le sol du Grand Nord a commencé à fondre, et à libérer les énormes quantités de carbone et de méthane qui y étaient emprisonnées depuis des millions d'années: une véritable bombe à retardement climatique.
Or des études ont prouvé que les grands troupeaux d'herbivores, au sein desquels le mammouth régnait autrefois en maître, favorisent la création de steppes, plus froides de plusieurs degrés que la toundra. Cerise sur le gâteau: la reconstitution de vastes étendues herbeuses permettrait aussi d'augmenter l'albedo, et donc de renvoyer vers l'espace une partie plus importante des rayons solaires. Certes, on parle probablement ici de quelques pourcents, mais c'est toujours ça de pris.
Reste qu'avant de réintroduire le mammouth, éteint depuis plus de 10000 ans, il va falloir le recréer à partir de fragments d'ADN. Plusieurs projets de clonage sont déjà engagés, et un parc naturel de Sibérie s'est déjà porté volontaire pour l'accueillir.
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